Dimanche 23 mai 2021
Spéléo, prospection, première, exploration
Faille de Lainosa, Olcani
Participants
- ITP : Michèle C., Amal D., Jean-Noël D., Jean-Claude L., Marie-Pierre R., Jean-Luc S., Jean-Louis V., Franck Z.
- Individuel : Jean-Yves C.
TPST : 1h30
Photos
Un jour, Jean-Claude m’a dit : « Les sorties dont on se souvient sont celles durant lesquelles nous avons eu des galères, des péripéties, et autres imprévus. C’est ça l’aventure. ». Cette journée fera sûrement partie de ces souvenirs que l’on se racontera lors de nos soirées tardives près du feu…
Franck
Revenons sur cette journée qui avait pourtant bien commencé. Le point de rendez-vous au local est ponctué par un petit café et quelques viennoiseries qui régalent le groupe des topi et ex-GCC. Répartissons le matériel et participants dans les différents 4×4 et autres véhicules puis partons en direction du Cap Corse. Olcani, ce n’est pas à coté et nous rejoignons notre destination après plus d’une heure de route.
Le point d’accès de la faille se situe à environ une heure de marche en empruntant une sente plus ou moins bien marquée à travers le maquis et les rochers. La petite randonnée se passe plutôt bien jusqu’à ce que Jean-Noël pose son pied entre deux rochers sur une touffe d’herbe, son pied se dérobe, et Jean-Noël s’écrase de toute sa hauteur sur le rocher. La chute semble avoir réveillé une vieille blessure au tendon d’Achille et est sérieuse. En tant que médecin il s’auto-diagnostique et nous avise qu’il ne pourra pas continuer mais devrait pouvoir revenir au véhicule par ses propres moyens (son retour sera épique). C’est le départ d’une sortie pas comme les autres….
Jean-Noël ne souhaite pas notre assistance (ils sont un peu têtus ces médecins !!, voir CR de LA CIOTAT avec Wanda qui souhaitait marcher malgré une fracture). Le reste du groupe poursuit son ascension jusqu’au départ de la main courante, la vue sur le golf de Saint Florent, les Agriates est magnifique. Mais pas le temps de rêver, toutes et tous s’équipent. JCL propose à Franck d’équiper comme pour une première… À première vue rien de compliqué : une main courante de 10 mètres et puits de 40 mètres. L’installation de la main courante commence par une séance d’élagage pour accéder aux amarrages naturels. Dans un excès de précipitation ou de confiance Franck accroche la corde de 45 mètres, lovée, à son baudrier et décide de ne pas utiliser de kit. Après tout il n’y a que 10 mètres de MC jusqu’à la tête de puits et la vire est relativement large. Après une erreur d’aiguillage, Franck arrive à la tête de puits, qui n’est autre qu’une branche « branlante ». Il se retrouve à ce moment-là au-dessus de 40 mètres plein pot, la manœuvre est délicate. Franck souhaitant doubler l’amarrage, tente d’escalader pour passer une sangle sur une autre branche située au-dessus. Et là c’est le DRAME, la corde de 45 mètres, initialement accrochée au baudrier par un mousqueton, se détricote et tombe, elle finit sa course 40 mètres plus bas. Après la blessure de Jean-Noël, maintenant la corde, la galère continue….
La première idée qui traverse notre esprit est de rabouter les deux cordes restantes 25 et 23 mètres afin de récupérer celle de 45, mais c’était se passer de la main courante. L’arrivée sur la tête de puits est bien trop exposée et nous avons déjà eu trop d’imprévus aujourd’hui. Il faut savoir renoncer : la déception est grande.
Il ne reste plus qu’à prospecter autour de la faille, deux groupes se forment Jean-Claude, Franck, suivis de Jean-Luc, MP et Michèle, descendent sur la partie Sud. En désescaladant dans la faille au milieu des blocs de rochers ils trouveront un puits d’environ 10 mètres, ce dernier manque de prises pour espérer descendre. Faute de cordes et de temps il ne sera pas visité et fera sûrement l’objet d’une prochaine exploration.
Nous rejoignons le groupe et décidons de retrouver une cavité évoquée dans le compte-rendu datant de 2016. La petite randonnée se transforme alors en prospection en plein maquis, dans la pure tradition des topi, maquis, ronces etc. On jardine, cherche à droite, à gauche, en mode sanglier. Franck avait promis du sport !!!! On entendra râler Marie-Pierre jusqu’à ce que Jean-Yves trouve les deux entrées d’une belle salle. La journée n’est pas perdue. Jean-Claude équipe la première entrée et Franck la seconde.
Découvrons des cranes d’animaux, Michèle trouve un petit rhino. Au fond de la salle, au bout d’un plan incliné, Amal arrive à pénétrer dans une minuscule chatière et nous incite à la rejoindre. Élargissons l’accès en dégageant les pierres et la terre accumulées. L’ensemble du groupe se retrouve dans cette nouvelle salle. Celle-ci rejoint un puits de plus d’une vingtaine de mètres dont nous ne voyons pas le fond. C’est en levant la tête que l’on comprend que nous sommes sous la tête de puits du P40 de la faille de Lainosa. La jonction est faite. Énorme !!!!! Considérant que l’on part de plus haut, le développement et la hauteur de la faille seront à modifier. L’envie de planter deux « spits » est tentante mais nous avons utilisé les deux dernières cordes, et le respect de l’impératif horaire nous obligent à remonter. Le retour vers les véhicules est un peu hasardeux, heureusement la trace GPS et les cairns, intelligemment construits par JC à l’aller, nous permettent de retrouver notre chemin sans nous égarer. Nous arrivons à la piste aux alentours de 17h00, il est trop tard pour le barbecue mais la collation distribuée autour du réservoir d’eau est salvatrice. Cette journée aura donc pris une tournure inattendue, et « mémorable » pour reprendre les mots de JCL.
Franck