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Dimanche 13 novembre 2022 Gouffre de San Nicolao

Spéléo, visite et contrôle chiro

Gouffre de San Nicolao « U Tribbiolu », San Nicolao

Participants

  • ITP : Antoine B., Michèle Cl., Amal D., Alix D., Michaël D., Marie Pierre R., Yorick S., Franck Z.
  • Individuel : Jean-Yves C.
  • La toutounette : Naïka

TPST : 4h00

Photos

Sollicitée depuis presque un an, la visite du gouffre de San-Nicolao suscite autant d’intérêt que de méfiance et pour cause, une végétation abondante et agressive.

La rivière étant toujours à l’étiage, la traversée de celle-ci ne pose pas de problème. Grâce à la trace GPS fournie par PHP et JCL nous retrouvons sans trop de difficulté notre chemin. Nous arrivons à un regard bétonné, petit coup d’œil sur le téléphone, nous ne sommes plus sur la trace (même erreur que la fois précédente) : une cinquantaine de mètres avant, le chemin se sépare en deux, celui de gauche qui est en légère descente et l’autre qui monte. Il fallait donc prendre le chemin de gauche. La sente est propre jusqu’au plateau de l’arbre mort, calciné et là : on jardine !

Anto et Yorick partent direct à gauche, Mickaël, Jean-Yves et Franck continuent sur la droite en suivant la trace GPS. Chacun essaie de faire sa trace dans un maquis dense et épineux. Anto et Yorick arrivent les premiers sous l’entrée de la cavité. Au bout de longue minutes nous réussissons tout de même à faire la jonction.

Pendant qu’Anto cherchent son portable perdu dans le maquis (qui a été retrouvé), Franck part équiper le gouffre. Les belles broches placées à l’entrée sont idéalement placées. Mais ça frotte sévère (sur paroi lisse) dès la descente. À -6 m un spit, Franck constate un léger frottement au-dessus. Ce fractio pourrait être doublé. Les spits sont encore en bon état, les plaquettes se vissent sans difficulté. Sur le dernier P14, deux mono-points sont notés sur la topo après le fractio. Après plusieurs balanciers à hauteur de la lame, Franck puis Anto, ne trouveront pas le dernier spit. Il y a du frottement !!!! Heureusement un amarrage est tout de même trouvé à trois mètres sous le fractio qui limite l’abrasion de la corde. Il mériterait d’être doublé lors d’une prochaine visite. La salle est atteinte. Nous nous séparons pour visiter la grotte.

Comme noté lors de notre précédente visite en 2019, les cordes qui équipent en fixe le ressaut et la lucarne sont à changer, et un deuxième amarrage sur la main courante est à réaliser également. Lors de notre visite, le ressaut de la lucarne ne sera pas équipé. Un petit rhino est observé juste avant la lucarne et un grand dans la salle principale.

15H15 : nous préférons remonter et revenir sur le sentier avant la tombée de la nuit. Micca sort le dernier après avoir déséquipé, ça coince un peu lors de la sortie de la cavité mais nous validons l’emplacement des deux broches.

Nous grignotons avant d’entamer le retour, et atteignons les véhicules à la nuit tombante. Le déjeuner-goûter est consommé au bord de la route avec comme éclairage, les lampes de nos frontales…

Nos recrues ont l’air d’avoir apprécié la sortie et ne semblent pas effarouchés par les péripéties dans le maquis lors de cette journée. On va pouvoir les emmener en prospection !!!

Franck Z.

Samedi 12 novembre 2022 – Grotte de Trabuc, Mialet (Gard)

Spéléo, visite

Grotte de Trabuc, Mialet (Gard)

Participants

  • ITP : Jean-Noël D.
  • CoMed : Jean-Pierre, Thierry, Brigitte, Guy, Dominique, Thomas, Jean-Marie, Claire, Marie-Françoise, France, Loïc, Orhan
  • Spéléo Club de Villefranche de Conflent (66) : Lisa D., Michel G.
  • Autres spéléos : 3 X.
  • Accompagnant : Jean-Michel
  • Encadrants : Didier M., ancien membre du Spéléo Club d’Alès et maintenant au GERSAM de Montpellier

TPST : 5h00

Photos

Cette année la Commission Médicale de la FFS a tenu ses Journées de rencontre à Anduze dans le Gard non loin d’Alès au gîte du Val de l’Hort. Rencontres très dynamiques, nous nous sommes retrouvés à dix-huit participants, médicaux et paramédicaux et quelques accompagnants.

Comme à l’habitude, une sortie spéléo conviviale est prévue au cours de ces journées. Pour cette fois, au programme, la traversée de la grotte de Trabuc.

La grotte de Trabuc, aussi appelée jadis grotte de Mialet du nom du village à proximité, est située dans les Cévennes au nord du département du Gard. Sa partie supérieure, découverte par Gérard Vaucher –spéléologue suisse – lors d’explorations épiques racontées dans son livre Sous cette Montagne, a été aménagée pour les visites touristiques après percement d’un tunnel par une équipe de mineurs des Houillères d’Alès en 1950.

La grotte est connue depuis l’Antiquité, mais réellement utilisée comme refuge à partir de la fin du xviie s. En effet, lors de la guerre des Cévennes, les Camisards avaient pour habitude de se cacher dans les grottes de la région. La grotte tirerait son nom de l’arme favorite des Camisards, le tromblon, ou « trabuc » en occitan.

Dès 1823, Nicod et Gallière explorent la grotte en organisant des expéditions de trois jours passés sous terre. En 1889, les entomologistes V. Maget et G. Mignaud découvrent une nouvelle espèce de coléoptère bathysciné Bathysciola linderi subsp. mialetensis (Abeille, 1881).

En 1899, Félix Mazauric, collaborateur de Édouard-Alfred Martel décrit la grotte dans le bulletin de la Société Spéléologique de France. Un plan du réseau de galeries et de salles est publié en 1920 dans la revue Spelunca. Robert de Joly y passera également. En 1945, Georges Vaucher, aidé de ses fils Marc et Olivier, commence la désobstruction du Trou du Vent et découvre le « Nouveau Trabuc ».

Les premières visites touristiques de la grotte de Trabuc (en robes à crinoline et redingote et haut de forme) utilisaient l’entrée naturelle et le passage bas de « l’estrangladou », c’est-à-dire par une entrée inférieure.

La partie touristique ne représente toutefois qu’un dixième de l’ensemble du réseau. Le développement total est d’environ 11 km mais de l’entrée naturelle à l’entrée artificielle avec le tronçon aménagé pour le tourisme, cela fait une bonne sortie de cinq heures. Le parcours comprend deux parties séparées par un passage d’étroitures dont le Trou du Vent.

Grâce à Didier Manipou, spéléo alésien, nous avons pu obtenir l’autorisation de traversée (délivrée au compte gouttes). Des safaris spéléos sont organisés mais en partant de la zone touristique et s’arrêtant avant le Trou du Vent.

La cavité est très intéressante sur le plan géologique, plusieurs étages de creusement, des formes d’érosion importantes, des grands volumes, un lac, des gours, un concrétionnement pas exceptionnel mais de jolis paysages souterrains, des fleurs de gypse ce qui est plutôt rare, de la fantomisation, une cabane pour les expériences de survie, des fées, des soldats, etc.

9 h 30, nous voilà sur le parking, l’accueil est fermé et n’ouvre qu’à 10 heures. Pour rejoindre l’entrée naturelle située 120 m plus bas, on descend le lit du ruisseau de Montrocou, à l’origine du creusement des différents étages de la cavité. Peu d’eau, quelques dalles glissantes et de belles falaises de calcaire avec des ammonites. Quarante minutes plus tard, nous voilà à l’entrée, fermée par de gros cylindres métalliques pour laisser passer les chauves souris (on n’en a pas vu…).

Larges galeries en ellipse sans difficulté de progression. Très belle salle des gours remontante, vasques aux bords dentelés. En haut un lac suspendu. Didier nous explique qu’en période sèche quand le lac est vide, une étroiture basse donne accès au grand Réseau du Renouveau. On n’a pas les tubas on n’essaie pas.

Poursuite par des galeries aux volumes identiques. Arrivée dans la Salle du Chaos, il y a du volume ! Au milieu une installation qui a hébergé deux spéléologues tourangeaux du CRAD (CDS37) pendant deux mois pour une expérience hors du temps. Déjà deux heures de crapahut, on approche du Trou du Vent.

Le voilà ! La largeur de la galerie diminue et sur le côté droit à 1,50 m de haut un soupirail ! Comme on en voyait avant au bas des immeubles pour descendre le charbon à la cave. Largeur 40×40 cm ! Seul passage pour accéder à la seconde partie de la traversée. Sinon demi-tour et remontée du ruisseau. Certains ne font pas les fiers mais on ne va pas se dégonfler. Les plus menus se sont déjà élancés, c’est le tour de Jean-Pierre, notre président qui a une certaine carrure et qui n’aime pas trop les étroitures. Il avait fait le Trou du vent il y a 15 ans.

C’est mon tour, le corps entré à moitié, ça frotte de partout. Et pas d’appui pour pousser sur les pieds, heureusement les copains servent d’appui. Me voilà entré entièrement mais ça bloque, je suis à deux doigts de renoncer… 3 m plus loin dans l’alcôve d’arrivée, Didier et Jean-Pierre m’encouragent. Je tombe le casque et seule possibilité pour avancer dans cette légère pente je me tire sur le câble d’alimentation de la cabane des tourangeaux (en principe à ne pas faire car il n’est pas fixé mais mes camarades seront sympas ils le maintiendront. Une petite corde de 8 mm aurait été la bienvenue. Finalement cela s’élargit légèrement et j’arrive à m’extraire. L’alcôve est la bienvenue pour souffler et reprendre des forces. Apparemment ils ne connaissent pas les pailles…

Mais le supplice n’est pas terminé. Didier me montre au-dessus une étroiture verticale, certes ponctuelle mais serrée… Puis une boîte aux lettres, type Razzu Biancu (l’Étroiture du Pénitent) mais tout semble facile après le boyau infâme.

On retrouve une grande galerie, regroupement, quelques visages fatigués mais tous ont le sourire, le Trou du Vent, passage clé du réseau, aura été une étroiture qui laissera bien des souvenirs à certains…

On progresse à nouveau dans des grands volumes avec des passages très aériens comme la Cascade Aurengo qui se remonte latéralement sur échelle fixe sur quelques dizaines de mètres, puis le Pas du Diable – franchissement d’un bloc coincé au-dessus du vide -, des vires. Certaines parois sont recouvertes de fleurs de gypse et les concrétions deviennent plus nombreuses. Une dernière étroiture avant la partie aménagée, qui n’est pas compliquée, mais bien humide.

Des lumières apparaissent et des rambardes métalliques, on est à l’extrémité de partie aménagée. Un tuyau d’arrosage est prévu pour laver ses chaussures avant de prendre pied sur le sol en béton.

Cette sortie par la partie aménagée nous permet de découvrir une célèbre particularité géologique unique au monde : les « cent mille soldats ». Il s’agit d’un ensemble de plusieurs milliers de petites concrétions, semblables à des stalagmites. Cette étrange formation peut faire penser aux soldats en terre cuite du Mausolée de l’empereur Qin en Chine, justifiant ainsi le nom de « cent mille soldats » donné par les découvreurs de la grotte. Les scientifiques sont sceptiques quant à leur formation : en effet, il n’y a pas d’eau tombant de la voûte à cet endroit de la grotte, rendant impossible la création de stalagmites. Certains biologistes avancent une théorie faisant appel à des bactéries ou des champignons ; cependant, aucune présence anormale au niveau bactériologique n’a été relevée à cet endroit de la grotte.

Puis le très beau Lac de Minuit et son miroir de faille. Le concrétionnement est vraiment magnifique dans cette zone et bien mis en valeur par un éclairage commandé par les visiteurs. C’est un weekend férié, on croisera d’ailleurs de nombreux groupes dans les escaliers remontant vers le tunnel de sortie.

Après 5 heures de crapahut nous voilà au soleil pour partager un spuntinu bien apprécié avec quelques breuvages de Corse et du Gard.

Un très grand merci à la direction de la grotte qui nous a permis de faire cette visite et bien sûr à Didier Manipou pour son accompagnement chaleureux et instructif.

En pièces jointes, quelques photos pour illustrer notre périple mais le mieux est d’aller voir les photos de Philippe Crochet par le lien ci-dessous.

Biblio :
Philippe Crochet, Annie Guiraud, Anne Imbert et Aimé Mallet, « La grotte de Trabuc », Spelunca, no 162,‎ 2021, p. 10-21
https://www.philippe-crochet.com/galerie/cavites-touristiques/details/386/grotte-de-trabuc

JND

Samedi 12 novembre 2022 – Grotte « Oubliée », Sisco

Spéléo, visite

Grotte « Oubliée » ou « heu » ? « Aux pigeons » ? « Des pêcheurs » ? « De la chèvre » ? « Des Pirates » ?, Sisco

Participant

  • ITP : Alain T.
  • Invité : Léo T.

TPST : 0h30

Photos

Lieu : grotte heu !? Aux pigeons ? Des pêcheurs ? De la chèvre ? Des Pirates…. Bon JC et JN corrigeront c’est celle en bord de mer en sortie de Sisco en allant vers le Nord dans la deuxième anse en sortie de village, un large parking qui surplombe la mer, 10 mètres à marcher le long du muret parapet et une sente dans un maquis dense plein Est ouvrant sur la mer et l’île d’Elbe bien au large.

J’avais redécouvert celle-ci dans les années 2000 habitant à l’époque sur Sisco, c’est une belle salle au plancher plat et la proximité de la mer rend la balade, explo sympa… Léo garde un souvenir piquant d’une première visite, en effet plus jeune je l’avais utilisé comme objet projeté de démaquisage : cet épisode est devenu une légende familiale, racontée chaque fois avec toujours plus de détails saignants !

Évidement le timing de la matinée est millimétré entre les devoirs, les cours de natation de la sœur etc. Le créneau est de 3 heures max en partant et revenant à Furiani. J’avais de plus constaté auparavant que la falaise aux abords de l’accès avait subi des effondrements.

La voiture est chargée rapidement, 1 corde de 25m, deux baudriers, les phares pour faire qq photos et bien observer le sol et parois … On ne sait jamais, par sa disposition cette grotte reste un abri parfait !

Au roulage, Léo s’inquiète de savoir si j’ai bien pris la rouscaille et le gros sécateur… Il ne faudrait pas ajouter un nouveau chapitre sanglant à la légende familiale. Bon ! Retour à la maison, temps restant 2H55 minutes.

La sente dans le maquis est toujours assez bien marquée, Léo prend le temps de couper les quelques cistes, genêts-scorpions et autres salsepareilles qui caressent un peu les mollets et bras, temps restant 2H25 minutes.

Sacre bleu ! (si la grotte est celle des pirates l’expression est bien choisi sinon …) la falaise s’est effectivement abattue en un cône d’effondrement, qui parpine de partout, barre le chemin. En pied de falaise une petite anse et un escarpement déversant n’autorisent aucun passage.

Retour rapide sur la route pour un accès par le Sud ? De ce côté-là c’est un véritable mur d’escalade c’est équipable, mais ça ne va pas se faire dans la minute et une bonne partie est à purger, temps restant 1H55 minutes.

Retour sur la sente, en coupant sur quelques mètres dans un maquis épais que de piquants il devrait être possible d’accéder à l’anse de la grotte. Heureusement les outils sont avec nous, Léo est rassuré, il reste néanmoins derrière moi au cas où…Temps restant 1H20 minutes.

Oui ! on arrive bien au-dessus d’un pan de falaise intacte avant la désescalade il faut purger quelques blocs et un peu de terre, le tout debout dans une belle fourmilière dont les soldats partent à l’assaut des deux géants. Nous en sommes couverts, elles nous piquent tant et plus, des mollets jusqu’au cou et … même dans des parties très inattendues. Temps restant 1H00 minute.

L’approche ne pose plus de réels problèmes, on arrive au pied de l’éboulement qui donne accès à la grotte, la mer a fait son œuvre ici aussi : l’accès direct est délicat il faut donc passer dans deux petits passages hypogés main droite. Temps restant 0h55 minutes.

Aucune trace de pas la grotte s’offre à nous ! Quelques photos sont prises, Léo explore chaque étroiture… Pas de chevaux gravés, ni de pingouins tracés à pointe charbon, pas de pointe de flèches en obsidienne mais là n’est pas l’important, c’est le voyage qui compte. Temps restant 0h30 minutes.

Deux grands rhinos (?) sont un instant observés.

Le retour s’effectue sans encombre, la corde est quand même mise en œuvre pour un franchissement rapide et sécurisé de la fourmilière.

Temps restant à l’arrivée à Furiani 0h01 minute, mission accomplie.

Alain T.

Jeudi 10 novembre 2022 – Grotta Gradiccia, Bastia

Spéléo, visite

Grotta Gradiccia, Bastia

Participant

  • ITP : Jean-Claude L.

TPST : 0h10

Photos

Profitant d’une opportunité et voulant positiver une attente, je décide de découvrir le haut du chemin du Villayet à Bastia et d’en profiter pour rendre une petite visite à la grotta Gradiccia.

En moins d’une demi-heure me voilà devant la cavité. C’est toujours le bazar dans le couloir d’entrée, un vrai dépotoir. Descente prudente dans la salle principale seulement éclairée par la LED du portable.

Un grand et un petit rhinos sont là, accrochés au plafond.

Reconnaissant un humain ami et n’étant pas encore en hibernation la conversation s’engage entre i topi pinnuti.

Moi : cumu va ?

Grand Rhino : va bè, è tù ?

Moi : va bè grazie

[Le reste de la conversation sera traduite en français afin d’être plus facilement compréhensible par tous.]

Moi : vous vous préparez à hiberner ?

Grand Rhino : oui, mais le froid se fait attendre, on ne comprend plus rien, il n’y a plus de saison.

Moi : c’est le changement climatérique si j’ai bien compris. Vous n’êtes pas trop dérangés ici ?

Grand Rhino : ça va, une petite visite de temps en temps. Les humains ça passe, ce qu’on craint le plus ce sont les chats, de sales bestioles ! Elles vous étripent et vous laissent ensuite pourrir sur place.
Quand je dis les humains ça va, pas toujours en fait. Il y a des fous furieux qui parfois nous capturent sauvagement avec des filets puis nous tâtent dans tous les sens. On met un certain temps à se remettre de ces attouchements, heureusement qu’on a une cellule de soutien psychologique pour nous aider à oublier !
On a créé une association pour dénoncer ces pratiques, on l’a appelée « ùn mi tocca ! », ainsi qu’un hashtag #BatMeToo, ça fera peut-être prendre conscience du problème.

Petit Rhino : le pire c’est quand ils nous refilent des maladies, ils ne se rendent pas compte du nombre de décès qu’ils provoquent ces humains-là !

Grand Rhino : parfois, ils nous collent un appareil sur le dos pour savoir où on va, on est carrément fliqués.
Si je fais une comparaison, c’est comme si on vous collait un pack de 6 bouteilles d’un litre dans le dos ! Essayez de voler et de vous nourrir alourdi comme ça ! Et je vous parle pas de conter fleurette ainsi accoutré, les femelles se marrent en nous voyant !
Un grand nombre de nos semblables ainsi équipés ont été retrouvés morts d’épuisement dans le maquis. Il parait que c’est pour la science et que c’est pour nous protéger, mais la meilleure façon de nous protéger c’est de nous laisser tranquille !

Petit Rhino : parfois ils mettent des grilles à l’entrée des grottes. Et bien nous on n’en veut pas, on ne veut pas vivre comme dans une prison, alors on est obligé de migrer ailleurs. Mais en Corse il n’y a pas beaucoup de grotte, alors on ne voudrait pas qu’ils les ferment toutes !

Moi : je suis désolé par tous ces désagréments, ils ne savent peut-être pas ce qu’ils font. On les aide parfois en leur communiquant vos gites, mais après ce que vous m’avez dit je ne sais pas si on va continuer.

Grand Rhino : vous ça va, vous êtes spéléo et je sais que vous êtes sympa avec nous, mais essayez de les calmer ces fous furieux !

Moi : bah !, je ne promets rien, ils ont la loi des hommes avec eux, mais je ferai mon possible maintenant.
Allez, bonne hibernation, à
prestu !

Les rhinos en cœur : à prestu speremu !

Retour vers Bastia, un peu retourné par ces échanges et en concluant « J’ai cessé de croire à cette soi-disant protection des chauves-souris… »

JCL

Vendredi 30 septembre 2022 – Traversée Hayau-Bouhadère, Saint-Pé-de-Bigorre (65)

Interclubs spéléo, visite

Traversée Hayau-Bouhadère, Saint-Pé-de-Bigorre (65)

Participants

  • ITP : Jean-Claude L.
  • Leize Mendi : Coraline F.

TPST : 3h00

Photos

Topo

« Ça t’intéresserait de faire un autre trou dans le coin ? »

Une telle proposition de la part de Coraline, honnête de surcroit, ne pouvait être refusée ! Une traversée en plus, à faire en technique canyon, ça change de la routine.

La traversée Hayau-Boulahère fait partie du sentier karstique de Saint-Pé-de-Bigorre réalisé par le CSR Midi-Pyrénées. Gâteau sous la cerise, un livret explicatif avec quelques topos de cavités est téléchargeable ici.

Départ du parking aménagé avec avoir laissé passer une dernière averse, 15 mn de marche plus tard à travers la jolie forêt de Très Crouts et voilà l’entrée. Une belle entrée où on devine qu’il y a un peu de gaz !

Petite main courante et c’est un beau plein pot de 30 m. Comme d’habitude maintenant, je laisse tomber du matos, le 8 de Coraline en l’occurrence. Qu’à cela ne tienne, retour dans l’antiquité pour un demi-cab/nœud de mule. Quelques minutes pour le ressortir des archives et c’est parti pour une belle descente joliment éclairée jusqu’à la base par la lumière du jour. En cour de descente une idée de recyclage des vieux 8, couper un morceau du gros trou et s’en servir de déviation facilement retirable.

Un P12 suit à la base duquel on voit encore l’entrée du gouffre, puis un boyau descendant assez confortable à équiper, il se termine par un beau P15. Une galerie, une petite escalade, un petit rhinolophe et voilà la vire menant au dernier puits, un beau P20 qui aboutit à la Salle Henri IV, à environ 90 mètres de profondeur, relativement bien concrétionnée et agrémentée d’une petite arrivée d’eau.

Le reste du cheminement est un peu plus chaotique avec des vires équipées en fixe, quelques ressauts, une chatière mouillante, un peu de boue (il en faut), une via souterrata remontante qui évite d’équiper le P12 de sortie, et enfin la sortie. Jolie cavité qui peut se faire tranquillement à la demi-journée.

Vingt minutes plus tard nous voilà déjà de retour à la voiture pour la petite bibine traditionnelle.

JCL