Archives par étiquette : Spéléo

Mardi 2 décembre 2025 — Trou de la Barre / Grotte des Cordonniers — Trassanel (11)

Mardi 2 décembre 2025
Spéléo, désob’, visite
Trou de la Barre / Grotte des Cordonniers, Trassanel (11)

Participants
ITP / SCM / GPS : Jean-Noël D.
Gruissan Prospection Spéléo : Jean-Marie B., André M.
Autonome : Daniel M.
Gente canine : Bosco

TPST : une heure

Tiens si on revenait aux fondamentaux, la désob ! Lors des fouilles archéozoologiques au Trou de la Marmite, Cédric le scientifique avait suggéré que le crâne de lion trouvé au fond de la cavité et daté de plus de 50 000 ans y était arrivé par une autre voie que la simple gravité. Or une cavité située à quelques centaines de mètres en amont du sentier et située plus bas, au même niveau que le fond de la Marmite, pourrait être cette porte d’entrée. Le dénommé Trou de la Barre – situé à flanc de vallon, au pied d’une petite barre rocheuse – se présente comme un porche d’environ 6 m de diamètre, quasiment comblé par de la terre quand notre ami Daniel avait commencé à le creuser.

Gros travail de terrassement pour obtenir une galerie terreuse de 5-6 m se terminant dans une petite salle dont le fond est entièrement obturé par une coulée de calcite. Aucun courant d’air ! Un boyau étroit de 1 m part en partie supérieure mais pas d’air. Les tentatives de microfracturation ayant produit peu de résultat, il a fait appel à Jean-Marie et André pour des moyens plus costauds.

Une heure de route puis une sympathique balade de 20 mn qui emprunte le sentier d’accès à la Marmite puis on oblique en contrebas sur le versant gauche du ruisseau de Matte Arnaude. Bosco est heureux de gambader dans la montagne. Pour ma part j’ai récupéré de mes fracas de samedi dernier.

Les copains sont en plein boulot, malheureusement les moyens costauds ne seront pas plus efficaces malgré la puissance de la détonation qui a dû réveiller tous les habitants de Trassanel ! On creuse quand même au niveau du boyau mais quelques gamates de terre plus tard, JM baisse les bras. Peu d’espoir. Daniel y croit toujours et va rester attaquer le bas de la coulée au marteau-burineur…

Il est midi trente, notre trio casse la croûte puis décide d’aller visiter la Grotte des Cordonniers, qu’ils ne connaissent pas, et qui se situe juste en face de l’autre côté du vallon. Mais pour cela il faut descendre dans le lit à sec du ruisseau de Matte Arnaude puis remonter dans le bartas. Heureusement c’est un bartas assez clairsemé mais la progression n’est pas si simple car le terrain est constitué de dalles un peu glissantes et de pierriers calcaires qui roulent sous les chaussures.

Nous trouvons finalement la grotte, belle entrée de 4×4 m au pied d’une avancée rocheuse et entourée d’un bosquet de chênes-verts. L’entrée ogivale se resserre rapidement mais ça passe, seconde étroiture c’est bon mais un petit rhino est au milieu du plafond, ainsi que de belles Meta. Troisième rétrécissement, pas plus étroit mais avec un becquet sur lequel bute mon « large » thorax. Aucune envie de galérer je rebrousse chemin. D’autant plus que Bosco qui voulait me suivre a dû être attaché et qu’il aboie et gémit… Il y a bien un autre passage pour une autre partie de la grotte mais le repos au soleil avec le chien cela a du bon.

Les copains ressortent de la première galerie, qui a peu d’intérêt, pour aller se balader dans la seconde partie. Plus intéressante avec de belles coulées mais leur progression s’arrêtera assez vite, il faut au moins une ceinture et des longes pour passer une vire exposée et puis c’est un peu labyrinthique. En les attendant j’ai découvert sur le net une vidéo de la visite de la cavité par le SCA, j’en ai vu plus qu’eux ! L’e-spéléo est en marche.
https://www.youtube.com/watch?v=iDZPMCuqffo

Pour le retour on décide de grimper directement sur la crête, ce qui devrait nous amener au col mais ce fut quand même un peu ardu, pentu avec dalles et pierriers.

Retour facile ensuite aux voitures en 10 mn, il est 15 h 30.

JND

Samedi 29 novembre 2025 — Ultimate Kondalé 2025 / L’Affluent Sonore et « Opération Survie » pour JN — Cabrespine (11)

Samedi 29 novembre 2025
Spéléo, visite, première
Ultimate Kondalé 2025 / L’Affluent Sonore et « Opération Survie » pour JN, Cabrespine (11)

Participants
ITP / SCM / GPS : Jean-Noël D.
Gruissan Prospection Spéléo : Jean-Marie B., André M.
Interclub pour la descente au Kondalé, 4 clubs, 7 participants

 TPST : neuf heures

Projet de la sortie : établir une jonction ARVA entre le Kondalé, cavité qui se trouve à l’aplomb de la rivière de Cabrespine qui doit passer quelques dizaines de mètres plus bas. Jean-Marie m’avait emmené visiter le Kondalé le 5 mai 2018, il se terminait à l’époque à la côte -190 m. Depuis les désobstructions avaient été poursuivies mais ils butaient dans un puits borgne, sans courant d’air apparent.

D’après le report topo le réseau du Kondalé est à 55 mètres au sud de la rivière et quelques dizaines de mètres au-dessus. Ci-dessus, le Kondalé est le petit gribouillis au milieu en haut, à gauche de la piste. Plus précisément entre l’éboulis sud des Fistuleuses et l’Affluent des Canots. Plus précisément vers l’Affluent Sonore. Jean-Marie, qui connait plutôt bien la cavité et avait déjà eu l’occasion de tenter des désobs dans cette zone, ne connait pas cet Affluent Sonore.

Pour moi cette zone m’est apparemment inconnue, bien que relisant mes aventures de 1995, ce fut notre terminus lors de notre visite le 29 octobre avec Francis M. et Bernard B. À l’époque nous avions mis sept heures pour l’aller et retour, c’était il y a 30 ans !

Lors de ma dernière visite de Cabrespine en 2024 – le Réseau Capdeville, situé bien en amont de la zone prévue (après la Galerie des Gours) – j’étais sorti un peu fracassé après six heures de crapahutage. Là le but était d’aller bien plus loin, à gauche hors de la carte ci-dessus, après la Salle des Dômes. Point que Jean-Marie et André atteignaient en marchant à bonne vitesse, en environ trois heures.

Heureusement Jean-Marie a chopé la crève à Spélimages et comme c’est pas la grande forme (il avait d’ailleurs une furieuse envie de rester au lit le matin), son dernier SMS prévoyait une sortie très tranquille. Pour ma part je sortais également de la même crève et j’ai eu les mêmes hésitations à y aller.

Regroupement à Villeneuve avec l’équipe du Kondalé, café et viennoiseries et direction pour notre trio vers le Gouffre de Cabrespine. Philippe, le directeur et membre du club, nous ouvre les portes à 9 heures. 9 h 30 entrée dans le gouffre, désert pas encore de touristes ! Descente de l’échafaudage puis de l’éboulis, toujours bien glissant. Arrivé au niveau de la rivière, au bout d’une heure, je sens que ce n’est vraiment pas la grande forme, jambes un peu molles, instabilité sur les blocs… Mais les copains sont déjà devant à préparer le canoé pour traverser la partie aquatique de la rivière. Et une fois au débarcadère, pas question de faire demi-tour !

Donc nous voilà partis. Progression rivière RAS mais les montées et descente des talus d’argile sont un peu cassantes, quant aux traversées de trémie c’est la galère. Mes copains sont aux petits soins. Mais le temps passe, on dépasse la Salle des Gours, puis la montée vers Capdeville et nous voilà à l’arrivée du réseau de Matte Arnaude qui permet de faire une traversée depuis le plateau. Ensuite c’est la Salle des Dômes. Trois heures que nous sommes partis, question : « Combien reste-t-il de temps pour l’Affluent Sonore ? » ; réponse : « Environ une heure avec la traversée chiante des éboulis de schistes qui sont une patinoire ».

Le calcul est vite fait, aller et retour cela ferait au moins deux heures de crapahut. Le retour risque d’être extrêmement galère sans parler du risque de glissades, etc. La décision est prise : pas question de faire demi-tour, seul c’est trop paumatoire et risqué, sans compter le lac à traverser, je vais les attendre ! En fait on s’est arrêté juste avant les Dômes au niveau d’une alcôve sèche, au sol argileux qui servait de bivouac pour les grandes explos. Et il reste encore deux karrimat°, et suprême luxe, Jean-Marie sort de son kit un poncho, une petite – toute petite – bougie et un briquet. J’ai des provisions, de l’eau, des sous-vêtements épais, mais humides -, je devrais tenir. Combien de temps, au minimum deux heures d’après les copains. Il est 12 h 20.

Pour s’occuper petite poussée jusqu’aux Dômes pour quelques photos. Puis installation, assis sous le poncho, bougie entre les jambes, on sent bien la chaleur. Mais rapidement la position assise devient inconfortable et la petite bougie n’apporte plus beaucoup de calories. Casse-croûte, mais quand le froid s’installe on manque d’appétit. Deuxième heure, allongé sur le karrimat dans l’alcôve, pour essayer de dormir maisimpossible avec le froid et l’humidité (le poncho ça condense !). Il faut se lever pour aller pisser et là ce sont les crampes ! Quelques pas sont possibles et retour au karrimat. Toujours pas de sommeil et une certaine inquiétude pour ce qui concerne le retour, il y en aura au moins pour trois heures. Ça gamberge !

Faut pas trop regarder l’heure mais on approche les trois heures, pas question de bouger, position fœtale pour s’économiser. Il y a bien longtemps que la bougie n’est plus qu’un minuscule point rouge mais cela rassure. Déjà trois heures qu’ils sont partis, un vague murmure dans le lointain, qui se répète puis un appel distinct, ILS ARRIVENT ! Il est 15 h 30, debout le brave, rassemblement des affaires et devant mes tremblements les copains me frottent vigoureusement le dos, la chaleur revient.

On ne s’attarde pas, c’est parti pour le chemin du retour qui finalement paraitra moins long que l’aller – deux heures trente ! Mais la remontée de l’éboulis et de l’échafaudage sera quand même très pénible, tachycardie, jambes molles, je m’arrête à de multiples reprises. On retrouve Philippe qui nous avait attendu avant de fermer la grotte – heureusement ! Il est 18 h 30.

La soirée se terminera à la base spéléo de Trassanel avec une bonne saucisse grillée arrosée de multiples vins, en compagnie de l’équipe du Kondalé. Mais quand même assez vite rentré pour une douche chaude exquise !

Bonne expérience dans la vie d’un spéléo, on a tous l’habitude de rester un certain temps à attendre, soit en haut ou bas de puits ou autre motif mais seul dans le noir pendant trois heures c’est une première. Raisonnablement il n’y avait pas d’inquiétude à avoir, pas d’accident, les copains allaient revenir, seulement un peu d’anxiété pour le retour. Mais en cas d’accident ou de blocage par crue, cela doit être long mais on n’est rarement seul dans ces cas-là.

JND

Un résumé de l’explo de JM et André :

« Nous filons vers notre affluent. Nous arrivons bien à la galerie et attaquons nos provisions. Où est la suite ? Juste à côté il y a bien un passage étroit descendant. Le grondement de la rivière est net. Ça ne m’inspire rien puisqu’on va descendre vers la flotte alors qu’on est là pour monter. Passés les premiers mètres étroits, les parois s’écartent et nous débouchons deux fois sur des regards noyés. Le coin est vraiment pas mal. Le troisième est le bon : le couloir descend vers la Clamoux que nous traversons pour atteindre un couloir rive gauche. Une barrière concrétionnée coupe le couloir. Un ruisselet la descend. Derrière le couloir s’élargit, on file vers le sud mais un petit lac nous arrête : eau turquoise, sable… Le rêve.  Plus d’une dizaine de mètres, je vois bien qu’on n’a pas pied. Je ne suis pas sûr qu’André s’en aperçoive aussi… Il se lance, décidé. Le sol descend et ce qui devait arriver… Il termine sa traversé d’un magnifique papillon crawlé.

https://youtu.be/K-mfzuROKsE

Bref il arrive sur l’autre berge et le couloir continue. Et merde, il va falloir que j’y aille, avec baudard, kit, perfo…. Le couloir monte de plus en plus. Après un petit col nous mettons notre corde pour redescendre une petite faille. Encore quelques mètres et un deuxième ressaut m’arrête (nous n’avions qu’une corde). Plus loin une belle salle se distingue à peine. Retour au col : deux couloirs inclinés partent vers le plafond, boueux mais pénétrables. Pas sans équiper et nous n’avons pas le temps. À l’extrémité du premier, des coulées de boue descendent du plafond. La fin du second est invisible : trou noir. Ça vaudra vraiment le coup d’y revenir une fois au moins. Le Kondalé est très peu ventilé. Donc il existe un bouchon assez hermétique. Peut-être celui-là ?
Retour avec l’épreuve de natation synchronisée… Arrivés à notre galerie initiale, nouvelle collation et mon ARVA capte brièvement un signal victime : 35 m puis 60 puis plus rien… On n’est vraiment pas loin. Il faudra revenir d’autant que l’éboulis au-dessus est inexploré et que de nombreux passages sont évidents.
Marche rapide. Nous rejoignons Jean-Noël. Sa bougie s’est éteinte. Il tremble de tous ses muscles et le claquement des dents résonne sous les voûtes (j’exagère à peine). André le bouchonne énergiquement et nous repartons. »

JMB

Post-conclusion : une certaine frustration de s’être arrêté quand j’ai lu le compte rendu des copains mais la décision a été la bonne. Depuis qu’on patauge dans le Retex on voit bien qu’il faut savoir raison garder. Il y a un moment où la tête dit « On y va » et le corps dit « Stop ! ». Cela peut arriver à tout âge mais je crois que j’ai atteint le point de bascule, savoir renoncer !

JND

 

Samedi 15 novembre 2025 – Exercice secours Cast 1 – Oletta

Samedi 15 novembre 2025
Spéléo, exercice secours
Cast. 1, Oletta

Participants
ITP : Cathy et Jean-François B., Antoine B., Arnaud B., Christophe C., Albert D., Dominique D., Amal D., Eric G., Jean-Claude L. M., Pierre L., Nicolas M., Laureen N., Noël R., Benoit R., Vanessa S., Alexia S. B., Franck Z.

TPST : 6h00
Évacuation victime : 1h08

Sommaire


Introduction
Pour les équipes spéléo-secours le mois de novembre est habituellement un moment fort de l’année. Le programme annuel est généralement composé de 3 temps forts, un entrainement en falaise au printemps, suivi par un exercice souterrain quelques semaines plus tard,  et enfin le grand barnum automnal. Ce dernier voit également l’implication des pompiers, de l’ADRASEC et des autres forces constituées si besoin.

Pour cette année 2025 nous avons effectué 2 entrainements à l’air libre, un le matin de l’AG LISC et un autre en falaise au mois de mai. Le barnum est oublié et c’est finalement un exercice souterrain qui le remplacera.

Grande mobilisation des topi puisque 17 membres se sont impliqués dans cet exercice et se retrouvent sur site. Ce dernier devait se dérouler dans Cast 2 mais les chauves-souris en ont décidé autrement puisqu’elles sont obligées de prolonger leur activité, travailler plus pour gagner plus ... De toutes façons elles ne feront comme d’habitude qu’une seule portée cette année, mais dame Nature a décidé de rentabiliser ses investissements.

C’est donc finalement Cast 1 qui sera le cadre de nos exploits de secouristes.

Un parcours inédit est défini, un malheureux spéléo fait une chute de 8 mètres dans le puits Nala, et par chance ne souffre que d’une fracture à la cheville. Un point chaud sera installé in situ en haut du plateau à Escargots. Portage descendant jusqu’à la base du P9, tyrolienne jusqu’en haut du P8 de la chute, reprise en contrepoids dans le puits artificiel, puis reprise de charge extérieure. L’étroitesse du puits artificiel oblige d’innover et de tester l’usage de 2 contrepoids successifs, 1 au-dessus dans un premier temps, puis un 2ème qui reprend la charge en-dessous.

Préliminaires
Benoit et Christophe se chargent d’équiper la cavité, parcours traditionnel pour le premier, puits artificiel pour le second.
Mise en place du scénario :
Albert est envoyé seul sur la scène théâtrale. Seul ??? Que nenni, je m’y colle en l’absence de volontaire pour assurer cette fonction annexe, et pour ne pas descendre les mains vides je prends massette, burin, trousse à spits et perfo. Quelques acrobaties plus tard le blessé est en place au bon endroit (ce coquin voulait pimenter le scénario en descendant en bas du plan incliné …).

Le puits est maintenant occupé par les membres de l’équipe ASV. J’en profite pour vérifier les anciens spits tête de puits et échelle, un seul est utilisable. Redescente vers la base du P9, l’installation d’une tyro s’avère plus compliquée qu’envisagé, elle aurait nécessité la pose d’au moins une déviation sur cette dernière. Finalement c’est le plan B qui sera proposé avec un atelier contrepoids sur le P9, translation en reprise de charge jusqu’en haut du P8 de la chute, puis reprise de charge comme prévue au scénario original.

Retour en haut du P8 en m’insérant entre les équipes ASV et transmission. Trois amarrages naturels proposent gentiment leur service pour l’atelier contrepoids. Ils sont un peu bas mais ça devrait le faire avec un accompagnement de la civière. Un 4ème amarrage foré est ajouté afin de mieux centrer le répartiteur dans le puits.
JCL

Compte-rendu de l’équipe 1
Composition de l’équipe ASV : Equipe 1
C/E : Alexia
EQ : Amal, Cathy, Vanessa (Equipe exclusivement féminine)

Mission : Se rendre au contact de la victime, installer un point chaud, réaliser un bilan secouriste, assurer un brancardage assuré par un frein de charge, accrocher la civière à l’atelier suivant, rendre compte des mesures prises.

Déroulement chronologique : Présentation du rôle de l’équipe ASV et du contenu des malles dédiées à destination des nouvelles recrues ASV (Cathy et Vanessa)

Préparation des kits : Point chaud, soins, nourriture.

Engagement sous terre 12 h 00.

Contact victime à 12h 20 environ.

Réalisation du premier bilan : lésion cheville droite. Aide au déplacement pour une mise en sécurité de la victime au niveau du plateau à escargots. Réalisation d’un point chaud à l’aide de couvertures de survie. Mise en place d’une attelle « boston ». Une découverte pour Vanessa qui s’est vite familiarisée avec ce nouveau dispositif d’immobilisation.

Dès la mise en place du SPL, transmission du 1er bilan, puis surveillance de l’aggravation de l’état de santé de la victime.

Dès l’arrivée de la civière, et avec l’accord de la victime nous avons procédé à sa mise en place nous en avons profité pour former Vanessa et Cathy à l’installation d’une personne dans la civière spéléo. Transmission du bilan N °2.

Arrivée du renfort assuré par le trinôme « transmission et apport de civière » pour assurer la partie brancardage. L’arrivée d’un autre binôme chargé d’améliorer le cheminement a été grandement apprécié.

Dès le top départ de la civière annoncé, accrochage de la civière sur un frein de charge guidé par Benoit, puis brancardage dans la descente vers le bas du P9. Accrochage sur la corde de traction au contrepoids de l’atelier suivant. Demande d’aide par Jean-Claude, pour assurer le bon fonctionnement de l’atelier contrepoids en ajoutant des kilos par traction sur la corde.

L’opération s’est renouvelée au bas du P7 sur une demande d’Antoine, Benoit s’est chargé de cette nouvelle mission. Une fois la civière reprise par l’atelier extérieur, nous avons démonté le point chaud reconditionné les kits et entamé la remontée par le cheminement habituel.
Alexia

Compte-rendu de l’équipe 2
Composition de l’équipe transmissions : Équipe 2
C/E Eric
AQ Jean François

Mission : assurer les communication entre tous les ateliers

Engagement sous terre : de 12h15 à 18h15

S’il est une aventure encore plus collective que les autres en spéléo c’est bien l’exercice secours. Aussi me faut-il apporter ma pièce à celle du CR, puisque j’en fus.

1er retour sur site depuis quelques semaines où le départ fut précipité, poussé par un souffle chaud. On n’avait pas le feu au cul mais ce n’était pas loin.

Comme toujours, en ces cas, triste spectacle, que la découverte des meubles intacts n’adoucit vraiment pas.

Faut y aller… Distribution des équipes par Nono et Pierre.

Bien que n’étant pas un novice il me faut quand même un rôle pas trop engagé, surtout éviter le suraccident. On cherche des volontaires pour les trans.

Terme qui m’a toujours paru chargé de mystère, aucunement lié à une quelconque transformation mais plutôt à la magie qui s’attache à ces communications souterraines. Pour Jef c’est plutôt le côté technique qui l’attire sur ce poste. Nous voila donc de l’équipe 2

Explication méthodique du fonctionnement des SPL … des émetteurs récepteurs.  Pour l’instant la technologie sans fils est toujours dans les limbes, ce qui pour un monde de la terre n’est pas l’idéal.

Les fils ont une couleur à respecter semble-t-il. Sous peine d’électrocution de l’ensemble du groupe ? Prudence. Nous prévoyons large : un kilomètre de câble, on devrait pouvoir arriver à faire la jonction, Jeff s’occupera des connexions, pour ma part je m’occuperai du cheminement du câble, dont on nous a bien précisé qui ne fallait retenir qu’une chose : ne pas entraver la progression de la civière.

C’est l’attente au pied du PiCi, on serait bien descendu plus tôt pour anticiper mais le principe reste : c’est l’ASV qui arrive la première au contact de la victime. En patientant on retourne dans notre tête les ateliers prévus, mais avec ou sans tyrolienne ? On avisera en fonction des choix des chefs d’ateliers.

Ca y est la dernière tête de l’ASV a disparu, départ. “Un kilomeeeetre à pied, c’est long”, mais 1 kilomètre de câble c’est lourd, pendu entre les jambes, le touret balotte mais laisse les mains libres, cela peut-être utile sur corde.

Faut se jeter, on connaît heureusement le trou et l’on sait que cela passera, dans un autre contexte cela aurait été à réfléchir, on se repartit finalement les SPL pour aller plus vite. Je dois installer le quatrième, celui du premier contact, Jeff se chargera de celui du ressaut, enfin c’est c’est ce que je pense avoir dit mais pas forcément verbalisé.

La suite est une progression en terrain connu mais où il faut visualiser le passage de la civière et des équipes afin d’éviter un arrachage de câble ou mieux  un équipier pendu au câble se serait délicat. Contact ! Albert bien entouré semble s’être consolé de ne pouvoir participer aux ateliers, Branchement des derniers connecteurs récalcitrants, Jeff arrive, rapidement on s’aperçoit qu’une mauvaise communication sur la couche applicative (la couche physique a été parfaitement installée) a induit un oubli de poste en haut du P9. Jeff remonte faire l’installation. Dans une cavité plus importante cela aurait été problématique, la manip prend quinze minutes mais c’est une erreur qui doit servir : bien vérifier la réception des messages verbaux même sans fil.

Mission pratiquement terminée, nous sommes à disposition de l’équipe, pour moi affectation à la taille des escaliers sur le plateau des escargots où  il est finalement décidé de faire partir la civière. Jeff aide aux ateliers.

Guide à la remontée de la civière où Albert voit la paroi se rapprocher dangereusement, on lui évite un bisou paro. Le touret qu’on ne surveillait plus, en profite pour poursuivre la visite et descend dans les tréfonds de la cavité, heureusement on n’est pas sur Ghisoni. La recherche côté salles des escaliers est rapidement fructueuse. De de son côté Jeff est avec Antoine sur le ressaut, entre la civière et le rocher il aide à la difficile verticalisation où second bisous paroi pour Albert. Je suis, de mon côté, remonté à la base du puits pour le second passage qui coince, la baïonnette, Albert frotte un peu, se plaint modérément, mais ça passe, c’est vrai que les parois grattent un peu

Redescente rapide pour déposer le câble, où l’on s’aperçoit que Jeff est d’une rare méticulosité. Dans la remontée du poulailler, la jarretière est attachée tous les cinquante centimètres, le démontage s’avérera aussi long que la mise en place. Sans doute pourquoi, si le bilan loue la qualité des communications haut fort et clair, le temps passé s’est avéré un peu long, l’oubli du poste 2 y est sans doute pour un peu.

Maintenir la qualité mais accélérer la mise en place et bien échanger au sein de l’équipe. Conclusion de l’équipe 2

Compte-rendu de l’équipe 3
Composition : JCL (CE), Anto, Christophe, Laureen
Renforts : équipe ASV pour le contrepoids, Benoit pour le contrepoids du P8, JF pour le guidage de la corde de reprise vers le P7 de sortie.

Mission modifiée : évacuation de la base du P9 jusqu’en haut du P8 avec translation entre les 2 puits.

Installation de l’atelier contrepoids du P9 : la corde de progression est transférée sur les anciens amarrages, libérant ainsi 2 broches pour le répartiteur. Une pulse est ajoutée en face, le répartiteur est installé. Longueur limite de ce dernier, on aurait pu (dû) demander l’envoi d’une corde supplémentaire pour le rallonger, ou poser un mousqueton supplémentaire sur la pulse (le mouskif était dispo …). Là-aussi un accompagnateur sera nécessaire pour guider la civière sur la paroi. Anto termine la pose du répartiteur du P8.

Évacuation
L’évacuation démarre, Christophe régulateur, Laureen … contrepoids (faut bien pimenter la sauce 😀 ). Comme prévu elle sera un peu légère pour faire monter la civière, demande d’aide à l’équipe ASV qui ajoutera les kilos nécessaires au fonctionnement du contrepoids.

Reprise de charge par l’atelier suivant composé d’Anto régulateur, en position pas très confortable, et Benoit contrepoids. La poulie du P9 se met un peu en travers, un émerillon aurait été utile. La translation se déroule correctement, reprise de charge par le contrepoids du P7 d’entrée. Anto assure maintenant le rôle d’accompagnateur pour faciliter le passage de la civière vers le balcon, il sera aidé par JF qui guidera la corde sur le rebord du balcon. L’idéal aurait été de placer le répartiteur plus haut, mais les spits existants n’était pas utilisables et on ne savait pas où étaient les mousquetons avec plaquettes. La présence d’amarrages naturels a finalement permis d’installer le répartiteur. Un 4ème amarrage en mode foré a complété cette installation afin de centrer la corde et éloigner ainsi la civière de la paroi.

Les ateliers sont démontés en suivant.

En conclusion partielle, ces 2 ateliers contrepoids avec translation se sont bien déroulés et les membres de l’équipe se sont bien adaptés à la configuration des lieux et aux imprévus.
JCL

Compte-rendu du CTDSA
Postes occupés : conseiller technique : Noël. Assistant de gestion : Grand Pierre.

Déroulement chronologique :
Installation d’un PC allégé, une simple table et 2 chaises suffiront. Nous avons pris la décision de ne pas monter le barnum ce coup-ci.
Enregistrement des intervenant sur les fiches d’inscription, rédaction des fiches de missions. Suivi des personnes engagées sur le planning et renseignement du diagramme au fur et à mesure que les informations parviennent au PC via les SPL 05. Rédaction de la main courante.
Bref, un travail normal gestion d’une intervention souterraine.

Ressenti : Globalement l’exercice s’est bien déroulé, chacun des intervenants s’est investi avec sérieux et détermination.

L’équipe 1 ASV : exclusivement féminine composée de 2 ASV confirmées, en ont profité pour initier 2 novices. Le point chaud a été monté avec ingéniosité à l’aide de couvertures de survie et de ficelles. La mise en civière a été réalisée confortablement d’après le ressenti de la victime. La partie brancardage s’est également bien déroulée.
C’est un bon point qui, je l’espère, suscitera des volontés pour participer à un stage national.

L’équipe 2 transmission : elle aussi composée de 2 apprentis en la matière à réalisé un travail remarquable. Visiblement le fil des SPL a été placé de façon à ne jamais entraver le passage des équipiers ni celui de la civière. Attention cependant, bien lire les consignes du CT et ne pas hésiter si besoin à réaliser un croquis au dos de la fiche de mission.

L’équipe 3 évacuation : on y avait également intégré 2 nouveaux. L’équipe a su s’adapter en modifiant l’idée de base qui était d’installer une tyrolienne, par 2 contrepoids. Contrepoids suivi d’une longue translation, reprise par un autre contrepoids.
Attention à faire remonter les infos au PC si vous décidez de vous faire aider par les équipiers de l’ASV – brancardage.

L’équipe 4 évacuation : assuré par 2 vieux brisquards du SSF, le balancier a permis la remontée de la civière dans le puits grillagé sans trop d’encombres. Le passage est étroit et il a fallu innover en installant un contre poids sur le plan incliné entre les 2 puits pour permettre au balancier du puits de sortie de s’extraire et laisser ainsi la place à la civière.

L’équipe 5 évacuation : un palan installé loin de la sortie a permis sans difficultés de sortir la victime du puits.

Difficultés rencontrées : pour le PC, le fait de ne pas installer de barnum nous expose aux caprices de la météo. Pour exemple lors de l’exercice (télévisé) sur la cavité de Pietralbello une tente s’était envolée et s’était abimée sur une clôture. Ce coup ci Eole s’est mis à souffler et les documents se sont éparpillés dans la nature.
Un détail encore ; penser à bien faire remonter les informations au PC ce qui permettra à l’équipe de surface d’avoir une « vision-interprétation » de la réalité souterraine

Merci à tous les participants.

Si l’aspect secours en spéléologie vous a plu et que vous souhaitez vous investir davantage dans ce domaine, sachez que des stages existent au niveau du SSF national. J’émets le souhait d’organiser sur notre territoire un stage ASV (si toutes les conditions sont réunies bien entendu).
Encore merci à tous.
Noël

Topo de l’exercice

Equipes et diagramme

Planning

Conclusions générales
L’exercice s’est déroulé correctement, 1h08 pour évacuer la victime par un itinéraire inédit et volontairement allongé, c’est bien.

L’installation du PC est bien rodée maintenant et elle s’est déroulée rapidement. Lors d’un barnum ou d’un secours réel il faudrait y ajouter l’installation des barnums ainsi qu’un magasin matériel et son gestionnaire.

On n’a pas pu gérer la nourriture, heureusement chacun était autonome à ce niveau. Si ce cas se représente on peut imaginer une organisation simplifiée type « camp », avec préparation du traditionnel et franchouillard sandwich « jambon-beurre-cornichons ». Ce dernier présente l’avantage d’offrir des sucres lents, des protéines, du gras, du sel et du … légume 🙂 . Si on y associe une pâte de fruit on a alors un repas complet !

Le planning a reflété la réalité terrain, hormis pour le gus qui a accompagné la future victime, il n’était pas disponible mais utilisé dans une fonction annexe, indispensable quand on connait le contexte. A ce propos on pouvait se permettre de décaler l’entrée de la victime dans ce cas d’exercice.
Cette dernière a été installée dans un beau point chaud par une équipe ASV au top. Le portage s’est bien déroulé également, presque dans le silence, on a bien progressé à ce niveau 🙂 .

Pour une première, l’équipe transmission improvisée s’est bien débrouillée. Elle a su trouver un cheminement du câble SPL ne gênant pas la progression des équipiers et les postes ont bien fonctionné. Il faut quand même trouver une solution pour éviter de trimbaler le rouleau d’un kilomètre de fils téléphonique. Préparer des bobineaux en fonction de la cavité, 50 m, 100 m ?
Il faudra également être vigilent sur l’état des piles SPL, plusieurs avaient coulé, heureusement qu’elles n’étaient pas dans les appareils. Pour en faciliter le contrôle périodique il faudrait entreposer la mallette SPL dans un endroit plus facilement accessible. Etudier éventuellement la possibilité d’alimenter les SPL avec une petite batterie externe.

Les ateliers techniques se sont bien déroulés également, il n’y a pratiquement pas eu d’arrêt de la civière, hormis lors des reprises de charge. A propos d’équipement, comme lors des explorations, il est préférable de privilégier dans la mesure du possible les amarrages existants ou naturels, pas la peine de planter des spits qui ne serviront peut-être qu’une fois alors que l’équipement en place ou la nature nous proposent des points d’ancrage. Dans cette optique on aurait pu s’orienter vers une utilisation des ancrages temporaires Pulse, mais ils sont proscrits par le SSF pour un usage sur des ateliers spéléo-secours.

Au final, un exercice qui donne un goût de reviens-y, on n’est pas obligé d’attendre le printemps pour s’entrainer de nouveau en falaise.
JCL

Vendredi 14 novembre 2025 — Carrières de Caumont — Caumont (76)

Vendredi 14 au Dimanche 16 novembre 2025
Spéléo, visite
Carrières de Caumont, Caumont (76)

Participants
ITP / Spéléo Corbières Minervois / GPS : Jean-Noël D.
FFS : David B. et Alizée, YY et XX

TPST : deux heures

Cette fois, la réunion du Conseil d’administration de la FFS va se faire en présentiel. Lieu ; près de Rouen, en Normandie ! C’est pas très karstique cette région ! Et en plus un peu éloignée des résidences de la plupart des administrateurs. Oui mais depuis que Paul Rabelle, président du CSR J Normandie fait le forcing pour qu’un évènement fédéral se déroule près de chez lui, il a eu gain de cause. Pour une fois il n’aura que 20 km de déplacement et non pas 6 à 700 bornes pour aller à Lyon. Le Journées d’Études des Écoles (EFS, EFC, EFPS) se dérouleront également au même endroit.

Mais venant du fin fond du sud de la France, soit environ 900 km, il me faudra au moins deux jours pour y arriver – heureusement j’ai pu faire une halte familiale dans la région tourangelle. Donc arrivée le vendredi en début d’après-midi. Le site – base de loisirs de Léry-Poses – se trouve à 20 km au sud de Rouen. Anciennes gravières aménagées en lac, très bucolique et verdoyant. Peu de monde hormis Paul et Fabienne sa femme, Le président David est déjà parti pour les carrières mais avec un arrêt à Décathlon – on est tous les mêmes…

Il ne répond pas mais je file sur place, bien renseigné par Paul, on verra bien. Une demi-heure plus tard – environ 30 bornes – me voilà devant la falaise de Caumont en bord de Seine. J’attendrai une petit quart d’heure pour voir arriver David et sa petite équipe, de jeunes spéléos. Equipement – light – en bord de route, sous un beau soleil d’automne et nous voilà entrés chez nous : la parcelle de la grotte des Maquisards et la grotte du Pylône ont en effet été acquis par la FFS en 2019, toutes les autres entrées des Grandes Carrières sont en effet sur des propriétés privées et cela posait quelques difficultés aux spéléos locaux. Heureusement un passage bas dit de l’Enflure (un spéléo du coin un peu « barge » et peu cachotier, avait désobé tout seul une chatière sans en informer les copains…) permet de rejoindre les grands réseaux.

C’est parti pour une visite dans du grand, grand… Grâce à la topo fournie par Paul on découvrira tous les trésors de ces carrières, entre autres la Rivière des Robots, les lacs, les cheminées et l’usine allemande pour finir dans la Galerie de la Luxure. Ils ont de l’imagination ces normands.

La meilleure description des lieux a été écrite par Paul dans un Spelunca N°161 de 2021, laissons lui le clavier :

« La Normandie, de par ses plateaux et ses aquifères karstiques, la vallée de la Seine et la côte crayeuse d’Albâtre, constitue la vitrine naturelle du karst de la craie en Europe. Au cours du Quaternaire, le karst normand, formé de vallées et de dépressions en surface ou sous les rochers et sédiments cénozoïques, ainsi que de grottes actives et fossiles, a subi des modifications géomorphologiques, environnementales et anthropiques. Ce triple impact sur le karst normand est visible dans plusieurs cavités souterraines notamment les carrières-grottes de Caumont (le Mont Chauve).
Le système de carrières-grottes de Caumont (département de l’Eure) constitue 14 km de carrières souterraines trépanant 4,5 km de conduits naturels documentés et partiellement remplis de dépôts fluviaux, de spéléothèmes et autres. Ce plus grand système souterrain en Normandie abrite à la fois des carrières exploitées jusqu’au xxe siècle et un réseau naturel de plus de 4 km de développement. Depuis l’achat des deux carrières des Maquisards et du Pylône par la FFS en 2019, l’accès y est alors plus structuré, permettant ainsi la mise sur pied de plusieurs nouveaux projets d’exploration et de recherche scientifique.
Les assises de craie au-dessus des galeries creusées mesurent jusqu’à 120 m d’épaisseur. Les carrières comprennent plusieurs ensembles de galeries dont les treize entrées principales sont privées dont deux fédérales qui s’ouvrent vers la vallée de la Seine. La plus grande des carrières est celle des Grandes Carrières de Caumont avec un développement cartographié de 10,4 km et qui s’étend sur une superficie estimée de 171 000 m2, tandis qu’au nord, la Carrière de la Jacqueline mesure 0,4 km de longueur et 7 000 m2 de surface. D’autres carrières privées comme celle de la Carrière du Consul restent fermées au public. Les galeries de la Carrière des Maquisards s’étendent sur 1,6 km de longueur et couvrent 61 000 m2 alors que celles du Pylône s’étendent sur 1,6 km de développement et couvrent 58 000 m2 de superficie.
Utilisée principalement comme pierre à bâtir, l’exploitation de la roche dite pierre de Caumont ou craie de Caumont est documentée à partir de l’époque médiévale (xiiie siècle), mais est probablement antérieure. Elle s’est principalement développée à partir du xvie siècle et a connu son plein essor du xviie au xixe siècle. À partir du début du xxe siècle, l’exploitation de la pierre de taille décroît et s’arrête définitivement peu après la Première Guerre mondiale. La pierre de Caumont est une craie du Coniacien, c’est-à-dire un calcaire formé de fragments microscopiques (<20 μm) de coccolithes. Cette craie se caractérise en particulier par la présence de 10-45 % de pores rhomboédriques évidés (20-200 μm), qui sont dérivés de la dissolution de cristaux de dolomite formés après la sédimentation carbonatée. Pourtant, la pierre de Caumont est une roche relativement légère avec une résistance à la compression adéquate. Ces caractéristiques expliquent l’utilisation massive de cette roche à travers les siècles, même si son principal problème est la facilité de pénétration d’eau dans la roche provoquant sa détérioration rapide en comparaison avec d’autres pierres à bâtir, notamment celles de Caen ou de Paris.
Au milieu du xxe siècle, les Grandes Carrières de Caumont connurent d’autres usages. Par exemple, les vestiges d’une usine allemande, construite entre 1943 et 1944 pendant la Seconde Guerre mondiale, longent actuellement une galerie. Il s’agit d’un ouvrage en béton de type bunker s’étendant sur 300 m de long. Ce bâtiment était destiné à la fabrication d’oxygène liquide, gaz initialement prévu comme carburant pour les fusées V2. La construction de cette usine n’a pas été achevée et les objectifs liés à sa construction n’ont jamais été atteints. Après la Seconde Guerre mondiale, une champignonnière dans les Grandes Carrières fut implantée en 1962, au sud de l’usine allemande. Son activité ne dura que quelques années. Actuellement, cet espace souterrain sert à des activités d’exploration et d’initiation à la spéléologie.
L’exploration des galeries naturelles, dites grottes dans le sens spéléologique du terme, remonte aux premières activités d’exploitation des carrières de Caumont. Les carriers découvrent les galeries naturelles remplies de sédiments au fur et à mesure de l’avancement du front de taille depuis la Seine vers le plateau crayeux. Par endroits, les conduits naturels sont très éloignés des entrées de la carrière. Dans d’autres, ils accompagnent le développement des galeries d’accès (ex., le réseau de la Jacqueline). Il est possible que les carriers aient utilisé les drains (naturels) karstiques pour faciliter la découverte de la pierre d’une qualité exceptionnelle pour la construction. Il faut attendre la visite d’Édouard-Alfred Martel à la fin du xixe siècle pour voir publier les premières descriptions spéléologiques du système de Caumont, accompagnées d’un plan du réseau de la Jacqueline.
Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que les premières études de certaines galeries du réseau naturel (exemple, rivière des Robots ou rivière Blanche, grottes de la Jacqueline, Pylône, galerie du TCF, Grande Faille, salle du Chaos et de la Couronne) furent entamées. À partir de 1965, plusieurs clubs spéléologiques de la région se lancent dans l’exploration du reste des galeries naturelles de Caumont, surtout les remontées systématiques des cheminées grâce à une technique spécifique d’escalade. Ces découvertes mettent ainsi au jour les galeries fossiles supérieures du plus grand réseau souterrain naturel du Bassin de Paris. S’ajoutent à ces explorations verticales, de nouveaux essais de plongée dans le siphon de la rivière des Robots, au-delà de la voûte mouillante, afin de prolonger son exploration. De 1970 à 1980, plusieurs essais de plongée menés d’abord par le Spéléo-club de Rouen et ensuite par les équipes de spéléo-plongeurs de Paris, explorent quelques siphons liés à la zone noyée de ce système, dont le siphon Michel qui se prolonge sur 930 m de conduits noyés. En 1990, de nouvelles explorations en plongée souterraine dans la branche noyée du système effectué par le club BREN prolongent le développement du siphon Michel jusqu’à 970 m. D’autres types d’explorations ont accompagné les découvertes des conduits noyés du système de Caumont, notamment des travaux de désobstruction dans les galeries naturelles en évacuant une partie de leurs propres dépôts et rendant ainsi leur accès plus confortable pour les équipes spéléologiques.
Plusieurs chantiers de désobstruction ont été conduits pour connecter les carrières entre elles comme celle de la liaison entre la carrière des Maquisards et les Grandes Carrières de Caumont. D’autres travaux de désobstruction sont toujours en cours afin de compléter les explorations des niveaux supérieurs.
(…) »*

Deux heures plus tard, sortie à la nuit tombante et retour à la base pour le premier apéro. Samedi et dimanche seront bien chargés en discussions et échanges.
Un weekend très sympathique.

JND

* Paul Rabelle, Carole Nehme, Daniel Ballesteros, Damase Mouralis et Aude Paichault, Les carrières-grottes de Caumont revisitées (Normandie), Spelunca N°161, 2021

Dimanche 9 novembre 2025 – Galerie San Quilico-Gregogna, Monte Sant’Angelo

Dimanche 9 novembre 2025
Spéléo – désobstruction, prospection
Galerie de San Quilico-Gregogna, Poggio d’Oletta
Monte Sant’Angelo, Saint Florent

Participants
ITP : Wanda C., Henri-Pierre F., Éric G., Jean-Claude L. M., Vanessa et Louis-Mathis S.
Individuel : Jean-Yves C.

TPST : 0h15

On pourrait classer les sorties spéléo en 2 grandes catégories, les visites de classiques et les autres. Les premières sont pépères, on connait la cavité ou on a la topo. Si la cavité est brochée on n’a même plus à réfléchir, on clipse un mouskif, on fait un nœud et on descend. Quelques photos plus tard on remonte pour le traditionnel graillou.
Et il y a les autres, parmi lesquelles les prospections, désob, explorations, avec une part d’aventure et d’inconnue qui peut pimenter la sortie.
C’est le cas de celle-ci, une galerie disparue à retrouver et éventuellement visiter. Précédemment deux sorties vélo ont permis d’affiner la zone de recherche et d’avoir la quasi-certitude que l’entrée de la galerie a été obturée par un éboulement.

Nous voilà sur la Strada di i Vignaghjoli, la bien nommée route des vignerons.
Elle serait donc là, en bord de route, face à un bassin de rétention. D’abord connue comme mine de Gregogna, d’où a été extrait du minerai de fer, ayant notamment servi à la fabrication de boulets de canon, elle a été transformée après l’arrêt de l’exploitation minière en galerie de captage d’eau. Lors de la topographie de septembre 2003 les éléments confirmant cette hypothèse étaient encore visibles, avec notamment le canal collecteur et le départ d’une conduite vers le bassin.
Elle serait donc là, avec juste une petite ouverture en haut de l’éboulis, trou où seule une main peut passer.

On savait le propriétaire récitent aux visites, sa maison est en face, mais pas de sonnette. On klaxonne mais aucun signe de vie, c’est dimanche matin, jour de grasse matinée.

Le piochon et la pelle trépignent d’impatience, il faut les calmer. Quelques grattages plus tard on aperçoit la paroi appareillée de gauche. Encore quelques pelletées et c’est celle de droite qui s’offre aux yeux excités de Louis-Mathis. La tentation est trop grande, encore quelques racines à enlever et le voilà qui disparait dans la petite ouverture. Ne pouvant le laisser seul JC se dévoue pour le suivre 🙂 .
La galerie est moins large que dans les souvenirs de ce dernier, mais ça passe tranquille. Des racines chevelues pendent du plafond et agrémentent la première partie du parcours. Le sol est recouvert d’une couche d’argile et de sable probablement infiltrée à travers l’appareillage en moellons de pierre. Cette accumulation est peut-être la conséquence de l’obturation de la cavité qui empêche son curage. Elle doit même s’ennoyer partiellement lors des fortes périodes de pluies. La couche d’argile se transforme en dune par endroit, jusqu’au bouchon final qui obture complètement la galerie jusqu’au plafond. Nous ne sommes qu’au tiers du parcours, à une cinquantaine de mètres de l’entrée, la suite n’est plus appareillée (de souvenir) et c’est la roche mère qui aurait pu nous apparaitre.

Retour vers la route, la fille de la propriétaire est là, alertée par ses enfants. Elle n’est pas favorable à notre visite. Contact par téléphone avec la maman, cette dernière est encore moins favorable. La discussion peut se résumer à un « je ne suis pas contente ! », malgré les explications de notre démarche. Les arguments scientifiques n’ont pas suffi à la convaincre et son passé de spéléo (elle en a fait notamment dans le Marguareis) n’a même pas pesé en notre faveur. Il est donc convenu de refermer l’entrée à notre départ. La galerie ne pourra pas être de nouveau ouverte avant un certain temps …
Cependant, une petite graine a peut-être été plantée dans l’esprit de l’ainée des petits-fils de la propriétaire, sa mère n’a pu l’empêcher d’aller voir, tout excité, l’entrée de la galerie …
Pendant ces « négociations » une bonne partie de l’équipe a pu visiter la galerie …

Nous continuons maintenant sur la Strada di i Vignaghjoli et nous faisons un petit arrêt culturel pour visiter la chapelle San Quilico, datée du XIème siècle et bâtie en grande partie en pierres calcaires.
Le déchiffrage d’un tag rouge nous occupe un moment « A VOLPE PERDE LU PELU, VIZIU MAÏ ! », qui pourrait se traduire par « LE RENARD PERD LE POIL, LE VICE JAMAIS ! ». A méditer 😀
D’autres tags incongrus dénotent sur cet édifice ancestral et classé monument historique.

Nous repartons et laissons maintenant les véhicules sur un champ à proximité d’une colonie de vacances. La randonnée vers le Monte Sant’Angelo débute après avoir opté pour le sens horaire, histoire de changer les habitudes.

Agréable montée par la face ouest, le chemin est bien tracé et louvoie entre « tululus », paghjaddi et oléastres. Il domine un moment un beau canyon sec. Avec cette roche calcaire on se croirait dans la Sierra de Guara !
Le soleil est de la partie, le magnifique paysage de la baie de Saint Florent s’offre peu à peu à nos yeux.
Nous arrivons ainsi près du sommet, en partie brulé par les derniers incendies. Des piaillements se font entendre, nous ne serons donc pas seuls dans ce lieu où la tranquillité est recherchée.
Un groupe d’une dizaine de randonneuses s’est installé dans un coin des ruines. Ces balanines et cortenaises sont venues fêter en cet endroit aérien l’anniversaire de l’une d’entre elles. Elles entament même quelques pas de danse au son d’une petite sono !
Ce groupe féminin excité réveille le tempérament de mâle alpha de JY, il essaiera d’obtenir d’éventuelles infos sur des cavités dont elles auraient eu vent vers chez elles …
Heureusement nos quelques « appréciations » lancées sur la tranquillité des lieux inciteront l’arrêt de la sono et nous pourrons ainsi casser la croûte dans un calme relatif, à un mètre du précipice dominant la plaine d’Oletta.

Quelques accents hispaniques dans les victuailles avec de la soubressade à tartiner (sobrassada), un genre de chorizo tendre en barquette, et des roïcos en dessert (recette familiale manuscrite). Ce sont des gâteaux secs d’origine oranaise confectionnés par Marie-Françoise, la tendre de JC. On peut les classer dans la grande famille des gâteaux secs populaires, dont les canistrelli font également parti.

Il est temps de partir, la descente vers le petit col d’où part la vire de retour est retrouvée après quelques tâtonnements, plus impressionnante dans le sens descente que montée.

La vue sur la plaine d’Oletta est magnifique. Nous descendons ainsi au milieu des strates calcaires jusqu’à l’endroit où des fouilles archéologiques se sont déroulées. On peut y voir en coupe des traces d’incendies ou de foyers anciens mais peu de vestiges découverts (dixit le proprio vu plus bas). C’est à cet endroit qu’il aurait fallu descendre d’un étage côté vide, mais nous avons continué au plus évident, ce qui nous a valu quelques égarements. D’ailleurs, il vaut mieux parcourir la vire dans le sens montée, plus évident et plus aisé ainsi.

Nous arrivons avec un peu de retard près des bergeries des Stretti di Poggio, où le fils des propriétaires nous accueille. Très sympathique et prolixe, nous avons un peu de mal à nous en séparer et reprendre la direction des véhicules. D’abord par les champs, puis par la route, un troupeau de vaches nous l’ayant gentiment conseillé. Bien nous en a pris de suivre ce conseil, peu après se trouvait le mâle, alpha lui aussi, à l’air beaucoup moins conciliant. C’est au tour du tonton de s’arrêter près de nous, bavard lui aussi, c’est donc de famille 🙂 .

Retour aux véhicules, puis vers le Lancone avec un arrêt au bar du col San Stefanu pour arroser cette sympathique journée.
JCL


L’étude de textes datés des 16e et 17e siècles*, de la bibliographie, de la microtoponymie ainsi que la présence locale de minerai de fer (hématite et limonite) et de scories à proximité des galeries, permettent de relier ces vestiges souterrains aux anciennes mines de fer de Gregogna, probablement exploitées entre les années 1520 et 1698. Le minerai aurait servi à fabriquer des boulets pour l’artillerie.
Le plan Terrier du Nebbio, rédigé durant les années 1770 ne mentionne aucune activité extractive, ancienne ou en cours. Cependant, le plan joint au texte fait état d’un lieu-dit « alle cave » (à traduire par « les galeries ») correspondant à l’emplacement actuel du site de Gregonia.
En outre le lieu-dit Gregogna porte aussi le nom de Ferinello.
Les mines ont été par la suite réutilisées, allongées et réaménagées en « mine d’eau », au début du 19e siècle.
Gregogna 1 comportent un parement latéral de moellons calco-schistiques sur les quarante-cinq premiers mètres et un toit en pierre de schiste.
PHP

* Pierre Joseph Comiti. Mines et métallurgie du fer en Corse du XVème au XVIIIème siècle. éditions Alain Piazzola 2011


2025-11-09-Tunnel-San-Quilico-et-San-Angelo LMJC-VS 02
« de 63 »

 

Essai nouvelle galerie de photos