Archives de l’auteur : Jean-Noël D.

Samedi 12 novembre 2022 – Grotte de Trabuc, Mialet (Gard)

Spéléo, visite

Grotte de Trabuc, Mialet (Gard)

Participants

  • ITP : Jean-Noël D.
  • CoMed : Jean-Pierre, Thierry, Brigitte, Guy, Dominique, Thomas, Jean-Marie, Claire, Marie-Françoise, France, Loïc, Orhan
  • Spéléo Club de Villefranche de Conflent (66) : Lisa D., Michel G.
  • Autres spéléos : 3 X.
  • Accompagnant : Jean-Michel
  • Encadrants : Didier M., ancien membre du Spéléo Club d’Alès et maintenant au GERSAM de Montpellier

TPST : 5h00

Photos

Cette année la Commission Médicale de la FFS a tenu ses Journées de rencontre à Anduze dans le Gard non loin d’Alès au gîte du Val de l’Hort. Rencontres très dynamiques, nous nous sommes retrouvés à dix-huit participants, médicaux et paramédicaux et quelques accompagnants.

Comme à l’habitude, une sortie spéléo conviviale est prévue au cours de ces journées. Pour cette fois, au programme, la traversée de la grotte de Trabuc.

La grotte de Trabuc, aussi appelée jadis grotte de Mialet du nom du village à proximité, est située dans les Cévennes au nord du département du Gard. Sa partie supérieure, découverte par Gérard Vaucher –spéléologue suisse – lors d’explorations épiques racontées dans son livre Sous cette Montagne, a été aménagée pour les visites touristiques après percement d’un tunnel par une équipe de mineurs des Houillères d’Alès en 1950.

La grotte est connue depuis l’Antiquité, mais réellement utilisée comme refuge à partir de la fin du xviie s. En effet, lors de la guerre des Cévennes, les Camisards avaient pour habitude de se cacher dans les grottes de la région. La grotte tirerait son nom de l’arme favorite des Camisards, le tromblon, ou « trabuc » en occitan.

Dès 1823, Nicod et Gallière explorent la grotte en organisant des expéditions de trois jours passés sous terre. En 1889, les entomologistes V. Maget et G. Mignaud découvrent une nouvelle espèce de coléoptère bathysciné Bathysciola linderi subsp. mialetensis (Abeille, 1881).

En 1899, Félix Mazauric, collaborateur de Édouard-Alfred Martel décrit la grotte dans le bulletin de la Société Spéléologique de France. Un plan du réseau de galeries et de salles est publié en 1920 dans la revue Spelunca. Robert de Joly y passera également. En 1945, Georges Vaucher, aidé de ses fils Marc et Olivier, commence la désobstruction du Trou du Vent et découvre le « Nouveau Trabuc ».

Les premières visites touristiques de la grotte de Trabuc (en robes à crinoline et redingote et haut de forme) utilisaient l’entrée naturelle et le passage bas de « l’estrangladou », c’est-à-dire par une entrée inférieure.

La partie touristique ne représente toutefois qu’un dixième de l’ensemble du réseau. Le développement total est d’environ 11 km mais de l’entrée naturelle à l’entrée artificielle avec le tronçon aménagé pour le tourisme, cela fait une bonne sortie de cinq heures. Le parcours comprend deux parties séparées par un passage d’étroitures dont le Trou du Vent.

Grâce à Didier Manipou, spéléo alésien, nous avons pu obtenir l’autorisation de traversée (délivrée au compte gouttes). Des safaris spéléos sont organisés mais en partant de la zone touristique et s’arrêtant avant le Trou du Vent.

La cavité est très intéressante sur le plan géologique, plusieurs étages de creusement, des formes d’érosion importantes, des grands volumes, un lac, des gours, un concrétionnement pas exceptionnel mais de jolis paysages souterrains, des fleurs de gypse ce qui est plutôt rare, de la fantomisation, une cabane pour les expériences de survie, des fées, des soldats, etc.

9 h 30, nous voilà sur le parking, l’accueil est fermé et n’ouvre qu’à 10 heures. Pour rejoindre l’entrée naturelle située 120 m plus bas, on descend le lit du ruisseau de Montrocou, à l’origine du creusement des différents étages de la cavité. Peu d’eau, quelques dalles glissantes et de belles falaises de calcaire avec des ammonites. Quarante minutes plus tard, nous voilà à l’entrée, fermée par de gros cylindres métalliques pour laisser passer les chauves souris (on n’en a pas vu…).

Larges galeries en ellipse sans difficulté de progression. Très belle salle des gours remontante, vasques aux bords dentelés. En haut un lac suspendu. Didier nous explique qu’en période sèche quand le lac est vide, une étroiture basse donne accès au grand Réseau du Renouveau. On n’a pas les tubas on n’essaie pas.

Poursuite par des galeries aux volumes identiques. Arrivée dans la Salle du Chaos, il y a du volume ! Au milieu une installation qui a hébergé deux spéléologues tourangeaux du CRAD (CDS37) pendant deux mois pour une expérience hors du temps. Déjà deux heures de crapahut, on approche du Trou du Vent.

Le voilà ! La largeur de la galerie diminue et sur le côté droit à 1,50 m de haut un soupirail ! Comme on en voyait avant au bas des immeubles pour descendre le charbon à la cave. Largeur 40×40 cm ! Seul passage pour accéder à la seconde partie de la traversée. Sinon demi-tour et remontée du ruisseau. Certains ne font pas les fiers mais on ne va pas se dégonfler. Les plus menus se sont déjà élancés, c’est le tour de Jean-Pierre, notre président qui a une certaine carrure et qui n’aime pas trop les étroitures. Il avait fait le Trou du vent il y a 15 ans.

C’est mon tour, le corps entré à moitié, ça frotte de partout. Et pas d’appui pour pousser sur les pieds, heureusement les copains servent d’appui. Me voilà entré entièrement mais ça bloque, je suis à deux doigts de renoncer… 3 m plus loin dans l’alcôve d’arrivée, Didier et Jean-Pierre m’encouragent. Je tombe le casque et seule possibilité pour avancer dans cette légère pente je me tire sur le câble d’alimentation de la cabane des tourangeaux (en principe à ne pas faire car il n’est pas fixé mais mes camarades seront sympas ils le maintiendront. Une petite corde de 8 mm aurait été la bienvenue. Finalement cela s’élargit légèrement et j’arrive à m’extraire. L’alcôve est la bienvenue pour souffler et reprendre des forces. Apparemment ils ne connaissent pas les pailles…

Mais le supplice n’est pas terminé. Didier me montre au-dessus une étroiture verticale, certes ponctuelle mais serrée… Puis une boîte aux lettres, type Razzu Biancu (l’Étroiture du Pénitent) mais tout semble facile après le boyau infâme.

On retrouve une grande galerie, regroupement, quelques visages fatigués mais tous ont le sourire, le Trou du Vent, passage clé du réseau, aura été une étroiture qui laissera bien des souvenirs à certains…

On progresse à nouveau dans des grands volumes avec des passages très aériens comme la Cascade Aurengo qui se remonte latéralement sur échelle fixe sur quelques dizaines de mètres, puis le Pas du Diable – franchissement d’un bloc coincé au-dessus du vide -, des vires. Certaines parois sont recouvertes de fleurs de gypse et les concrétions deviennent plus nombreuses. Une dernière étroiture avant la partie aménagée, qui n’est pas compliquée, mais bien humide.

Des lumières apparaissent et des rambardes métalliques, on est à l’extrémité de partie aménagée. Un tuyau d’arrosage est prévu pour laver ses chaussures avant de prendre pied sur le sol en béton.

Cette sortie par la partie aménagée nous permet de découvrir une célèbre particularité géologique unique au monde : les « cent mille soldats ». Il s’agit d’un ensemble de plusieurs milliers de petites concrétions, semblables à des stalagmites. Cette étrange formation peut faire penser aux soldats en terre cuite du Mausolée de l’empereur Qin en Chine, justifiant ainsi le nom de « cent mille soldats » donné par les découvreurs de la grotte. Les scientifiques sont sceptiques quant à leur formation : en effet, il n’y a pas d’eau tombant de la voûte à cet endroit de la grotte, rendant impossible la création de stalagmites. Certains biologistes avancent une théorie faisant appel à des bactéries ou des champignons ; cependant, aucune présence anormale au niveau bactériologique n’a été relevée à cet endroit de la grotte.

Puis le très beau Lac de Minuit et son miroir de faille. Le concrétionnement est vraiment magnifique dans cette zone et bien mis en valeur par un éclairage commandé par les visiteurs. C’est un weekend férié, on croisera d’ailleurs de nombreux groupes dans les escaliers remontant vers le tunnel de sortie.

Après 5 heures de crapahut nous voilà au soleil pour partager un spuntinu bien apprécié avec quelques breuvages de Corse et du Gard.

Un très grand merci à la direction de la grotte qui nous a permis de faire cette visite et bien sûr à Didier Manipou pour son accompagnement chaleureux et instructif.

En pièces jointes, quelques photos pour illustrer notre périple mais le mieux est d’aller voir les photos de Philippe Crochet par le lien ci-dessous.

Biblio :
Philippe Crochet, Annie Guiraud, Anne Imbert et Aimé Mallet, « La grotte de Trabuc », Spelunca, no 162,‎ 2021, p. 10-21
https://www.philippe-crochet.com/galerie/cavites-touristiques/details/386/grotte-de-trabuc

JND

Samedi 15 octobre 2022 – Grotte de Carpinetto, Lano

Stage photo

Grotte de Carpinetto, Lano

Participants

  • ITP : Antoine B., Michèle C., Wanda C., Albert D., Amal D., Jean-Noël D., Éric G., Jean-Claude L., Marie Pierre R.
  • Formateurs : Philippe C., Annie G.

TPST : 5h00

Photos

Pour ce premier jour sous terre, nous avions le choix entre nos deux spots de grottes horizontales, Butrone ou Carpinetto. Mais un repérage à l’accès de la première, réalisé par JN trois jours plus tôt, avait conclu à une nécessité de bonne séance de démaquisage pour ouvrir un sentier envahi par les ronces. On abandonnera le projet.

Rdv au local pour 8 heures et regroupement à Ponte Leccia pour le café. Le convoi de 4×4 s’élance enfin vers Lano, le temps est magnifique, il est 10 heures. Portail fermé mais la clé est à sa place, M. Leschi le maire, informé de notre venue en début de semaine, nous l’avait confirmé. Accès sans difficultés au parking sous le soleil. Bien sûr l’Aninco est à sec.

Pressé de montrer nos merveilles souterraines à Philippe et Annie, on s’apprête à rentrer dans la cavité, mais Philippe décide d’organiser le premier atelier photo sur le cliché du porche. Fastoche ! les photos d’extérieur on connaît. On va vite être dépassés par les paramètres à prendre en compte pour une photo réussie c’est-à-dire un extérieur clair et net et une entrée bien éclairée avec son sujet. Rapidement les possesseurs d’APN compacts ou de bridge baisseront les bras. Il faut absolument pouvoir régler les paramètres principaux que sont iso, diaphragme et vitesse. Sont équipés pour, JCL, Éric, Wanda et Albert. Sinon seule Amal sortira de beaux clichés avec son portable, vive l’Intelligence Artificielle (mais elle a des limites comme nous l’expliquera Philippe).

On règle, on change, on adapte et on joue avec la position des flashs – contrejour derrière le sujet (Annie, quelle patience !), latéraux à 30-45° et apprentissage du snoot (flash directionnel placé dans un tube en PVC). Le réglage des flashs est très important, leur inclinaison, leur puissance, l’angle du faisceau… Et quand on change un paramètre il faut adapter tous les autres. Bilan : deux heures pour prendre la photo du porche ! ! On n’est pas arrivé dans la Salle Rhomboédrique

On va vite comprendre que ce ne sera pas une visite complète de la cavité. On entre enfin sous terre pour se regrouper au milieu de la Salle de la Colonne. La concrétion en son centre nous semble être un sujet intéressant. Là il n’y aura pas de modèle, ce sera un cliché descriptif. JN ira vite voir s’il y a des rhinos dans la Salle des Chauve-souris (on en a croisé quelques-uns au niveau de la Vire), mais rien, température 11,5° C, minimum 9° C.

On apprendra à mettre en valeur le sujet sur un fond noir, là-aussi tout est dans les flashs. Ce sera à nouveau une séquence de deux heures. Mais le résultat est assez époustouflant, notre banale colonne grisâtre s’est sacrément embellie.

Il est temps d’emmener nos formateurs vers la Grande Galerie Concrétionnée que l’on estime être le clou de la cavité. Le volume est bien plus grand, les réglages n’étaient pas évidents pour les débutants. Il fallait faire ressortir les concrétions au plafond et en premier rideau, jouer avec les réflexions des parois, avoir un sujet qui se détache sur un fond de galerie noire. Amal servira de modèle.

On n’ira pas plus loin, le Lac Suspendu est à sec ; au retour JN et JCL iront jeter un œil aux Lacs Jumeaux dont les niveaux ont baissé d’au moins 20 cm comme dans le Puits du Chien. Sortie vers 16 heures la faim se fait sentir.

Le parking est encore au soleil, si on faisait une photo de groupe, tiens il manque Albert… Éric part à sa recherche mais Albert réapparaitra plusieurs dizaines de minutes plus tard sans que l’on sache par où il est passé ?

Installation des tables, premier bouchon, pas le temps de faire le feu. Mais comme d’habitude les agapes seront pantagruéliques. Les conversations vont bon train mais il est temps de reprendre la route. On avait prévu une rencontre avec M. le maire, on le prévient qu’il est un peu tard, ce sera pour la prochaine.

19 h 30 au local, Albert et Wanda vont retrouver leurs véhicules.

  • JN « Pas besoin d’ouvrir le local ? »
  • Albert « Non c’est bon »

Le Disco repart, direction la Place d’Armes pour déposer Éric. Appel d’Albert « J’ai laissé mes clés de voiture au local »No comment, on fait demi-tour mais entre temps Wanda le ramène chez lui. Nouveau no comment !

Une bonne douche et on se retrouve au local vers 20 h 30 pour… manger. En effet c’est le tour d’Odette d’avoir préparé l’apéro-dinatoire. Tout aussi pantagruélique que les précédents. On attendra que la digestion de 17 heures se termine en débriefant pendant une heure, analyses et critiques (constructives) des photos. Quelques canapés et sandwiches plus tard on finira cette journée bien remplie. Il est presque minuit, demain ce sera Santa Catalina avec un rdv à 9 heures.

JND

Vendredi 14 octobre 2022 – Stage photo – local, Bastia

Stage photo

Soirée formation au local, Bastia

Participants

  • ITP : Antoine B., Michèle C., Wanda C., Albert D., Amal D., Jean-Noël D., Éric G., Jean-Claude L., Marie Pierre R.
  • Formateurs : Philippe C., Annie G.

Durée : 4h00

La photographie souterraine en Corse on connait ! le blog des topis doit en contenir des centaines… mais, reconnaissons-le, si cela nous permet de garder de bons souvenirs de nos sorties, l’esthétisme pictural n’est pas souvent au rendez-vous. On a bien essayé à une époque d’utiliser des cellules de déclenchement à distance mais la technique s’est vite avérée défaillante. On s’est contenté ensuite de nos APN compacts qui nous évitaient de réfléchir.

Mais à force de feuilleter Spelunca et d’admirer les merveilleuses photos de Philippe Crochet, l’envie nous est venue de tenter l’aventure. Philippe est le président de la Commission audiovisuelle, présent sur tous les congrès et rassemblements spéléos. Suite à la publication d’une magnifique photo d’œufs d’opilions Jean-Noël lui a proposé début 2022 une formation Photo Souterraine pour la LISC d’abord à visée entomo élargie ensuite à une initiation plus globale.

Philippe et sa compagne et modèle Annie ayant un emploi du temps très chargé (y-a-t-il un coin de karst dans le monde où ils n’aient pas mis leurs flashes ?) le projet ne pouvait se faire qu’en fin d’année. Annoncé à l’AG de la LISC, le stage a été rempli le jour même – 8 candidat(e)s et finalement nous serons 10. Et « grâce » à une annulation de voyage au Turkménistan, on a pu se mettre d’accord pour un stage du 14 au 18 octobre. Le CA de la LISC a décidé de prendre en charge l’hébergement et le couvert des formateurs, leur déplacement passant en abandon de frais.

Vendredi 18 heures, Philippe et Annie sont au local et les élèves photographes arrivent au compte gouttes… Cela permet de mieux faire connaissance et de débuter gentiment l’apéro.

19 heures, on rentre dans le vif du sujet. Philippe nous présente son diaporama, on a beaucoup à apprendre sur le matériel à utiliser, les paramètres à régler (et ça ne manque pas : iso, diaphragme, vitesse, nombre guide, angle de positionnement, puissance et ouverture des flashes, contre jour, flash en douche…). Au bout d’une heure, l’attention de certains se disperse, on lance la pause avec apéro-dinatoire.

Pour ce faire, Antoine avait prise les choses en mains et avait mobilisé Amal pour ces premières agapes puis Odette pour celle du samedi et du dimanche. Quand les plats arrivèrent ce n’était pas quelques amuse-gueule mais un véritable buffet qu’Amal nous avait concocté ! Tout cela accompagné de quelques bonnes bouteilles choisies par Antoine.

Bien repus mais décidés à poursuivre notre apprentissage on se replace devant le diaporama. Encore deux bonnes heures de notions théoriques à intégrer. Bientôt 23 heures, la fatigue se fait sentir, les formateurs doivent trouver leur hôtel et demain route vers Lano.

JND

Lundi 13 décembre 2021 – Spéléo, BRGM et DDTM visites de cavités

Lundi 13 décembre 2021

Spéléo, encadrement BRGM et DDTM pour visites de cavités

Aven du Sémaphore (Brando) – Grotta di Ghjuvani, Grotta di Capella, Fractures de Pietranera (Santa-Maria-di-Lota)

Trou d’Alzetu, Failles St Nicolas (Ville di Pietrabugno) – Grotta della Gradicchia (Bastia)

Participants

  • LISC/ITP : Michèle Cs., Jean-Noël D., Henri-Pierre F., Francis M. et la sentinelle Noël R.
  • LISC/Individuel : Jean-Yves C.
  • BRGM : Elodie S.
  • DTTM : Rachel

TPST : 4h00

Photos

La convention passée avec le BRGM et la DDTM prévoyait d’accompagner des représentant(e)s de ces deux institutions sous terre pour se rendre compte in situ des risques potentiels. Sept cavités avaient été retenues compte tenu de leur proximité avec des zones habitées ou potentiellement constructibles :

Aven du Sémaphore (Brando)

Grotta di Ghjuvani (Santa-Maria-di-Lota)

Grotta di Capella (Santa-Maria-di-Lota)

Fractures de Pietranera (San-Martino-di Lota)

Trou d’Alzetu (Ville di Pietrabugno)

Failles St Nicolas (Ville di Pietrabugno)

Grotta della Gradicchia (Bastia)

Rendez-vous fixé à 8 h 30 au parking de Miomo. Élodie, missionnée par le BRGM, et Rachel, représentant la DDTM et invitée par Élodie, sont prêtes à affronter le monde d’Hadès. Avec pas moins que quatre topis expérimentés, dont le CTDS en personne, et deux chiroptologues émérites pour les encadrer.

Première cavité l’Aven du Sémaphore, direction le Cap Sagro au nord de la commune de Brando. Jean-Claude, appelé en urgence pour un problème de batterie, doit nous quitter. Nous voilà accueillis par Pierre Chiarelli, propriétaire des lieux. En effet la cavité est située sur les terrains de sa famille et où – parait-il – il jouait dans son enfance ; l’origine de la cavité semble cependant remonter aux années soixante-dix lors de la mise en place d’un poteau EDF puis l’orifice avait été rebouchée. La « redécouverte » par les topis date du 13 décembre 1997. La dernière visite des topis remonte au 25 mai 2013 et Pierre a construit sa villa en contrebas de l’aven il y a six ans. Joint par Elodie il avait annoncé qu’il avait réalisé quelques aménagements pour l’accès à la cavité.

On avait prévu une C20 en double et une échelle de 10 m pour nos débutantes mais on aura une sacrée surprise. Une fois les présentations faites mais Pierre était bien connu par certains topis, il nous emmène par un sentier en pierres sèches jusqu’à la plate-forme de l’entrée. La surprise : un escalier en bois permet d’accéder au bas du P5 d’entrée ! Il n’y a pas le Stannah mais la descente est quand même bien simplifiée. Pierre y a emmené des amis et il avait même mis en place un câble pour l’éclairage.

Une échelle de bois pour le premier ressaut et on encorde quand même nos débutantes pour la descente de 5 m, une grosse corde permet la descente du plan incliné qui suit et nous voilà regroupés dans la Salle des Perles – que Pierre n’avait pas vu. On lui décrit les deux galeries est-ouest qu’il n’avait pas visitées, on l’emmènera une prochaine fois, et on fait un tour dans la galerie de la brèche osseuse. Élodie nous décrit la structure géologique de la cavité, on est dans des couches de cipolins alternants avec des metagabbros, ayant subi la tectonique – fracture et glissement – mais tout semble bien stable. Pierre ne craint rien pour sa maison. On y passera une bonne heure.

Retour en faisant le tour de la propriété, bergerie pour la brebis, jardins pour les oignons de Sisco, piscine dans le roc… Et on terminera par café et vin d’orange sur la terrasse. Difficile de partir mais il reste encore six cavités !

Suite par les cavités de Santa-Maria-di-Lota. En premier Grotta di Ghjuvani, dont le chemin avait été démaquisé lors de sorties précédentes. Une vingtaine de minutes et on est face à l’entrée. JN se lance dans l’étroiture, puis le plan incliné et un premier regroupement dans la salle avant l’Étroiture de la Bouteille. Devant montrer l’exemple, il s’enfile dans la fameuse étroiture – franchie à de multiples reprises – et la première partie se passe bien mais ça coince devant la seconde partie, c’est la Bérézina, marche arrière ! Michèle, puis Francis prennent la suite sans difficultés. Élodie rassurée passera sans souci. Puis Jean-Yves. HP préfèrera attendre au soleil et JN restera faire la causette à Rachel qui n’est pas tentée par ce genre de contorsion. Visite des galeries jusqu’au P6, de la Salle des Araignées Visqueuses (mais sans Meta), une bonne heure au total. Le retour se fera sans problème.

À suivre la Grotta di Capella, qui s’ouvre sous la place du hameau de Figarella. Cela prendra une dizaine de minutes. A priori plus de risques, l’effondrement ayant déjà eu lieu lors de l’enfouissement d’un platane. Francis doit nous quitter temporairement, on le reverra plus tard.

Suite par les Fractures de Pietranera qui domine l’immeuble Le Magellan. Une marche d’approche de 5 mn, la première Fracture A est en bord de sentier. JN installera la corde pour faciliter la remontée inclinée. Puis visite de la Fracture B qui montre de magnifiques et « inquiétants » signes de décrochement. Le parking en dessous craint un peu. Visite de quelques fractures auxiliaires sur le sentier du retour. Cette zone présente de nombreux signes d’instabilité sur plusieurs dizaines de mètres. Le risque est bien connu du BRGM.

La matinée est bien avancée, c’est l’heure du spuntinu mais personne n’a prévu le casse-croûte. On fera une halte à la boulangerie de Pietranera pour quelques emplettes qu’on ira grignoter sur les hauteurs de Ville-de-Pietrabugno, sur le parapet face au Trou d’Alzetu, bien exposé au soleil.

Après ces agapes succinctes, en avant dans le Trou d’Alzetu, cela prendra dix minutes… il aura quand même fallu auparavant couper quelques branches de calycotomes. En effet l’entrée de la cavité n’est plus visible de la route, cachée par lentisques et calycotomes. Risque zéro, on n’est pas près de voir des constructions au-dessus de la cavité.

Direction le Chemin des Oliviers pour les Failles St Nicolas. Le portail est ouvert mais il vaut mieux se garer sur le terre-plein qui précède. Pendant que le gros de la troupe se dirige vers la falaise, emmené par HP, JN attend Francis. On se regroupera à l’entrée de la Faille A. La montée est toujours aussi raide, surtout en fin de journée bien chargée. Rachel hésite un peu devant ce soupirail étroit, mais finalement rassurée par Francis elle se lance. Pas mal de petits rhinos dans la diaclase d’entrée, le sol est bien humide mais peu de faune entomo. La première lucarne sera franchie sans difficulté. Une bonne demi-heure d’exploration et tout le monde se retrouve à l’extérieur, sans problème pour l’accouchement du soupirail.

HP doit nous quitter. Il reste un peu de temps pour Gradicchia. La visite est assez rapide, la cavité présente peu d’intérêt sur le plan spéléologique, uniquement quelques spéléothèmes en fond de cavité. Mais l’entrée est un vrai dépotoir et la salle mérite d’être dépolluée. Cela permet à Francis de réfléchir à l’organisation du prochain exercice de spéléo-secours prévu en janvier. Certes la cavité est située sous une habitation mais abandonnée à ce jour. Le BRGM verra sur les mesures à prendre.

Il est 17 heures, la nuit commence à envelopper les hauts de Bastia, Michèle et JY sont déjà sur le retour. Un débriefing rapide avec Elodie et Rachel qui confirment être très satisfaites de cette journée bien remplie. Il ne reste plus qu’à rédiger le rapport final et transformer l’Association Insulaire Spéléologique Corse en Ligue Insulaire Spéléologique Corse…

JN

PS : et notre sentinelle dans tout cela… il devait être prévenu par les émissaires du BRGM à l’entrée et à la sortie de chaque cavité, il semble qu’un appel a été lancé lors de l’entrée au Sémaphore mais ensuite il a été un peu oublié…

Dimanche 5 décembre 2021 – Spéléo, entomo – Grotte de Butrone, Sisco

Dimanche 5 décembre 2021

Spéléo, entomo

Grotte de Butrone, Sisco

Participants

  • ITP : Wanda C., Jean-Noël D., Henri-Pierre F.

TPST : 2h00

Photos

Le trio entomo poursuit sa période de chasse, la saison est favorable. Une invitation avait été lancée pour celles et ceux qui ne connaitraient pas encore Butrone mais sans succès, nous nous sommes retrouvés à trois au café Chez Jeannot à Erbalunga (avec le soutien de Véronique).

Trois incertitudes au bon déroulement de notre battue entomo :

Allait-on tomber dans un essaim de rhinolophes ? Michèle, la présidente du GCC (et topinette également) nous avait rappelé que Butrone était en période sensible pour les chauves souris (de septembre à mai). Cela est bien connu, depuis 1992 que nous visitons la cavité, une quinzaine de visites ont eu lieu durant cette période avec une présence constante de petits rhinolophes en hibernation dans le couloir d’entrée (de 6 à 56 avec une moyenne à 15). Nous nous ferons les plus discrets possibles.

Allait-on tomber sur une battue (au sanglier…) ? Malgré un appel à un chasseur du coin (mais pas de la bonne équipe) impossible de savoir si la battue allait se tenir. On verra… La tempête annoncée devrait les faire renoncer.

Allait-on tomber sur un mur de ronces ? La dernière visite remonte au 30 août 2020 et il avait fallu jouer du sécateur. On s’équipera…

La tempête est bien au rendez-vous, un vent à décorner les bœufs. Aléa surprise, la piste est défoncée ! A mi-chemin après l’enclos, la Pajero d’Henri-Pierre refuse de monter une marche glissante avec une belle ornière à gauche. Au bout de cinq tentatives on se décide à ramasser le maximum de branches mortes pour combler les trous et cela finit par passer (cela aurait été mieux avec le bloqueur de différentiel). Derrière le Disco, peut-être un peu plus puissant passera sans problème. Ensuite nouvelles ornières et de la boue, on passe en crabe ! Ouf nous voilà au parking. Pas de battue. Vite un coup d’œil au départ du sentier, il semble visible.

Équipement rapide au milieu de rafales gelées. On attaque le sentier, JN en tête avec machette et sécateur. Derrière on élargit. Deux passages où il a fallu jouer au sanglier et ramper sous les frondaisons des ronces et des fougères mais au bout trente minutes nous sommes à la bergerie. Il est 11 heures. Dès le premier ressaut, des traces de guano où se repaissent quelques myriapodes – des Lithobies -, cela commence bien.

Confirmation de la première crainte, vingt-et-un Petits rhinolophes dorment tranquillement au plafond. On passe en catimini. Pas de souci, au retour ils seront toujours vingt-et-un. On se met en chasse dans le Réseau Fossile. Les Troglohyphantes sont présentes, repérables par leur toiles horizontales. Mais toujours aussi difficiles à photographier et à aspirer. Heureusement Wanda et Henri-Pierre ont affiné leur technique de prise et on ramènera plusieurs exemplaires (on espère des mâles). De beaux isopodes roses dans le boyau supérieur. Pas de coléos.

Wanda et HP partent à la pêche des Eukoenenia dans la Salle du Poulain. Récolte fructueuse, plusieurs exemplaires photographiés et attrapés au pinceau. On file ensuite vers le Réseau Actif. La rivière a un faible débit. Absence de Niphargus dans les gours, par contre encore de belles prises de Troglohyphantes, Marco va être heureux. On en restera là, le boyau d’accès à la rivière principale est bien trempé et on n’a jamais fait de trouvailles entomo intéressantes dans cette partie. Quelques prises au retour, Diplopodes Callipus, araignées.

13 heures nous voilà sortis. La tempête sévit toujours, le retour sera plus rapide, ce n’est pas un boulevard mais cela devrait rester praticable quelques mois. Le piquenique est annulé, on se rhabille vite fait car le vent est glacial.

La descente de la piste se fait à vitesse très réduite, ça chasse, HP ira goûter au grillage, JN y laissera des cabochons de clignotants.

Comme a dit HP, sortie mémorable à Butrone mais pour la prochaine sortie il faudra prévoir une révision de la piste et un bon démaquisage avant le printemps.

JND