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Jeudi 30 mars 2023 – Spéléo, aménagement cavité ; Aven du Ruisseau de Castanviels (ou Gouffre de Balbonne)

Jeudi 30 mars 2023
Spéléo, aménagement cavité
Aven du Ruisseau de Castanviels (ou Gouffre de Balbonne) — Castanviels (Caunes Minervois 11)

Participants
ITP/Spéléo Corbières Minervois : Jean-Noël D.
Spéléo Corbières Minervois : Christian A. (Kinou, le président), Dominique B., Jean-Luc, André, Laurent

TPST : 1h30

Photos

Changement de paysage spéléo. Le CDS de l’Aude regroupe 6 clubs pour environ 150 spéléos. La pratique du canyonisme semble minoritaire. Vu la densité de cavités au kilomètre carré ce n’est pas étonnant. Au moins 61 cavités de plus de 100 m, notre Ghisoni à -117 m arriverait en 43e position…
Je n’arrivais pas en terre inconnue, ayant eu l’occasion en 1995 d’y faire quelques sorties avec Francis, puis en 2013 lors des Journées de la Commission Médicale, puis en 2018 avec un confrère Jean-Marie résidant local. Ma première inscription à un club local fut justement celui de Jean-Marie, le Gruissan Prospection Spéléo (GPS !) mais l’organisation des sorties était plutôt aléatoire… Jean-Marie étant parti deux mois en Thaïlande et Laos, pas de nouvelles de leur groupe WhatsApp. L’appel des profondeurs se faisant sentir depuis mon installation définitive le 15 mars, j’ai pris contact avec un autre confrère Dominique, membre de la CoMed et inscrit dans un autre club, le Spéléo Corbières Minervois (SCM) qui semblait plus dynamique. Cela n’a pas manqué, huit jours après une sortie était programmée en semaine – ils ont pas mal de retraités aussi…
Au programme, évacuer des déblais de désobstruction vers moins 30 m dans le Gouffre de Balbonne, sixième cavité du département (-275 m pour 2 000 m de développement).
Suite aux trombes d’eau qui se sont abattues sur l’Aude en novembre 1999 (grosses destructions avec plus de 25 morts). Le secteur de Castanviels a vécu l’apocalypse (au moins 600 mm d’eau en moins de 24 heures. Tous les vallons crachent des torrents, pistes et routes sont emportées, le hameau est coupé du reste du monde.
Quelques mois plus tard, Michel R. et Joël D., membres du SCM, repèrent une petite fissure sur le flanc deux mètres au-dessus du lit du ruisseau d’où sort un courant d’air. Le trou était jusqu’alors recouvert d’alluvions et de terre. Depuis ce fut une longue liste de sorties de désobstruction. Les trente premiers mètres se développent dans une trémie qui a nécessité de multiples consolidations par étais, planches… Puis une série de puits amène dans du grand volume, de grandes galeries avec des plans inclinés en montagnes russes. On m’a parlé de zones riches en aragonites, comme beaucoup de cavités de la région.
Rendez-vous face à une cave viticole – il y en a une par village ! – et covoiturage par une piste forestière de quelques kilomètres vers le hameau perdu de Castanviels, un bout du monde comme on les connait bien en Corse.
Nous serons six, mon ami Dominique – même âge canonique que moi -, Christian dit Kinou le président du SCM et trois nouveaux adhérents : André ancien spéléo, apiculteur, chasseur et qui se remet à la pratique mais avec parcimonie devant être opéré prochainement de l’épaule ; Laurent et Jean Luc, spéléo nîmois, se remettant aussi à la pratique – tous deux plutôt quarantenaire.
Stationnement en bord de route et par une sente forestière longeant le ruisseau de Balbonne on accède au lit à sec que l’on remonte sur une trentaine de mètres. La température est clémente, le ciel bien bleu et nous nous engageons vers 10 h 45 dans la cavité. L’entrée se trouve en rive gauche à environ deux mètres de haut facilement accessible. Une fente de 50 cm de large et deux mètres plus bas une porte cadenasse l’entrée. Classique dans la région, de nombreuses cavités ont fait l’objet de pillages de concrétions
Dominique m’avait parlé d’un laminoir assez rastèg, je m’y préparais mentalement… mais la semaine précédente avec un collègue, ils avaient pu ouvrir un shunt un peu vertical, ce qui avait occasionné pas mal de blocs à évacuer. Dominique et Kinou partent en éclaireur tandis que les nouveaux découvrent la descente. Succession de ressauts équipés de barres en U, cela ressemble fort au puits de Suterradda.
Nos deux éclaireurs purgent les hauts de ressauts avant le deuxième laminoir qui est encombré. Une partie est remontée dans le premier laminoir, le reste descend jusque dans la première salle. La palanquée s’étale sur toute la hauteur. On ne voit pas la suite, un petit stress à chaque fois mais finalement rien de rastèg.
Regroupement dans une salle de 4-5 m de diamètre d’où part en faille oblique le premier puits de 55-60 m. Il est équipé mais ce sera pour la prochaine fois, on est descendu sans matos de progression. C’est l’heure de la remontée, pas méchante mais nécessitant pas mal de contorsions.
Une heure trente sous terre et on retrouve un grand soleil sous les frondaisons des chênes. Le savoir vivre des spéléos est au rendez-vous. Je découvre avec grand plaisir que nous partageons les mêmes valeurs œnogastronomiques. Le feu est allumé, un speddu fabriqué avec du bois vert et le figatellu importé de Corse est mis à cuire. En attendant la cuisson nous dégustons le minervois apporté par Jean Luc, la terrine cuisinée par André et pour finir ce sera bien entendu le café apporté par Kinou.
Belle sortie spéléo comme on les aime.
JND

Aven du Ruisseau de Castanviels ou Gouffre de Balbonne