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Samedi 29 janvier 2022 – Faille de Punta Vessa, Aghione

Samedi 29 janvier 2022
Spéléo, première
Faille de Punta Vessa, Aghione
Extra : bains de Puzzichellu

Participants
ITP : Michèle Cl., Amal D., Michaël D., Jean-Claude L., Marie Pierre R., Franck Z.
Individuel : Jean-Yves C.

TPST : 1h45

Tracé
Photos

« ../.. une longue et profonde faille s’ouvre sur un ensemble rocheux. La profondeur de la faille semble importante. Lorsqu’on y jette une pierre on l’entend rebondir plusieurs fois entre les parois ../.. ». Un message reçu sur la boite du club qui a de quoi mettre le baudrier à la taille d’un spéléo normalement constitué !

Une reconnaissance avait été tentée lors de la dernière sortie canyon dans le secteur, mais la tombée de la nuit nous avait fait abandonner le projet.

Cette fois-ci c’est l’objectif principal de la journée, et cette journée s’annonce belle et ensoleillée.

Premier regroupement au PN4, puis café au carrefour des T10 et T50.

Direction maintenant le petit hameau de Chioso, commune d’Aghione. Nous sommes pratiquement au terminus d’une petite route de bout du monde.

Nous laissons la barrière où nous avions renoncé le 15 janvier et continuons jusqu’au 2ème départ de chemin, option recommandé par un berger avec qui Micca avait pu discuter quelques jours auparavant. Quelques échanges avec un habitant du hameau, celui-ci nous recommande également cette option. Il connait la cavité et nous accompagne même sur quelques dizaines de mètres.

Le chemin prend un air de bocage normand avec un talus de chaque côté. Il rejoint une piste qui nous mène directement à la base d’un grand bloc rocheux, la Punta Vessa1. Nous le contournons par la droite et arrivons sur sa partie supérieure, la faille s’ouvre devant nos yeux.

C’est une grande fracture longue d’une trentaine de mètres, large d’environ deux. Première tentative de désescalade côté nord par JY mais il se retrouve bloqué à quelques mètres du fond. Le reste de l’équipe opte pour l’extrémité sud qui est plus ouverte. Équipement sur arbre puis désescalade jusqu’à un gros bloc coincé entre les 2 parois. Tentative de pose d’un amarrage Multi-Monti2, vis se vissant directement dans la roche, mais celle-ci semble bien plus dure que le calcaire et la vis rend l’âme. 4 protèges-cordes seront nécessaires pour palier aux frottements et arriver au fond. Nous sommes à 10 mètres de profondeur, loin des 70 annoncés, mais nous avons l’habitude …

La galerie est explorée sur une vingtaine de mètres vers le sud où une escalade permet de rejoindre la surface, seule Amal réussit à passer l’étroiture …

La paroi Est présente une couleur rougeâtre, l’Ouest est plutôt verdâtre. Une consultation d’Infoterre précise que la rouge est une radiolarite (Jaspes à Radiolaires), la verte serait dans les schistes lustrés. Le secteur est au croisement de 4 cartes géologiques sans concordance des séries. Les parois ont un profil complémentaire, ce qui confirme une origine tectonique de cette faille.

Côté nord, un ressaut permet d’atteindre une petite alcôve, terminus d’une chèvre fatalement égarée. Quelques striures sur la paroi laissent imaginer qu’elle a dû s’exciter contre la fatalité.

Bilan : un développement visité d’environ 20 mètres et un point bas à une quinzaine de mètres de profondeur. Trois petits rhinos sont observés ainsi qu’une minuscule araignée difficile à photographier.

Remontée générale en gérant au mieux les frottements, la corde s’en sort bien.

Le retour s’effectue par l’autre option d’accès. Une piste descend jusqu’à une bergerie et nous arrivons ainsi devant la dernière barrière. Celle-ci est gardée par 2 ânes qui nous regardent dubitativement, nous faisons de même. Le courant semble passer, ils nous laissent franchir cette barrière libératrice.

Retour aux véhicules par la route, rapport de visite à l’habitant du matin et direction le « Restaurant ». Nous apprenons que c’est le nom donné à l’espace de pique-nique déjà utilisé après la dernière sortie canyon.

Comme précédemment, les braises sont encore chaudes et le feu n’a pas de mal à redémarrer. La cabane de chasseurs qui se trouve à proximité nous fait penser à notre casetta. On y sent l’ambiance des travaux de construction et d’aménagement, les graillous, les bouchons qui sautent dans la bonne humeur.

Il est encore tôt et la visite envisagée des bains de Puzzichellu peut agréablement compléter cette journée. Pas assez tentant pour Michèle et JY qui nous quittent pour des aventures plus chiroptérologiques.

Ces bains d’eaux sulfureuses étaient connus dès l’antiquité pour leurs vertus en ORL, en pneumologie, en rhumatologie ou encore en dermatologie. Ils ont plus ou moins bien traversé les siècles jusqu’à leur fermeture définitive en 1939. Des projets de réhabilitation sourdent de façon intermittente, un parking en terre battue a même été aménagé dans les années 2000, mais les velléités ne sont pas pérennes.

Nous garons le véhicule près de l’ancien hôtel et nous descendons vers le ruisseau de Puzzichello. Visite de quelques ruines au passage où 2 petits rhinos sont observés en plafond des pièces les plus sombres. L’odeur d’œufs pourris prévient de la proximité des sources où l’eau prend une couleur gris-bleu. Fallait être malade pour se baigner là-dedans. Ceci dit, c’était justement la raison principale des cures …

Les bâtiments de bains qui longent le ruisseau sont en très mauvais état, ce patrimoine unique ne verra probablement pas le prochain siècle.

Autres infos :

http://eaux-minerales-oubliees.over-blog.com/article-35808529.html
https://www.corsicamea.fr/paesi/puzzichellu.htm

Fin d’une journée multi-facettes comme on les aime, avec un volet spéléo, de la première de surcroit, les traditionnelles grillades, et un volet touristico-culturel avec la visite d’un lieu d’un autre âge.

JCL

1 Informations communiquées par notre indicateur sur l’origine probable du nom de ce site :

« Comme toutes les langues non écrites, le corse a connu de nombreux changements dans le temps.

En ce qui concerne le nom du site, on entend habituellement prononcer « Punta Vessa ». Il s’agirait en fait d’une déformation du mot fessa. En effet, Infcor-Adecec donne comme traduction pour les mots fessa, sfessa : fente, fêlure, fissure.

Autrefois, les animaux étaient identifiés grâce à une marque sur l’une ou les deux oreilles. Ce signe de reconnaissance appelé « u segnu », pouvait être une encoche, une pointe coupée ou une fente. On disait alors que la bête avait une « orecchja sfessa ».

La pratique n’est pas seulement locale. Elle est, ou a été en usage dans plusieurs parties du monde, comme chez les éleveurs Peuls, les Lapons ou les manadiers de Camargue qui font une « escoussure » !

Toussaint S. »

2 https://forum.ffspeleo.fr/viewtopic.php?id=3986 et https://www.speleo-secours.fr/?p=713

Dimanche 23 mai 2021 – Spéléo, prospection, première, exploration – Faille de Lainosa, Olcani

Dimanche 23 mai 2021

Spéléo, prospection, première, exploration

Faille de Lainosa, Olcani

Participants

  • ITP : Michèle C., Amal D., Jean-Noël D., Jean-Claude L., Marie-Pierre R., Jean-Luc S., Jean-Louis V., Franck Z.
  • Individuel : Jean-Yves C.

TPST : 1h30

Photos

Un jour, Jean-Claude m’a dit : « Les sorties dont on se souvient sont celles durant lesquelles nous avons eu des galères, des péripéties, et autres imprévus. C’est ça l’aventure. ». Cette journée fera sûrement partie de ces souvenirs que l’on se racontera lors de nos soirées tardives près du feu…

Franck

Revenons sur cette journée qui avait pourtant bien commencé. Le point de rendez-vous au local est ponctué par un petit café et quelques viennoiseries qui régalent le groupe des topi et ex-GCC. Répartissons le matériel et participants dans les différents 4×4 et autres véhicules puis partons en direction du Cap Corse. Olcani, ce n’est pas à coté et nous rejoignons notre destination après plus d’une heure de route.

Le point d’accès de la faille se situe à environ une heure de marche en empruntant une sente plus ou moins bien marquée à travers le maquis et les rochers. La petite randonnée se passe plutôt bien jusqu’à ce que Jean-Noël pose son pied entre deux rochers sur une touffe d’herbe, son pied se dérobe, et Jean-Noël s’écrase de toute sa hauteur sur le rocher. La chute semble avoir réveillé une vieille blessure au tendon d’Achille et est sérieuse. En tant que médecin il s’auto-diagnostique et nous avise qu’il ne pourra pas continuer mais devrait pouvoir revenir au véhicule par ses propres moyens (son retour sera épique). C’est le départ d’une sortie pas comme les autres….

Jean-Noël ne souhaite pas notre assistance (ils sont un peu têtus ces médecins !!, voir CR de LA CIOTAT avec Wanda qui souhaitait marcher malgré une fracture). Le reste du groupe poursuit son ascension jusqu’au départ de la main courante, la vue sur le golf de Saint Florent, les Agriates est magnifique. Mais pas le temps de rêver, toutes et tous s’équipent. JCL propose à Franck d’équiper comme pour une première… À première vue rien de compliqué : une main courante de 10 mètres et puits de 40 mètres. L’installation de la main courante commence par une séance d’élagage pour accéder aux amarrages naturels. Dans un excès de précipitation ou de confiance Franck accroche la corde de 45 mètres, lovée, à son baudrier et décide de ne pas utiliser de kit. Après tout il n’y a que 10 mètres de MC jusqu’à la tête de puits et la vire est relativement large. Après une erreur d’aiguillage, Franck arrive à la tête de puits, qui n’est autre qu’une branche « branlante ». Il se retrouve à ce moment-là au-dessus de 40 mètres plein pot, la manœuvre est délicate. Franck souhaitant doubler l’amarrage, tente d’escalader pour passer une sangle sur une autre branche située au-dessus. Et là c’est le DRAME, la corde de 45 mètres, initialement accrochée au baudrier par un mousqueton, se détricote et tombe, elle finit sa course 40 mètres plus bas. Après la blessure de Jean-Noël, maintenant la corde, la galère continue….

La première idée qui traverse notre esprit est de rabouter les deux cordes restantes 25 et 23 mètres afin de récupérer celle de 45, mais c’était se passer de la main courante. L’arrivée sur la tête de puits est bien trop exposée et nous avons déjà eu trop d’imprévus aujourd’hui. Il faut savoir renoncer : la déception est grande.

Il ne reste plus qu’à prospecter autour de la faille, deux groupes se forment Jean-Claude, Franck, suivis de Jean-Luc, MP et Michèle, descendent sur la partie Sud. En désescaladant dans la faille au milieu des blocs de rochers ils trouveront un puits d’environ 10 mètres, ce dernier manque de prises pour espérer descendre. Faute de cordes et de temps il ne sera pas visité et fera sûrement l’objet d’une prochaine exploration.

Nous rejoignons le groupe et décidons de retrouver une cavité évoquée dans le compte-rendu datant de 2016. La petite randonnée se transforme alors en prospection en plein maquis, dans la pure tradition des topi, maquis, ronces etc. On jardine, cherche à droite, à gauche, en mode sanglier. Franck avait promis du sport !!!! On entendra râler Marie-Pierre jusqu’à ce que Jean-Yves trouve les deux entrées d’une belle salle. La journée n’est pas perdue. Jean-Claude équipe la première entrée et Franck la seconde.

Découvrons des cranes d’animaux, Michèle trouve un petit rhino. Au fond de la salle, au bout d’un plan incliné, Amal arrive à pénétrer dans une minuscule chatière et nous incite à la rejoindre. Élargissons l’accès en dégageant les pierres et la terre accumulées. L’ensemble du groupe se retrouve dans cette nouvelle salle. Celle-ci rejoint un puits de plus d’une vingtaine de mètres dont nous ne voyons pas le fond. C’est en levant la tête que l’on comprend que nous sommes sous la tête de puits du P40 de la faille de Lainosa. La jonction est faite. Énorme !!!!! Considérant que l’on part de plus haut, le développement et la hauteur de la faille seront à modifier. L’envie de planter deux « spits » est tentante mais nous avons utilisé les deux dernières cordes, et le respect de l’impératif horaire nous obligent à remonter. Le retour vers les véhicules est un peu hasardeux, heureusement la trace GPS et les cairns, intelligemment construits par JC à l’aller, nous permettent de retrouver notre chemin sans nous égarer. Nous arrivons à la piste aux alentours de 17h00, il est trop tard pour le barbecue mais la collation distribuée autour du réservoir d’eau est salvatrice. Cette journée aura donc pris une tournure inattendue, et « mémorable » pour reprendre les mots de JCL.

Franck

Samedi 17 avril 2021 – Prospection Canarinco, Barbaggio

Spéléo, prospection, première, explo, topo, bio –

Massif de Canarinco, Barbaggio

Samedi 17 avril 2021

Spéléo, prospection, première, explo, topo, bio

Massif de Canarinco, Barbaggio

Participants

  • ITP : Wanda C., Jean-Claude D., Jean-Noël D., Henri-Pierre F., Jean-Claude L., Véronique M., Jean-Louis V, Audrey V. B., Franck Z.
  • Individuel : Jean-Yves C.
  • Le toutou : Bosco

TPST : 2h00

Photos

Lors de la réunion du jeudi, redevenue physique et hebdomadaire, Anto nous met l’eau à la bouche en nous montrant des photos d’un trou découvert par Antoine D., ex président du CAF. Ce trou se situe sur le petit massif de cipolin de Canarinco, dans un rayon de 10 km pour une bonne partie des topi, le programme du week-end est ainsi décidé.

Samedi 8h30, préparation du matos. Réalistes, nous prévoyons une visite des autres cavités de ce massif et notamment le fameux MAC, le Mini Aven de Canarinco. L’équipement du petit puits d’entrée est sommaire, amarrage sur barre à mine posée en travers, mais plus de barre à mine au local. Un gros tube métallique de récupération fera l’affaire.

Nous voilà maintenant sur le terre plein face à la route du Pigno, où JY nous rejoint peu de temps après. Il revient d’un contrôle chiro dans la galerie de Paternu.

Direction le nouveau trou en mode allégé, casque, piochon et GPS. Le massif de Canarinco est divisé en 2 grandes marches inclinées qui se terminent au niveau du ruisseau de San Pancrazio. C’est un mini lapiaz, incongru si prés de Bastia. Descente rapide jusqu’au point indiqué par le GPS, mais pas de trou. Idem aux alentours. La descente continue, le trou est finalement repéré une soixantaine de mètres plus bas. Pas besoin d’élargir l’entrée, juste enlever la maigre végétation. La visite est rapide, un conduit d’entrée, où il faut ramper sur 2 mètres, mène à une « salle » où on peut se tenir accroupi. A droite une chatière descendante est obturée au bout de 3 mètres par des blocs rocheux, un déblaiement est à envisager côté droit …
Un détail attire l’attention, toujours sur la paroi de droite, du lichen verdâtre est recouvert par un liquide visqueux qui pose question. Un prélèvement pour examen ultérieur au microscope est effectué.

Fin de la visite au moment où JN et JCD arrivent. La topo est réalisée en suivant, 9 mètres de développement TTC.

Direction maintenant la grotta di I Cudi. Celle-ci se trouve à quelque dizaine de mètres vers l’ouest en pied de falaise. Visite rapide là-aussi en faisant le circuit complet, entrée par le bas, sortie par la chatière supérieure.

Retour aux véhicules en remontant sur le plateau et en serpentant sur celui-ci pour une petite séance de prospection, aucune découverte.

Les victuailles sont récupérées et direction le petit paghjaddu situé à côté du MAC où nous serons ainsi à l’abri du vent. Un barbecue est rapidement construit, du bois récolté, le feu allumé, et les viandes grillées !

Menu traditionnel, du bien gras hormis quelques aiguillettes de canard et une brochette de dinosaure !

Véro arrive en fin de repas, accompagné de son nouveau toutou qui, tout heureux d’être invité à un pique-nique, mets littéralement les pieds dans les plats, et les renifle prestement. Mais habitué seulement aux croquettes, il ne sait pas encore manger un reste de tranche de lard, éducation aux us spéléos à compléter 😉

Bien repus, nous partons maintenant équiper le MAC. Mais où est le kit d’équipement ? Dans la voiture de JCL évidement ! La route est heureusement à moins de 5 mn de marche …

Une petite surprise d’ailleurs à côté de l’entrée, 3 goujons en 10 mm ont été plantés, probablement par des non-spéléos compte-tenu de leurs emplacements. Un entrainement d’une équipe d’intervention ?

La barre métallique est posée en travers de l’entrée, l’échelle y est accrochée, assurée par un AN sur un gros bloc rocheux. Habitué à cette cavité, puisqu’il l’a déjà explorée 2 fois en 26 ans, JCL se lance dans le trou. La salle est toujours aussi mignonne, un petit rhino le sait et il s’y repose paisiblement.
Franck suit, puis JY, Wanda et enfin JCD qui s’est finalement laisser convaincre. Audrey a bien fait une tentative, mais elle n’est pas encore habituée aux dimensions des cavités corses 😉
Le reste de l’équipe préfère rester à l’écart de cette étroite entrée stressante et profite des doux rayons du soleil printanier.

Les merveilles minérales et les caprices impudiques de la nature sont encore une fois photographiés et/ou admirés. Le squelette d’un gros rongeur git à l’aplomb du puits d’entrée, peut-être un lapin.
Malheureusement l’excentrique où était accroché le petit rhino fait les frais de cette visite, finalement c’est bien que l’entrée soit étroite …
Un peu de patience, l’excentrique aura repousser d’ici 2 ou 3 mille ans.

Si la gravité a bien aidé pour la descente, elle s’est par contre révélée bien pesante à la remontée. Néanmoins pas de déclenchement secours, tout le monde est ressorti avec plus ou moins d’aisance et de … vêtements.

La liste de ceux qui ont vu la salle Impudicus s’allonge de 4 nouveaux membres, mais elle s’énumère encore sur les doigts des 2 mains !

Fin de cette journée canarincoesque.

En supplément gratuit l’historique du MAC :

Samedi 14 octobre 1995Samedi 28 octobre 1995Dimanche 29 octobre 1995Samedi 6 mars 2004

Quelle générosité !

JCL