Lundi 8 décembre 2025 – Mines de fer du Plateau de Lacamp – Talairan (11)

Lundi 8 décembre 2025
Spéléo, sortie CDS 11 entomologique et géologique
Plateau de Lacamp, Talairan (11

Participants:
Spéléo Corbières Minervois / GPS / ITP : Jean-Noël D.
Spéléo Corbières Minervois : Dominique B.
Spéléo Club de l’Aude : Alary F.
MJC Narbonne (Section Spéléo): François P.

TPS : trois heures

Poursuite de l’inventaire des lieux pour le Conseil Départemental. François et Alary ont déjà passé deux jours à chasser les bestioles avec une assez bonne récolte, ainsi que Thomas. Il restait quelques zones à prospecter, l’Évent de Saint-Rome, pour la pêche au Niphargus et la grande galerie de F9. Dominique sera de la partie pour mieux comprendre certaines formations géologiques.

Retrouvailles au parking pour 10 heures, équipement et direction Saint-Rome en contrebas. Sympathique cavité pénétrable sur quelques dizaines de mètres. François est devant pour repérer les Niphargus et derrière on scrute les parois. La récolte est assez pauvre, arachnides, isopode, quelques photos – pas évident dans cet espace assez restreint, il faut apprendre à maitriser la macro…

Une grosse heure plus tard, direction le Chalet. Il est presque midi, certains estomacs crient famine. Le temps est superbe, on s’installe au soleil sur les tables remises à neuf. Charcuterie, fromage, cubi de rouge, François est bien équipé dans son fourgon.

13 heures, c’est parti pour F9. Accès facile, à peine 5 mn à pied depuis la piste. L’étroiture d’entrée se passe facilement – à condition d’enlever la banane du matos entomo… – et on file dans la grande galerie, la grande salle d’extraction ayant été visitée et est très pauvre en bestioles. Chacun s’attelle à observer avec minutie les moindres fissures car c’est là qu’en général la vie se cache. Souvent en connexion avec l’extérieur ces fissures amènent les nutriments nécessaires à la survie des troglobies et des troglophiles.

Mais la récolte est pauvre, traditionnelles Meta, un grand rhino endormi, des escargots sûrement issus de l’extérieur et quelques araignées en fond de galerie, probablement une Palliduphantes margaritae. Dominique expertise les bancs rosés de substance molle comme de l’argile contenant de la pyrite. Au fond la galerie est obturée par un bouchon de béton laissant passer un important courant d’air à son sommet légèrement ouvert, l’extérieur ne doit pas être loin.

14 h 30 passées nous voilà dehors. Mission accomplie, de quoi étoffer le rapport du CDS11.

JND

Samedi 6 et dimanche 7 décembre 2025 – JNSC spéléo, initiation Cast 1, Oletta

Participants samedi
ITP : Cathy B., Jeff B., Antoine B., Michèle C., Dominique D., Adriana D. C., Henri-Pierre F., Antonio E. G., Eric G., Jean-Claude L. M., Pierre L., Nicolas M., Benoit R., Franck Z.
Initiés : Manon A-C., Santu F., Nathan G.,  Julie L.,  Gaia M., Pierre P., Nathalie S.

TPST : 2h00

Participants dimanche
ITP : Cathy B, Jeff B., Antoine B., Arnaud B., Michèle C., Wanda C., Jean-Claude D.,, Albert D., Adriana D. C., Antonio E. G., Henri-pierre F., Jean-Claude L. M., Pierre L., Nicolas M., Laureen N., Noël R., Benoit R., Antoine R., Alexia S.B., Franck Z.
ITP initié : Quentin D.
Initiés : Claire D., Micka F., Dumé F., Steven R., Robin S.

TPST :  1h30


Samedi : JNS

Suite à l’incendie sur la plaine d’Oletta, lors des JNS d’octobre, nous avions quitté le site précipitamment, laissant les initiés sur leur faim. Nous avions à cœur de réorganiser une journée avec eux. Quelques un ont répondu présent. La météo est clémente avec nous : le ciel est dégagé et le soleil brille.

Une présentation rapide de la journée est réalisée sur le parking. Puis encadrants et initiés se dispatchent dans les 4×4  pour prendre la piste qui mène au gouffre du pylône. Nos initiés du jour sont enthousiastes. Sur place le matos est installé. Franck et Pierre présentent le matériel puis équipent, avec l’aide de Cathy, nos impétrants. Quand aux autres, ils équipent la cavité.

Pour l’occasion, le porche d’entrée de Cast3 est équipé pour un essai réel du matériel. Pierre, Pulpy et Franck se chargent de présenter l’installation, l’utilisation du descendeur, et des bloqueurs.

Le parcours est classique mais raccourci : la vire de la salle de la chèvre est shuntée. L’entrée 1, le P13 du réseau de la chèvre, la tyrolienne jusqu’au plateau à escargots et pour finir la remontée vers l’entrée 2.

La remontée, parlons-en, elle laissera des traces chez certaines candidates. Julie, au bout de sa vie, se fera assister, voir tracter, pour la remontée du P8 par Jean-Claude  puis par Franck et Anto pour le P7.  Julie gardera tout de même son sourire et sa bonne humeur jusqu’à la sortie. Tous semblent heureux d’avoir effectué cette traversée. Pendant ce temps là, Dumé est partie faire de la désob quelque part sur le massif. Mais il sera à l’heure pour l’apéro et l’allumage du barbecue.

Cette belle journée s’achève dans la tradition des Topis par un un banquet sur notre aire de ripailles.

 

Dimanche : Initiation

Nous profitons de la cavité équipée pour faire découvrir la spéléo aux amis ce dimanche. La météo est également bonne ce jour.

Comme la veille, le café est pris au point chaud face au « Leclerc » d’Oletta puis nous regagnons nos initiés, vers 9h00.

Arrivé au pied du pylône, Franck présente le déroulement de la journée, le parcours. Puis Nono, en bon narrateur, explique le matériel utilisé en spéléo.

Anto B., Pierre et  Franck prodiguent la bonne parole autour du porche de Cast 3, les initiés sont attentifs.

Le parcours reste identique à la veille.

Concernant la remonté tous sortent de la cavité sans trop de soucis cette fois-ci. La cavité est déséquipée dans la foulée.

Par ailleurs J.C.L a mis en place trois A.F (amarrage foré) à hauteur du petit plan incliné en haut du P8, permettant à l’encadrant d’installer une corde et se longer afin de ne pas gêner la progression de l’initié. La nouvelle tête de puits permet dorénavant d’installer une corde  pour porter assistance lors de la  remontée d’un initié par exemple. Un autre AF a été percé dans ce puits pour installer une déviation.

De même suite, un A.F a été percé dans la salle du veau afin de créer un départ de main courante.

Le nombre conséquent de topis présent ce jour a permis de créer un autre groupe, constitué de JCD, Albert et Arnaud, qui le temps de l’initiation ont effectué de la désob. Au programme : purge du plafond de l’entrée de Cast 22 qui était instable et agrandissement de l’entrée.

Après un bon repas méridien et de longues palabres, nous regagnons le local vers 17h00 pour ranger le matos d’initiation ainsi que celui utilisé vendredi pour la JIBV.

Bilan de ces 2 journées :

  • 12 Initiés.
  • 23 Topis.

Impression d’une initiée :

Message écrit par Julie à Alexia :

« Coucou Alexia, comment te dire …c’était …super dur! J’ai fini hissé jusqu’au sommet par un gars en haut qui me tirait, z’ont sorti le matos d’extraction exprès pour moi😅.Vas y pousse qui disaient mais moi suis pas très costaud des jambes, bref une galère. La journée a été somme toute très agréable, c’est joli a l’intérieur…. »

Franck

2025-12-06-Cast-1-initiation LMJC 05
« de 56 »

Vendredi 05 Décembre 2025 – Journée Internationales du Bénévolat et du Volontariat – Complexe sportif de Borgo

Vendredi 05 décembre 2025
Autre, atelier secours
Complexe sportif de BORGO.

Participants
ITP : Cathy et Jean-François B., Antoine B., Christophe C., Jean-Claude D., Albert D., Henri-Pierre F.,  Jean-Claude L. M., Pierre L., Noël R., Antoine R., Alexia S. B., Franck Z.

Cette première journée organisée par La DRJSCS – DRAJES ( Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale, devenue Délégation régionale académique à la Jeunesse, à l’Engagement et aux Sports ) et du Comité territorial « sport pour tous », avait pour but de faire connaitre l’association auprès de nombreux scolaires, présenter des animations et créer des liens entre associations.  La DRJSCS – DRAJES, fait partie des organismes au même titre que la CAB, qui subventionnent notre association. Il paraissait nécessaire de répondre présent à leur demande de participation. Outre le club, le SSF 2B était mis a l’honneur. Un atelier spéléo secours a été mise en œuvre  au mur d’escalade.

Dés 09h00, l’atelier a été installé et un  »stand » I topi pinnuti placé sur les coursives. Malheureusement, très peu de personnes ont été intéressées par notre association. l’animation s’est transformée, du coup, en entrainements spéléo secours pour certain(e)s

 

Tout est démonté vers 15h00. La journée a été ponctuée par des divers conférences et  se termine (tard) par une remise médaille. Trois topis ont été décorés dans le cadre du SSF2B et l’engagement auprès du club. Dommage que la fête eu été entachée par le présentateur qui a mangé les fiches de présentation de JCD et Alexia…

On a tout de même bu un coup pour clôturer la JIBV.

Franck

Mardi 2 décembre 2025 — Trou de la Barre / Grotte des Cordonniers — Trassanel (11)

Mardi 2 décembre 2025
Spéléo, désob’, visite
Trou de la Barre / Grotte des Cordonniers, Trassanel (11)

Participants
ITP / SCM / GPS : Jean-Noël D.
Gruissan Prospection Spéléo : Jean-Marie B., André M.
Autonome : Daniel M.
Gente canine : Bosco

TPST : une heure

Tiens si on revenait aux fondamentaux, la désob ! Lors des fouilles archéozoologiques au Trou de la Marmite, Cédric le scientifique avait suggéré que le crâne de lion trouvé au fond de la cavité et daté de plus de 50 000 ans y était arrivé par une autre voie que la simple gravité. Or une cavité située à quelques centaines de mètres en amont du sentier et située plus bas, au même niveau que le fond de la Marmite, pourrait être cette porte d’entrée. Le dénommé Trou de la Barre – situé à flanc de vallon, au pied d’une petite barre rocheuse – se présente comme un porche d’environ 6 m de diamètre, quasiment comblé par de la terre quand notre ami Daniel avait commencé à le creuser.

Gros travail de terrassement pour obtenir une galerie terreuse de 5-6 m se terminant dans une petite salle dont le fond est entièrement obturé par une coulée de calcite. Aucun courant d’air ! Un boyau étroit de 1 m part en partie supérieure mais pas d’air. Les tentatives de microfracturation ayant produit peu de résultat, il a fait appel à Jean-Marie et André pour des moyens plus costauds.

Une heure de route puis une sympathique balade de 20 mn qui emprunte le sentier d’accès à la Marmite puis on oblique en contrebas sur le versant gauche du ruisseau de Matte Arnaude. Bosco est heureux de gambader dans la montagne. Pour ma part j’ai récupéré de mes fracas de samedi dernier.

Les copains sont en plein boulot, malheureusement les moyens costauds ne seront pas plus efficaces malgré la puissance de la détonation qui a dû réveiller tous les habitants de Trassanel ! On creuse quand même au niveau du boyau mais quelques gamates de terre plus tard, JM baisse les bras. Peu d’espoir. Daniel y croit toujours et va rester attaquer le bas de la coulée au marteau-burineur…

Il est midi trente, notre trio casse la croûte puis décide d’aller visiter la Grotte des Cordonniers, qu’ils ne connaissent pas, et qui se situe juste en face de l’autre côté du vallon. Mais pour cela il faut descendre dans le lit à sec du ruisseau de Matte Arnaude puis remonter dans le bartas. Heureusement c’est un bartas assez clairsemé mais la progression n’est pas si simple car le terrain est constitué de dalles un peu glissantes et de pierriers calcaires qui roulent sous les chaussures.

Nous trouvons finalement la grotte, belle entrée de 4×4 m au pied d’une avancée rocheuse et entourée d’un bosquet de chênes-verts. L’entrée ogivale se resserre rapidement mais ça passe, seconde étroiture c’est bon mais un petit rhino est au milieu du plafond, ainsi que de belles Meta. Troisième rétrécissement, pas plus étroit mais avec un becquet sur lequel bute mon « large » thorax. Aucune envie de galérer je rebrousse chemin. D’autant plus que Bosco qui voulait me suivre a dû être attaché et qu’il aboie et gémit… Il y a bien un autre passage pour une autre partie de la grotte mais le repos au soleil avec le chien cela a du bon.

Les copains ressortent de la première galerie, qui a peu d’intérêt, pour aller se balader dans la seconde partie. Plus intéressante avec de belles coulées mais leur progression s’arrêtera assez vite, il faut au moins une ceinture et des longes pour passer une vire exposée et puis c’est un peu labyrinthique. En les attendant j’ai découvert sur le net une vidéo de la visite de la cavité par le SCA, j’en ai vu plus qu’eux ! L’e-spéléo est en marche.
https://www.youtube.com/watch?v=iDZPMCuqffo

Pour le retour on décide de grimper directement sur la crête, ce qui devrait nous amener au col mais ce fut quand même un peu ardu, pentu avec dalles et pierriers.

Retour facile ensuite aux voitures en 10 mn, il est 15 h 30.

JND

Samedi 29 novembre 2025 — Ultimate Kondalé 2025 / L’Affluent Sonore et « Opération Survie » pour JN — Cabrespine (11)

Samedi 29 novembre 2025
Spéléo, visite, première
Ultimate Kondalé 2025 / L’Affluent Sonore et « Opération Survie » pour JN, Cabrespine (11)

Participants
ITP / SCM / GPS : Jean-Noël D.
Gruissan Prospection Spéléo : Jean-Marie B., André M.
Interclub pour la descente au Kondalé, 4 clubs, 7 participants

 TPST : neuf heures

Projet de la sortie : établir une jonction ARVA entre le Kondalé, cavité qui se trouve à l’aplomb de la rivière de Cabrespine qui doit passer quelques dizaines de mètres plus bas. Jean-Marie m’avait emmené visiter le Kondalé le 5 mai 2018, il se terminait à l’époque à la côte -190 m. Depuis les désobstructions avaient été poursuivies mais ils butaient dans un puits borgne, sans courant d’air apparent.

D’après le report topo le réseau du Kondalé est à 55 mètres au sud de la rivière et quelques dizaines de mètres au-dessus. Ci-dessus, le Kondalé est le petit gribouillis au milieu en haut, à gauche de la piste. Plus précisément entre l’éboulis sud des Fistuleuses et l’Affluent des Canots. Plus précisément vers l’Affluent Sonore. Jean-Marie, qui connait plutôt bien la cavité et avait déjà eu l’occasion de tenter des désobs dans cette zone, ne connait pas cet Affluent Sonore.

Pour moi cette zone m’est apparemment inconnue, bien que relisant mes aventures de 1995, ce fut notre terminus lors de notre visite le 29 octobre avec Francis M. et Bernard B. À l’époque nous avions mis sept heures pour l’aller et retour, c’était il y a 30 ans !

Lors de ma dernière visite de Cabrespine en 2024 – le Réseau Capdeville, situé bien en amont de la zone prévue (après la Galerie des Gours) – j’étais sorti un peu fracassé après six heures de crapahutage. Là le but était d’aller bien plus loin, à gauche hors de la carte ci-dessus, après la Salle des Dômes. Point que Jean-Marie et André atteignaient en marchant à bonne vitesse, en environ trois heures.

Heureusement Jean-Marie a chopé la crève à Spélimages et comme c’est pas la grande forme (il avait d’ailleurs une furieuse envie de rester au lit le matin), son dernier SMS prévoyait une sortie très tranquille. Pour ma part je sortais également de la même crève et j’ai eu les mêmes hésitations à y aller.

Regroupement à Villeneuve avec l’équipe du Kondalé, café et viennoiseries et direction pour notre trio vers le Gouffre de Cabrespine. Philippe, le directeur et membre du club, nous ouvre les portes à 9 heures. 9 h 30 entrée dans le gouffre, désert pas encore de touristes ! Descente de l’échafaudage puis de l’éboulis, toujours bien glissant. Arrivé au niveau de la rivière, au bout d’une heure, je sens que ce n’est vraiment pas la grande forme, jambes un peu molles, instabilité sur les blocs… Mais les copains sont déjà devant à préparer le canoé pour traverser la partie aquatique de la rivière. Et une fois au débarcadère, pas question de faire demi-tour !

Donc nous voilà partis. Progression rivière RAS mais les montées et descente des talus d’argile sont un peu cassantes, quant aux traversées de trémie c’est la galère. Mes copains sont aux petits soins. Mais le temps passe, on dépasse la Salle des Gours, puis la montée vers Capdeville et nous voilà à l’arrivée du réseau de Matte Arnaude qui permet de faire une traversée depuis le plateau. Ensuite c’est la Salle des Dômes. Trois heures que nous sommes partis, question : « Combien reste-t-il de temps pour l’Affluent Sonore ? » ; réponse : « Environ une heure avec la traversée chiante des éboulis de schistes qui sont une patinoire ».

Le calcul est vite fait, aller et retour cela ferait au moins deux heures de crapahut. Le retour risque d’être extrêmement galère sans parler du risque de glissades, etc. La décision est prise : pas question de faire demi-tour, seul c’est trop paumatoire et risqué, sans compter le lac à traverser, je vais les attendre ! En fait on s’est arrêté juste avant les Dômes au niveau d’une alcôve sèche, au sol argileux qui servait de bivouac pour les grandes explos. Et il reste encore deux karrimat°, et suprême luxe, Jean-Marie sort de son kit un poncho, une petite – toute petite – bougie et un briquet. J’ai des provisions, de l’eau, des sous-vêtements épais, mais humides -, je devrais tenir. Combien de temps, au minimum deux heures d’après les copains. Il est 12 h 20.

Pour s’occuper petite poussée jusqu’aux Dômes pour quelques photos. Puis installation, assis sous le poncho, bougie entre les jambes, on sent bien la chaleur. Mais rapidement la position assise devient inconfortable et la petite bougie n’apporte plus beaucoup de calories. Casse-croûte, mais quand le froid s’installe on manque d’appétit. Deuxième heure, allongé sur le karrimat dans l’alcôve, pour essayer de dormir maisimpossible avec le froid et l’humidité (le poncho ça condense !). Il faut se lever pour aller pisser et là ce sont les crampes ! Quelques pas sont possibles et retour au karrimat. Toujours pas de sommeil et une certaine inquiétude pour ce qui concerne le retour, il y en aura au moins pour trois heures. Ça gamberge !

Faut pas trop regarder l’heure mais on approche les trois heures, pas question de bouger, position fœtale pour s’économiser. Il y a bien longtemps que la bougie n’est plus qu’un minuscule point rouge mais cela rassure. Déjà trois heures qu’ils sont partis, un vague murmure dans le lointain, qui se répète puis un appel distinct, ILS ARRIVENT ! Il est 15 h 30, debout le brave, rassemblement des affaires et devant mes tremblements les copains me frottent vigoureusement le dos, la chaleur revient.

On ne s’attarde pas, c’est parti pour le chemin du retour qui finalement paraitra moins long que l’aller – deux heures trente ! Mais la remontée de l’éboulis et de l’échafaudage sera quand même très pénible, tachycardie, jambes molles, je m’arrête à de multiples reprises. On retrouve Philippe qui nous avait attendu avant de fermer la grotte – heureusement ! Il est 18 h 30.

La soirée se terminera à la base spéléo de Trassanel avec une bonne saucisse grillée arrosée de multiples vins, en compagnie de l’équipe du Kondalé. Mais quand même assez vite rentré pour une douche chaude exquise !

Bonne expérience dans la vie d’un spéléo, on a tous l’habitude de rester un certain temps à attendre, soit en haut ou bas de puits ou autre motif mais seul dans le noir pendant trois heures c’est une première. Raisonnablement il n’y avait pas d’inquiétude à avoir, pas d’accident, les copains allaient revenir, seulement un peu d’anxiété pour le retour. Mais en cas d’accident ou de blocage par crue, cela doit être long mais on n’est rarement seul dans ces cas-là.

JND

Un résumé de l’explo de JM et André :

« Nous filons vers notre affluent. Nous arrivons bien à la galerie et attaquons nos provisions. Où est la suite ? Juste à côté il y a bien un passage étroit descendant. Le grondement de la rivière est net. Ça ne m’inspire rien puisqu’on va descendre vers la flotte alors qu’on est là pour monter. Passés les premiers mètres étroits, les parois s’écartent et nous débouchons deux fois sur des regards noyés. Le coin est vraiment pas mal. Le troisième est le bon : le couloir descend vers la Clamoux que nous traversons pour atteindre un couloir rive gauche. Une barrière concrétionnée coupe le couloir. Un ruisselet la descend. Derrière le couloir s’élargit, on file vers le sud mais un petit lac nous arrête : eau turquoise, sable… Le rêve.  Plus d’une dizaine de mètres, je vois bien qu’on n’a pas pied. Je ne suis pas sûr qu’André s’en aperçoive aussi… Il se lance, décidé. Le sol descend et ce qui devait arriver… Il termine sa traversé d’un magnifique papillon crawlé.

https://youtu.be/K-mfzuROKsE

Bref il arrive sur l’autre berge et le couloir continue. Et merde, il va falloir que j’y aille, avec baudard, kit, perfo…. Le couloir monte de plus en plus. Après un petit col nous mettons notre corde pour redescendre une petite faille. Encore quelques mètres et un deuxième ressaut m’arrête (nous n’avions qu’une corde). Plus loin une belle salle se distingue à peine. Retour au col : deux couloirs inclinés partent vers le plafond, boueux mais pénétrables. Pas sans équiper et nous n’avons pas le temps. À l’extrémité du premier, des coulées de boue descendent du plafond. La fin du second est invisible : trou noir. Ça vaudra vraiment le coup d’y revenir une fois au moins. Le Kondalé est très peu ventilé. Donc il existe un bouchon assez hermétique. Peut-être celui-là ?
Retour avec l’épreuve de natation synchronisée… Arrivés à notre galerie initiale, nouvelle collation et mon ARVA capte brièvement un signal victime : 35 m puis 60 puis plus rien… On n’est vraiment pas loin. Il faudra revenir d’autant que l’éboulis au-dessus est inexploré et que de nombreux passages sont évidents.
Marche rapide. Nous rejoignons Jean-Noël. Sa bougie s’est éteinte. Il tremble de tous ses muscles et le claquement des dents résonne sous les voûtes (j’exagère à peine). André le bouchonne énergiquement et nous repartons. »

JMB

Post-conclusion : une certaine frustration de s’être arrêté quand j’ai lu le compte rendu des copains mais la décision a été la bonne. Depuis qu’on patauge dans le Retex on voit bien qu’il faut savoir raison garder. Il y a un moment où la tête dit « On y va » et le corps dit « Stop ! ». Cela peut arriver à tout âge mais je crois que j’ai atteint le point de bascule, savoir renoncer !

JND