Samedi 18 octobre 2023
Canyon, descente
Purcaraccia, Quenza
Participants
ITP : Antoine B., Christophe C., Adriana D. C., Antonio E. G., Franck Z.
Cotation : V4.A2.II.
TPEC : 3h00
La météo est clémente en ce mois de novembre, nous profitons de la fin de saison touristique pour faire découvrir ce magnifique canyon à nos nouveaux adhérents.
Le premier rendez-vous est fixé au PN 4 à 7h00 pour Adriana, Anto, Antonio et Franck. Le matos, préparé jeudi dernier, est chargé dans le minibus. Premier arrêt à Lucciana, Christophe nous attend enthousiasmé et impatient de découvrir la discipline du canyon.
Une pause-café est effectuée à Migliacciaro. Puis la route se poursuit jusqu’au col de Larone où nous stationnons notre véhicule sur le parking. Ce dernier est ouvert, les barrières de l’entrée ont été coupées à la tronçonneuse !!!! Peu de monde, seule une touriste promène ses chiens sur la piste DFCI.
Tous se préparent, il est judicieux de rappeler au petit nouveau quelle tenue porter pour la marche et ce qui est nécessaire pour le canyon. Quelques questions subsistent tout même parmi les plus égéries notamment allons-nous nous geler durant cette descente ?
Départ de la route vers 10h00, le sentier se passe bien, Anto dispense un petit cours de botanique et d’histoire, les nouveaux sont attentifs.
Arrivée au départ du canyon, tous s’équipent, Franck se risque le premier à prendre le bain et effectue le toboggan. L’eau est très fraîche…ça pique un peu !
Anto fait venir tout le monde au-dessus des 2 amarrages de la C6 pour une explication sur l’utilisation des longes et du descendeur. C’est une formalité pour Christophe.
Anto et Franck équipent la C45 en double, Antonio et Adriana descendent les premiers pour démêler les cordes dans la vasque puis vient le tour de Franck et Christophe. Tout se passe bien, compte tenu du niveau d’eau correct, la cassure forme une belle queue de cheval, qui arrosera un peu quelques-uns: merci Christophe !
Ensuite, arrivent ses toboggans et ses vasques superbes, l’eau couleur émeraude, certains vont bien en profiter. Le T2 est pris en surf, belle tranche de rigolade !!!
A la C40, Franck en auto-moulinette rejoint le relais à mi-hauteur et équipe en débrayable. Il est suivi par Antonio, Adriana puis Anto et Christophe. Une corde équipe une MC dans la vasque. Cette dernière, tonchée, est découpée et récupérée.
Le froid commence à saisir, le toboggan « de la mort » est évité. Un dernier petit saut pour Christophe puis le changement et le retour est rapide au véhicule.
Les canyoneurs profitent du soleil, la table et les chaises sont installées sur le parking du col de Larone pour des agapes salvatrices. Nous sommes accompagnés par un petit groupe de grimpeurs du CAF qui sortaient d’une grande voie. Nous quitterons les lieux aux alentours de 17h00.
Franck Z.
Comme il s’agit de mon baptême en canyon, je vais tenter de vous faire ce retour, à travers mon propre regard.
Tout a commencé lors de la réunion au local, ce jeudi 16 novembre.
Ayant réussi à me libérer plus tôt du travail, je peux enfin être présent pour les « rencontres du jeudi »
Il se trouve que l’asso avait prévu un moment de convivialité, autour du Beaujolais Nouveau 2023.
Marie Pierre a fait les emplettes, et commence à poser sur la table fromage, charcuterie, et le jeune vin aromatique.
Une journée Canyoning y est programmée pour samedi.
Le lieu est défini : Purcaraccia.
Les participants seront Franck et Antoine, contents d’emmener 3 initiés dans cet endroit paradisiaque : Adriana et Antonio (férus de canyon), et moi qui n’a jamais pratiqué.
Perso, je me souviens être allé là-bas, petit, avec des yeux pétillants face à ces superbes cascades, mais là, ce n’est pas la même histoire !…
Après avoir préparé mon Kit n°6 (équipé d’un casque enfant), Antoine me prêtera une paire de chaussures adaptées en taille 42 – Je chausse un 39 fillette –
Qu’à cela ne tienne, Mumu me montre le matériel, et nous prenons deux paires de chaussons pour compenser la pointure.
Après un texto de Franck, la veille, me précisant qu’il faut prendre changes et repas froid, les participants se donnent rendez-vous au PN4 le samedi à 7h.
Le groupe me récupère à Lucciana, sur le trajet, et nous voici en route vers les aiguilles de Bavella.
Une petite pause-café à Mignataja ; la température indiquée par le fourgon à Franck est de 7°C.
Nous arrivons au col et Franck se gare sur le parking (dont les poteaux de la barrière ont été tronçonnés) à une centaine de mètres du départ du sentier fermé par du barbelé.
Nous sortons les kits et commençons à nous changer… Enfin c’est ce que je pensais car, après que Antoine, prévoyant, nous tend à Ariana, Antonio et moi un haut lycra, nous nous retrouvons en maillot de bain/lycra équipé de nos chaussures de canyoning (bien trop grandes pour ma part)
Il est aux alentours de 9H30, 10H00.
Nous prenons la direction du sentier ainsi fagotés, pour une heure de marche d’approche.
Antoine meuble le temps du parcours en nous faisant découvrir les charbonnières, et certaines plantes locales.
On commence à entendre puis voir l’eau, les trous puis les cascades. « Nous nous trouvons à la fin du canyon, maintenant on va monter ».
La marche devient un petit peu plus technique, et les sacs de nos moniteurs du jours sont lourds, équipés de leur combi et des kits collectifs.
Le paysage majestueux se dévoile au fur et à mesure, le temps est dégagé ; nous en prenons plein les yeux.
Cependant, me concernant, je tente d’imaginer comment on a va faire pour passer là-dedans.
Nous arrivons sur le point de départ de l’activité du jour, et nous nous changeons.
Avec la combi, il fait chaud, mais ça ne durera qu’un instant.
Je vois tout le monde se mouiller, alors je me roule dans une flaque d’eau.
J’ai une petite instruction sur l’utilisation du 8, puis contrôle du matériel pour tout le monde.
Les cordes sont enkitées.
Finalement, la descente commencera par un toboggan.
Je me dégonfle un petit peu, peur de me faire mal au dos, et invite ceux qui ont l’habitude à passer devant.
Mon tour arrive (pas le choix, je suis le dernier) et ça descend très vite dans une eau pas bien chaude.
Finalement, les 5mm de combi en plus du lycra étaient un petit peu juste.
Nous arrivons à la première cascade et descendons sur deux cordes.
Franck me devance sur l’une d’elles, et je prends l’autre.
Mes pieds glissent avec la force du courant, alors je m’assois d’avantage dans le harnais et prends confiance dans les chaussures spécifiques : ça descend.
Mais je me retrouve rapidement à devoir passer le débit d’eau qui me semble lourd et puissant.
Par où je passe ? L’eau exerce une forte pression sur mes pieds, et je ne me sens pas stable, je suis déséquilibré.
Surtout, j’entends Franck râler ; Peut-être dois-je descendre encore un peu ?
Maintenant je me retrouve sous l’eau, ça tape fort sur le casque, je bloque la nuque et passe.
Je suis désormais en bas alors qu’Adriana et Antonio emboîtent le pas sereinement, suivis par Antoine qui court littéralement le long de la paroi => Wahou !
Comme si ça ne suffisait pas, il nous montre comment il descend une inclinaison en surf.
Facile, je me vautre lourdement.
Antonio joue les surfeurs d’argent tellement facilement, alors je retente, et tombe encore plus lourdement, bon ben j’arrête là.
Nous arrivons à une autre cascade.
Deux chiens viennent à notre rencontre suivis par un couple.
Franck descend en auto-moulinette et va équiper le relais.
La corde de la main courante est morte, et sera retirée.
Antonio puis Adriana descendent.
Antoine et moi descendons en même temps, en assurance mutuelle jusqu’au relais, puisque le haut de la cascade a été déséquipé.
Puis je descends tranquillement sans vraiment trop me mettre trop près de la chute d’eau : j’ai retenu, hein, non ? Ah mince.
Arrive un autre toboggan, que nous ferons sans la moindre préhension jusqu’à ce qu’Antoine (Un sacré casse-cou, finalement!) nous montre qu’on peut le prendre assis, dos à la descente.
Perso je kiffe grave et monte le refaire, confiant sur le grippe de ces chaussures magiques : dommage je glisse pour tomber sur la hanche. « et un bleu, un ».
Je refais une troisième fois, mais il commence vraiment à faire froid.
Il y aura d’autres toboggans « de la mort » que nous ne ferons pas, car tout le monde a froid.
On finira par un saut, puis Franck et Antoine mettront fin à l’activité.
De toute façon il commence à faire faim.
Après avoir reconditionné les cordes et s’être changés, façon de parler, nous reprenons le chemin du retour en maillot, voir torse nu en plein mois de novembre équipés de nos grosses grolles.
D’après la position du soleil, Antoine estime qu’il est 15H30. Quoi ? Avons-nous perdu toute notion du temps ?
Nous reprenons le sentier rapidement.
Changement express, et mise en place de la table et des victuailles, en plein milieu du parking au soleil, pour le peu de temps où il est resté.
Nous rejoignent sur le parking des membres du CAF qui s’installent pour la nuit, après une bonne journée d’ascension.
Il est désormais 17H30 quand nous commençons à ranger, et quitter les lieux.
Sur le trajet retour, Antoine m’explique que Franck râlait tout à l’heure car le fait de poser le pied dans l’eau lui envoyait pile sur lui des gerbes énormes. Évidemment, je me suis rendu compte de rien.
Je suis déposé à Lucciana vers 19h30, avec mon matériel à nettoyer et à ramener au local.
C’était une journée incroyable ! Vraiment merci à tous.
En plus, j’ai bien dormi à l’issue.
Christophe C.
Une surprise nous attend jeudi au local : une sortie canyon est prévue samedi ! Le choix de lieu se fait sur place, un incontournable, la Purcaraccia. L’équipe formée par Franck, Antoine, Christophe, Adriana et moi-même achèvent les préparatifs de la sortie et se donnent rendez-vous samedi 7h au fameux PN4.
Cela sera le premier canyon dans les eaux de la Corse pour Adriana et moi, et le premier canyon tout court pour Christophe, qui s’apprête à la découverte comme un enfant le jour de Noël. D’autres comme Antoine avouent l’avoir fait une centaine de fois.
Christophe est le dernier à joindre l’équipe sur la route et après un arrêt obligatoire pour le café, on arrive au parking en même temps que les premiers rayons du soleil et on commence à se préparer. En dehors de la voiture c’est froid comme le baiser d’une belle mère. Ça ne va pas s’arranger sous l’eau. Pas grave, on a peur de rien, ils sont fous ces romains. Une fois short et lycra en place, on emprunte le chemin qui nous mène au départ du canyon. Un joli sentier qui nous remplit les yeux. Accompagnés du chant de la rivière et guidés par des Cairn « biodégradables » que des renards ont mis en place, Anto nous fait découvrir la flore des lieux ainsi que l’ancienne utilisation de ces sentiers comme charbonnières. En remontant le cœur bat plus vite et chauffe le corps. On oublie le froid, on a même envie d’aller sous l’eau.
On arrive finalement au départ du canyon. On commence par le premier toboggan, Frank part en premier. On dirait qu’il a été élevé par des pingouins tellement l’eau froide ne le fait pas réagir. Je le suis. Quelques mots pas gentils en espagnol m’échappent au moment de la première plongée : « ¡¡¡ Me cago en su puta madre !!! », Traduit au français ça serait « Zut ! la température de l’eau n’est pas du tout tempérée » J). Franck, qui attendait en bas, a tout de suite compris. Une belle succession des toboggans, sauts et rappels se succèdent dans des eaux claires et vertes, un cadre idyllique. Le niveau d’eau est parfait pour s’amuser et admirer la beauté de ces cascades. C’est un vrai parc d’attractions en plein nature. On se régale. Antoine nous montre les mille et une façons de prendre un toboggan et surfer sans planche dans une rivière. On met fin à la descente un peu avant la fin en gardant pour la prochaine fois le Toboggan de la Mort, on le regarde d’en bas en se disant qu’il porte bien son nom.
Voilà, c’est fini ! On se change et on reprend le chemin de retour habillés en maillot de bain et tout trempés, mais chauffés par toutes les expériences et les émotions qu’on a vécues pendant cette descente. On arrive à la voiture vers 15h30, pressés pour accomplir la dernière mais non la moindre importante mission de la journée : l’apéro. Une fois tous au sec, on s’installe en plein milieu du parking, table et chaises, et on profite des derniers rayons du soleil. C’est la cerise sur le gâteau.
Le retour se fait au calme, Franck nous conduit chez nous sous la nuit qui est déjà tombée. Après une journée pleine de souvenirs on a envie de prendre une bonne douche et d’aller sous la couette, c’est bien mérité. On se dit tous au revoir en espérant déjà la prochaine aventure.
Antonio