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Dimanche 2 janvier 2022 – Gouffre I Luminelli, Trou du Bulbe, Morosaglia

Spéléo, visite, entomo, brochage

Gouffre I Luminelli, Trou du Bulbe – Morosaglia

Participants

  • ITP : Michèle Cl., Wanda C, Michaël D., Henri-Pierre F., Jean-Claude L., Franck Z.
  • Individuel : Jean-Yves C.

TPST : 6h00

Photos

Première sortie de l’année, nous nous retrouvons au Carré d’As à Ponte Leccia. Pas d’embrassades pour souhaiter les vœux. Après un petit café nous nous remettons en route pour aller vers la cavité.

Une belle montée nous attend, environ 150 m de dénivelé pour 40 minutes de marche sous un ciel chargé. La végétation n’a pas trop augmenté depuis la dernière visite, nous arrivons à nous frayer un chemin. Il faut suivre les marques jaunes. Nous passons au pied de la fameuse pierre bleue, nous voilà à l’entrée de la cavité. Nous découvrons qu’elle est même mentionnée sur la carte Iphigénie. Il bruine légèrement mais nous réussissons à allumer un feu sans utiliser de produit dopant.

Franck descend en premier, Micca et Jean-Claude le rejoignent. Ils seront vite doublés par le reste de l’équipe car ils vont brocher la cavité.
Les spits de cette cavité se dégradent relativement rapidement et plutôt que d’en planter des nouveaux, qui ne dureront qu’une dizaine d’années, l’option brochage inox a été privilégiée, sachant qu’en plus les emplacements disponibles se font plus rares.
Le brochage de la cavité a débuté en janvier 2016 par le plan incliné qui suit l’entrée, la vire et le 1er puits. En mars 2019 deux nouvelles broches ont été posées pour le début de la main courante menant au 2ème puits. Cette fois-ci, c’est au tour de la vire menant au 2ème puits avec 4 nouvelles broches, ainsi que le plan incliné et le 3ème puits d’être rééquipés. C’est ainsi que 9 broches seront posées par Jean-Claude assisté de Micca. Dans la journée, la boite neuve d’ampoules sera quasiment vidée, il n’en restera plus qu’une seule. La cavité est maintenant entièrement brochée, du moins sur sa partie initiation. Les compléments d’équipement se feront éventuellement en amarrages forés.

Une plaquette vrillée au numéro 73 refait son apparition, elle a dû être oubliée lors de la dernière visite. Tout le monde remonte, Micca déséquipe. La dernière main courante sera déséquipée par Jean-Claude qui est plus expérimenté pour ça. Nous revoilà à la surface, nous partageons un bon repas et le président devient roi pour la journée.

Comme d’habitude, descente à la nuit tombante vers les véhicules.

Micca/JCL

Poursuite de l’inventaire entomologique des cavités corses pour Wanda et HP.

Petar Beron avait écrit en 1970 : « les 33 grottes corses plus ou moins étudiées donnent une idée assez exacte de la faune cavernicole corse et les recherches futures ne sauraient être de nature à beaucoup changer cette idée et plus spécialement les troglobies ».
En 2 ans nous avons déjà découvert 8 nouvelles espèces. I Luminelli n’est mentionnée ni dans le Rémy ni dans le Béron, donc l’inventaire en est nécessaire. On recherche en particulier l’araignée Troglohyphantes Cyrnaeus, endémique de la Corse et pour l’instant retrouvée uniquement à Butrone. L’altitude de 847 mètres est compatible avec son biotope ; la cavité est très riche en draperies et l’on sait que Troglohyphantes aime à tisser des toiles horizontales dans leurs creux. On recherche aussi isopodes, myriapodes et araignées.

L’équipement assez long de la grotte du fait de l’obturation de presque tous les spits laisse des temps d’attente dont nous profitons. Au bas de la cheminée du départ on ramasse quelques isopodes, on laisse tranquille un myriapode juvénile. En haut du Tobogan un tas de bouteilles vides témoigne de la pose de pièges antérieure qui n’est mentionnée dans aucun compte rendu des Topi. Les couloirs de la cavité et le fond, salle de la glace au café et fond sont abiotiques ; aucune chauve-souris visible malgré la présence de guano.

Abandonnant les autres, HP remonte lentement le P12 et le P9. Pas de Troglohyphantes, 3 araignées à identifier, une tique à carapace claire et bordure noire, une grosse méta, quelques dolichopodes. Bilan assez maigre donc mais la saison ne s’y prête pas. Il faudra revenir au printemps et explorer les autres cavités du complexe de Querceta Tonda.

PHP

Première fois que Franck équipait cette cavité. La première partie (P9) est brochée et ne pose pas de problème. Nous équipons la petite vire qui est un peu technique car le déplacement se fait en opposition et la broche intermédiaire est cachée.

Le reste de l’équipement est spité, c’est la galère car la plupart des spits sont oxydés ou partiellement bouchés : le temps d’attente entre chaque agrès augmente. Après le P12 Franck installe une longue main courante jusqu’à la tête de puits qui est spectaculaire à équiper car au-dessus du puits. Le réglage du nœud est fait pile poil pour éviter les frottements. Arrivé dans la salle de la glace à café on s’aperçoit tout de même que la déviation pourrait être utile lors de la remontée. Elle sera donc installée. Franck est alors rejoint par Jean-Yves puis Michèle. Ces derniers sont descendus en désescalade de l’autre côté de la glace à café.

Un dernier P8 et un ressaut de trois mètres et nous nous retrouvons à -60 mètres. Puis Franck partira en solo, exploré la salle de la glace à café, le ressaut de 3 m et jusqu’à la tête de puits du 20 m et remontera en escalade jusqu’au P12.

À la sortie le feu est activé et alimenté par HP et Wanda puis Jean-Yves. Michèle et Franck vont jusqu’au trou du bulbe. Michèle ne visitera pas la totalité de la cavité. La visite fera l’objet d’une prochaine journée de spéléo. Nous commençons les grillades en attendant le retour de l’équipe de brocheurs. 

FZ

Dimanche 19 décembre 2021 – Spéléo, visite, équipement, chiro, entomo, prospection – Cast 2, Oletta

Dimanche 19 décembre 2021

Spéléo, visite, équipement, chiro, entomo, prospection

Cast 2, Oletta

Participants

  • ITP : Michèle Cl, Wanda C., Amal D., Jean-Noël D., Michaël D., Henri-Pierre F., Jean-Claude L., Marie Pierre R., Jean-Luc S., Franck Z.
  • Individuel : Jean-Yves C.
  • Gente canine : Bosco

TPST : 4h30

Photos

Profitant de la période hivernale pendant laquelle les chauves-souris ne seront pas dérangées, c’est une descente dans Cast 2 qui était programmée ce 19 décembre. Rendez-vous au club à 8h30, le matériel est vite préparé, pour une arrivée sur site vers 10h30. L’accès est toujours possible mais la végétation commence à bien recouvrir la piste, les rayures sur les 4×4 en sont la preuve. Les emplacements de parking sont également bien recouverts et grâce à l’œil expert de Jean-Claude, on identifie l’endroit et on réussit à garer les 3 véhicules.

Le matériel est débarqué et tout le monde s’équipe. Jean-Claude sort également du 4×4 une tarte aux pommes (qui n’est pas vraiment une tarte aux pommes car il y a également de la crème anglaise !! enfin je n’ai pas tout compris !)* car il vient de fêter son anniversaire la veille et a donc amené le dessert !

Après une très longue marche d’approche de 2 mn (Franck s’imaginant marcher très longtemps !!), nous nous installons à côté de l’entrée 1. Micca est chargé d’équiper la descente, secondé par Franck. Les 8 autres spéléos du jour atteignent à leur tour le fond. Alors que le duo de tête s’enfonce vers l’étroit goulet qui mène vers la galerie Sud, le reste de l’équipe se dirige vers la vaste salle de la galerie Nord avec en tête les membres du GCC. Plus d’une trentaine de petites chauves-souris est comptabilisée dans cette salle. A l’arrière, le groupe d’entomo est déjà en cours d’observation des différentes espèces.

Jean-Yves ouvre le chemin et au bout de la salle principale il entame la remontée vers un endroit qu’il connait bien car il peut facilement y observer et compter les juvéniles au printemps lorsque les parents sont partis chassés. Avant la descente, il a indiqué à Jean-Claude que lors de sa dernière visite, il a noté que la corde avait été mangée au milieu par les rats. Jean-Claude, prévoyant, avait laissé un peu de longueur sur cette corde ce qui va lui perdre de la rabouter en attendant de la changer lors d’une prochaine visite. Pendant la réparation de Jean-Claude, Amal, Jean-Luc, Michelle et Marie-Pierre effectuent également la remontée sur corde jusqu’à un petit palier. La montée est facile mais le sol est instable et dans ce « couloir d’avalanche » souterrain, Michelle fait partir quelques cailloux qui atterrissent sur Marie-Pierre, ce qui entraine une « légère empoignade » entre les deux protagonistes mais qui ne dure que quelques secondes !

Bloqué sur ce pallier en attendant le raboutage de Jean-Claude, Amal, insatiable spéléo, commence a fouillé dans tous les recoins à la recherche d’un nouveau passage. Quelques options mais aucun débouché. Jean-Luc repère un passage à mi-hauteur et Amal s’y engage en premier. Effectivement ce passage semble continuer plus profondément mais nous ne sommes pas les premiers. Un « Tag » gravé avec une pierre sur la roche indique « ITP 69 ». « ITP » on comprend mais « 69 », à part nous confirmer que cela ne peut pas être l’année, nous n’avons pas plus d’information ! Amal continue d’avancer mais Jean-Luc peine à la suivre car une faille nécessite un passage en force ! Au bout de 2 ou 3 alcôves, le duo rebrousse chemin pour rejoindre le reste du groupe.

Nous remontons alors la grande salle pour nous rendre dans la cavité Sud. L’accès à cette salle est particulièrement étroit et sinueux. Cette partie est très différente. Elle est également plus humide et les concrétions, notamment celles très blanches, sont magnifiques.

Au début de la salle, le groupe croise le duo Micca et Franck qui est en train de remonter. Le groupe continue sa progression vers le bout de la galerie et espère à un moment pouvoir effectuer une remontée par un autre accès. Mais par sécurité, il est décidé de reprendre le chemin en sens inverse car aucun passage évident et sécurisé ne se propose à nous.

Alors qu’une moitié du groupe est déjà sortie du trou et que l’on sent déjà au fond l’odeur des grillades, Michelle effectue sa remontée. « Légèrement » bloquée quelques minutes, elle atteint la sortie grâce à un petit coup de pouce de notre président. Le reste de l’équipe sort vers 15h30, Jean-Luc déséquipe sous les conseils avisés de Jean-Claude.

Jean-Noël nous a rejoints pour profiter de ce barbecue de Noël et tout le monde est regroupé autour du feu juste avant que le soleil ne disparaisse derrière le massif de Tenda. La journée se finit sur le gâteau d’anniversaire de Jean-Claude accompagné d’un très bon Jurançon moelleux de 2010 et même Micca a droit à sa gorgée comme le montre les photos.

Fin de journée, une très belle sortie qui permet de faire deux cavités en une, retour au club à 18h pour le rangement du matériel. On peut noter que pour une fois, tout le matériel ramené est identique à celui noté sur la fiche, ce qui est assez rare pour le souligner !!!!

JLS

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« Le Binôme »

Micca se lance dans l’équipement du P8 d’entrée, sous l’œil expert de Jean-Claude. Les spits sont oxydés mais encore viables. Le nettoyage de ces derniers est fastidieux. Arrivés à la base du puits le groupe se sépare, Micca et Franck partent dans le nouveau réseau pour équiper le ressaut et la MC 20. Personne ne se joindra à eux.

Franck équipera le reste du réseau, l’équipement en place est moyen et serait à modifier par l’ajout d’au moins deux spits. Lors de la visite dans la salle, nous rencontrons deux chiros qui dorment paisiblement et un troisième qui vole. La progression est sans soucis, nous en profitons pour vérifier l’équipement en place. Dans un premier temps nous regagnons la salle du « Lait de Lune » puis nous nous engageons dans la salle concrétionnée, la trace de main est toujours là !!! malheureusement la brosse est restée dans le véhicule, le nettoyage sera effectué une prochaine fois…

Nous poursuivons notre progression, la désescalade sur des blocs instables nous font rebrousser chemin. Lors de notre retour, croisons Jean-Yves puis le reste du groupe. La remontée du R3 ne pose pas de problème même si on souffle un peu. Vers 14h00 nous trouvons à la base du puits d’entrée et décidons de nous balader vers le reste du réseau. Il y a beaucoup de guano et de petits rhinos. La corde posée en fixe a souffert : un rat s’est fait un petit festin, JCL a réussi à joindre le restant de la corde avec un nœud de pêcheur double. Nous regagnons la surface vers 15h00, Jean-Noël et Henri-Pierre ont allumé le feu pour faire griller les victuailles. Franck restera à la tête de puits du P8 pour aider au passage du fractio.

La suite est classique : barbecue et hydratation dans une bonne ambiance topinesque…

Franck

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En attendant la sortie des topi JN prospecte les environs de la cavité, notamment la dépression parallèle à cette dernière à la recherche de Cast 16. C’est un conduit vertical relativement étroit découvert en 2000, il descend à 8 m de profondeur et il présente l’intérêt de se situer à proximité de cette zone d’effondrement et donc avec un possible accès à un réseau souterrain plus vaste…

Un mousqueton de kit, le n°125, avait été laissé en place lors du changement des cordes en fixe début 2021. Un des buts de la sortie était de le récupérer et de le remplacer par un mousqueton réformé. C’est chose faite, mais en un an le mousqueton a été complètement attaqué par une oxydation galvanique, il est bon à mettre au musée des horreurs. La déviation est également raccourcie afin de supprimer le frottement supérieur, mais il reste celui du bas qui peut être éviter en s’écartant bien de la paroi en début d’ascension. L’idéal serait de déplacer le point d’ancrage de cette déviation et de mettre un mousqueton inox, ou de la remplacer par un fractio. Pas évident vue l’hétérogénéité de la paroi. A voir lors du remplacement de la corde.

Pour limiter le risque pour nos cordes de servir d’apéritif pour les rongeurs, on pourrait poser de-ci de-là des bouts de cordes et de sangles qui serviraient de leurres… On pourrait également poser un support sur la paroi du plan incliné afin que la corde ne traine pas à terre à cet endroit.

* Complément technique : https://www.plumeti.fr/tarte-aux-pommes-et-a-la-creme-anglaise/

JCL

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Lever tard et gardiennage de Bosco, a priori il est trop tard pour aller visiter Cast.2. En plus le dos un peu en compote après avoir fendu du bois la veille… Arrivée au pylône vers midi trente, pas de 4×4, ils doivent être au parking de Cast.2, c’est l’occasion d’une balade sympa avec Bosco. Les sacs sont bien là mais pas âme qui vive. Puis un éclat de voix monte des profondeurs, c’est HP en bas du puits d’entrée. On échange, le piquenique se fera à Cast.2, on retourne chercher les victuailles. Au retour c’est le silence.

Pour s’occuper JN part à la recherche de Cast.16, seule cavité dans l’inventaire du site de Castiglione dont on ne possède pas de topo, simplement un descriptif de visite. Découvert par JCL le 16 septembre 2000 au retour de la première de Cast.14. Toute la crête de Castiglione avait brûlé et la zone autour de Cast.2 était lunaire. JCL avait visité ce départ : « Retour par Cast.2 où en bordure de champ, un conduit de 8 m de profondeur aboutissant dans une trémie poussiéreuse, est visité par Jean-Claude. Vu l’entourage de pierres plates, il devait être connu. » Lors d’une prospection le 1er mai 2001, un petit départ avait été trouvé dans un bosquet près de ce Cast.16. Mais pas de photos.

Le GPS indique 100 m, et une vague sente se dirige au milieu du maquis vers le nord en direction des escarpements qui bordent la faille de Cast.2. On approche, cavité à 8 m, mais mur de lentisques et de salsepareilles ! On va essayer de contourner par l’ouest en montant au-dessus de l’escarpement. On se rapproche à 4 m, mais ressaut dominant une nappe de maquis. On revient vers la première approche, on est à 3 m, bingo ! à travers l’enchevêtrement de branches de lentisques on devine un trou noir et un conduit qui plonge visible sur 2 m. Ce n’est pas apparemment Cast.16, celui ayant été décrit comme entouré de pierres plates, vraisemblablement Cast.16 bis (celui du bosquet). Non équipé et sans matos topo on se contentera de photos. Prévoir une visite pour chercher Cast.16 qui doit être proche et topographie, qui sait, peut-être un peu de désob’, les bords de faille sont souvent prometteurs.

Retour facile à Cast.2 et HP sort bientôt du trou. La suite a été décrite, l’allumage du feu et le premier bouchon qui saute feront sortir les topis du trou.

JND

Dimanche 12 décembre 2021 – Spéléo, entomo – Grotte de Brando, Brando

Dimanche 12 décembre 2021

Spéléo, entomo

Grotte de Brando, Brando

Participants

  • ITP : Wanda C., Albert D., Jean-Noël D., Henri-Pierre F., Véronique M.
  • Ex topi : Michèle Cs.
  • Gente canine : Nala

TPST : 1h30

Photos

À la demande de Marco I., notre correspondant turinois, spécialiste des araignées Troglohyphantes, nous retournons à la grotte de Brando rechercher le Troglohyphantes cyrnaeus que nous n’avons trouvé maintenant qu’à Butrone mais qui doit probablement peupler d’autres cavités du Cap Corse.

RV chez Jeannot à 13 heures, petit café puis on file se garer devant le « Palazzo » et on rejoint la grotte. Wanda et HP s’enfilent dans la chatière ; quelques araignées ont tissé leurs toiles entre les plis des draperies de calcite ; on arrive à prendre quatre araignées et des photos d’une araignée et d’un lépidoptère à identifier ultérieurement.

Véronique et Jean-Noël explorent le grand réseau. La cavité est extrêmement sèche malgré les fortes pluies de novembre ; quasiment pas de cavernicoles mis à part neuf petits rhinos qui dorment paisiblement, insensibles au bruit des visiteurs.

Michèle et Albert nous ont rejoints. Albert se coince dans la chatière, en raison (selon lui) d’une épaisseur en trop d’un pull sous sa combinaison. Wanda arrive à le dégager en le tirant. Puis il perd un verre de ses lunettes que Wanda retrouve en sortant.

On arrête nos recherches au bout d’une heure et demi.

Le jardin de l’Officier du Génie d’un bataillon de sapeurs napolitain puis corse, Philippe Ferdinandi (1789-1870), découvreur de la grotte dans le domaine familial de la Marmoraggia en 1841, parait bien abandonné. La grotte est aménagée selon les prescriptions de l’organisation des jardins de l’époque : fermeture de l’entrée de la grotte au moyen d’un mur percé d’une porte, d’une petite fenêtre et d’une issue pour la fumée, rocaille par endroit. Après le voyage dans l’ombre que constitue la visite de la grotte, la promenade dans le jardin conçu comme une allégorie à la nature et à la science avec son petit observatoire, ses édicules, sa cabane primitive aux inscriptions « À l’amour et à la vérité » évoque une initiation maçonnique et son cheminement sinueux la granitula, procession du Vendredi Saint. Au retour on s’arrête à la source de la Glacière. Issue du massif de cipolins de plusieurs dizaines de mètres d’épaisseur, coincé entre deux niveaux de prasinite, dont la falaise de la grotte et la carrière au-dessus constituent un affleurement et dans lequel se développe un réseau de conduits. Elle alimente la commune de Brando. La source débite pas mal et le trop plein file vers le moulin en bord de mer.

Bilan entomo très mince donc, mais à confirmer au microscope ; retour à la spéléo réussi pour Michèle.

PHP

On s’y attendait un peu, la grotte de Brando est devenue un lieu de promenade dominicale et Michèle Cl. y avait rencontré récemment pas mal de monde lors d’un comptage de chauves-souris. Dès le haut de la première volée de marches, on entend les cris d’enfants. Puis plus rien dès que l’on a abordé l’escalier d’accès à la terrasse. Mais une fois arrivés en haut de l’escalier de la grotte c’est la cour d’école… On use de la grosse voix pour exiger le silence puis on explique pourquoi. C’est une famille de deux adultes et quatre enfants qui s’éclairent au téléphone portable. Devant la grosse voix et les cheveux blancs du président de la LISC, c’est le silence total. Ils écoutent avec grand intérêt l’histoire de la grotte, la vie des chauves-souris et on les raccompagne jusqu’en bas des marches. Mais voilà une deuxième fournée, on va passer l’après-midi à faire le guide. Même démarche, écoutée attentivement, on les accompagne jusqu’en haut de la cavité, ils sont très contents de bénéficier de nos éclairages.

Bilan, on n’évitera pas ces visites, mais comme cela a été envisagé avec Michèle Cl., notre topi présidente du GCC, il faudrait fixer à l’entrée une plaque rappelant les règles de bonne conduite en milieu souterrain potentiellement habité par des chiroptères. Avec une petite info sur l’historique de la cavité voire un plan succinct – à discuter. La LISC pourrait prendre en charge cette mise en place.

Autre point inquiétant, le mur supérieur bordant la partie haute de l’escalier d’accès à la terrasse s’est effondré et il faut passer sur un amoncellement de pierres. Et d’autres parties de mur risquent de subir le même destin. Il faut relancer la rédaction d’un courrier à la propriétaire des lieux – la fille de M. Galetti – pour d’une part l’en informer et d’autre part réviser la convention qui nous contraint à un entretien et une mise en sécurité des accès.

JN

Dimanche 5 décembre 2021 – Spéléo, entomo – Grotte de Butrone, Sisco

Dimanche 5 décembre 2021

Spéléo, entomo

Grotte de Butrone, Sisco

Participants

  • ITP : Wanda C., Jean-Noël D., Henri-Pierre F.

TPST : 2h00

Photos

Le trio entomo poursuit sa période de chasse, la saison est favorable. Une invitation avait été lancée pour celles et ceux qui ne connaitraient pas encore Butrone mais sans succès, nous nous sommes retrouvés à trois au café Chez Jeannot à Erbalunga (avec le soutien de Véronique).

Trois incertitudes au bon déroulement de notre battue entomo :

Allait-on tomber dans un essaim de rhinolophes ? Michèle, la présidente du GCC (et topinette également) nous avait rappelé que Butrone était en période sensible pour les chauves souris (de septembre à mai). Cela est bien connu, depuis 1992 que nous visitons la cavité, une quinzaine de visites ont eu lieu durant cette période avec une présence constante de petits rhinolophes en hibernation dans le couloir d’entrée (de 6 à 56 avec une moyenne à 15). Nous nous ferons les plus discrets possibles.

Allait-on tomber sur une battue (au sanglier…) ? Malgré un appel à un chasseur du coin (mais pas de la bonne équipe) impossible de savoir si la battue allait se tenir. On verra… La tempête annoncée devrait les faire renoncer.

Allait-on tomber sur un mur de ronces ? La dernière visite remonte au 30 août 2020 et il avait fallu jouer du sécateur. On s’équipera…

La tempête est bien au rendez-vous, un vent à décorner les bœufs. Aléa surprise, la piste est défoncée ! A mi-chemin après l’enclos, la Pajero d’Henri-Pierre refuse de monter une marche glissante avec une belle ornière à gauche. Au bout de cinq tentatives on se décide à ramasser le maximum de branches mortes pour combler les trous et cela finit par passer (cela aurait été mieux avec le bloqueur de différentiel). Derrière le Disco, peut-être un peu plus puissant passera sans problème. Ensuite nouvelles ornières et de la boue, on passe en crabe ! Ouf nous voilà au parking. Pas de battue. Vite un coup d’œil au départ du sentier, il semble visible.

Équipement rapide au milieu de rafales gelées. On attaque le sentier, JN en tête avec machette et sécateur. Derrière on élargit. Deux passages où il a fallu jouer au sanglier et ramper sous les frondaisons des ronces et des fougères mais au bout trente minutes nous sommes à la bergerie. Il est 11 heures. Dès le premier ressaut, des traces de guano où se repaissent quelques myriapodes – des Lithobies -, cela commence bien.

Confirmation de la première crainte, vingt-et-un Petits rhinolophes dorment tranquillement au plafond. On passe en catimini. Pas de souci, au retour ils seront toujours vingt-et-un. On se met en chasse dans le Réseau Fossile. Les Troglohyphantes sont présentes, repérables par leur toiles horizontales. Mais toujours aussi difficiles à photographier et à aspirer. Heureusement Wanda et Henri-Pierre ont affiné leur technique de prise et on ramènera plusieurs exemplaires (on espère des mâles). De beaux isopodes roses dans le boyau supérieur. Pas de coléos.

Wanda et HP partent à la pêche des Eukoenenia dans la Salle du Poulain. Récolte fructueuse, plusieurs exemplaires photographiés et attrapés au pinceau. On file ensuite vers le Réseau Actif. La rivière a un faible débit. Absence de Niphargus dans les gours, par contre encore de belles prises de Troglohyphantes, Marco va être heureux. On en restera là, le boyau d’accès à la rivière principale est bien trempé et on n’a jamais fait de trouvailles entomo intéressantes dans cette partie. Quelques prises au retour, Diplopodes Callipus, araignées.

13 heures nous voilà sortis. La tempête sévit toujours, le retour sera plus rapide, ce n’est pas un boulevard mais cela devrait rester praticable quelques mois. Le piquenique est annulé, on se rhabille vite fait car le vent est glacial.

La descente de la piste se fait à vitesse très réduite, ça chasse, HP ira goûter au grillage, JN y laissera des cabochons de clignotants.

Comme a dit HP, sortie mémorable à Butrone mais pour la prochaine sortie il faudra prévoir une révision de la piste et un bon démaquisage avant le printemps.

JND

Samedi 30 octobre 2021 – Spéléo, entomologie – Grotte de Santa Catalina, Sisco

Samedi 30 octobre 2021

Spéléo, entomologie

Grotte de Santa Catalina, Sisco

Participants

  • ITP : Pierre-Yves D., Jean-Noël D., Henri-Pierre F., Véronique M.
  • GCC : Thomas A., Kate D.
  • Gente canine : Nala

TPST : 1h30

Photos

Poursuite des chasses entomos, trouver une cavité au potentiel intéressant pas trop loin de Bastia. Santa Catalina, qui avait permis la découverte de nombreuses espèces d’araignées et d’isopodes, est retenue. Mais le site est sensible pour les chiroptères, car lieu de transit de minioptères. Il est vrai que cela nous a malheureusement un peu échappé dans notre choix. La cavité en 25 ans a été visitée 34 fois et pour le tiers de ces visites 12 fois en période sensible, notamment deux exercices secours. Quasiment aucun compte rendu ne rapporte la présence de chiros. Mais la prudence s’impose.

Une solution de compromis est trouvée, Kate du GCC nous contacte car elle envisageait un inventaire des chiros éventuellement présents. L’organisation habituelle est mise en place, Kate entrera la première et nous donnera le feu vert pour la visite.

Rendez-vous au pied de la statue pour 13 h 30. On croise deux randonneurs qui partent visiter la cavité avec des frontales… On verra ensuite qu’ils n’ont pas abordé la seconde partie de la cavité. Kate et Thomas filent vers le haut de la grotte et nous commençons nos recherches à mi-pente, la partie basse est riche en araignées mais toutes troglophiles et trogloxènes connues. Isopodes, opilion, une minuscule araignée, un diploure sont ramassés. Scorpion et autres araignées sont photographiées. Regroupement dans la Salle des Ébats. Un myriapode nous échappe, la zone est toujours assez pauvre.

On retrouve Kate et Thomas dans la seconde partie, pour apprendre qu’une cinquantaine de minioptères de Schreibers (Miniopterus schreibersii) volètent au fond de la galerie. On s’arrêtera donc avant la descente. De quoi prospecter dans les blocs avec des sites un peu humides et présence de guano. Quelques belles Meta bourneti, dont une qui couve son cocon. Un diploure et quelques isopodes. Ainsi qu’un beau coléoptère, un Laemostenus carinatus.

Il faudra revenir courant décembre (feu vert du GCC) pour explorer les sites de guano en fin de grotte.

Une bonne bière au bar Chez Jeannot pour finir la sortie.

JN

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Ça faisait plus d’un an qu’on n’était plus venu à Santa Catalina. 1 an ? ça compte, à nos âges, la mémoire n’est plus ce qu’elle était. Véronique hésitait ; la grotte, avant ou après Sisco ? Jean-Noël avait pourtant bien précisé dans le message sur WhatsApp : rendez-vous au pied de la statue. Mais on avait oublié le message. Au GCC ils sont malins ; ils ont des moyens mnémotechniques en rapport avec leur prénom. Dans le secteur de Sisco, Kate va à Santa Catalina, Michelle à la grotte San Mighele, Jean-Yves gravite autour du col San Giovanni, les failles de Vadaccia, Lainosa etc… Comme ça ils ne peuvent pas se tromper.

On se retrouve donc à 13h30 au pied du Casale de Santa Catalina ; Sainte Catherine, Kate en Anglais. Kate est donc là, accompagnée de Tom. Nala qui est née en Irlande est contente de la retrouver ; elle parle sa langue natale, ça lui rappelle son enfance ; elle lui fait la fête.

Kate nous indique que la cavité est un gite de regroupement automnal de minioptères de Schreibers qui viennent s’y accoupler. Les males s’accouplent avec plusieurs femelles et inversement. La fécondation est différée pour éviter les naissances en hiver et a lieu au printemps. L’hiver, les chauves-souris hibernent cause absence d’insectes, au printemps c’est la gestation, en été les nurseries. Heureusement que les gites sont différents, avec des exigences de température différentes, sinon on ne pourrait plus rentrer dans les grottes !!

Kate et Tom viennent donc compter les minioptères ; Véro, JN, Pierre-Yves et HP chasser les troglobêtes.

Un couple arrive et nous précède dans la grotte. Eux semblent plutôt chasser le guilledou. La salle des ébats, l’Albertlieberspielzimmer, accueillerait-t-elle d’autres amours que spéléologiques ? Paradoxe, cette grotte, qui porte le nom d’une sainte ayant subi le supplice de la roue et été décapitée pour préserver une virginité consacrée à Jésus, est le siège d’ébats souterrains humains et chiroptères multiples. Il est vrai que Dieu aime bien les Cènes à plusieurs.

Il y a donc affluence aujourd’hui. Heureusement les CS sont essentiellement dans la deuxième partie de la cavité, et elles arrivent en principe 1 ou 2 heures après le coucher du soleil.

HP s’attarde dans la première montée de la galerie ; nombreux porcello bleu clair, araignées. Le couple ressort, riant aux éclats, peut être déçu de ne pas être seul ?

Kate et Tom découvrent après la salle verte, une cinquantaine de minioptères et de petits rhinos. On les laissera tranquille et on se contentera donc de chercher nos bébêtes avant cette salle. HP prélève dans la salle des ébats quelques petits isopodes blancs. JN trouve un beau coléoptère noir.

On sort vers 15h30. On devise devant la statue du promontoire. Composée de 2 personnages l’empereur Maxence ? et la sainte en tunique qui tient l’épée de sa décapitation ? (si quelqu’un a des info sur cette statue qu’il veuille bien les envoyer sur le WhatsApp spéléo).

Il n’y a pas de preuves de l’existence de Sainte Catherine. Peut-être a-t-elle été créée au moyen âge par récupération du personnage d’Hypatie, en inversant le rôle des chrétiens et des païens.

Hypatie, mathématicienne et philosophe enseignait la philosophie et l’astronomie et dirigeait l’école néoplatonicienne d’Alexandrie. Non chrétienne, mais tolérante vis-à-vis des premiers chrétiens, elle est assassinée en 415 par des moines chrétiens qui l’accuse d’entretenir des dissensions entre l’évêque d’Alexandrie et le préfet d’Égypte. Symbole féministe de sagesse, d’intelligence et de tolérance son histoire est d’une brulante actualité. Peut-être pourrait-on donner son nom à une des salles supérieures de la Grotte ?

Bilan : on est sûr que Santa Catalina est toujours une zone de transit de minioptères ce qui n’était pas évident lors de nos dernières visites. Toujours beaucoup d’isopodes et d’araignées. Il faudra revenir après le transit. Il faut arrêter de ne prendre que des photos de troglobébêtes, les lecteurs du blog vont croire qu’on est un club d’insectes.

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