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Dimanche 23 avril 2023 – Montebello, Paese Vecchiu, Blockhaus Teghime, galeries de Fort Lacroix, Grotta Gradiccia

Dimanche 23 avril 2023
Spéléo et urbex – visite, prospection, désob, chiro, histoire, botanique
Montebello, Paese Vecchiu, Blockhaus Teghime, galeries Fort Lacroix, Grotta Gradiccia – Bastia

Participants
ITP : Wanda C., Henri-Pierre F., Jean-Claude L. M., Marie Pierre R.
La toutounette : Nala

TPST : 1h00
Photos

Journée chargée au programme. Pas moins de 7 objectifs fixés :

1/ Prospection et désobstruction site de Montebello
2/ visite du village abandonné de Paese Vecchiu
3/ Visite des blockhaus de Teghime
4/ bilan des orchidées de la carrière de Barbaggio
5/ Mesures de la longueur des mines d’eau de Fort Lacroix
6/ Visites et mesures de longueur des Galeries du Fort Lacroix
7/ Visite de la grotte de la Gradiccia

On se retrouve donc au local à 9 heures autour de la machine à café.

1/ Direction le village abandonné de Paese Vechju. Jean-Claude a parcouru le chemin en VTT la semaine précédente. On laisse la voiture de Marie Pierre en aval du village au bord de la route de Saint Florent et on rejoint la piste de départ 1km ½ plus loin un peu avant la fontaine du Bourreau avec le 4×4 de HP.

Marche jusqu’au site de Montebello. JC y a découvert dans une doline un trou obturé par une roue et une jante de voiture. Désobstruction au pied de biche. Départ de galerie qui s’amenuise en un petit goulet de 30 cm de diamètre au bout d’un mètre mais ça ne souffle pas. Prospection des alentours calcaires. Visite du « Dolmen » voisin.

2/ On rejoint le village médiéval de Paese Vecchio ou Cotone (Cutone) ou Paese Grecu. Le village était constitué d’un mini castel et d’une dizaine de maisons en pierres sèches à 1 étage, recouvertes de lauzes de Ligurie avec charpentes en bois, actuellement ruinées, entourées d’un rempart. Daniel Istria y a effectué une série de sondages en 1993. Il y avait retrouvé 3 pièces génoises, des poteries amiantées de production locale, des tessons de céramique pisanes ou ligures, des pointes de flèches. Le Castellu aurait été construit avec ceux de Ville de Pietrabugno et de Montebellu par le seigneur d’Asco Ortofossano, Seigneur balanéen, opposé au Seigneur de Furiani et abandonné vers le milieu du 14ème siècle, peut être détruit sur ordonnance de Gènes.

Istria avait recommandé des fouilles plus approfondies qui n’ont jamais été réalisées.

Après visite on descend à la route par un sentier marqué en bleu et blanc au milieu du maquis sur 250 mètres. Et là Alberte-Marie-Pierre s’aperçoit qu’elle a oublié ses clefs de sa voiture dans le 4×4 du haut ! Heureusement une jeune dame s’arrête et remonte HP au départ ; celui-ci redescend chercher les 3 autres.

3/ Piquenique à Teghime. Les goumiers du 2ème Régiment de Tabors Marocains et les résistants corses y ont livré le 2 octobre 1943 une furieuse bataille contre les Allemands de la 16ème Panzer grenadier Division Reichfürher SS. Bizarrement la fortification de Teghime qui aurait interdit l’approche de Bastia par l’arrière et le contrôle des hauteurs n’a jamais été réalisée ni par les Génois ni par les Français. Un poste optique permettant d’établir des liaisons optiques entre le Pigno et Nice a été construit en 1872. Le petit bâtiment voisin du mémorial est une station de liaison radio en ondes métriques avec le continent bâti dans les années trente. Le bâtiment tagué de graffiti anti français juste avant le col est un casernement associé au poste radio-électrique appartenant à la ligne Maginot. Les Italiens, plus malins y ont construit 5 ouvrages de défense, le premier se situant au niveau du carrefour route de St Florent/route d’Oletta.

On prend un chemin bien entretenu qui part vers le Nord un peu avant le col. Un bunker individuel est rejoint en aval de ce chemin par une petite sente. Il est constitué d’une terrasse permettant un balayage semi-circulaire à la mitrailleuse avec à l’arrière une salle bétonnée. Plus haut on découvre un autre bunker individuel puis sur un plateau une réserve de munitions. Retour au point de départ en rejoignant la route du Pino puis la piste de l’aller.

4/ Descente vers Bastia. On s’arrête à la carrière de Barbaggio. Les environs de Teghime constituent un spot internationalement connu à Orchidées. On découvre quelques Ophrys Incubacea et Morisii. Cette année les orchidées sont en retard et peu nombreuses pour l’instant. Sécheresse ?
ACMO Corsica

5/ Arrêt suivant : les Mines d’eau de Fort Lacroix : 2 galeries au bord d’un ruisseau, un peu plus bas que la maison en T. Le lieu est appelé Fort Lacroix sur la carte IGN sûrement par erreur. L’une, ennoyée, n’est pas accessible sans équipement. L’autre est mesurée au laser-mètre : 43 mètres. Deux petits rhinos y dorment paisiblement.

6/ les galeries du Fort Lacroix : celui-ci faisait partie des 4 fortins construits par les Génois entre 1747 et 1761 avec les Forts Monserato , San Gaetano, Straforello (dit aussi Recipello ou Luiggi) pour défendre Bastia. Le fort Lacroix génois disparaitra en 1888 lors de la construction de 2 batteries chargées de protéger le port et le Sud de la ville. Elles ont été désarmées en 1918 et seuls deux canons de 95 mm y restent pour défendre la rade de Bastia en 1939. Les bâtiments ont été abandonnées dans les années 80. Deux galeries de stockage de munitions persistent.

On commence par la galerie inférieure en bordure de la montée Filippina. L’entrée est encombrée de détritus de toutes sortes, rançon de l’urbex ; après une chicane, la galerie se prolonge sur une quarantaine de mètres avec des salles latérales. Six petits rhinos comptabilisés.
On retrouve par un chemin qui mène à la résidence des Torettes, le parapet bétonné voisin de l’entrée du puits monte-charges.

L’accès à la batterie supérieure est clôturé. Un chantier de création de parc urbain est en cours. On escalade un petit muret et nous voilà en place. La galerie supérieure d’accès aux magasins de poudre est plus grande, 87 mètres de longueur. Elle se termine par un puits avec des barreaux obturé à son sommet. Un seul petit rhino.
Le bâtiment du plateau supérieur a été détruit et remplacé par une terrasse bétonnée. Les 2 paraboles ont été déposées ; seul persiste un grand échafaudage qui a permis de les démonter. Quelques arbres nouvellement plantés agonisent.

7/ On file par la route de Cardo inférieure à la grotte de Gradiccia

Située sous la villa Gradiccia, elle est l’objet d’un projet d’exercice secours. Problème : parquer les voitures ; Marie Pierre et Jean-Claude cherchent à se garer sur le chemin privé qui passe derrière la villa et donne accès à un lotissement. Leur passage provoque l’ire d’un résidant qui nous apostrophe grossièrement. Même le sésame habituel « on est les Topi Pinnuti, on vient compter les chauves-souris » n’agit pas. Après discussion avec JC, il nous abandonne pour aller frapper bobonne. La villa est abandonnée, l’accès à la caverne et l’entrée sont jonchés de détritus. La grotte cependant semble avoir été nettoyée. Des jeunes y font des fêtes. L’entrée en trou de serrure, les spéléothèmes, le plafond lissé par l’écoulement des eaux, le volume de la grotte laisse songeur. Quelle rivière passait là ? Peut-être une grande galerie démarre-t-elle en amont. On peut toujours rêver. Un seul petit rhino.

18h. Fin d’une journée marathon. 8,5km de marche, 13000 pas. Temps passé sous terre : 1heure ?

PHP

Dimanche 5 mars 2023 – Suterratta, Ducati – Barbaggio

Dimanche 5 mars 2023
Désobstruction, entomo
Suterratta, Ducati – Barbaggio

Participants
ITP : Jean-Claude D. B., Jean-Noël D., Henri-Pierre F., Eric G., Jean-Claude L. M., Franck Z.

TPST : 3h30
Photos

Suterratta épisode 30 « Les topi à la rencontre des topi »

Suterratta fait maintenant partie des grottes oubliées. Elle a connu son heure de gloire dans les années 2009-2010 où de nombreuses séances de désobstruction et d’équipement ont permis d’atteindre la profondeur de 32 mètres. L’excitation de la première a finalement été refroidie par l’étroitesse du puits terminal qui rend le travail de désob compliqué. Mais l’espoir est toujours là, la cavité se développe à travers 2 strates de roches différentes. Celle où se situent l’entrée, la galerie principale et la première partie du puits est composée principalement de calcaire de type cipolin. Des coups de gouge témoignent d’une formation en conduite forcée. A partir de la côte -12, la roche devient hétérogène, elle est composée de mini-strates de cipolin et de calcschiste, beaucoup moins solubles. Cette alternance de « bon » et de « mauvais » calcaire se remarque également à l’extérieur sur le versant Ouest du Monte Secco. L’espoir est donc de traverser cette couche de calcschiste pour retrouver une couche de calcaire et ainsi espérer de plus grands volumes.

Ça c’est la théorie, la pratique est bien moins simple. Cette substantifique moelle de la spéléo que sont la recherche de nouvelles cavités et la désobstruction n’est pas forcément attirante pour ceux qui se contentent de pratiquer le spéléisme. C’est maintenant presque un pis-aller lorsqu’on ne sait pas quoi faire un week-end. Pourtant, prospection et désob sont les 2 mamelles de la spéléo, c’est Sully qui l’a dit 😀

Petit café au local, chargement du matos dans le Def et c’est à 3 véhicules que les 5 topi se rendent sur site. Le temps est beau mais un petit vent frisquet impose un changement de tenue rapide. Le chemin de descente devient de moins en moins marqué, les sangliers et les intempéries font leur travail d’égalisation. Le coin pique-nique devant la cavité est peu à peu envahi de ronces, de fougères et de maquis. Quelques coup de sécateur lui redonnent un aspect plus accueillant. Le barbecue s’est lui aussi effondré, une reconstruction sera également nécessaire.

Direction le front de taille maintenant. Si HP se contentera de chercher les bestioles dans les galeries horizontales, Franck, JCD, Éric et JCL se répartissent dans le puits terminal. Surprise pour ce dernier quelques mètres avant le fond. Un topi est d’abord aperçu côté Ouest de la faille, puis un nid côté Est avec 2 topi blottis l’un contre l’autre sur leur couche de feuilles, les yeux écarquillés de voir ce drôle d’intrus. D’ailleurs, il est possible qu’un autre topi ait été tellement effrayé qu’il en est tombé raide mort. Il git maintenant au fond du puits. Comment sont-ils arrivés à 30 mètres de profondeur ? Possible par la galerie, mais pourquoi aller si profond ? Ou alors existe-t-il une continuation de la faille débouchant sur le versant de la montagne ? Mystère …

L’équipe du fond est efficace, JCL au forage, Éric juste au-dessus à la désob 😕 . Les 2 batteries emportées ne permettent le forage que de 3 trous, fatiguées aussi elles sont. Un crayon non explosé de la dernière séance sera raccordé en 4ème charge sur la ligne de tir nouvellement posée. Ce seront des tirs de confort, s’ils sont efficaces, ils permettront de pouvoir s’accroupir afin de charger les seaux de débris. Il faudra néanmoins organiser le stockage de ces derniers …
Les topi ont déguerpi, ils ont dû sentir qu’il valait mieux s’éloigner momentanément de ces intrus. Il vaut mieux pour leurs tympans.
Raccordement des lignes, le topitir permet de constater que la 4ème charge ne pourra pas exploser puisqu’elle est isolée, elle ne sera donc pas raccordée. Un gros boum suivi d’un autre plus petit. On jugera de l’efficacité des tirs lors de la prochaine séance, il fait faim maintenant.
JN est arrivé entre temps et accompagne HP dans la recherche des bébêtes.

Le barbecue est rapidement reconstruit, le feu allumé et les grillades démarrées. Ouverture d’une bouteille de Cuvée des Seigneurs des 25 ans du club, déception, les seigneurs ont mal vieilli. Heureusement, d’autres bouteilles ont été apportées. Un traditionnel Rustique à la braise termine les agapes.

Le Co-mètre étant non utilisable, le risque n’est pas pris de redescendre constater le résultat des tirs (plus très envie non plus après le pique-nique …). On se contentera de rendre visite à Ducati mais en essayant de repérer en surface le niveau où arriverait le point bas de Suterratta, en s’aidant de mister Sinus. C’est ainsi que quelques mesures au lasermètre permettent de le situer dans une strate calcaire quelques mètres au-dessus de Ducati, à peu près comme prévu. Mais comme le pendage de la strate est d’environ 30° et s’enfonce vers la montagne, ce fond de Suterratta n’a pas encore atteint ce calcaire, mais l’espoir est encore là. A noter que faute de carnet, les différentes mesures de longueur ont été gravées avec un caillou sur une lauze de cipolin, retour au néolithique …

Visite de Ducati et surprise, le petit suintement habituel de la paroi Est s’est transformé en résurgence. L’eau sourd d’un petit trou et s’écoule dans la cavité. Présence d’un seul petit rhino.

Sur le retour vers Suterratta Franck dégage une entrée dans les foisonnements de l’amas de gros blocs rocheux au-dessus de Ducati. Une alcôve de quelques m² est ainsi visitée, un petit rhino y a trouvé refuge.

Retour aux véhicules, puis au local pour remettre le matériel en place, aucune perte.

JCL

Dimanche 15 janvier 2023 – Grotte d’Olmeta di Tuda, Grotte du Calvaire – Oletta

Dimanche 15 janvier 2023
Spéléologie, prospection
Grotte d’Olmeta di Tuda – Grotte du Calvaire, Oletta

Participants
ITP : Michèle C., Wanda C., Michaël D., Henri Pierre F., Jean-Claude L.M., Marie Pierre R.

TPST : 1h00
Photos

Lors de la visite de la Grotte du Calvaire le 22 Janvier 2022, un promeneur avait indiqué la présence d’une autre grotte au voisinage mais non située. Jean-Yves se souvenait y être allé avec Gilles F, un compère GCCéen, de nombreuses années auparavant mais pas de son emplacement. Micca avait téléphoné à Gilles qui lui avait indiqué les coordonnées dans une falaise à l’OSO du Monte di Tuda.

La grotte était citée dans 3 articles d’Histoire Naturelle *1. Elle aurait été découverte en 1988. Son comblement sédimentaire épais de 2 mètres avait été étudié de 1988 à1992 et on avait pu retracer les activités agro-pastorales du Nebbio sur 2500 ans ainsi que l’évolution des micrommamiféres rongeurs (mulot, musaraigne, rat noir) et chiroptères grâce aux milliers d’ossements contenues dans des pelotes de réjections et des déjections de chouette-effraie (tyto Alba) et à des analyses polliniques et sédimentaires. Aucun témoin d’occupation humaine n’avait été retrouvé.

La localisation vague « falaise en bordure du vallon de Vitti » et une topographie rudimentaire de la grotte se trouvait dans ces articles. La salle du fond avait été désobstruée par un spéléologue spécialiste de ce type d’opération.

La prospection des alentours n’avait pas retrouvé d’autres cavités karstiques.

Gilles F. avait participé aux fouilles et avait établit la liste des oiseaux nicheurs dans le Vallon de Vitti.

Lors de l’étude, le pied de la falaise était accessible par une piste carrossable en 4×4 mais l’accès, à partir de la route du lac de Padule, en est maintenant fermé. On part donc du lieu-dit Pietralbuccio pour couper à travers le maquis sur 300 mètres et rejoindre la piste.

Après avoir erré un peu dans le maquis et suivi un sentier incertain, on aboutit à une porte en bois dans une clôture qui donne sur la piste, que l’on remonte sur 500 mètres. La grotte est bien visible du chemin. Elle s’inscrit en ocre dans la falaise calcaire à son extrémité ouest. On rejoint le pied de falaise en suivant des marques rouges, surement apposées par des grimpeurs ; une voie d’escalade sera retrouvée sur la paroi voisine de la grotte avec des plaquettes.

Une partie du toit du porche de la grotte s’est éboulée en contrebas et les fractures importantes de certaines parties de la falaise laissent augurer d’éboulements à venir.

Au niveau du porche se trouvent un poteau en bois témoin d’une fermeture de l’entrée, 1 poteau métallique scellé dans un rocher, un autre coincé entre 2 blocs peut être par effondrement récent de la voute, des planches en bois vermoulues, une palette. Tout cela n’est pas très écolo. Manifestement le site n’a pas été réhabilité après les recherches. Une petite escalade de 2 mètres ; on retrouve la zone de fouille. Le sol est jonché de pelotes de réjections et de déjections fraiches. Puis on pénètre dans une deuxième petite salle avec des conduites débouchant du plafond. Probablement un déversoir du massif calcaire. Un petit rhino y dort à côté d’une toile d’araignée sans se douter probablement qu’il est lui-même dans l’antre d’une chouette. Pas d’insecte visible.

Au-dessus de la grotte se trouve une fracture qui n’aboutit à rien mais d’où s’échappe une chouette blanche dérangée par Jean-Claude.  A quelques mètres vers l’est un autre abri sous roche contient un foyer récemment utilisé. JC et Micca font la topo de la grotte. On hésite à chercher un passage pour rejoindre le sommet de la falaise et redescendre par le chemin partant de Pietralbuccio vers la croix du Monte di Tuda dont on avait vu un panneau indicateur à l’endroit où l’on avait garé les 4×4. On décide finalement de reprendre le même chemin qu’à l’aller. On reviendra ultérieurement pour une prospection plus complète. Le retour se fait en 30 minutes avec la trace du GPS. Dans le maquis il suffit de suivre un tuyau d’alimentation en eau qui aboutit dans le jardin d’une maison en construction.

Direction le lac de Padule au bord duquel on fait griller quelques chipolatas et l’on tire les rois.

Deuxième objectif de la journée : la grotte du Calvaire. Visitée récemment, Micca et JC voudrait en désober le fond, obstrué par 2 gros blocs, derrière lesquels on aperçoit quelques mètres de galerie. Micca a fabriqué à cet effet un désobeur à main comportant 2 griffes genre arme moyenâgeuse. Un bloc est enlevé mais le second résiste. Pendant ce temps, Wanda et HP repèrent quelques rares insectes cavernicoles (méta bourneti, cloportes, dolichopodes) et 2 petits rhinos. La cavité est bien sèche pour un mois de Janvier.

Il est 16 heures, les jours s’allongent ; on en profite pour descendre au couvent Saint François d’Oletta. Daté du 13e siècle, il a été le siège d’une imprimerie nationale, la stampiera della verita, créée par Pascal Paoli et de la « conspiration d’Oletta » contre les troupes françaises en 1769, déjouée sur dénonciations et dont une plaque apposée sur l’église rappelle le martyr des 5 hommes pendus à cette occasion. Le couvent est maintenant la propriété d’une artiste peintre/actrice Candida Romero qui a créé un parfum « l’eau de Couvent » (cf site Instagram) et y organise des manifestations culturelles. Un marché fermier se tient 2 fois par semaine l’été sur le parking devant le couvent. On longe la discothèque de la Conca d’Oro et on atteint l’aqueduc qui alimente le couvent et la fontaine de Mersolaccia (Merlu ?).

Reste donc à prospecter le Monte di Tuda, les environs de la falaise, la carrière dans laquelle un départ est connu et non exploré. 

PHP

*1 :
https://journals.openedition.org/adlfi/23022
https://journals.openedition.org/adlfi/18893
https://hal.science/hal-03036092/document

Samedi 14 janvier 2023 – Gouffre des Racines, Lastours (11)

Samedi 14 janvier 2023
Spéléo, visite cavité continent
Gouffre des Racines – Lastours (11)

Participants
ITP et GPS : Jean-Noël D.
Gruissan Prospection Spéléo : Jean-Marie B., Claire F.

TPAST : deux heures dont une heure à désober

Photos

Aujourd’hui intronisation dans la spéléo audoise, je participe à la réunion du CDS 11, comme simple invité car il faut un an d’adhésion dans un club local pour pouvoir être GE au CDS, ce sera pour l’an prochain.

AG prévue dans l’après-midi, le matin sera consacré à la visite d’une petite cavité (un moins 40 quand même) au pied des châteaux de Lastours sur les contreforts de la Montagne Noire. Une fois de plus on m’a demandé de ne pas nommer la cavité, ce sera le Trou X, mais j’aime mieux Gouffre des Racines au vu des énormes racines qui courent le long du plan incliné d’entrée. En fait Trou X car visites limitées pour cause de présence de chiroptères, pas d’APB connu, on verra quatre gros chiro au ventre gris qui semblent être des Euryales. J’apprendrai l’après-midi que c’est plutôt un site de transit plutôt déserté en hiver.

RDV 8 h 45 à la sortie du village de Lastours avec Jean-Marie et Claire du GPS. Température 3°C et du brouillard au départ de Canet. Sur place on atteint les 8°C. On se gare en bord de route et la cavité se situe 50 m plus haut à flanc de colline bien raide et bien « maquisée ». La cavité semble être connue dès l’époque médiévale et avoir également été visitée par des prospecteurs lors de l’exploitation de la mine d’or de Salsigne – dont je parlerai plus loin. Jusqu’en 2018, un escalier maçonné permettait d’accéder au ruisseau du Grésillou 30 m plus haut, mais les fortes pluies torrentielles de 2018, qui ont sinistré toute la région, ont transformé cet escalier en chaos rocheux qu’il faudra escalader. Cela nous a bien réchauffés.

Arrivés sur le cours du Grésillou, on devine des ruines de structures médiévales et au loin sur la crête, se découpant dans la lumière de l’aube, les donjons des châteaux de Lastours.

Quelques infos historiques sur le site : Les châteaux de Lastours (en occitan Las Tors, litt. « Les tours ») sont quatre anciens châteaux forts dits cathares des XIIe et XIIIe siècles. Les quatre châteaux sont construits sur un éperon rocheux au-dessus du village de Lastours, isolés par les profondes vallées de l’Orbiel et du Grésillou. Ils étaient le verrou du Cabardès d’où le nom du château principal « Cabaret ». Ils sont bâtis à 300 m d’altitude.

Ces quatre châteaux font partie d’un seul ensemble même s’ils n’ont aucune structure en commun. Le contexte naturel du site a permis de faire l’économie d’une forteresse de grande taille. Les plans ont été adaptés aux rochers sur lesquels ils sont construits.

Avant la croisade des albigeois, les châteaux ne sont qu’au nombre de trois et ne sont pas disposés sur la crête. Les villages entourent les noyaux castraux de la même façon : avec des maisons, des grottes-refuges, des forges et des citernes situées autour d’un donjon haut et étroit.

Au Moyen Âge, le site appartient aux seigneurs de Cabaret, mentionnés pour la première fois en 1067. Leurs richesses proviennent notamment de l’exploitation des mines de fer. Seuls trois châteaux ont été probablement construits au XIe siècle et leurs emplacements ont évolué dans le temps suivant les destructions et reconstructions successives.

Les châteaux ont vécu les événements de la croisade des albigeois. Les seigneurs de Cabaret étaient très liés avec les adeptes du catharisme. Les villages aux alentours des châteaux ont accueilli de nombreux cathares. Le site subit dès 1209 les attaques de Simon de Montfort et résiste victorieusement. Mais le croisé Bouchard de Marly alors seigneur du château de Saissac est fait prisonnier par Pierre-Roger. Sa libération est négociée contre la reddition de Cabaret en 1211.

En 1223, les seigneurs de Cabaret reprennent leurs terres et Cabaret devient le siège de l’évêché cathare du Carcassès. Le seigneur Pierre-Roger résista pendant de nombreuses années aux attaques de Simon de Montfort. Les châteaux de Lastours sont un pôle d’activité religieuse cathare important durant le XIIIe siècle. Le village castral abritera de nombreuses maisons de parfaits. Mais en 1227, les châteaux sont de nouveau assiégés par Humbert de Beaujeu. En 1229, Cabaret capitule. Le roi décide la destruction des trois tours seigneuriales et de leurs habitations afin d’éliminer tout refuge de Cathares. Les châteaux sont cependant reconstruits sur les crêtes afin de les rendre moins accessibles aux tirs des ennemis.

Au XVIe siècle, les châteaux sont occupés par les huguenots. Ils en sont délogés par le maréchal de Joyeuse en 1591.

Reprenons le cours du Grésillon. On remonte le lit asséché vers l’amont sur 150 m puis c’est la grimpette bien raide dans un maquis ras, sur une sente bien tracé par JM au cours des sorties antérieures. La première fois il avait du mettre une heure pour parcourir 100 m (on connait bien la problématique !) et arrivé sur le point GPS du trou, rien ! En fait il était dans un dense massif de buis avec l’entrée sous ses pieds !

Belle bouche d’entrée en ellipse de 5×2 m, la suite est en plan incliné. Mais auparavant JM a prévu de se rendre sur le chantier de désob’, un boyau de 50-60 cm de large, bien pentu, qui descend sur une dizaine de mètres. A mi-pente une « salle » puis le boyau repart plus vertical avec un ressaut de 2 m. Le fond de la désob est 5 m plus bas, étayé avec quelques barres de fer… Le but de la sortie est de remonter les blocs explosés lors des derniers tirs. Claire sera au point bas pour charger les gamattes, je resterai en bas du ressaut et JM en haut. Une dizaine de gamattes plus tard on a bien nettoyé la zone, elle est prête pour une nouvelle séance. Le courant d’air est toujours présent mais la faille est bien étroite.

Remontée un peu serrée il faut bien calculer sa posture. Nous voilà en haut du plan incliné. Là il faut s’équiper car il y aura un ressaut de 10 m. Le plan incliné est parcouru par d’énormes racines de buis plongeant dans l’obscurité à la recherche d’humidité. Elles seront bien utiles pour la remontée. En bas JM équipe le ressaut qui débute par un pertuis de 50 cm puis une vire et un fractio en plan incliné. Pas besoin de descendeur, on assure avec la poignée ou un nœud italien. Une vire un peu exposée à franchir et la progression devient horizontale. Pas mal de concrétions sur des blocs effondrés – grosse trémie, sur un des blocs on peut d’ailleurs observer un gour vertical (le bloc sur lequel il s’était formé ayant basculé à 90° -, des fistuleuses au plafond et sur la gauche un magnifique miroir de faille. Le sol est constitué de dômes d’argiles. Un puits latéral permet de passer sous une partie de la trémie mais pas de suite connue, on est autour de moins 40 m.

Une heure de visite et on retrouve la lumière. La descente dans le maquis sera plus facile. Retour par le lit de la rivière puis on évitera la désescalade dans les blocs par un sentier pentu au milieu des ruines médiévales.

Un petit développement au sujet du ruisseau du Grésillou, concernant une pollution rencontrée également en Corse dans la Bravone et liée à la mine d’arsenic de Matra. Ce ruisseau a son amont au niveau de la mine d’or de Salsigne : La mine d’or de Salsigne est une ancienne mine d’or française fermée en 2004 et située sur les communes de Salsigne et de Villanière à 15 km au nord de Carcassonne dans le massif de la Montagne Noire. Elle a été la plus importante mine d’or d’Europe Occidentale et la dernière de France métropolitaine. Elle est marquée par un siècle de pollution par l’arsenic et à ce jour, il s’agit du site le plus pollué de France.

Dès l’époque romaine, dans toute la région, on exploite divers minerais (fer, or, cuivre, plomb). L’or est redécouvert en 1892. La mine produit 120 tonnes d’or entre son ouverture en 1892 et sa fermeture en 2004. Salsigne fut autrefois le premier producteur mondial d’arsenic, présent naturellement dans le sol et dans le minerai. En 1950, alors que l’Algérie était une colonie française, beaucoup d’Algériens sont venus travailler dans les mines de Salsigne. Après la guerre d’Algérie, en 1962, de nombreux travailleurs algériens sont à nouveau embauchés.

En 1991, la MOS (mine d’or de Salsigne) est rachetée par un groupe australien. De 1999 à 2006, l’ADEME de Languedoc-Roussillon procède à la réhabilitation du site industriel de la Combe du Saut en raison de la pollution du sol par l’arsenic et par d’autres métaux lourds. Le site a fait l’objet d’un projet de réhabilitation. Le chevalement a été conservé mais l’accès à la descenderie a été bouché et fermé.

La vallée de l’Orbiel est durablement polluée par l’activité de la mine d’or de Salsigne, et notamment par l’arsenic, élément chimique toxique, dangereux pour l’environnement et cancérogène. Le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) chargé de la dépollution du site a chiffré à 3 tonnes d’arsenic charriées annuellement par l’Orbiel, tandis qu’une étude à l’initiative des riverains de la mine estime la quantité d’arsenic charriée chaque année à 8 tonnes.

En 2011, la préfecture de l’Aude a élaboré un arrêté interdisant la mise sur le marché de légumes produits dans cette vallée. Durant les inondations du 15 octobre 2018, les torrents pollués de l’Orbiel ont envahi les terres et jardins des riverains. Une analyse de sédiments a montré des concentrations très élevées d’arsenic : jusqu’à plus de 3% à moins de 10 km en amont de Conques-sur-Orbiel. En été 2019, les tests menés par Agence régionale de santé d’Occitanie concluent que des dizaines d’enfants vivant dans la vallée de l’Orbiel présentent des taux d’arsenic supérieurs aux normes admises. Des analyses toxicologiques montrent en outre en 2020 une présence de métaux lourds, tels le mercure et le plomb, chez les riverains de l’ancienne mine.

Anecdote intéressante, il existe deux films tournés sur la mine d’or de Salsigne par Catherine Pozzo Di Borgo, cinéaste militante ayant peut-être avec des ascendances  ajacciennes :

  • Les Vaches bleues (1989, 1991)
  • Tout l’or de la Montagne Noire (2002).

L’après-midi a été consacrée à l’AG du CDS 11. Bilans habituels et bilans d’activités des six clubs spéléos de l’Aude. De belles images sur les cavités locales et sur les explos et premières dans les Pyrénées ariégeoises et audoises. Suivie d’un sympathique apéro et d’un repas, on devait être une trentaine.

JND

 
 

 

 

Samedi 5 et dimanche 6 novembre 2022 – Buga di a Cutina, Ghiso 4 – Ghisoni

Spéléo, initiation grande verticale, désobstruction

Buga di a Cutina, Ghiso 4 – Ghisoni

Participants

  • ITP : Antoine B. (1) , Michèle Cl. (1), Wanda C. (2), Jean-Claude D. (2), Albert D. (1), Dominique D. (1), Amal D. (2), Jean-Noël D. (2), Michaël D. (2), Henri-Pierre F. (2), Jean-Claude L. (1), Nicolas M. (1), Benoit R. (2), Marie Pierre R. (1), Yorick S. (2)
  • Individuel : Jean-Yves C. (1)
  • Ex-topi : Corine B. (1), Lionel (1)

(1) : samedi et dimanche

(2) : dimanche

TPST : 4h00

Photos

Samedi

Quatrième descente de l’année à Ghisoni et quatrième descente dans le gouffre, A Buga est ainsi devenue la cavité la plus fréquentée en 2022 !

On peut passer les traditionnels préliminaires mais quelques faits sont à noter.

Tout d’abord un marseillais arrêté en bord de route peu après le tunnel nous fait signe. On s’arrête les uns après les autres et c’est ainsi que pas moins de 5 véhicules et 10 personnes se portent à son secours. Il a éclaté une roue en roulant sur un des nombreux cailloux qui ont dégringolé de la montagne, mais il n’arrive pas à démonter la roue avec la clé rikiki fournie avec le véhicule. Lionel sort sa croix de la voiture (qu’on ne se méprenne pas sur l’outil sorti 😉 et en quelques minutes le marseillais est tiré d’affaire.

Autre péripétie peu avant les bergeries de Gunzoli, l’Isuzu de Poulpy couine. Ouverture du capot, fumée et odeur de caoutchouc cramé. La courroie accessoire a voulu se faire la malle et frotte sur les flasques des poulies. Elle a bien chauffé et s’est déformée, mais elle n’a pas cassé. Lionel sort sa boite à outils (qu’on ne se méprenne pas… 😉 et en une petite heure la courroie est remise en place. Embouteillage sur la piste, un groupe en buggys est obligé d’attendre la fin de la réparation. On en profite pour leur demander s’ils n’ont pas eu vent de cavités lors de leurs balades pétaradantes, ce qui serait étonnant…

Redémarrage du convoi, enfin presque. Cette fois-ci c’est le Galloper de Dumè qui fait la tête et refuse de démarrer. Juste un problème de batterie vite réglé. Le week-end commence chaudement…

Pas d’autres mésaventures jusqu’à la casetta puis traditionnels va et vient pour acheminer les nécessités logistiques et alimentaires. C’est une première pour Coco et Lionel qui ne connaissaient pas « notre » refuge spéléo et semblent ravis de ce retour à la nature.

Premier apéro, premières grillades. Deux équipes se forment, les casettistes et les désobeurs. Les premiers se chargeront de divers bricolages de confort, dont le montage de la nouvelle table patiemment fabriquée par Dumè, une Dumette de plus ;-). On peut y manger confortablement à 10 mais en se serrant un peu on peut s’y attabler à 14, voire 16. Des bancs complètent également la table, mais aussi de vraies chaises avec dossier, le grand luxe pour les vieux spéléos courbaturés !

Michèle, Albert, Poulpy et JCL composeront l’équipe des désobeurs du samedi, départ tardif vers Ghiso 4. L’équipe de met rapidement à l’œuvre et 6 tirs de confort et de fond sont effectués. Les burins et massette ne sont pas oubliés et complètent les tirs.
Il est apéro moins le quart, il est temps de rejoindre la casetta, après avoir déblayer un maximum de gravats pour faire un point et laisser place nette à l’équipe des désobeurs du dimanche. L’objectif de la journée est atteint, on est au-dessus des pseudos puits. Contrairement à ce qui était imaginé, la suite semble plus prometteuse à gauche qu’à droite et on ressent un léger courant d’air. La terre s’insinue entre les cailloux laissant à penser qu’il y a du vide dessous…

Descente à la frontale en passant à côté du trou. JY y a pendu l’enregistreur coquin qui permettra d’espionner une éventuelle partouze de chiroptères (aucune activité chiro notable, juste quelques petits et grand Rhino en balade (1 ou 2 ?).

C’est MP qui a préparé le plat de consistance, un délicieux rôti à la crème, et comme le précise la cuisinière « il ne manque que les champignons qu’on aurait trouver sur place ! ». Mais pas de chance. Un rustique clôt le repas suivi par quelques pousse-rustique.

Coco et Lionel partent vers leur tente, Albert vers la sienne, Michèle vers son bout de chemin et les autres vers la mezzanine. Nuit tranquille même pas ponctuée par des bruits parasites.

Dimanche

Réveil à 7h00 non pétantes, petit déj, petits bricolages et voilà les dominicaux.

Quatre équipes se forment :

– Michèle et JY sont partis pour les mines de Paganello compter fleurette avec les chauves-souris

– Dumè, Coco et Lionel resteront à la casetta pour divers bricolages

– JN, JCD, Albert et HP constitueront l’équipe des désobeurs du dimanche

– Direction le trou pour les 9 autres

Les autres se divisent à leur tour en 2 sous-équipes :

– Anto, Wanda, HP, MP, Amal, Benoit et Yorick feront quelques manips sur une corde accrochée à une branche de châtaignier. Même Lionel a essayé, mais n’a pas approuvé !

– JCL et Micca iront équiper le trou

C’est ainsi que Micca se charge de l’équipement jusqu’au musée avec la C95 en utilisant les broches. JCL suit avec une C70 et utilisera les spits jusqu’à la lucarne, ces derniers sont toujours vaillants à nous soutenir. L’un des principaux objectifs est de faire découvrir une grande verticale aux nouveaux et à Amal. Micca, Anto, Poulpy et JCL se placent aux points stratégiques et conseillent au passage les 2 nouveaux.

Visite rapide du musée et retour en surface. Anto et Micca se chargent du déséquipement pendant que Poulpy et JCL vont jeter un œil à Ghiso 4. Les gravas des derniers tirs n’ayant pas été enlevés, une bonne ou une mauvaise surprise attendra les prochains fox-terriers.

Seuls Wanda et HP sont encore à la casetta lorsque le quatuor y arrive pour casser la croute.

Descente de nuit après avoir coupé l’eau et effectué les divers rangements et nettoyages de la procédure de départ.

JCL