Camp spéléo-canyon « Adishatz 2023 »

Sommaire

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Présentation

 

Présentation

Le Béarn et le Pays Basque font partie de ces régions karstiques jamais visitées par les topi, l’éloignement en étant la principale raison car elles foisonnent de cavités et de canyons de tous niveaux.

Une reconnaissance en 2022 a permis de sélectionner quelques cavités qui valent le long trajet pour y réaliser un camp, pas que spéléo puisque une rando montagne a également été réalisée avec l’ascension du Pic du Taillon, un « 3000 » accessible à tous.

Les cavités visitées ont été très variées, avec de grands volumes, grands puits, grandes galeries, grands chaos, belles concrétions, grands réseaux aquatiques, un panel de ce qu’on peut rencontrer sous terre avec pour pimenter le tout quelques montées d’adrénaline.

Chaque cavité marquera probablement les souvenirs de chaque participant, on peut ainsi qualifier ce camp de mémorable !

Autre fait mémorable, nous avons pu bénéficier de cet « été indien » particulier aux automnes béarnais, pas une goutte de pluie et grand soleil durant tout le séjour !

Les participants à ce camp :

  • ITP : Antoine Boschi, Wanda Comparetti, Albert Demichelis, Michaël Durastanti, Éric Genoud, Jean-Claude La Milza, Noël Ricoveri, Marie Pierre Rozé, Jean-Luc Savelli, Alexia Simian Buissonnet
  • Leize Mendi : Coraline Fabre, Serge Planès

Le cadre

 

Le cadre

Un camp basco-béarnais avec une pincée bigourdane. Telle pourrait être la définition de ce camp. Bexanka, la Verna et la Petite Bidouze en Pays Basque, la grotte des Eaux Chaudes et le gite en Béarn, le Taillon en Bigorre.

Au pied des Pyrénées, ces trois régions présentent une grande variété de paysages. Côte rocheuse atlantique, vallées pénétrantes des gaves de Pau et d’Oloron se transformant en grandes plaines agricoles, les Pyrénées françaises sont littéralement et visuellement un mur lorsqu’on les observe de loin, et plus encore en s’en approchant, le cirque de Gavarnie en est un exemple frappant.

Les activités agricoles prédominent dans ce piedmont pyrénéen, en particulier les élevages bovins et ovins. Ces animaux sont gâtés par la nature qui fournit une herbe abondante et bien « grasse ». On est loin des vaches squelettiques nustrales !

La production de fromages « du pays » y est abondante et appréciée, qui ne connait pas le célèbre Ossau-Iraty, une AOP dont le territoire de production va du Béarn (la vallée d’Ossau) au Pays Basque (la forêt d’Iraty).

De bons vins y sont également élaborés, Jurançon, Béarn, Madiran, Pacherenc, Irouléguy, de quoi satisfaire les spéléos les plus exigeants !

Les spécialités culinaires ne manquent pas, la célèbre poule au pot d’Henri IV (né à Pau), la garbure, les confits, foies gras, magrets, le gâteau russe, la liste est longue ! Le Pays Basque n’est pas en reste avec la pipérade, le poulet basquaise, l’axoa, le gâteau basque et les mythiques piments d’Espelette et jambons de Bayonne. Ces derniers sont aussi un peu béarnais car ils doivent être obligatoirement salés avec du sel de Salies-de-Béarn.  Côté Bigorre, on peut noter les haricots tarbais, parfaits pour le cassoulet et le porc noir de Bigorre qui donne des charcuteries de grande qualité.

Autres productions emblématiques, l’espadrille avec sa capitale Mauléon et le très célèbre béret « basque », avec des guillemets car tout le monde ne le sait peut-être pas mais le béret basque est d’origine béarnaise 🙂

Un peu de géologie maintenant, mais on va faire simple d’abord : dépôts sédimentaires du Trias au Crétacé puis, au début de Tertiaire, la plaque ibérique s’enfonce sous la plaque eurasienne, donnant naissance aux Pyrénées. Les dépôts calcaires se retrouvent alors en hauteur comme le lapiaz de la Pierre Saint Martin, un des plus grands de France, il s’étale entre 1500 et 2500 m d’altitude.

Un peu plus détaillé maintenant, la création des Pyrénées a longtemps été discutée :
Elle remonte au Campanien (c’est-à-dire -82Ma).

D’après le travail de Olivet (1996). Selon-lui, l’Ibérie est une plaque relativement rigide dont les déplacements sont imposés à la fois par l’ouverture de l’Atlantique (et du golfe de Gascogne) à l’ouest et par les mouvements relatifs des plaques européennes et africaines, respectivement au Nord et au Sud.

Son déplacement s’effectuerait en trois phases majeures successives :

  • Distension Nord-Sud à Nord-Ouest et Sud-Est, avec amincissement crustal, du Trias : (Le Trias est une période géologique, de la subdivision de l’ère Mésozoïque comprise entre −252,2 ± 0,5 et −201,3 ± 0,2 millions d’année « Ma ». Il désigne la succession des trois grandes formations, qui caractérisent en Allemagne centrale, cette période longue de 51 Ma. Se partage en : le Trias inférieur, moyen et supérieur). L’Albien inférieur (est le dernier étage stratigraphique du Crétacé inférieur, entre 113,0 et 100,5 Ma. Il succède à l’Aptien et précède le Cénomanien).
  • Le décrochement sénestre Nord-Ouest et Sud-Est de l’Albien moyen au Sénonien inférieur (est une subdivision de l’échelle des temps géologiques, qui regroupe le Coniacien -89.8 à -86.3 Ma , le Santonien -89.3 à -83.6 Ma, le Campanien de -83.6 à 72.1 Ma et le Maastrichtein de -72 à -66 Ma). Son stratotype est caractérisé par la craie blanche de Sens).
  • Compression à partir du Sénonien supérieur. L’amplitude totale du décrochement relatif entre l’Europe et l’lbérie, tenant compte des mouvements associés aux phases 1 et 2, atteint plusieurs centaines de Km. Le coulissement de l’Ibérie s’effectue le long d’un grand accident crustal de forme courbe, impliquant une rotation à partir d’un pôle établi au Nord de paris, de l’Albien au Sénonien inférieur et près de Bordeaux au Sénonien supérieur. Cet accident est assimilé à la « Faille nord-pyrénéenne » des auteurs. La compression pyrénéenne Nord-Sud est d’au moins 150 Km.

Biblio : J. Canérot et coll. « Pyrénées d’hier et d’aujourd’hui » atlantica 2008

Les Pyrénées prennent leurs formes actuelles au Miocène (-20 Ma) où on a aussi à -25 Ma le décrochement de la Corse du continent pour aller vers sa position actuelle…

 

En ce qui concerne les lieux visités :
Le gouffre de Bexanka et la Petite Bidouze se développent dans des calcaires urgoniens de l’Aptien supérieur. « La montagne est creuse ! », ainsi s’est exprimé Robert De Joly au cours de l’exploration du gouffre de Bexanka en 1949 en parcourant les immenses salles.

Autre phénomène grandiose, la salle de La Verna, une des plus grandes au monde. Sa formation est particulière puisqu’il s’agit de l’effondrement d’une doline souterraine. Elle se développe sous des calcaires du crétacé posés sur un socle hercynien.

La galerie Aranzadi, que nous avons pu visiter après une escalade vertigineuse de 65 m, est l’ancien passage aval de la rivière qui s’écoule depuis les Grandes Salles du réseau. Les eaux se perdent maintenant au fond de la salle dans des calcaires du Dévonien.

Source - © 2008 V. Lignier, (d'après E. Gilli)

La salle de la Verna – Source : © 2008 V. Lignier, (d’après E. Gilli)

La coupe schématique permet de mieux comprendre sa formation (https://planet-terre.ens-lyon.fr/ressource/Img251-2008-11-10.xml)

Les dimensions de la salle de la Verna sont impressionnantes et parmi les plus grandes de la planète :

  • Longueur : 245 mètres
  • Largeur : 242 mètres
  • Hauteur : 194 mètres
  • Volume 3 600 000 m3
  • Superficie 42 610 m2

Elle fait partie du complexe Pierre Saint-Martin – Partages avec ses 87,85 km de développement, sa profondeur de 1410 m et ses 14 entrées.

Historique de sa découverte :

  • 1950-1951 : découverte et descente du puits Lépineux (P 312 m).
  • 1952 : accident mortel de M. LOUBENS dans le puits Lépineux.
  • 1953 : exploration du gouffre de la PSM jusqu’à la salle de la Verna (-734 m), record du monde de profondeur à l’époque.
  • 1956 : EDF entreprend le percement d’un tunnel pour atteindre la salle de la Verna et en capter le torrent. Le tunnel ne débouche dans la Verna qu’en 1960

Le reste ici : https://www.arsip.fr/histoire-des-explorations
Et là : Archives Triton_et_docs_02_PSM_1952_1953.pdf

L’entrée de la grotte des Eaux Chaudes, jadis

La grotte d’Eaux Chaudes, dont les eaux sont en fait glaciales, se développe dans des calcaires du Mésozoïque. Connue des temps anciens, elle est aménagée au XIXème siècle suite au développement des cures thermales dans la région. Il subsiste encore quelques aménagements de cette époque.

La grotte comporte trois parties, de difficultés d’accès croissantes :
– La galerie d’entrée, longue de 200 mètres, se prête à des visites accessibles à tous.
– Le tronçon suivant, jusqu’à la cascade Fajolles où se trouve la prise d’eau de la SHEM, constitue un très beau parcours spéléologique, accessible à un vaste public. Il nécessite cependant d’être correctement formé aux techniques de la spéléologie ou d’être encadré par un guide.
– Le reste de la cavité, en amont de la prise d’eau, reste réservé à des spéléologues aguerris et bien équipés.

Le captage de la rivière souterraine qui met fin à la visite « légère », permet d’alimenter la centrale électrique du Miegébat par un tunnel creusé sur 541 mètres.

(Extraits d’un projet élaboré par le CDS64 qui donne de plus amples informations : https://cds64.org/WordPress3/wp-content/uploads/2019/04/Eaux-Chaudes-C%C3%A9zy-Pr%C3%A9sentation.pdf)


Le gite

 

Le gite

Nous partîmes à 13, nous arrivâmes à 10, mais tel est le lot de tous les camps. Il est néanmoins nécessaire de rechercher un gite disposant du nombre de places prévus au départ, pas de surbooking. Le gite de Barlannes sur la commune de Lanne-en-Barétous remplissait tous les critères, 14 places, central par rapport aux activités prévues, coût correct.

Il disposait de 2 chambres « parentales » permettant aux couples de coucher à part. C’est une partie d’une ancienne ferme réaménagée, les propriétaires habitant dans l’autre partie. Deux dortoirs de 4 et 6 places étaient destinés aux « célibataires ». C’est un peu le point négatif de ce gite où il n’y avait pas assez de places de rangement dans ces dortoirs. On s’est débrouillé avec les lits non occupés.

On disposait d’un grand salon et d’une grande cuisine aménagée avec 2 tables, la plus grande a été suffisante pour s’attabler tous ensemble.

Les sanitaires étaient suffisants avec 4 salles d’eau et 4 WC séparés.

Un gros plus, nous avons pu disposer d’une ancienne grange pour étaler tout notre matériel à l’abri.

Plan approximatif du gite

Au niveau communication nous avions accès à Internet mais les réseaux mobiles ne passaient que côté sud de la ferme.

Le gite était donc situé aux pieds des Pyrénées, au cœur d’une petite vallée de cette campagne béarnaise si attachante 🙂 . Une rivière de chaque côté où, si nous avions eu le temps, on aurait pu agrémenter nos repas de quelques truites. Le temps, il nous en a manqué pour profiter des extérieurs du gite où nous disposions également d’un barbecue et de tables extérieures. Des forêts à portée de pas auraient pu également agrémenter nos repas de quelques champignons.

Les topi et les propriétaires du gite

Les topi et les propriétaires du gite

Les propriétaires sont très sympathiques et … très bavards 🙂 . Avec leur accent béarnais typique ils nous ont donné de multiples conseils sur la région. On aurait pu en faire des choses … si nous avions eu le temps ! Ils sont également très occupés puisqu’ils partagent leur temps entre la gestion des gites et les travaux de la ferme.
Ça nous change des gites où nous ne voyions les propriétaires qu’en début et en fin de séjour pour les états des lieux.

On peut dire au final que ce gite a répondu à nos besoins.

« de 11 »

 


Trajets aller

 

Trajets aller

Il serait dommage de laisser ce qui est déjà le début du camp, réduit à quelques lignes. Aussi faut-il narrer ce qui fut déjà en soi une épopée.

Régional de l’étape, JC est arrivé quelques jours en avance dans sa famille. Il a ainsi pu préparer l’arrivée du gros de la troupe en ouvrant le gîte, en faisant les premières courses et en préparant le premier repas.

On part, nous, avec le Ford Tournéo de Franck. Qu’Allah, Yahvé, Bouddha et les autres bénissent ce grand cœur qui nous a laissé son véhicule, alors que les contraintes de son dur métier l’amenèrent à annuler son voyage.

Rendez-vous à 17h chez Antoine. Il ne faut pas traîner, le bateau part à 19h et les récits abondent de ceux qui ont vu partir leur retour sur le continent depuis le quai, pourtant atteint à l’heure. Les Italiens sont comme ça : quand c’est l’heure c’est quelquefois plus l’heure. Pourtant arrivé plus qu’à l’heure, bonne nouvelle, le départ est retardé, malgré le temps encore chaud, cette fin d’après-midi sur le port ne nous dessèchera pas trop. On embarque, embouteillage habituel dans les escaliers, outre les chambres, il faut pouvoir récupérer quelques chaises pas trop mal placées pour la soirée, difficile à dix.

Finalement c’est au bord de la piste de danse, heureusement vide, qu’on marque le territoire des topis, pas trop loin du bar, c’est un emplacement qui reste correct. Premières tournées, puis Antoine, l’œil malicieux, sort quelques jeux de société. Un plus particulièrement semble trouver l’agrément des spéléos. Relativement simple à comprendre, 100 cartes numérotées qu’il faut jeter dans l’ordre croissant, on commence avec une donne par joueur. Ah oui préciser quand même qu’il ne faut rien dire… au joueur de deviner s’il faut jeter. Évidemment rien dire, s’interprète selon chacun, le tout c’est de ne pas tricher.

Ça parait bête mais ça nous a presque fait rater le service où il a fallu se contenter de poulet pané sans poulet et de pâtes surprise.

Le réveil à l’italienne donne le départ d’un long périple entre l’accent chantant méditerranéen et celui plus rocailleux des terres pyrénéennes. Il est prévu d’activer la géolocalisation dans le groupe Adishatz afin que chacun se suive, une manière de rester grouper sans être en file indienne. Le groupe Ford fait un arrêt un arrêt station, le groupe Wanda en profite pour prendre largement la tête du peloton. Sans doute aiguillonné par le challenge, le groupe Nono tire droit vers Marseille, les panneaux d’indication étaient tagués. C’est le moment de penser à un arrêt au stand côté Arche pour reprendre les fondamentaux. Nouveau départ après un café spécial autoroute. C’est encore loin, mais Jean-Noël nous prépare un nouvel arrêt à Canet, au vu des performances des équipes, quel optimisme.

La route défile et endort la vigilance des copilotes, vers midi, nouveau tout droit, cette fois-ci en direction de l’Espagne pour le groupe Ford, tangage dans la direction de course, que fait-on ? Un passage par Carcassonne paraît compromis, échange de messages entre véhicule, le groupe des espagnols ne répond plus, auraient-ils tenté un demi-tour sur l’autoroute. La cible s’approche, plus de nouvelle, il faut prendre une décision : arrêt au plus court, station d’autoroute on mangera « self » ou MacDo pour contenter tout le monde. Hélas lorsque, enfin arrivée, l’équipe qui envisageait le Paris-Dakar n’en démord pas, le Cassoulet et la visite de Carcassonne sont un incontournable. Nouvelle échappée pour le quatuor. Si la visite de la cité semble mériter le détour, les photos du cassoulet envoyées sur le groupe laissent dubitatif.

C’est donc deux groupes qui poursuivent le périple, chacun de son côté, on a raté l’apéro chez Jean-Noël, triste situation.

De son côté Jean-Claude est déjà arrivé, s’il est parti beaucoup plus tard, il était beaucoup plus près. Il prépare l’arrivée de la troupe pour le premier repas qui marque le vrai début du camp, des spaghettis à la bolognaise, de quoi faire le plein d’énergie pour la première cavité du camp le lendemain.

Malheureusement ce repas ne sera pas complètement pris en commun sans qu’on sache vraiment pourquoi, mais c’est vrai que la destination « Parking canyon Oussoue » pouvait facilement se confondre avec « Gites de Barlanes » 😀 . Trop d’information tue l’information peut-être, ou bien un effet du cassoulet ? Ils en seront quitte pour un « petit » détour de 60 km 😮 .

Si l’on s’était entraîné aux techniques de cordes avant le camp on a loupé celles de navigation.

 


Dimanche 24 septembre 2023, mais p

Les sorties

Dimanche 24 septembre 2023
Gouffre de Bexanka – Camou Cihigue (64)

Participants
ITP : Antoine Boschi, Wanda Comparetti, Albert Demichelis, Michaël Durastanti, Éric Genoud, Jean-Claude La Milza, Noël Ricoveri, Marie Pierre Rozé, Jean-Luc Savelli, Alexia Simian Buissonnet
Leize Mendi : Serge Planès

TPST : 9h30
Photos

Bexanka est une des cavités phares du Pays Basque, celle que tout spéléo doit  faire s’il passe dans la région. Son aménagement en grotte touristique pourrait très bien s’imaginer, mais pour l’instant son grand puits d’entrée la protège de visites excessives.

Nous avons eu la chance de pouvoir y être accompagnés par Serge, vice-président de l’association Leize Mendi, rencontré lors des journées Aliénor 2022, ce qui nous a évité de perdre du temps de recherche et de passer à côté de quelques beautés cachées. Il a également eu la gentillesse de rédiger ce sympathique compte-rendu.


Une rencontre amicale avec un camarade d’un club corse lors des Journées Aliénor 2022 m’a valu une invitation à une journée du camp qu’ils ont organisé en Béarn, du 23 au 30 septembre de cette année.

Bexanka (prononcer Béchanka) est la cavité incontournable du secteur pour qui veut du grand, du beau, du profond, du technique, mais pas trop.

Nous nous retrouvons au café Aguer de Camou, d’abord accueilli par le chien, classique, avant de pénétrer dans le bar pour prendre le café au milieu de la famille Aguer et des chasseurs locaux.

Bien entendu, nous nous inscrivons sur le cahier. Jean-Claude règle les cafés (merci Jean-Claude) et, à 11 personnes donc, nous montons les véhicules au niveau de la piste, nous préparons le matériel.

Là, je perçois mieux l’accent typique de cette brochette de jeunes et moins jeunes (vraiment moins jeunes), mais surtout l’envie d’en découdre avec une cavité aux larges dimensions. Sur leur île, me dit-on, la plus grande profondeur atteint (en grattant les graviers au sol), 117 mètres.

Allez, zou, on attaque la montée d’une quinzaine de minutes. Je note au passage que l’âge, pour certains (et certaines), n’est pas un problème. Ils ont dû manger beaucoup de châtaignes ce matin pour déjeuner !

Le P53 d’entrée

Découverte de la gueule béante du gouffre, ça calme un peu les ardeurs, on s’habille et on équipe la main courante, puis les 2 cordes d’entrée.

Descente des premiers vers 10 h 00, et des derniers vers 11 h 00.

Les passages des fractionnements permettent à certains de rechercher (à défaut de retrouver) les réflexes du bon vieux temps, mais, petit à petit, ça avance. Ils ont dû avaler une goutte de limoncello.

On est tous en bas à 11 h 30, c’est parti.

On passe les premières échelles, peu de chauves-souris aujourd’hui pour nous empêcher de passer, ça file. Premier obstacle sérieux au ressaut avant la salle de l’Arche, du coup, on équipe avec une corde.

Deuxième obstacle qui nous ralentit, mais c’est normal vu le monde, au niveau des échelles, du puits De Joly et sa pente de glaise.

La Cathédrale

On casse la croûte en haut, qui son niolo, qui son bastelicaccia, qui son casgiu merzu, qui sa coppa, qui son lonzo. Ça sent bon. Je me sens tout con avec mon sandwich au jambon d’York.(NDLR : tu as fumé Sergio ? 😉 )

On redémarre vers 15 h 00, il faut bien aller jusqu’à la salle de la Borne et la Cathédrale (à minima) et au Temple Chinois si on a le temps. C’est l’instant où chacune et chacun teste son itinéraire, du plus glissant au plus gras, du plus bouillaqueux au plus exposé…

Finalement, aucune gamelle, on gagne tous, les objectifs (au figuré) sont atteints et les objectifs (au sens propre) crépitent à grands coups de flashs…

Seul, un gardien, en haut de la pente de glaise, nous garde les sacs.

Je parviens même à les convaincre de pousser jusqu’au Temple Chinois.

Bon. Le retour. Hum ! Je sens bien que, malgré leur sourire poli, certains commencent à regretter d’être allé aussi loin. Un petit coup de fatigue ?

On encourage les uns, on aide les autres, mais, bon an mal an, ça avance, régulièrement et ça garde le sourire.

Petit détour par la salle des Entonnoirs pour les derniers du convoi qui déséquipent.

Au final, le clou du spectacle, c’est la remontée du P56 d’entrée.

Mais bon, mis à part quelques approximations au niveau des fractionnements pour certains qui n’ont connu que les échelles de corde et la bougie, ça avance.

Le groupe devant la Cathédrale

On est tous dehors pour 20 h 00.

On déséquipe en se faisant quelques nœuds, on déconne, le ciel est étoilé, un vent doux caresse les visages souriants, à la nuit, on descend vers la piste au seul balisage des yeux des vaches qui brillent dans le noir, la vie est belle.

Dans ces moment-là on ne se presse pas pour se quitter, on savoure lentement les instants passés pour se les graver en profondeur dans la mémoire, chacun son disque dur.

Mais voilà, au bout d’un moment, le maire de Camou Cihigue, intrigué par toutes ces loupiottes qui dansent dans les hauteurs de sa juridiction, vient voir de quoi il retourne. Il a su que des corses et un basque se sont réunis dans le maquis du massif des Arbailles pour traficoter il ne sait quoi.

Finalement, il découvre des gens heureux qui se repassent le film de la journée, alors il feint de chercher des chiens égarés, mais personne n’y croit.

Au moment de nous séparer, après avoir été invité à cette journée, voilà-t-il pas qu’ils me convient à casser une petite croûte à leur gîte, à Barlanès.

Pour ne pas les vexer, je m’y plie et ils me forcent à goûter d’excellents vins, des charcuteries savoureuses et un fromage qui tue (Dieu merci, ils n’ont pas remarqué que je m’en suis mis plein les poches).

Après un rapide au revoir, je pars à regret vers mon domicile.

J’ai passé une excellente journée, merci Jean-Claude.
Serge P. (Leize Mendi)

Plan de Bexanka


Lundi 25 septembre 2023

 

Lundi 25 septembre 2023
Grottes des Eaux Chaudes – Laruns (64)

Participants
ITP : Antoine Boschi, Wanda Comparetti, Albert Demichelis, Éric Genoud, Jean-Claude La Milza, Noël Ricoveri, Marie Pierre Rozé, Jean-Luc Savelli, Alexia Simian Buissonnet

TPST : 4h45
Photos

Il est des mots que chacun comprend selon son histoire, ainsi « Les Eaux Chaudes vous pouvez la faire sans équipement » peut s’entendre sans équipement individuel ou sans équipement collectif. Effectivement il y avait des cordes fixes, il n’était pas nécessaire d’en amener. Pour le reste… Le fait que Serge nous avait quand même dit : amenez le casque nous a sans doute conforté dans notre désir de partir à l’aventure sans trop penser à s’alourdir.

Un point, quand même, aurait pu nous alerter. Serge avait précisé que les Eaux Chaudes étaient froides. Grotte des paradoxes.

Second jour du camp après un premier engagé, l’équipe se lève en ce lundi pour une visite reposante. Départ pour une grosse heure de trajet, dans des paysages que beaucoup découvrent, vallées profondes, versants taillés à la serpe qui paraissent ne s’arrêter que lorsque les nuages les étreignent. Un dernier lacet sous un panneau « interdit à tout véhicule » indique le départ pour la cavité.

Il fait déjà chaud, on s’interroge comment s’habiller, le sentier chemine gentiment sous les grands arbres qui abritent. Arrivée à la cavité. Déjà ? Cela nous avait été indiqué comme plus long. Une rapide inspection révèle que, s’il s’agit bien d’une résurgence, la parcourir implique du vrai ramping. Ce n’est pas là, il faut poursuivre et effectivement le sentier qui s’avance encore, nous amène au seuil d’une belle ouverture qui semble prometteuse.

La fameuse stalactite qui pisse

C’est le moment de s’équiper, juste le casque, cela suffira. Dès les premiers mètres la grotte nous offre ses joyaux : deux superbes stalagmites-cascades, des concrétions de taille respectable que l’eau, qui les a bâties, a détruite, les érodant en leur centre jusqu’à les briser. Ne reste qu’un moignon creux d’où elle s’échappe en une douche scintillante que les lumières des frontales font danser.

On remonte les rives par la gauche, par la droite, le lit de la rivière est parcouru de découpes dont il est bien difficile de rendre le charme. Des restes d’aménagements, supports scellés dans les parois, tronçons de platelage bois, révèlent les tentatives des anciens pour offrir au commun des mortels de surface la vision du dessous du monde. Arrivée au fond de la galerie, la passerelle s’élève en un étonnant balcon, sans doute clou du spectacle à l’époque de l’exploitation. Sa vision permet effectivement de prendre la mesure de la taille de la voûte.

La Porte Mauresque

L’escalade commence pour l’équipe, il est indiqué une salle du chaos, la topo nous y prépare, le sol s’adoucit un peu, puis c’est un grand massif aux rares prises qui désigne la suite du parcours. Heureusement de l’équipement fixe permet à ceux qui ne sont pas munis de ventouse de poursuivre, la vie au bout des mains. Gagné la première épreuve, reste la seconde, une belle oppo d’une dizaine de mètres, en montée légère. Ici aussi une corde opportunément placée rassure plus qu’elle n’assure le spéléo en herbe. Arrivée au sommet on découvre la suite : une espèce de jeu de piste puisque des flèches jaunes parcourent le site. Une désigne un puits qui paraît sans retour en l’absence d’équipement. Une inspection plus méticuleuse permet de découvrir un autre passage qui s’enfonce au cœur du grand chaos : un pierrier de blocs cyclopéens.

C’est au moment de s’enfoncer plus avant que le récit de l’épopée va diverger, en effet Marie Pierre et Albert ont jugé plus prudent de s’arrêter ici et redescendent. Sans doute à cause de divergence sur les chemins à emprunter, des cris fusent plus aval. Pour nous, signe d’un échange musclé entre Topi, puisqu’à deux voix, nous poursuivons l’exploration, en plaisantant sur le temps relativement bref où les deux compères ont pu cheminer sans s’engueuler. La suite ne sera connue que plus tard.

Curieux parcours que celui de contorsions au milieu de cet éboulis, sans les flèches nous y serions encore. Sortie du chaos, quelques pas d’escalade puis c’est un infléchissement sur la gauche pour parcourir une belle galerie aux dimensions plus modestes mais sans comparaison avec nos cavités locales. Là aussi la rivière a creusé dans la roche des formes sinueuses, dessins d’artiste qu’on découvre dans la nuit de la terre.

Cette fois sur la droite, une autre galerie s’ouvre, un rétrécissement dessine la forme caractéristique des arcs outrepassés, que l’imagination sans borne des spéléos a dénommé porte mauresque. Arrêt photos puis l’aventure se poursuit.

Progressivement un grondement sourd parvient aux oreilles les plus aiguisées, rares chez les topis, mais rapidement même les plus sourds d’entre nous ne peuvent ignorer le bruit de cataracte qui s’amplifie. Dans ces couloirs obscurs, on croirait entendre le métro 4 station Château d’Eau. Cela n’est pas le terminus mais tout le monde va devoir descendre. En effet, au fur et à mesure de la progression dans la galerie qui se resserre, le bruit se fait plus fort, la progression se fait maintenant les pieds d’une rive à l’autre au-dessus du courant qui continue son travail de sculpteur depuis des millénaires. Bientôt nous voilà face à la cascade qu’on ne voit toujours pas. Un dernier ressaut à franchir sur corde fixe puis on se trouve face à un mur, certes équipé de deux échelons, mais qu’Antoine trouvera un peu physique, la faute à un beau surplomb. C’est le terminus, on ne verra pas la cascade tomber dans le canal de prise d’eau de la centrale électrique. Le bruit couvre les paroles, la redescente du dernier obstacle se fait en assurance à l’ancienne, sur sangle, avoir une corde sur soi est le réflexe de base.

Un lac

Le reste du parcours se fait comme à la montée, pas de grosse surprise, sauf peut-être pour Jean-Luc qui trouve opportun de purger les mauvaises prises au-dessus de la rivière et par la même occasion de mesurer température et profondeur du cours d’eau, il avait pied.

Trente minutes plus tard, retour à la lumière et au réseau connecté. Pluie de messages sur les appareils, de ce brouhaha semble émerger une chose : Albert s’est blessé, il va bien, ils vont chercher un hôpital. Outre le caractère un peu contradictoire de l’information, la quête dudit hôpital semble un peu vaine dans ces vallées reculées, toutefois, une couple rencontré au sortir de la grotte nous indique avoir croisé deux personnes descendant le sentier, en vie. Côté groupe la seule solution semble être de rejoindre les voitures, d’ici là, d’autres nouvelles parviendront, pour l’instant Albert et Marie Pierre sont injoignables. Arrivée aux voitures on devine que ceux-ci auraient entamé une descente à pied vers Eaux Chaudes, premier poste avancé de la civilisation. Le déjeuner est avalé précipitamment, avant d’aller exfiltrer les deux topis.

On finira par se retrouver dans le village de quelques âmes où Albert et Marie Pierre ont plus ou moins forcé l’hospitalité légendaire des habitant des montagnes, le reste du récit se partage entre séjour aux urgences pour les uns, courses précipitées pour les autres avant quand même, un retour au gite un peu tardif, décoré pour Albert d’un superbe sparadrap et de quelques points de sutures.

Ce qu’il s’est réellement passé pourrait faire l’objet d’un roman, je ne voudrais pas être trop long, sachez qu’il serait question de saut ou écart entre deux marches, d’une combinaison un peu trop longue et d’un plongeon au creux d’une faille.
Eric


Laissons maintenant à Albert le plaisir de partager son aventure, plaisir partagé par le lecteur.

De la route départementale à la sortie du village des Eaux Chaudes nous prenons à gauche une piste forestière jusqu’à un point où nous laissons les voitures pour prendre un chemin de randonnée, qui était bien délimité et facile d’accès. Après quelques hésitations sur l’endroit réel de la cavité nous finissons par trouver enfin le lieu-dit de la grotte des Eaux Chaudes…

Que cette grotte porte un jolie nom car l’eau n’est point si chaude que nous pourrions le croire !

Mais elle renferme en elle beaucoup de choses qui nous laissent penser qu’on ait voulu de ce lieu faire des tas de dispositions, qui ont, comme par un mystère, point abouti pour diverses raisons…

À l’entrée de cet édifice il y a un porche qui accueille la curiosité du touriste visiteur de faire quelques pas pour en savoir d’avantage…

A première vue nous pouvons remarquer une concrétion originale par le fait qu’une cascade tombe au travers d’une stalactite de 80 cm de diamètre qui attire le visiteur et rend septique le spéléo qui devant ce fait cherche la raison de sa formation !

Puis, lorsque l’on avance dans ce lieu insolite où l’eau coule dans des couloirs chaotiques dans une roche noire… ce qui met encore plus de mystères à la faire…

Les anciennes passerelles

Plus loin nous apercevons des constructions. Qui n’ont pas eu de finitions et dont on voit mal la raison. De tels édifices faits par des passerelles en bois soutenues par des équerres métalliques, qui peuvent laisser penser à des vestiges mis en place pour rendre la visite d’accès plus facile…

Lorsque l’on avance de droite à gauche, pour ne pas mettre les pieds dans l’eau sur des rochers plus ou moins glissants, dans ce tas de fouie, de blocs rocheux, nous pouvons observer la présence d’une pierre meulière taillée en meule à huile ou à blé, au pied d’une construction en bois représentant un balcon ou un endroit qui pouvait servir de lieu de rencontre ou de travail ?

Plus loin nous arrivons à une montée faite par un rocher plus ou moins lisse, que l’on devait prendre à l’aide d’une main courante… sur un rocher glissant…

Une partie de l’équipe passe cette main courante, puis Marie Pierre arrive à monter et à rejoindre Jean-Claude, qui l’attendait en haut de cette main courante…  Nono monte et je le suis. Quand j’atteins le haut de la main courante, Jean-Claude me dit qu’il faut que je redescende, car Marie Pierre a du mal à passer une montée en opposition…

Je redescends et attends Marie Pierre pour ressortir avec elle…

Nous repartons vers la sortie en suivant les traces des pas humides faits sur les rochers lors de notre entrée… Puis j’arrive sur un petit ressaut où je m’assois pour attendre Marie Pierre. Ce ressaut pris dans une faille laissait environ 20 à 30 cm de vide pour que mes pieds touchent terre, et devant moi il y avait une plaque de pierre plate d’environ un mètre, ce qui me laissait le temps de me rattraper, au cas où la chute soit ratée. Puis plus loin, il y avait un vide, dont je ne pouvais pas trop estimer la profondeur, ni la constitution, mais vu que l’eau du ruisseau était calme, il ne pouvait pas y avoir trop de fond.

Je décide de me laisser glisser sur le sol, et je ne sais pas pourquoi je suis tombé dans la partie de vide et j’ai atterri sur un rocher : j’ai vu quelques étoiles jaunes que je n’ai pu compter, vu le peu de temps qu’elles sont restées et j’ai senti un choc sur l’os maxillaire…

Puis j’ai réalisé que j’étais pris en sandwich par deux grands rochers horizontaux comme une saucisse dans un Hot-dog prise entre deux tranches de petit pain. Cela m’a presque fait rire… Mais le sang qui semblait couler abondamment m’a fait réaliser de l’ampleur de la chute…

Marie Pierre est de suite venue à mon secours et m’a demandé si je voulais de l’aide pour me sortir de là, je lui ai dit de me laisser sortir tout seul, ce que j’ai fait après avoir cherché la position qui pouvait me faire sortir sans trop de destructions…

Puis nous avons repris notre route pour le retour, avec ma plaie qui saignait, mais cela n’était pas dramatique, car je ne sentais pas de douleurs insurmontables…

J’ai demandé à Marie Pierre si nous pouvions redescendre vers le village… Elle m’a dit que l’on n’avait pas d’argent et qu’il fallait se changer… Puis elle me dit qu’elle a le numéro de la boîte à clef de la voiture de Franck…

Donc nous nous remettons en tenue de ville et nous reprenons le chemin pour descendre aux voitures… Sur le chemin du retour nous rencontrons un couple de marcheurs qui nous dit qu’ils avaient une petite trousse de pharmacie… Avec quelques compresses et un peu de liquide physiologique nous avons nettoyé le plus gros du sang… Puis nous avons vu encore un autre couple avec qui nous avons un peu discuté…

Après un court instant de repos sur un rocher lisse où le soleil nous donnait un peu de chaleur, nous avons repris notre marche jusqu’aux voitures… Le chiffre du code que Marie Pierre avait était bon, ce qui nous a permis de nous changer et de pouvoir avoir un peu d’argent et la carte Vital pour d’éventuels traitements…

La promenade était marquée de belles fleurs et de verdure me faisant penser à la chanson de Brassens « Il suffit de passer le pont pour que ce soit l’aventure… ». Après une petite marche nous nous sommes trouvés sur la route départementale…

Puis nous avons décidé d’aller à une auberge qui longeait cette route et qui se présentait à nous… Au premier abord le patron de l’auberge nous a dit qu’elle était fermée ! Puis après qu’on lui ait dit que nous étions des spéléos qui revenons de voir la grotte des Eaux Chaudes et qu’il y avait eu une chute qui nous a fait aller chez lui, il est devenu plus sympa !

Il a demandé à sa serveuse, qui était jeune et mignonne, de me nettoyer la plaie, puis elle nous a servi deux chocolats chauds, qui étaient bien chauds contrairement à la grotte !

Après une attente à l’ombre d’un parasol et du bon chocolat chaud nous avons vu arriver l’équipe qui m’a mené à l’hôpital d’Oloron où il a été posé deux points sur l’arcade sourcilière et quatre points sur la partie malaire du visage…
Albert

Les Eaux Chaudes


Mardi 26 septembre 2023

 

Mardi 26 septembre 2023
Salle de La Verna, Galerie Aranzadi – Sainte Engrâce (64)

Participants
ITP : Antoine Boschi, Wanda Comparetti, Albert Demichelis (La Verna), Michaël Durastanti, Éric Genoud, Jean-Claude La Milza, Noël Ricoveri, Marie Pierre Rozé (La Verna), Jean-Luc Savelli, Alexia Simian Buissonnet

TPST : 5h45
Photos

Vision Nono
Mercredi matin, debout très tôt, les muscles encore endoloris des expéditions de ces deux derniers jours, nous nous attablons devant le traditionnel petit déjeuner. Les véhicules chargés nous prenons la route entre montagnes de Haute-Soule et du Barétous.
La Verna se situe au cœur du massif calcaire de la Pierre-Saint-Martin, sur la commune de Sainte-Engrâce. Il s’agit de la plus grande cavité naturelle d’Europe. Arrivés à l’entrée de la localité nous nous adressons à un éleveur qui mène paisiblement son troupeau de vaches sur la route. Il nous demande de reculer la voiture promptement pour permettre aux vaches d’entrer dans un champ. Visiblement, la manœuvre est jugée trop lente pour les bovidés qui en profitent pour décamper sur l’asphalte droit devant et tête basse. Le vacher a dû jouer des coudes pour conduire cette partie désobéissante du troupeau. L’une des vaches se trouve alors bloquée entre la voiture et la clôture, et c’est précisément à cet endroit qu’elle a la mauvaise idée d’opérer un demi-tour.
La carrosserie porte encore aujourd’hui les stigmates de cette rencontre.

Attablés à l’unique café du petit village basque, en face de l’abbaye navarraise datant du XIe siècle, nous prendrons une boisson puis nous emprunterons la route raide et sinueuse qui mène sur le pas de la porte d’entrée de la salle de La Verna (NDLR : nous avons pu nous garer à l’entrée du tunnel grâce à une petite négociation avec les gestionnaires de la grotte, nous en étions sinon pour une demi-heure de marche d’approche). Par l’entrouverture de la porte se faufile un puissant courant d’air froid. Au sol, une petite rigole aménagée laisse s’écouler un ruisselet d’eau fraiche. Nous nous équipons, puis ouvrons la porte métallique. Nous sommes surpris par le vent glacial qui s’échappe du tunnel venant de l’intérieur. C’est parti pour 660 mètres de galerie artificielle, le sol est bétonné en légère déclive et l’éclairage disposé régulièrement suffit pour y voir convenablement. Un groupe de visiteurs nous suit.

La Verna

Au bout d’une vingtaine de minutes nous entrons dans la salle de La Verna.
Brutalement, le vent frais qui nous avait accompagné tout au long du tunnel s’arrête.
Nous nous trouvons dans une obscurité quasi-totale, hormis la lueur de nos lampes qui se perd dans l’immensité de la salle. Du noir à perte de vue. On a beau essayer d’éclairer les parois, le plafond, le fond, rien n’y fait, exceptés nos pieds et nos voisins proches, on n’y voit rien ! On a beaucoup de mal à évaluer le volume de la salle devant nous.

La dimension de La Verna est difficile à imaginer lorsqu’elle n’est pas éclairée dans son ensemble. Nous percevons aussi le bruit de l’eau souterraine, c’est la rivière St Vincent qui rejaillit dans la salle sur le côté, à mi-hauteur, après avoir traversé la roche depuis les plateaux calcaires situés à 2000 m d’altitude.

La prise d’eau

Nous débutons la visite en empruntant une volée de marches raides qui nous mène vers l’amont dans la rivière. Un grand volume de l’eau qui s’écoule ici est capturé, une retenue de taille modeste édifiée par la Société Hydro-électrique du Midi retient une partie du cours d’eau créant ainsi un lac artificiel d’une couleur vert émeraude. Quelques photos et nous retournons sur le balcon formé d’immenses rochers. Il est comme posé à mi-hauteur dans la salle. La chance est avec nous, le groupe de visiteurs se trouve maintenant dans la salle en compagnie de leur guide qui progressivement allume un à un les projecteurs. Depuis cette plateforme la salle se révèle. Nous découvrons alors avec fascination l’immensité de la cavité, la voute en forme de dôme quasi parfait est spectaculaire, la bruyante rivière souterraine qui s’écoule en contrebas se découvre enfin, elle circule à travers un chaos de blocs puis finit par se perdre. Une dizaine de mannequins rouges/jaunes à taille humaine sont disposés çà et là tout autour du site. Ils semblent si petits et donnent l’échelle à cette salle d’effondrement dans laquelle on pourrait ranger 6 cathédrales Notre Dame de Paris.

(En 2003, une montgolfière avec quatre personnes à bord, a réalisé un vol spectaculaire dans la salle de La Verna)

L’escalade

Nous profitons de l’éclairage pour identifier la suite de notre parcours, et repérer sur la paroi d’en face l’endroit où se situe l’escalade de 65 mètres qui va nous permettre de rejoindre la galerie Aranzadi. Nous rencontrons fortuitement Jean François Godart (directeur de la grotte de La Verna) qui nous transmettra les bons conseils pour atteindre la galerie suspendue.

Au moment où nous enjambons la barrière qui limite la zone touristique du reste de la salle les visiteurs s’en vont, et avec eux l’éclairage. Nous avançons maintenant à la lueur de nos lampes à travers les amas de blocs, nous traversons la rivière et poursuivons dans cet entassement désordonné de rochers. Nous nous repérons grâce aux mannequins et arrivons sans trop de difficultés au pied de l’escalade. La corde d’assurance est bien en place. Les uns derrière les autres nous entamons l’ascension assurés uniquement par notre poignée de remontée. La grimpette ne présente pas de difficulté majeure et, rapidement nous nous retrouvons tous à l’entrée de la galerie Aranzadi gardée par deux mannequins jaunes. La galerie semi-circulaire présente de belles dimensions. 30 mètres de large et 20 mètres de haut. La rivière qui coulait là il y a très longtemps a abandonné son cheminement original en déposant de magnifiques remplissages sédimentaires. Au fur et à mesure que nous avançons nous découvrons de multiples concrétions. Des grosses stalagmites en forme de gâteau à la broche, d’insolites excentriques, de nombreuses et surprenantes fistuleuses pendent du plafond. Le sol de la galerie est fendu et au fond se profile un méandre étroit laissant apercevoir par endroits un petit cours d’eau. Nous avançons toujours, et serons bientôt arrêtés par la « Porte Etroite ».

Fistuleuses de la galerie Aranzadi

On tentera bien de poursuivre, par ici, par là…. Mais on doit se rendre à l’évidence, sans matériel, la désescalade qui mène en bas du méandre semble hasardeuse. Plus loin c’est le méandre Martine. On fera demi-tour puis prendrons notre casse-croute sous une jolie voute d’où tombent une multitude de fistuleuses. Encore quelques photos et nous nous retrouvons de nouveau auprès des deux mannequins qui veillent sur la galerie Aranzadi. Aujourd’hui à sec, cette galerie se trouve en pleine paroi au-dessus du vide de la salle de La Verna. Après quelques instants nous apercevons de l’autre côté, en face de nous, des petits lumignons. Il s’agit en fait d’une autre visite touristique qui débute. De nouveaux visiteurs viennent d’arriver dans la salle, leur guide ne va pas tarder à mettre en route l’éclairage !

Alors que nous avions entamé progressivement la descente sur la corde, la salle s’éclaire à nouveau. Nous avons eu la chance d’avoir « pour nous », la salle de La Verna entièrement illuminée. Le chemin de retour à travers les blocs sera plus aisé. Nous enjambons la barrière dans l’autre sens et devisons avec ces visiteurs d’un jour. Ils nous posent de nombreuses questions et il semblerait que notre descente ait été appréciée. Nous avons créé une animation supplémentaire.

Encore quelques photos et il est temps de rebrousser chemin. Nous nous engouffrons en file indienne vers la sortie, dans le cylindre venteux. Sur le chemin du retour nous obliquerons à droite dans une galerie creusée par erreur, à cause d’une imprécision des relevés topographiques. Au bout de ce tunnel, une trouée va nous permettre de visiter une galerie découverte incidemment, la Grotte d’Arphidia. C’est en fait un méandre au fond duquel circule un petit cours d’eau, il a la particularité de n’avoir aucune entrée, ni sortie vers la surface. Cette visite terminée nous poursuivons dans le tunnel pour nous retrouver bientôt à l’air libre.

Le vent glacial de l’intérieur nous accompagne toujours, et il faudra pousser fort sur la porte pour la verrouiller.

Plus tard nous prendrons un verre sur la terrasse ensoleillée du café de Sainte-Engrâce où nous retrouvons Jean François Godard. Cette belle journée riche de sensations agréables se termine, nous retournons au gite.

Quelques infos :

Le nom de la salle vient des scouts lyonnais du « Clan de La Verna », qui se sont mobilisés lors des tentatives pour secourir Marcel Loubens, mort de ses blessures à la suite d’une chute dans le Gouffre Lépineux, en 1952.

Quelques chiffres :

  • Diamètre : 240 mètres.
  • Hauteur : 194 mètres.
  • Longueur : 255 mètres.
  • Largeur : 245 mètres.
  • Surface : 4,3 hectares.
  • Volume : 3,6 millions de m3 de vide. (10 -ème plus grand volume souterrain mondial)

On peut parcourir 3 km de galeries depuis le fond du puits Lépineux.
Depuis la salle de La Verna on peut explorer 85 Km de galeries.

C’est un site géologique d’exception qui a été découvert en 1953.
Nono


Vision Albert
Nous sommes arrivés à Sainte Engrâce, petit village situé à 630 mètres d’altitude, comprenant quelques maisons, dont une auberge, qui donne à boire, mais ne fait pas à manger.

Son église romane date du XIème siècle ! Elle est construite en suivant les traditions de l’époque, à côté du cimetière, qui contient des tombes dont les croix sont de types Basques, c’est-à-dire qu’elles ont un rond qui contient l’emblème de la croix Basque gravée dessus…!

Le temps était clair, ensoleillé avec une petite brise, qui nous rappelait que nous étions dans les hauteurs des Pyrénées. Nous avons pris une bière dans cette auberge qui fait office de contrôle des visiteurs pour la grotte de la Verna et sert aussi de gites pour les touristes. Nombreux d’entre nous avons acheté du miel ou autres produits locaux.

Suite à cela nous avons pris la piste qui va directement à la grotte de la Verna et nous sommes arrivés à l’entrée de la grotte.

Le temps de mettre nos cottes et nos équipements, puis d’entrer par une lourde porte en métal retenue par le souffle produit par l’air qui s’échappe de la cavité. Cette porte donne dans le couloir fortement venté nous menant à la grande salle. Le courant d’air provient du delta de température entre l’intérieur et l’extérieur des lieux. Cela nous donnait l’impression d’une froideur encore plus grande. Ce tunnel, dont la longueur est de 660 m, qui a été creusé par EDF, est formé d’un couloir taillé dans la roche.

À mi longueur de ce lieu, voilà que les touristes visiteurs arrivent avec leur guide dans la cavité, cela nous a permis d’avoir de l’éclairage suffisant pour observer la plénitude des lieux.

Nous passons devant une bifurcation qui était fermée à la visite sans savoir les raisons de cette interdiction ?

Au bout de ce couloir il y a une grande salle qui est l’entrée dans l’aventure souterraine sur les traces des pionniers du gouffre de la Pierre Saint-Martin.

Découverte en 1953, cette salle souterraine aux dimensions hors normes (250m de diamètre et 190m de haut) est au cœur de la spéléologie d’exploration scientifique du massif calcaire de la Pierre Saint-Martin. Elle est une des salles souterraines les plus grandes d’Europe.

Sur les bords de cette salle immense coule une cascade, les éclairages de nos lampes ne peuvent pas éclairer le fond de la salle. Une très petite partie de la salle a été aménagée pour la visite touristique…

La température observée dans la grande salle par le thermomètre que j’ai porté était de 7° Celsius alors que la température extérieure nous donnait 26° C et l’humidité entre 70 et 72 %.

Je suis resté un peu de temps avec le groupe de touristes. Puis à cause de mes blessures qui ne me permettaient pas de suivre le groupe, je suis ressorti de cette grotte.

Dehors, je ne savais que faire, car je savais que le temps d’exploration serait très long,…

J’ai vu les touristes partir, puis comme par hasard ?, est-ce-cela un mirage ou une réalité ?, je vois sortir Marie Pierre de la grotte, je lui propose de retourner au village à pieds, après quelques hésitations elle consent à me suivre…

Nous partons par le chemin qui était derrière le local touristique pour la visite de la grotte, il permettait de couper les virages que fait la piste pour éviter la montée, qui est très dure…

Puis nous retrouvons les tracés jaunes, qui sont les balises pour atteindre le village de Sainte-Engrâce. Elles sont très discrètes pour je ne sais quelle raison ? Peut-être pour éviter aux touristes de prendre le chemin et leur imposer la navette ?

Ces tracés nous font alterner les parties de sentiers pédestres et la piste cimentée qui mène à La Verna…

La verdure des sentiers pédestres est magnifique par la présence de fougères très diversifiées dont nous pouvons reconnaître le genre Polytrichum et même des fougères scolopendre « Asplenium Phyllitis scolopendrium » qui sont rares dans nos régions, elles ont dans ces endroits des tailles qui nous montrent que la pluviométrie est remarquable.

Sur des branches nous avons remarqué des champignons, qui pourraient être du genre Gloeoporus en genre commun Leptoporus. La mousse sur les arbres est très abondante, toute cette flore et cette verdure donne une fraicheur à notre marche. Les chemins d’une largeur démesurée conféraient à cette promenade un côté de paysage féérique…

Les insectes étaient aussi à la fête, Marie Pierre me montrait des papillons de couleur marron.

Nous aurions pu aller à la chasse aux papillons, comme dit la chanson, mais le temps ne nous le permettait pas, nous avons laissé les papillons papillonner et continuer notre chemin sur cette voie pas toujours très bien balisée…

Lorsque nous avons vu le village nous avons eu un peu de mal à comprendre pourquoi le tracé faisait des détours, car le village nous semblait très près…

Au bout du chemin il y avait un pont qui nous permettait de passer la rivière, c’est pour cela que le chemin nous faisait faire un tel détour.

Arrivés à l’auberge, après environs deux heures de marche, nous avons demandé à manger, mais l’aubergiste nous a dit qu’elle ne faisait même pas de collation pour les touristes…

Après avoir bu et mangé quelques frites industrielles, nous attendions tranquillement que l’heure tourne. Marie Pierre sous un parasol de l’auberge et moi sur l’herbe fraiche…

Puis elle a eu une idée géniale ! Elle m’a demandé de faire du stop…

J’ai donc demandé à un couple de personnes âgées (si le terme âgé existe !) de nous accompagner dans une ville où ils sont susceptibles de passer pour y trouver une Poste ou une banque, une pharmacie, et une épicerie. Au premier abord ils ont hésité, enfin, ils ont fini par nous prendre dans leur voiture…

C’est un couple dont la voiture conduite par le Monsieur, qui appartenait à la Dame, elle avait un caniche blanc, sympathique et content de nous voir. Il a passé son temps sur mes genoux sans rien dire…

Nous avons demandé au Monsieur de nous mettre sur une ville qui était sur sa route où nous pourrions trouver une Poste ou une Banque pour avoir de l’argent liquide et une épicerie pour avoir de quoi manger, et une Pharmacie pour avoir de la crème pour ma cicatrice …

Il nous a conduits à Tardets où nous avons trouvé une banque, une épicerie, pas de boulangerie, et une pharmacie…

Nous avons mangé dans le jardin public, puis nous vous avons averti sur nos coordonnées, pour que vous puissiez venir nous chercher…
Albert

 


Mercredi 27 et jeudi 28 septembre 2023

 

Mercredi 27 et jeudi 28 septembre 2023
Randonnée “Le Taillon” – Gavarnie-Gèdre (65)
Cueva de Casteret – Parque Nacional de Ordessa y Monte Perdido, España

Participants
ITP : Antoine Boschi (+ Casteret), Wanda Comparetti, Albert Demichelis, Michaël Durastanti (+ Casteret), Éric Genoud, Jean-Claude La Milza, Noël Ricoveri, Marie Pierre Rozé, Jean-Luc Savelli (+ Casteret), Alexia Simian Buissonnet (+ Casteret)

Photos

Vision Albert
Après un repas vite pris entre nous, nous sommes partis du gîte à 12h30 pour être au parking réservé aux personnes couchant au refuge à 15h30. Refuge qui nous demandait d’être impérativement chez-eux avant 18h …

Avec le van de Franck et la voiture de JC à environ 12h30 nous sommes partis en direction de Lanne-en-Barétous, puis Oloron St Marie, Lourdes, Argelès-Gazost et nous sommes passés dans les impressionnantes gorges de Luz. Sur notre route, nous avons pu réaliser la présence d’un grand nombre de canalisations forcées des centrales hydroélectriques des Pyrénées. Notamment au pont d’Esdourouscats et à Pragnères.

Dans leur livre – J. Canérot et J-P Colin nous signalent :
Que du côté français, qui a un versant abrupt, c’est plutôt l’exploitation de très hautes chutes, qui est une caractéristique avec des Barrages-réservoirs en altitude (1600 à 2600m), soit 41 chutes de plus de 200 m dont Orlu 990 m, Portillon 1450 m, Pragnères 1250 m, Elyle 1050 m…

La production électrique française Pyrénéenne :

Centrales avec régulation soit 49,5 % de la production :
Production 3378 en GWh contre la production du côté Espagnol Pyrénéenne 4442 GWh.

Centrales fil de l’eau soit 50,5 % :
Production 3455 GWh contre la production du côté Espagnol Pyrénéenne 4940 GWh.

Le total des Pyrénées produit 16 215 GWh.
Biblio : J. Canérot et coll. « Pyrénées d’hier et d’aujourd’hui » atlantica 2008.

Ce qui correspond aux environs de 32% de la production hydroélectricité totale Pyrénéenne pour la production hydroélectricité totale française et soit 13% de la production hydroélectricité des Pyrénées française sur la production hydroélectricité totale française.

Nous continuons notre route, nous arrivons au parking touristique payant et nous montons plus haut pour arriver au parking du refuge à 15h30. Après nous être équipés de nos chaussures de marche et de nos sacs qui contiennent les vêtements de nuit et de montagne, nous prenons la piste aux environs de 16h00.

Cette piste est carrossable en terre battue, mais interdite aux voitures surement pour laisser sa disposition au service incendie… Cette route fait environ 1 km de longueur et d’une pente légère en montée, cela donne l’impression que la montée au refuge est très facile.

Je pars dans les pas le Micca, qui marche relativement vite, mais reste dans mon type de marche. Je profite qu’il parle avec des touristes pour continuer ma marche…

Au bout de cette route j’ai mes lacets de soulier qui se sont défaits, je m’arrête auprès d’un rocher pour les refaire. Pendant que je les refaisais, Micca, Antoine et Jean-Luc passent en vitesse, je leur dis de m’attendre, mais ils continuent ! Je repars dans le but de les rattraper, mais j’ai toujours une cinquantaine de mètres entre eux et moi…

Cette piste, pouvant être carrossable, donne ensuite dans un chemin pierreux, partant en angle aigu. Il est assez bien tracé, monte au travers de blocs de pierres sur la montagne en direction du refuge… Cette montée n’est pas trop importante et je la prends sans ralentir ma marche. Après environ 30 minutes de marche, je me trouve devant une bifurcation qui donne vers un chemin descendant dans la vallée et un chemin montant plus fortement vers le col du refuge. Je part en direction du col où un ruisseau laisse couler une faible quantité d’eau.

Après un moment d’escalade au travers de cette soi-disant source je vois arriver Alexia qui me dit que mon sac n’était pas bien d’aplomb et que mes lacets étaient défaits… Elle m’aide à remettre les choses en place et nous repartons dans notre montée. Nous passons la cascade, puis le col. Là, le refuge des Sarradets est à notre vue et nous prenons le chemin du refuge, chemin qui dans sa dernière partie n’était pas très entretenu…

Nous arrivons un quart d’heure après le premier groupe c’est-à-dire à environ 17h45, car les premiers sont arrivés à 17h30… Nous prenons état des lieux et nous commençons à nous retirer nos habits et nos souliers de marche dans les locaux d’accueil… Puis il arrive le dernier groupe à 18 h au refuge.

Le refuge des Sarradets, le Casque, la Tour

Le refuge est aux environs de 2600m d’altitude, au loin il a l’aspect d’être en bois, mais étant en réalité fait de plaques de fer et d’isolant dont des plaques semblent avoir été enlevées !

Le refuge d’aspect intérieur semble être beau, mais au niveau sanitaire ce n’est pas la gloire !

Le personnel est très accueillant, ce qui nous change beaucoup du personnel des refuges corses !

Le soir nous avons pris un repas avec une soupe type Maggi et un couscous qui était assez bon pour un plat de refuge !

Le soir Éric et moi devons partager notre chambre avec des soi-disant américains qui se sont imposés dans le choix de leurs lits. Ils parlent le français comme vous et moi ! La nuit s’est passée avec des bruits divers et variés, ce qui mettait un peu de couleur au tableau… J’ai très mal dormi, dû surement à la vitesse de montée ?

Le lendemain matin nous avons pris un déjeuner de type français, mais avec des petites variantes de charcuterie et autres qui ont été appréciables… Nous nous équipons pour faire la montée, dans un premier temps la Brèche de Roland, puis nous partons pour aller au sommet…

Le départ a été à 8h30. Du refuge on voit la Brèche de Roland c’est pour dire que l’on en était pas très loin. Nous prenons la montée, ayant pour seule difficulté la dernière partie donnant à l’axe de la brèche. Nous arrivons à la brèche à 9h20. C’est une brèche remarquable, par sa hauteur et sa largeur.

La Brèche de Roland côté espagnol

La géomorphologie des Pyrénées donne plusieurs brèches remarquables dont la Brèche de la vallée du Gallego et la Brèche de Roland :

Brèche de Roland : c’est une trouée naturelle, large de 40 mètres et de profondeur de 70 mètres environ, s’ouvrant dans les falaises situées à une altitude de 2 805 m, elle joue le rôle d’un col de montagne et de frontière entre l’Espagne et la France sur toute sa largeur.

Du côté français la Brèche de Roland peut être rapidement atteinte depuis le refuge des Sarradets (La carte IGN donne une hauteur de la brèche d’environ 65 m de haut à partir du fond de la brèche). Elle fait partie de la ceinture du Cirque de Gavarnie. Elle partage au Nord le Parc Naturel des Pyrénées en France et au Sud le Parc d’Ordesa et du Mont-Perdu en Espagne.

A la partie Ouest de la Brèche de Roland on trouve une autre brèche, dite la Fausse Brèche (2 909 m en son point le plus bas), à l’intérieur de laquelle se trouve le « doigt de la Fausse Brèche » (2 944 m), que l’on entrevoit à peine.

Pour donner un exemple de formation géomorphologique de ces brèches : La Brèche de la Vallée du Gallego viendrait de la formation de conglomérats de l’Aquitanien (- 23,5 à -20,43 Ma)-Burdigalien -20,44 à -15,97 Ma). La base aurait été affectée par l’aplatissement bordier du Miocène moyen, faisant ressortir la partie rocheuse.

Légende historique :

Selon la légende, la brèche fut ouverte par Roland, le neveu de Charlemagne, alors qu’il tentait de détruire son épée Durandal en la frappant contre la roche à l’issue de la bataille de Roncevaux. Voyant qu’elle ne se cassait pas, il l’aurait envoyée de toutes ses forces dans la vallée et la légende dit qu’elle se serait plantée dans une falaise à Rocamadour dans le Lot, soit à environ 300 kilomètres en direction du nord-nord-est. Comme le col de Roncevaux se trouve à environ 100 km plus à l’ouest dans la chaîne des Pyrénées, et en dépit de l’incertitude sur le lieu exact de la bataille, l’appellation est doublement poétique (le lieu n’est pas le bon et le geste est improbable).

La brèche donnant sur la frontière franco-espagnole, notre arrivée nous ouvre sur un nouveau paysage du côté espagnol, différent fortement de celui français par le manque de verdure. Mais le reflet du soleil sur cette terre de ton jaunâtre donnait au tableau un charme particulier, où les tons jaunes et rouges du ciel se confondent et s’estompent par les brumes de chaleur dans le lointain…

Nous pouvons observer au loin sur la droite la grotte dite de Casteret dans une fente sous un massif rocheux…

Jean-Claude qui mène l’équipe part à gauche en direction du Taillon par un soupçon de chemin descendant croyant être dans la bonne direction ! C’est-à-dire un chemin qui part dans les parties basses du terrain… Quelques instants après nous nous trouvons dans un vaste pierrier formé de pierres de tailles variables, que l’on aurait pu croire qu’elles avaient été taillées pour être un lieu de glissade ou un toboggan !

Les efforts qu’il nous faut faire, en ce sens que l’on monte de 1 m et qu’en réalité on en descendait de deux, comme dans le mythe de Sisyphe ou lorsque l’on arrive en haut on descend à toute vitesse…

Nous pouvons nous demander quelle action malveillante avons-nous pu faire pour mériter du ciel une telle punition ? Mais rien n’y fait, il faut à tout prix remonter la pente !…

Jean-Claude demande à Antoine, Micca et Jean-Luc de prendre un chemin plus près de la falaise. Ce qu’ils font de suite… Puis ils disparaissent on ne sait où ? Nous avons beau leur demander comment est leur chemin ? La réponse n’est pas claire !… Ils sont partis ! Après un long quart d’heure de remontée de ce pierrier, nous finissons par reprendre un chemin plus solide et plus clair !

Ce chemin nous mène à ce que l’on appelle la Fausse Brèche de Roland, devant se trouver aux environs de 2800 m, là il y avait une petite grotte sous la falaise qui comportait un écriteau signalant que deux touristes allemands avaient voulu se mettre à l’abri sous cette grotte et la foudre leur était tombée dessus…

Nous nous demandons si nous n’allons pas manger là mais Wanda et d’autres choisissent de continuer la marche… Il nous reste encore 344 m pour arriver au sommet…

Nous reprenons la marche sur les flancs du Taillon. Nono ouvre la marche, je le suis et Wanda est derrière… Puis je ne vois plus les autres… Nono prend une montée assez rude qui monte en zigzag pour éviter les efforts, ce chemin nous mène sur la crète du Taillon. Je suis toujours Nono dans cette montée aride. Nous arrivons à la crète et nous nous apercevons que les autres ne nous ont pas suivis. Nous n’avons plus qu’à suivre cette crête en courbe de niveau pour arriver au sommet.

Le sommet à 3144 m

Nous étions au sommet depuis 10 minutes lorsque nous voyons un peu plus bas qu’il y avait un chemin qui montait progressivement le long du Taillon et qui nous aurait permis de monter avec moins d’efforts…

Au sommet nous avons une vision à 360 degrés, un vent violant souffle par bourrasques et nous déstabilise par instant. Heureusement que nous avions la place pour prendre nos appuis…

Mais ce vent nous permettait d’avoir une vue imprenable sur le côté français où la verdure en faisait son charme, et du côté espagnol, où les rayons de soleil donnaient à ce tableau une couleur qui nous rappelait les tons pris par les impressionnistes pour donner vie à la lumière et montrait que même sans vie la terre est belle…

Ce relief espagnol que les ombres faisaient ressortir nous donnait envie d’aller à sa rencontre pour savoir où cela aller s’arrêter…

Enfin il est arrivé un convoi d’espagnols et espagnoles aussi sympathiques les uns que les autres, ils donnaient à cette ascension un petit air de fête…

Puis à 11h30 la fin de notre équipe est arrivée, nous avons pris des photos dans toutes les directions…

Nous prenons des photos historiques pour montrer à nos proches que bien que l’on ait ce qui nous faut nous sommes encore en état de marcher et d’atteindre les hauteurs des sommets les plus hauts des Pyrénées…

De mon côté, j’ai été surpris par le fait que l’on soit sur un sommet qui par sa hauteur ne soit pas des plus hauts des Pyrénées, comme le Monte Perdido (3355m) et Le Pico Posets (3371m), et que nous puissions avoir une vue aussi profonde que celle-là… Alors que chez nous le Mont Cinto 2700m nous déçoit par son manque de visibilité dans ses plus hautes hauteurs !

Vue panoramique depuis le sommet du Taillon

De ce sommet nous pouvons admirer cette chaine de montagne bien alignée entre le Nord et le Sud.

À 12h nous prenons le départ pour le retour, mais cette fois nous suivons tous le chemin qui passe latéralement le long du Taillon. Chemin étant aussi suivi par toutes les personnes étant avec nous au sommet…

Aux environs de 14h nous étions à la brèche où nous avons trouvé un coin ombragé sous la grande falaise de la faille de Roland pour manger. Il y avait Jean-Claude, Nono, Wanda, Marie Pierre, Éric et moi, nous étions à l’abri du vent. A la fin ce cette halte nous rejoignons la Brèche de Roland où nous retrouvons Alexia, Antoine, Mica et Jean-Luc, qui ont profité de leur avance pour visiter la grotte dite de Casteret, étant à droite de la faille de Roland lorsque l’on vient du refuge. Cette grotte est une grotte froide expérimentale, toujours glacée, qui sert de référence pour l’étude du climat.

Lorsque toute l’équipe est réunie au complet nous repartons pour le refuge.

La descente de la brèche au refuge fut des plus rapide… Nous sommes au refuge à 15h30, là nous décidons de prendre une boisson avant de redescendre au parking.

Antoine, Micca, Jean-Luc et Alexia décident de repartir sur le cirque de Gavarnie et de nous rejoindre au premier parking plus bas que le nôtre…

Le reste de l’équipe, une fois bien réhydraté, repart pour le parking du refuge. J’étais le dernier et je ne sais pas pourquoi je me suis trouvé devant ! Je marchais lorsque je trouve Nono qui les attendait assis sur une pierre. Je lui dis que je vais un peu devant afin de ne pas m’ankyloser…

Je pars d’un pas totalement normal, vers la fin du petit sentier caillouteux, presque arrivé à la piste finale, Jean-Claude me rejoint, puis nous marchons d’un bon pas. J’arrive presque avec lui à 17h30. Puis plus tard arrive Nono. Le reste de l’équipe nous rejoint un peu plus tard… Nono n’arrivait pas à ouvrir la boîte à clef du Van de Franck car Antoine l’avait mise dans une étroiture qui était non favorable à la structure corporelle de Nono… Je résous le problème sans trop de difficulté mais il faut dire que le sol était d’une propreté campagnarde où les vaches avaient laissé leurs traces…

Nous avons repris la route pour le gite, on a récupéré Antoine, Micca, Jean-Luc et Alexia au premier parking comme il était prévu et nous sommes arrivés au gite à 20h30… Après une journée bien chargée !
Albert


Vision Alexia
Jeudi matin, 8 heures 30, il fait 12 degrés quand nous quittons le refuge. Nous y avons passé la nuit et pris le petit déjeuner. Les sacs à dos sont prêts, nous partons pour monter jusqu’au sommet du Taillon (3144 mètres) en passant par la Brèche de Roland. Le chemin passe à travers la moraine glaciaire, nous entamons la montée par une pente raide et ébouleuse, au milieu de cet amas de blocs et de débris rocheux nous décidons de prendre une photo de groupe. Plus loin nous observerons des stries sur la pierre. Ce phénomène est dû à l’abrasion exercée par les cailloux et les graviers charriés par la glace qui rayent et polissent les rochers. Nous arrivons sur un replat juste en dessous de la brèche. Là, se dessine un joli petit lac à la couleur vert émeraude en forme de cœur. Puis, très rapidement nous arrivons au niveau de la Brèche de Roland.

Sur le chemin de la grotte Casteret, la Brèche de Roland en arrière-plan

La Brèche se trouve à 2805 mètres d’altitude. C’est une trouée naturelle large de 40 mètres et haute de 70 mètres environ, elle s’ouvre dans les falaises situées sur le pourtour du cirque de Gavarnie. Elle joue le rôle d’un col de montagne et marque la frontière entre l’Espagne et la France. Sur la droite de la brèche côté français, on aperçoit une cavité creusée dans la roche. Autrefois elle a dû servir d’abri et probablement qu’aujourd’hui encore, certains randonneurs doivent si réfugier pour passer la nuit où lors d’intempéries. L’accès semble facile, la curiosité nous pousse à visiter cette petite cavité artificielle. (2 à 3 mètres de profondeur et 2 de hauteur).

Nous basculons maintenant côté espagnol et découvrons un paysage minéral magnifique, le panorama est saisissant, la chaîne des Pyrénées se dévoile devant nous. Nous continuons par la droite, la sente passe au pied d’abruptes falaises, nous dépassons la pointe Bazillac et découvrons de nombreuses cavités. Régulièrement la pente s’élève, alternant des passages caillouteux et d’autres en pleine roche.

Certains d’entre nous ont le feu dans les jambes tandis que d’autres avancent de façon plus modérée.

Le niveau technique et physique qui compose notre groupe de randonneurs est inégal.

Immanquablement, deux groupes se forment. Jean-Luc, Antoine, Micca et Alexia se détachent et prennent rapidement de l’avance.

Le récit qui débute ici ne concerne que ces 4 personnes.

Nous continuons par un court passage à flanc de pente qui nous fera contourner par la droite le doigt de la Fausse Brèche. Nous passons devant une petite grotte et poursuivons le sentier qui s’élève dans les cailloux. A présent, un vent glacial venant du nord souffle très fort, nous croisons d’autres randonneurs en sens inverse. Ils semblent couverts, doudounes, bonnets et gants sont de sortie. La montée se poursuit sur un sentier bien tracé dans la pente aux couleurs variant du gris à l’ocre jaune. Nous arrivons au sommet du Taillon. La vue est magnifique à 360 degrés. On aperçoit le Balaïtous, le Vignemale, le pic de Néouvielle, le Cylindre, le Marboré, le pic du Gabietous et plus loin le Mont Perdu. Le vent toujours présent souffle très fort, la température a considérablement baissé. Il est temps d’enfiler les vêtements chauds, faire une petite pause et prendre des photos.

La grotte Casteret

Il faut maintenant repartir, pour redescendre on emprunte le même chemin, pas de boucle possible. On croise le reste du groupe en train de monter. Au passage, Jean-Claude nous conseille de pousser jusqu’à la grotte Casteret. Nous repassons par le Doigt de la Fausse Brèche, puis longeons la Brèche de Roland dans toute sa largeur côté espagnol. A présent, le chemin longe des escarpements très inclinés, plus tard nous arrivons au Pas des Isards, le passage est abrupt, des chaînes sont mises en place, elles sécurisent le passage des randonneurs. Après quelques hésitations dues à l’orientation, nous décidons de suivre le GPS qui nous fait emprunter un passage qui nous conduit sur une série d’avens. Cette section est plus plane et plus stable. Puis, nous descendons maintenant une longue pente ébouleuse et rattrapons un groupe de randonneurs espagnols qui eux aussi se rendent à la grotte. Il faut à présent remonter à travers des blocs, au pied de la muraille. Nous arrivons enfin sous un dôme rocheux, au niveau du porche d’entrée. La grotte gelée se trouve à 2700 mètres d’altitude, non loin de la Brèche de Roland, côté espagnol dans les Pyrénées aragonaises. Cette grotte est considérée comme la plus haute grotte gelée au monde. Une vieille grille rouillée barre le passage. La tentation est trop forte, nous l’enjambons et constatons qu’il ne reste que peu de glace. La plus grande partie a fondu. Le sol verglacé est très glissant, nous ne pousserons pas plus loin pour ne pas détériorer d’avantage le peu de glace restant. Le temps de réaliser quelques photos, prendre un rapide casse-croûte, et nous repartirons dans l’autre sens, pour retrouver le restant de l’équipe qui nous attend au niveau de la Brèche de Roland.Tous ensembles nous redescendons au refuge des Sarradets. Une nouvelle option se présente à nous. Pourquoi ne pas rejoindre le cirque de Gavarnie depuis le refuge ? Le gardien nous indique trois heures de marche. Nous prendrons cette option. Pendant que le reste du groupe rentre au col des Tentes par le chemin du retour, nous tirons tout droit sous le refuge jusqu’au passage vertical des Echelles des Sarradets. Les strates de roche superposées et fortement inclinées forment des marches naturelles jusqu’au pied du cirque de Gavarnie. Nous sommes à présent en vue de la plus grande cascade d’Europe (422 mètres). Nous poursuivons sur la piste qui nous mène jusqu’à l’Hôtel du Cirque. Sur le chemin muletier qui mène au village de Gavarnie nous sommes surpris par un sonneur de cor des Alpes qui fait résonner ses notes de basse au fond de la vallée. Plus tard la totalité de l’équipe se retrouve au village. Le retour au gîte en voiture nous prendra trois heures.
Alexia

 


La trace d’accès au Taillon vu côté français

 

 

La trace d’accès au Taillon en rouge et les traces des descentes vers Gavarnie et la grotte Casteret en jaune, vu côté espagnol


Vendredi 29 septembre 2023

 

Vendredi 29 septembre 2023
La Petite Bidouze, source de la Bidouze, Zarobé – Aussurucq (64)
Passerelle d’Holzarte – Larrau (64)

Participants
ITP : Antoine Boschi, Wanda Comparetti, Michaël Durastanti, Éric Genoud, Jean-Claude La Milza, Marie Pierre Rozé, Jean-Luc Savelli
Leize Mendi : Coraline Fabre

Petite Bidouze

TPST : 1h45
Photos

Dernière étape de notre périple pyrénéen, après avoir toute la semaine pratiqué différentes facettes de la spéléologie, c’est une autre activité souterraine que nous avons pratiquée ce jour-là. Donc changement de matériel (enfin presque) pour un canyoning sous-terrain.

Longtemps envisagé en mode « spéléo » avec un trajet aller-retour de cette rivière souterraine, la décision est prise la veille de la faire en mode « canyon ». C’est donc une équipe hétéroclite qui s’est préparée le matin avec pour tous une combinaison (plus ou moins épaisse selon les frilosités de chacun) mais un équipement différent à la taille : une majorité a conservé son baudrier de spéléo (voyant une très belle opportunité de rincer le matériel après les journées boueuses des jours précédents), d’autres s’équipent d’un baudrier plus standard pour le canyoning.

Départ le matin aux alentours de 8h pour une petite heure de route. L’équipe s’est malheureusement un peu réduite à cause de certaines blessures et 3 d’entre nous décident d’une journée de « repos ». Toutefois, Coraline, ex sympathisante topi et qui habite maintenant dans les Pyrénées, est venue renforcer la troupe.

Une nouvelle fois, notre route nous montre un nouveau paysage des Pyrénées et la petite route que nous empruntons nous amène sur un haut plateau verdoyant sur lequel des centaines de brebis paissent tranquillement. L’œil affûté de Micca, qui ne quitte pas non plus la carte IGN des yeux, repère d’ailleurs plusieurs cavités ouvertes sur ce plateau qui seront approchées en fin de journée. Puis après ce plateau, on descend vers une magnifique forêt de hêtres synonyme d’arrivée sur site.

La C18

Rapidement tout le monde se prépare et vérifie le matériel et nous voilà partis pour une petite marche d’approche à plat (le retour le sera moins !!) d’une dizaine de minutes. A ce moment-là, on quitte la piste forestière pour s’enfoncer dans le sous-bois et on tombe sur une petite grotte. Après la traditionnelle photo de groupe avant le départ, on s’enfonce accroupis dans la grotte, Micca ouvrant la route. Comme prévu, pas de trace d’eau à l’entrée mais il nous suffit de parcourir quelques mètres pour trouver le ruisseau que nous allons suivre ce matin.

Pour la plupart des participants, déjà aguerris à la spéléo et au canyon, cette journée de canyon souterrain est une première. Il est très facile de suivre ce cours d’eau et malgré nos craintes, on s’aperçoit que nous n’avons pas froid avec nos combis. Pas de grosses difficultés, l’équipe avance rapidement jusqu’à la première cascade. Antoine équipe la première descente qui sera la plus haute (environ 18 mètres). La descente dans la cascade est magique, ce canyoning « nocturne » apporte de nouvelles sensations souterraines. Alors que toute la troupe descend petit à petit, certains continuent d’avancer, mais pas trop loin car une nouvelle cascade nous attend !! Là on s’aperçoit, erreur de « débutant », que la descente aurait été plus facile avec 2 cordes !!! Maintenant il nous faut attendre d’avoir récupéré la corde pour pouvoir équiper le second puits !!! Embouteillage dans le tunnel mais personne ne s’en plaint car nous sommes tous enchantés de nous retrouver dans l’eau sous terre.

La progression reprend avec Jean-Claude en tête. En suivant l’eau, il débouche après un petit tunnel sur la C10 mais étrangement il n’y a pas d’amarrage. Coraline qui a déjà fait la Petite Bidouze se souvient qu’il faut monter au-dessus du tunnel pour accéder par le puits de tout en haut. Après une petite escalade, elle équipe le puits et nous voilà prêts. Jean-Luc effectue la première descente ce qui permet à Jean-Claude toujours présent à mi-parcours de la paroi à la sortie de son tunnel d’exercer une nouvelle fois ses talents de photographe en effectuant de nombreux clichés des spéléo-canyoneurs en action.

Les topi à la sortie

Après ce passage, il ne nous reste plus qu’à suivre tranquillement la fissure vers la sortie tout en essayant de ne pas trop glisser sur les parois boueuses. On aperçoit la lumière du jour, il est nécessaire de parcourir une dizaine mètres dans l’eau pour s’extraire en même temps que la rivière de la grotte au bout d’une heure de descente.

 

Photo classique du « bout du tunnel », tout le monde est ravi de cette descente. Conformément aux recommandations, nous n’empruntons pas le chemin de gauche qui remonte à pic vers le plateau mais celui de droite qui remonte plus « calmement » (il nous faudra presque une heure et un coup de chaud pour gravir ce chemin qui nous remonte aux voitures !! Ceux qui avaient gardé leur combi se déshabillent tout le long de la montée). Toutefois, avant d’entamer la remontée notre œil est attiré par une grande cavité située sur l’autre versant ! Il s’agit de la source de la Bidouze. Même si le topo indique que du matériel de plongée est nécessaire pour l’exploration, nous ne pouvons nous empêcher d’aller l’explorer. Le porche est beaucoup plus grand que la Petite Bidouze, au moins 10 mètres de haut. Après quelques mètres d’exploration on se retrouve effectivement totalement immergés et au bout d’une vingtaine de mètres le rocher s’abaisse et, à part une petite fissure, il semble nécessaire de passer sous l’eau pour continuer. On décide de rebrousser chemin pour rejoindre les véhicules car il est l’heure de manger et qu’une partie de l’équipe prévoit d’explorer dans l’après-midi l’amont de la Petite Bidouze.
JLS

 


Source de la Bidouze

Participants
ITP : Antoine Boschi, Wanda Comparetti, Michaël Durastanti, Éric Genoud, Jean-Claude La Milza, Marie Pierre Rozé, Jean-Luc Savelli
Leize Mendi : Coraline Fabre

TPST : 15 mn
Photos

Porche de la source de la Bidouze

On ne pouvait pas passer à côté de ce grand porche visible depuis le chemin de retour sans y jeter quelques yeux !

Il s’agit de la source de la Bidouze, rivière se jetant 82 km plus loin dans l’Adour, peu après la confluence avec les Gaves Réunis (gaves de Pau et d’Oloron). C’est une petite attraction locale, un chemin y mène depuis une aire de pique-nique aménagée.

La visite est rapide puisque seulement 50 m plus loin un siphon barre le passage. Il s’agit du lac souterrain de Eltzarreko Ordokia, terminus d’un réseau souterrain en grande partie siphonnant de 2390 m de développement. Ce réseau est également accessible par le gouffre Elcaré.
JCL

Syphon

 


Zarobé

Participants
ITP : Antoine Boschi, Michaël Durastanti, Jean-Claude La Milza, Jean-Luc Savelli
Leize Mendi : Coraline Fabre

Approche : environ 15 minutes
Retour : environ 10 minutes
TPST : 0h45
Photos

Après l’inauguration de la table de pique-nique pliable ultra légère, nous repartons en effectif réduit pour la troisième grotte de la journée et la dernière du camp 2023.

Grâce aux explications de Serge, Jean-Claude trouve rapidement le tuyau à suivre en amont de la maisonnette puis l’entrée de la cavité, c’est aussi l’amont de la Petite Bidouze.

Passage bas dans Zarobé

Micca entre en premier et trouve qu’il fait froid, trop froid. Jean-Luc le double, marche accroupi quelques minutes et rassure tout le monde. Heureusement, sinon l’équipe aurait peut-être abandonné dès le départ. La suite est plus facile, nous croisons même des sangsues. Maintenant on peut progresser debout. Quelques virages plus tard nous gravissons un gros bloc et quelques cascades. Anto ira seul et allongé dans un boyau de boue qui se termine par une ressaut glissant. En fait, la suite est à droite, une galerie oblique et étroite où il faut bien calculer la façon de la franchir, ce qui refroidit les ardeurs topinesques. « Derrière c’était le plus beau », dixit Serge …

Retour en voiture, direction le gîte. Nous faisant une petite halte et un petit détour pour jeter un œil et des cailloux dans 2 gouffres visibles depuis la piste.

Nous arrivons au gite en même temps que Yorick qui est venu nous voir et n’est pas venu les mains vides, 2 gâteaux basques et des bouteilles de vin local. Petite frayeur pour Coraline qui ne retrouvait pas son sac spéléo qu’elle venait de ranger dans le coffre de sa voiture.
Micca


Passerelle d’Holzarté

Participants
ITP : Wanda Comparetti, Éric Genoud, Marie Pierre Rozé

La passerelle

Souhaitant rester sur une bonne impression, un petit groupe préfère ne pas tenter Zarobé après le repas et envisage le retour au camp. Dans la voiture on se rend compte qu’il est encore tôt et que les Pyrénées valent plus qu’un détour.

C’est alors que revient dans nos esprits une conversation de Coraline avec Nono et Alexia, qui sont restés au gîte pour cause d’ampoules, où il était question d’une superbe balade vers une passerelle, balade facile. Problème les noms Basques sonnent mal aux oreilles Corses quant aux cerveaux…

Le challenge est simple : trouver une balade avec une passerelle pas loin d’ici sans connaître le nom. Après plusieurs séances de brainstorming en voiture et autour d’un pot avec, reconnaissons-le, l’appui de divers moteurs de recherche, Wanda, Marie Pierre et Eric puisqu’il s’agit d’elles (pas de panique : grammaire inclusive j’ai hésité entre la proximité et le nombre) ayant à priori identifié la cible, se dirigent vers la « passerelle d’Holzarte ».

Le fond à -180 m

Départ depuis une auberge dont le parking gigantesque indique que le site doit être fréquenté, on rassure Marie Pierre : « Coraline a dit que c’était facile ». Les panneaux d’information indiquent bien quelques passages délicats mais ils sont sécurisés, c’est écrit et puis c’est pour les touristes…

Cela n’empêche pas de demander à deux vieux – au moins soixante ans – croisés dès le départ, si c’est loin et facile. Pas plus d’une heure et sans problème, ils proposent toutefois leur cannes taillées à Wanda et Marie Pierre, elles pourront vous être utiles…

Le chemin est large et plus que bien taillé, tout juste remarque-t-on quelques passages glissants. Les randonneurs qui descendent sont d’un âge respectable, signe de la facilité de la balade.

Le chemin se cabre, on n’est pas dans les Pyrénées pour rien. Commence alors le classique « ce n’est plus très loin » pour Marie Pierre qui serre les dents, un groupe (d’Allemands ?) nous indique un but plus clair : dans le bois plus loin c’est plat.

Les passerellistes

Effectivement le sentier, presque vaincu, s’adoucit et se remet sur ses quatre pattes. S’il nous accompagne maintenant délicatement, côté vide cela devient plus impressionnant, les rives deviennent falaises, les gorges semblent ne plus avoir de fond.

Et puis la passerelle s’offre enfin à nous, encore loin mais suffisamment près pour y voir la jeune fille d’un couple qui nous a dépassé refuser de la franchir, quelques photos pour moi, et Marie Pierre qui a retrouvé son peps s’avance sur le frêle tablier, apportant la décision d’icelle.

Pas facile de décrire cet appel du vide quand on est au milieu de l’ouvrage, heureusement rénové depuis la dernière balade de Jean-Claude. Il ne bouge pratiquement pas mais une curieuse sensation de tremblement remonte des pieds jusqu’au ventre lorsqu’on se penche pour voir le fond. Une balade de cinq heures permet d’aller encore plus loin, peut être une autre fois.

Finalement ça valait le détour plutôt que d’aller câliner les sangsues dans Zarobé, retour sans problème comme on dit pour le gîte où une garbure améliorée préparée par l’équipe Nono, Alexia et Albert restés au camp, nous attend. Promesse d’un vrai repas de vrais Béarnais, et d’une nuit apaisée pour les vrais Corses.

Eric

 


Les trajets retour

 

Les trajets retour

On prend les mêmes et on recommence, mais dans l’autre sens.

JC restera une semaine de plus dans sa famille, le gros de la troupe rentrera par Toulon sans égarement cette fois-ci.

 


Impressions

 

Impressions personnelles

Eric

Le compte-rendu c’est un peu à l’image du camp : faut que tout le monde y participe pour qu’il fonctionne.

Alors il y a les sérieux qui le font de suite, les flemmards, ceux qui attendent que ça vienne, ceux qui refilent la tâche à un nègre mais faut tous y passer.

Passer une semaine ensemble, surtout à un certain âge, avec les petites manies qui s’installent, encore que certains soient plus précoces que d’autres, n’est pas toujours évident.

Pourtant ça a fonctionné comme depuis des années. Dès le bateau, le plaisir de se retrouver pour une semaine ensemble s’est ressenti et cela a duré jusqu’au bout. Bien sûr il y a eu la divergence sur l’autoroute, les ronflements dans la chambre, le bol personnel qu’on a piqué, les épices dans la sauce, la bière qu’on a loupée à Gavarnie mais tout cela, et le reste, n’est rien dans l’aventure rare qu’a été ce camp dans les Pyrénées.

Comment ne pas retenir que les paysages froissés par l’affrontement de l’Espagne avec le continent, les cavités où tant de précurseurs nous ont ouvert les voies, mais aussi ces soirées où le temps nous a toujours manqué. Peut-être trouvera-t-on que cela venait des distances trop longues entre les sites mais après tout on ne peut espérer trouver la plus grande cavité (touristique) du monde devant sa porte ni marcher dans cette brèche que l’on nous enseigne dès le CP au sortir son gîte. On a raté les châtaignes, les champignons, les truites, les soirées devant le feu et peut-être un trou de plus, mais pas un camp ou chaque instant était dense comme une première.

Il faut quelquefois comprendre que tout se gagne, les paysages comme les amitiés rien n’est en libre-service heureusement.

Aussi je m’en voudrais de dire que le refuge a fait perdre un jour, non il nous a fait au contraire gagner la rencontre avec la montagne et ceux qui l’aiment la comprendre avec le temps, les américains qui pètent et les français qui y vivent, chaque instant était celui de la découverte tant pis pour qui pense avoir perdu un jour. Le camps nous a permis en une sortie de pratiquer spéléo, canyon et sortie de nuit, le camp nous a permis de voir une salle dont on ne voit pas le fond.

Le camp est achevé et l’on a ramené tout le monde, c’est l’esprit d’un club on amène tout le monde et on les ramène tous.

Au prochain.


JLS

Super séjour !!! Bon ok, il y a eu quelques couacs, des petits moments de stress en paroi et un peu de tension parfois, mais on oublie tout ça en rentrant et on ne retient que le bon. Encore novice en spéléo-canyon, j’en ai pris plein les yeux pendant ce camp. On n’a pas fait de la spéléo mais des spéléos ! Pas une journée pareille à une autre et une super organisation de JC en particulier.

On a commencé par une grotte « classique », un peu du style de ce qu’on peut retrouver en Corse mais avec des dimensions XXL !! Plus de 10 h sous terre, une première descente éprouvante (comme à la montée d’ailleurs) mais de superbes découvertes dans l’une des grottes du top 5 régional (dixit notre guide local). J’ai eu la chance à plusieurs reprises d’ouvrir la route et je suis d’ailleurs arrivé en premier et seul à la « Cathédrale ». Puis la visite du Temple Chinois et du « Musée » de la salle des « Entonnoirs » a parfait cette journée. Seul petit bémol, les piles de la lampe pas assez chargées et au final un modèle très bien pour les petites anfractuosités mais manque un peu de puissance dans les grandes salles.

Adorant la partie aquatique, j’étais ravi de découvrir que de l’eau allait nous accompagner pour notre deuxième journée ! Le « pissou » de l’entrée est vraiment très sympa et le tunnel que nous avons emprunté en remontant au fil de l’eau est magique. J’aime tellement l’eau que je n’ai pas pu m’empêcher de prendre un bain « involontaire » à la descente lorsque la prise a lâché et que je me suis retrouvé à quatre-pattes dans une vasque. Seul bémol de la journée, la chute d’Albert !

La 3ème journée nous a à nouveau bluffé avec cette fois-ci la visite d’une des plus grandes salles souterraines au monde ouvertes au public, et surtout le sentiment de « professionnel » qu’on a, lorsque l’on saute les barrières destinées au public pour franchir un énorme fossé et remonter une paroi de 65m pour explorer une cavité réservée aux initiés. Je noterai sur la publicité inscrite sur le 4×4 du guide qu’une esquisse montre que Notre Dame de Paris « rentre » très facilement dans la salle de la Verna, ce qui donne une idée de l’immensité des lieux.

La journée de « repos » était bien utile car la balade du lendemain s’est retrouvée finalement éprouvante lorsque le petit groupe avec lequel j’étais a décidé d’utiliser les « échelles » pour redescendre par la cascade la plus grande d’Europe, mais quand même plus de 800 m de dénivelé négatif, les jambes étaient lourdes !!! Pour autant encore une superbe journée, avec le franchissement de la brèche de Roland, l’exploration de quelques cavités, le sommet du Taillon et également la visite d’une grotte dont le sol était entièrement couvert de glace.

L’apothéose de ce séjour a été la fusion entre les deux spécialités des Topi en réalisant un canyon souterrain ! Mais ça ne s’est pas fini là car l’ultime cavité aquatique s’est relevée géniale et de nouveau totalement différente, même si la toute dernière étroiture ne m’a guère inspiré et que j’étais plutôt satisfait de rebrousser chemin. Il faut dire que les descriptions d’Antoine laissaient perplexes : « c’est très étroit mais je passe quand même et en plus ça glisse tout seul car c’est dans la boue et après ça tourne à 90° » et … je me suis surtout dit « ne faisons pas la “descente” de trop, comme au ski !!! ».

Le séjour a été extraordinaire et pas de blessure !! Je suis déjà volontaire pour le camp 2024 !!!


Micca

Superbe camp avec une bonne équipe. Très bonne ambiance. Les sorties les unes plus belles que les autres. Très bon choix pour les cavités.

Énorme regret que Franck n’ait pas pu venir avec nous au dernier moment, et un grand merci pour sa gentillesse, peu de personnes nous auraient laissé leur camion plus d’une semaine entière.

Personnellement j’aurais préféré faire la randonnée sur une seule journée ce qui aurait libéré une journée entière pour faire un vrai canyon.


Nono

Une première pour moi qui ne connaissais pas la région du Béarn-Pays basque. J’ai été séduit par le territoire des gaves, des vallées d’Aspe et d’Ossau, de la Soule, de la Bigorre et de l’Aragon. Une région chargée d’histoire que je n’ai malheureusement pas eu le temps de visiter. Un pays où de grassouillettes blondes d’Aquitaine à la robe de couleur bistre paissent tranquillement dans de vastes et vertes prairies.

La ferme-gîte était très appropriée et pour une fois nous étions en immersion directe avec les propriétaires-agriculteurs-éleveurs (très sympas).

Encore un grand merci à tous ceux qui se sont dévoués en cuisine. Je pense néanmoins que nous aurions dû prévoir à l’avance les repas journaliers. Ça aurait grandement facilité l’organisation des courses.

Nous avons su adapter les cavités en fonction du groupe. Mais, était-ce une bonne idée ? Pour ma part, j’avoue que ça m’a arrangé compte tenu de ma forme physique. Les 3 premiers jours ont été difficiles à cause de nombreuses courbatures. La salle de La Verna restera pour moi un grand moment de spéléologie. J’ai beaucoup apprécié aussi la randonnée au pic du Taillon. « Record » d’altitude battu +3144 m.

Concernant l’ambiance générale du groupe, je me permets un petit bémol. On a connu mieux par le passé… Je pars du principe que nous sommes en vacances (un peu quand même) et donc qu’il est souhaitable d’être un peu plus cools et détendus. Les invectives à répétition, les rouspétances, les cris, le verbe haut, et les protestations quasi continues n’aident pas à constituer une ambiance sereine selon moi. J’ai trouvé ce climat un petit peu pénible et je pense que l’on n’est pas là pour se prendre la tête !

Par ailleurs, nous avons tous constaté je pense, une disparité de forme physique et d’aisance technique que ce soit sous terre ou en rando entre les uns et les autres (Et je me mets dedans). Cette inégalité a immanquablement entrainé des besoins d’encadrement fréquents qui ont entravé parfois la bonne marche des sorties, et laissé ceux qui se dévouent pour assurer cet encadrement un petit peu frustrés.

Nous sommes une association, et, bien entendu, tous les membres peuvent participer aux différents camps proposés ; Il n’est pas dans mon esprit d’exclure qui que ce soit, mais je pense aussi qu’à l’avenir il faudra repenser ce mode de fonctionnement.

J’espère ne pas trop passer pour un vieil aigri en écrivant ça.

Un MERCI particulier à JC pour l’organisation de ce camp Adishatz 2023.

Voilà, c’était mon ressenti !


Alexia

Adishatz à tous

Lorsqu’au local nous avons parlé d’un camp dans la région Basco-Béarnaise, j’ai tout de suite été séduite. Je n’ignorais pas que le temps pour s’y rendre et la distance à parcourir allaient être importants. Mais, le fait de retourner dans les Pyrénées m’a enchantée. Pendant de nombreuses années ce coin de territoire a longtemps été mon terrain de jeu. J’ai eu l’occasion de randonner dans toute la chaîne pyrénéenne. Du côté du Mont-Perdu, du Vignemale, d’Holzarte et dans les gorges de Kakuetta entre autres, mais je ne m’étais jamais rendue jusqu’à la brèche de Roland.

C’est un vaste territoire où j ‘ai pu pratiquer également de nombreux canyons.

La partie souterraine de ce pays m’était totalement inconnue, ça sera pour moi une découverte.
Le gîte était très confortable, bien situé et adapté à nos activités. On a pu côtoyer les propriétaires-agriculteurs très sympathiques et nous avons eu de la chance puisque la météo était avec nous durant notre séjour. (Ce n’est pas toujours le cas dans cette région en cette saison).

J’ai beaucoup apprécié la cavité de Bexanka pour son aspect spéléo et la richesse des concrétions. Cette visite nous permis de faire un bond en arrière, et de poser nos pieds dans ceux de Robert de Joly et de Norbert Casteret qui ont certainement dû emprunter les mêmes échelles métalliques que nous.

J’ai été impressionnée par l’immense volume de la gigantesque salle de la Verna, j’ai apprécié en particulier l’escalade dans la galerie Aranzadi. Là aussi nous avons eu de la chance, grâce aux visites touristiques, nous avons pu profiter de l’éclairage et ainsi apercevoir la Verna dans son ensemble.

La rando au pic du Taillon, la brèche et Roland, la visite à la grotte glacée de Casteret et l’imposante cascade de Gavarnie resteront marquées dans ma mémoire.

Merci à tous ceux qui se sont investis pour faire en sorte que ce camp 2023 soit une réussite, même si la vie en collectivité demande parfois de fournir des petits efforts pour cohabiter sereinement. Il faut mettre de côté ses petites manies et penser à prendre du bon temps. Mettre de l’eau dans son vin, quoi… ! Ou dans sa bière…

De toutes façons il n’en restera que de bons moments.

Un merci particulier à JC pour l’organisation.
Adio …


Albert

Pour les appréciations sur ce stage : je dirai RAS !

J’ai apprécié votre implication dans le dérangement que ma chute a provoqué, que Wanda a eu la patience d’attendre à l’hôpital car ça a été très long… J’ai apprécié que Marie Pierre m’ait accompagné dans les moments où je n’ai pas pu aller avec les autres… Que Nono soit allé acheter le cicatrisant, que Alexia soit venue à ma rencontre sur le chemin pour monter au refuge…

Pour le reste je ne sais pas quoi dire ?

Je remercie les personnes qui ont fait toutes les démarches et les préparatifs pour que ce camp soit organisé (trouver le gite, trouver les cavités, faire les démarche pour le refuge, prévoir le matériel et le prêt de son véhicule pour Franck, …).

Je pense que j’ai pu marcher pour la montée au Taillon et que je vous ai montré que je ne suis pas encore très gâteux ?

Voilà mon impression !

Je peux vous dire que le Présidant des spéléos de Rodez m’a téléphoné pour me dire que toutes les pointures qu’il a dans son club se sont fait refaire les rotules… C’est pour vous dire qu’il ne sert à rien de courir, il suffit de savoir marcher et de savoir respirer !


Marie-Pierre

Après un mois de septembre très éprouvant psychologiquement, une escapade dans les Pyrénées m’a fait le plus grand bien. Découvrir une région complètement inconnue, des paysages magnifiques, des encadrants toujours aux petits soins pour la personne moyennement handicapée que je suis devenue.

Quelques péripéties lors d’une sortie ont été gérées au mieux et se sont terminées par une cicatrice presque invisible.

Un grand merci à l’organisateur pour ce camp, qui nous a fait découvrir des sites magnifiques. Bien que certaines personnes aient un ressenti différent, les humains ne se ressemblant pas, il faut savoir, lorsque l’on vit en communauté faire des concessions et s’adapter c’est le devoir de chacun. Je sais que je peux paraître pointilleuse. Les vérités se disent au moment précis où elles sont ressenties. Merci à toutes les personnes qui ont contribué à la réussite de cette semaine sportive et conviviale.

A l’année prochaine peut-être !


Wanda

Tous les camps se suivent mais ne se ressemblent pas (heureusement pour moi, je fais référence à La Ciotat), celui-ci fut particulièrement varié :

– Découvertes de belles régions : Le Haut-Béarn, le Pays Basque, les Hautes-Pyrénées.

– Nouvelles expériences enrichissantes spéléo, le top étant la grotte de la Verna « grandiose » et cette ascension très impressionnante vers la galerie Aranzadi.

– Une belle randonnée avec le passage de cette fameuse Brèche de Roland vers l’Espagne et l’ascension du Mont Taillon (une première pour moi). Par contre à l’aller la remontée dans le pierrier fut bien moins agréable, merci Micca , mais bon, nous dirons que nous ne nous sommes pas compris.

– Un beau canyon souterrain « La Petite Bidouze », merci à Coraline d’avoir insisté sur son intérêt, moi qui avait peur d’avoir froid…

Tous mes remerciements à JC pour la préparation, l’organisation de ce camp, à toute l’équipe qui face à mes grands moments de stress, m’a poussée, encadrée (1… et 1…) et permis de participer à toutes les sorties.

Toutes mes félicitations à Alexia et ses 2 marmitons pour sa délicieuse garbure et sa croustade aux pommes.

Pour Albert, plus de peur que de mal, il ne restera qu’une petite cicatrice.

Malgré nos niveaux spéléo jugés trop disparates par certains, j’espère que nous nous retrouverons pour un prochain camp.


JCL

Retour aux sources, presque là où j’ai commencé la vraie spéléo (mes débuts étaient situés dans les Pyrénées ariégeoises avec le Groupe Auscitain de Spéléologie).

Sans absolument aucun chauvinisme, que cette région est belle ! 🙂

Ma participation aux journées Aliénor en 2022 m’a donné envie de partager avec les topi une partie des moments vécus alors. C’est ainsi qu’est nait ce projet de camp en région basco-béarnaise.
J’espère avoir pu partager avec le plus grand nombre, en privilégiant le collectif à l’individuel.

Si toutes les sorties ont été exceptionnelles, il y en a une qui sort du lot, la galerie Aranzadi avec les 65 mètres d’escalade d’une des parois de la salle de La Verna permettant de l’atteindre, un grand moment ! Prestation facturée quand même 68 € pour le commun des mortels ! Et la cerise sur le gâteau, l’éclairage « touristique », à l’aller comme au retour.

Le gite a rempli ses fonctions, manger et dormir. J’aurais bien aimé profiter de son cadre champêtre, mais le temps a manqué. On a globalement bien mangé avec notamment la garbuuuuureu, concoctée avec amour et accompagnée par ce petit vin d’Irouléguy qui m’excite encore les babines.

On a quand même évité le drame, la catastrophe. L’effrayant a failli arriver et gâcher cette semaine de camp. Que ce serait-il passé sans la vigilance de l’un d’entre nous. Mais qui a eu la sombre idée de mettre le pot de miel au frigo ???
Ça tient à rien la réussite d’un camp ! 🙂
Plus sérieusement, on a eu chaud avec la chute d’Albert dans cette cavité des … Eaux Chaudes, ça fait froid dans le dos ! Heureusement plus de peur que de mal.

Des regrets quand même, ne pas avoir pu visiter la grotte glacée de Casteret. Non pas pour la cavité, qui ne présente pas grand intérêt en elle-même, mais parce qu’elle est liée à un grand nom de la spéléologie, Norbert Casteret. Tout spéléo digne de ce nom ne peut pas lire sans émotion le récit de ses aventures. Et aussi de ne pas avoir été capable de finaliser la commande des tee-shirts du camp dans les délais !

Finalement que reste-t-il une fois un camp terminé ?
On oublie les nombreuses heures de préparation, les interrogations et les craintes, le long trajet. Un éloignement relatif toutefois, le Lot n’étant pas beaucoup plus près. On oublie également les crispations inévitables lorsque l’on vit en communauté, les « manies » de certains, les colères. Il reste des sentiments, des impressions, que de l’immatériel en fait. Il reste comme des odeurs, les mauvaises de dissipent plus ou moins vite suivant les camps et finalement seules les bonnes persistent. Il reste également le sentiment d’avoir réussi quelque chose de sympa et d’avoir pu le partager avec des camarades d’aventure, et ainsi répondre à une question existentielle s’il en est : « en quoi puis-je être utile à ma petite communauté ? ».

Et de temps en temps il faut prendre le temps de se retourner, revoir le chemin parcouru. Et pour raviver et revivre ces moments importants, rien de tel que les comptes-rendus, accompagnés de quelques photos, encore faut-il se donner la peine de les réaliser.

« Écrivez, photographiez, c’est le fond(s) qui manque le moins ! »



Bilans

 

Bilans

Financier
BateauCarburantAutoroute
Anto, Micca, JL, Eric, Albert665,00 €Anto, Micca, JL, Eric, Albert501,84 €Anto, Micca, JL, Eric, Albert118,20 €
Nono, Alexia345,76 €Nono, Alexia296,87 €Nono, Alexia118,20 €
JC233,29 €JC246,00 €JC92,40 €
Wanda, MP331,57 €Wanda, MP172,62 €Wanda, MP118,20 €
Sous total1 575,62 €Sous total1 217,33 €Sous total447,00 €
HébergementFrais de bouche
Gite926,20 €Nourriture camp628,56 €
Refuge216,00 €Repas refuge327,50 €
Pot local51,43 €
Sous total1 142,20 €Sous total1 007,49 €
Répartition
Poste de dépensesCoûts%Coût moyen/pers
Transport3 239,95 €60%324,00 €
Hébergement1 142,20 €21%114,22 €
Frais de bouche1 007,49 €19%100,75 €
Total5 389,64 €538,96 €


Cavités visitées
BexankaEaux ChaudesLa Verna >>><<< AranzadiCasteretPetite BidouzeSource BidouzeZarobé
Anto111111117
Wanda1111115
Albert1113
Micca11111116
Eric1111115
JC11111116
Nono11113
MP111115
JL111111117
Alexia111114
Serge (Leize Mendi)11
Coraline (Leize Mendi)1113
1191084774


Carte de localisation

 

Carte de localisation

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Remerciements

 

Remerciements

Pour leur contribution dans la rédaction de ce compte-rendu :

  • ITP : Wanda Comparetti, Albert Demichelis, Michaël Durastanti, Éric Genoud, Jean-Claude La Milza, Noël Ricoveri, Marie Pierre Rozé, Jean-Luc Savelli, Alexia Simian Buissonnet
  • Leize Mendi : Serge Planès

Ainsi qu’à notre association I Topi Pinnuti et à la Ligue Insulaire Spéléologique Corse pour leur aide financière et en matériel.

   

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Dernière modification le 4 novembre 2023 by Jean-Claude L. M.