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Dimanche 14 janvier 2024 – Aven de Razzu Bianco – Venaco

Dimanche 14 janvier 2024
Spéléo, visite
Gouffre de Razzu Biancu, Venaco

Participants
ITP : Cathy B., Wanda C., Albert D.,  Henri-Pierre F., Eric G., Benoît R.,  Franck Z.

Départ de Bastia vers 8h30 pour Venaco. La température est bien fraîche avec un petit -1°C à Ponte Leccia !! Heureusement le soleil est présent et en arrivant à Venaco, il ne fait pas si froid que cela.

Après une marche d’approche d’environ 30 minutes sur un sentier parfaitement propre, on arrive pas loin du gouffre dont l’entrée est très vite repérée par Franck, Eric et Wanda. Franck part équiper le gouffre rapidement pendant que tout le monde se prépare.

La descente commence par un puits de 11 m. Arrivé en bas, Franck s’engage dans un passage serré qui aboutit sur une autre étroiture « La boîte aux lettres ». C’est glissant et bien étroit. Franck passe sans problèmes et me guide pour la descente, je termine le passage de la boîte aux lettres par une belle glissade !! Wanda nous rejoint rapidement. On continue le boyau, avec de belles concrétions à voir. A la fin du boyau, la corde placée il y a 4 ans est toujours là pour permettre de montée vers « La porte du Ciel », mais pour le moment on ne s’engage pas on attend que tout le monde descende, et…….on attend……

Après une « petite » attente, on comprend qu’Albert s’est coincé. Wanda remonte par le colimaçon pour aller aux nouvelles et on suit quelques temps après avec Franck, un peu inquiet de ne pas savoir exactement ce qui se passe. Le Colimaçon, un autre passage bien étroit, mais c’est marrant, ça glisse, ça coince, bref que du bonheur ! Arrivé en haut, soulagement, Eric et Benoît ont réussi à décoincer Albert. C’est la remontée du puits, pendant ce temps Wanda et Eric en profitent pour descendre, (2ème passage de la boîte aux lettres pour Wanda !!!) et feront la montée de la Porte du Ciel. Pendant la remontée j’ai pu observer 3 petits rhinos que je n’avais pas vu à la descente. Wanda m’apprendra qu’elle en a vu 2 aussi à la Porte du Ciel.

Pause repas, mince pas de briquet pour le feu. Ouf encore, il y a un briquet dans le kit médical (comme quoi un kit médical s’avère bien utile !). Donc il y a du feu, du figatellu, du vin, tout va bien. Repas terminé, reprise du sentier pour le trajet de retour. Au passage Franck repère le passage pour « l’Igue de Begood », prévu aussi initialement pour la journée, mais le temps aura manqué, ce sera pour la prochaine fois.

Cathy

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« de 14 »

Samedi 16 décembre 2023 – Gouffre de San Nicolao « U Tribbiolu » – San Nicolao

Samedi 16 décembre 2023
Spéléo, visite
Gouffre de San Nicolao « U Tribbiolu », San-Nicolao

Participants
ITP : Antoine B., Wanda C., Adriana D. C., Antonio E. G., Eric G., Benoit R., Marie Pierre R., Franck Z.

TPST : 2h30
Vidéo

Une première pour certains participants : Tribbiolu et son étroiture de départ et de sortie dont une galerie de passages agrémente la fiche de sortie laissant augurer, au vu des grimaces, quelques difficultés.

La première reste l’heure matinale du rendez-vous : 7h30 au local, on rentre toujours de nuit de cette cavité pourtant relativement proche. Après un briefing à l’Icone café de Moriani, 3 voitures partent pour le hameau. Franck, d’anniversaire, doit pouvoir partir plus tôt.

Seconde difficulté : la marche d’approche. Selon les interlocuteurs, c’est pas long, un peu long, chiant, rempli de végétation. Ce sera finalement 250 m de dénivelé, une petite heure de marche sur un tracé approximatif mais relativement ouvert. On pose les sacs sur un belvédère qui offre une superbe vue sur la plaine.

Le temps de s’équiper, Franck a déjà exploré les lieux, purgé un gros bloc qui coinçait l’entrée, inutile d’en rajouter. Lorsque les derniers arrivent au bord du trou il est déjà parti équiper. Pas de possibilité de relai dans la cavité, c’est tout droit, jusqu’au fond, il faut attendre dehors. J’ai peut-être oublié de préciser qu’un vent glacé souffle du nord-est, partagé entre l’envie de retrouver les atmosphères toujours tempérées des sous-sols et l’appréhension du passage de l’étroiture qui n’offre pas beaucoup d’options, on attend frigorifié face au vent. Eric en profite pour se réchauffer en coupant du bois, faut pas louper l’essentiel, pour d’autre c’est le moment du pipi de la peur.

Benoit passe le premier, quelques rectifications sont nécessaires dans la position de passage et c’est l’entrée dans le vif, peu à peu le groupe s’enfonce pour une succession de relais verticaux sur des amarrages dont certaines s’étonnent qu’ils ne comportent qu’un forage, sans doute la raison pour laquelle Wanda doit réaliser une conversion parce que descendue un peu bas.

C’est toujours la surprise de voir comment une si petite entrée donne sur de tels volumes. Certes cela reste étroit mais les hauteurs sont impressionnantes. Ici et là quelques chiroptères, accrochés qui au plafond, qui sur une fistuleuse, qui sur une corde, décorent les lieux pour le noël des ténèbres. Sur une corde ? Aie, Franck peut-être pas forcement pris de passion pour les mammifères ailés mais conscient de ses responsabilités de cadre préfère éviter le remplacement de la corde du dernier passage, à moins que l’heure avancée n’y soit un peu pour quelque chose. On se contente donc d’avancer le plus loin possible dans la suite du réseau en prenant le temps d’apprécier les coulées de calcite et les concrétions, on regarde aussi ce qu’on aurait pu faire, juste pour avoir le gout du reviens-y.

En attendant la remonté du groupe, Wanda, Antoine, Eric en profitent pour explorer la galerie qui queute juste sous le puits. Remontée ensemble à la file sur les relais, puis c’est le moment de la sortie, bouquet final qui décide si l’on peut continuer sur les grillades ou si l’on passe la veillée de Noël en bas. Cela passe finalement, non pas crème mais sous les lazzis de Franck qui, déjà en haut, profite du spectacle. On retrouve le petit vent du nord. Eric n’attend pas ses petits camarades, auto-investi d’une mission autrement plus sérieuse, préparer de quoi réchauffer les corps et les ventres. A l’arrivée de l’équipe c’est un beau feu qui nous attend, il a eu le temps de prendre, quelques difficultés ont retardé Marie Pierre qui essayait un baudrier de prêt pas forcément très ergonomique.

Pique-nique traditionnel auquel Franck ne participe pas, c’est l’heure pour lui de rentrer, d’autres aventures l’attendent. Malgré le froid, le partage du pique-nique, les grillades, l’alcool et surtout l’impressionnante vue sur l’est de l’ile concluent cette sortie. Reste juste l’épilogue, descente rapide vers le village qui nous fait arriver au crépuscule aux voitures, le temps de se changer et c’est dans le noir que nous redescendons vers le club. Sur le trajet Antonio remarque quand même un certain poids dans les membres, ça fatigue un peu quand même mais belle cavité qui offre des passages quand même relativement techniques.

C’est aussi la conclusion de Wanda autour du dernier verre au local. A quand la suite ?

Eric

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Samedi 18 novembre 2023 – Réseau Lachambre – Prades (66)

Samedi 18 novembre 2023

Spéléo, visite

Réseau Lachambre, Prades (66)

Participants

ITP/ Spéléo Corbières Minervois : Jean-Noël D.

Spéléo Corbières Minervois : Dominique B.

Spéléo Club Serre Roquefort Corbieres : Jean et Annick B.

Encadrants (Conflent Spéléo Club) : Jean-Louis G. et quelques collègues

Une vingtaine de spéléos issus entre autres de Béziers

TPST : cinq heures

Le réseau Lachambre, cela doit évoquer quelques images pour celles et ceux qui sont dans la spéléo depuis de nombreuses années. Découvert le 21 juin 1981 par André Lachambre et Bruno Midjaville du Conflent Spéléo Club, ce réseau souterrain, situé à la confluence des communes de Ria, Corneilla et Villefranche-de-Conflent, dans les Pyrénées-Orientales, est aujourd’hui une des cavités françaises les plus concrétionnées et classée au titre des sites et monuments naturels. Un réseau labyrinthique de plus de 20 km de développement !

Les visites sont limitées, une dizaine par an et pas plus de 12 personnes à la fois. Le maître de cérémonie est Jean-Louis Perez, du club de Villefranche. Difficile d’avoir une place. Mais au hasard des rencontres fédérales on a pu obtenir une invitation avec mon ami Dominique.

Ce matin-là au petit jour départ pour les PO, une centaine de kilomètres, essentiellement d’autoroute. RDV 9 heures, gare de Ria – gare est un grand mot, une petite maisonnette à l’ancienne qui ne doit voir passer beaucoup de trains. On sera bien en avance, les groupes et notre guide arriveront vers 10 heures… Présentations, on est loin du quota habituel, au total plus d’une vingtaine de spéléos issus de l’Aude et de l’Hérault. On se répartira en trois groupes, au vu de la topo étalée sur le capot de la voiture il faut choisir une zone.

Marche d’approche d’une vingtaine de minutes sur l’emplacement d’une ancienne voie ferrée. Pas de grimpette la cavité s’ouvre au pied de la falaise. Deux portes blindées en condamnent l’accès. On y pénètre d’abord à quatre pattes. La descente s’effectue par un étroit boyau sur une vingtaine de mètres. Une fois retrouvée l’horizontalité, on poursuit à nouveau à quatre pattes. Avec quelques passages en ramping.

Puis, soudain, 80 bons mètres plus loin, le plafond s’élève à plusieurs mètres et une vaste galerie s’offre à nous. Elle se développe rectiligne et horizontale sur plusieurs centaines de mètres, quelques blocs à escalader, passage le dos courbé d’une trémie désobée et les premières concrétions apparaissent, on approche du Réseau Marbré.

Des excentriques à foison, les stalactites dégoulinent du plafond. De massives stalagmites se dressent partout. Un incroyable enchevêtrement de formes et de couleurs. Des rivières blanches de calcite et dans les gours, des petits cristaux rappelant des récifs de coraux. À certains endroits, le sol est jonché de perles des cavernes. Plus loin de surprenants œufs de pigeon en calcite.

Encore d’extravagantes excentriques, des fleurs d’aragonites, des parois de choux-fleurs, des fleurs de cristallisations, de fines aiguilles à profusion, le tout d’un blanc immaculé. Imposantes galeries de marbre bordées de coupelles ciselées affleurant au-dessus d’un gour, des draperies immaculées… On ne sait plus où regarder et où photographier !

Déjà deux heures de déambulation, il faut songer à faire demi-tour et songer à la pause restauration. On a du faire à peine plus d’un kilomètre de visite ! Mais nous ne sommes pas au bout de notre émerveillement, la spécificité du réseau Lachambre réside ailleurs. Après le casse-croûte, bienvenue au royaume des « canyons blancs ». Une courte escalade d’un plan incliné, équipé d’une échelle et d’une corde et nous sommes au départ d’une galerie suspendue. Devant nous, c’est comme s’il avait neigé sous terre ! Un conduit quasi rectiligne et horizontal, de 1 à 2 m de large et autour de 3-4 m sous plafond. Les parois sont recouvertes d’aragonites. Les cristaux sont recouverts de petites boursouflures d’hydromagnésite, cela ressemble vraiment à des flocons de neige. Tout est extrêmement friable il faut être prudent.

Au bout de 200 m de rêverie blanche, une trémie et en son sommet une grille arrête la progression. Il reste encore deux kilomètres similaires au-delà. Interdits à la visite de tout public, réservés parfois à quelques études scientifiques…

On a fait le plein de souvenirs extra-ordinaires, il est temps de rentrer.

JND

Jeudi 16 novembre 2023 – Grotte de Butrone

Jeudi 16 novembre 2023
Spéléo, tournage D’Umani
Grotte de Butrone, Sisco

Participants
ITP : Wanda C., Henri-Pierre F., Jean-Claude L. M.
Indépendant : Jean-Yves C.
Equipe de tournage : Célie P (présentatrice), Cyrille C. (réalisateur), Théo (preneur de son), Thibaut (cadreur)
La toutounette : Nala

TPST : 4h30
Photos

C’est le grand jour du tournage complémentaire à l’exercice secours du 17 juin dernier. L’équipe D’Umani est attendue vers 10h30, ils arrivent d’Ajaccio …

Wanda, HP et JC se sont donné rendez-vous au local vers 8h30, histoire de faire un peu de nettoyage, nécessaire avec toutes les feuilles qui se sont invitées à cause du vent, du rangement également, c’est un peu le bazar avec du matos qui traine un peu partout par terre, et sortir les microscopes, histoire de donner un air sérieux et scientifique au bureau. JY arrive peu après.

Il est déjà 11h00 lorsque Célia la présentatrice, accompagnée de Cyrille le réalisateur, Thibaud le cadreur et Théo le preneur de son arrivent.

Les prises de vue s’enchainent rapidement, présentation du local, de l’association, du matos d’abord, puis interview de HP devant son microscope avec Wanda également à l’observation. Quelques bébêtes sont présentées, des épigées fautes d’avoir des hypogées sous la main.

Départ tardifs vers Sisco, on n’aura pas le temps d’un vrai spuntinu.

On prend les mêmes et on recommence, dans la cavité cette fois. Les 4 petits rhinos de mardi sont 5 maintenant, on en dénombrera 7 dans le réseau fossile. Quelques Troglohyphantes cyrnaeus aperçues mais grosses difficultés pour les prises de vue, elles sont farouches avec les estrangers les coquines !

Direction la salle des palpigrades maintenant. Les gours sont vides mais Wanda en repère un, accompagné du traditionnel collembole dans une petite vasque. On espère cette fois-ci de belles prises de vue en macro.

Visite rapide du réseau actif qui est en panne lui aussi. Quelques gouttes dans la salle de la pluie, les lits de rivières sont à sec et donc pas de niphargus. 3 petits rhinos sont accrochés au plafond et 3 autres (?) volent.

Sortie de la cavité au crépuscule, une petite pluie s’est invitée. Descente dans l’obscurité et séparation en bas de la piste, une longue route attend l’équipe de tournage.

JC

Samedi 11 novembre 2023 – Trou des Vents d’Anges – Cabrespine (11)

Samedi 11 novembre 2023
Spéléo, visite
Trou des Vents d’Anges, Cabrespine (11)

Participants
ITP/Spéléo Corbières Minervois : Jean-Noël D.
CoMed : Les Dinosaures (Jean-Pierre, France, Guy, Thierry, Jean-Noël, Jean-Michel, Dominique)
et les Pêchus : (Jean-Marie, Patrick, Julie, Claire, Brigitte)

GPS : Christophe H.

TPST : quatre heures
Comme tous les ans la Commission médicale de la FFS réunit son Conseil technique (médicaux et paramédicaux et autres intéressés par ses travaux). Cette année retour à Carcassonne, lieu de réunion de 2018. Dominique B., régional de l’étape (secondé par Jean-Marie B. et maintenant JND) a repris la logistique de 2018, une ancienne abbaye – Notre Dame de l’Abbaye – reconvertie en lieu de séminaires, juste sous les remparts de la Cité. Statues de Vierge et saints dans les couloirs et la réunion se tiendra Salle Saint Pierre, au premier étage ; ce n’est pas le Septième ciel mais tout est parfait pour qu’une quinzaine de personnes puissent travailler confortablement. Certes les chambres sont un peu spartiates et les salles de bain rappellent – en plus petit – la Corsica Ferries
On a bien bossé du vendredi du midi au soir puis le dimanche matin, la journée du samedi étant consacrée à la sortie spéléo commune. L’évènement de cette année fut l’abrogation de l’obligation du certificat médical annuel. Loi de 2022 qui a laissé les fédérations fixer elles-mêmes via leur Commission médicale (quand elle existe, la FFCAm n’en a pas…) les conditions de prise de licence. La CoMed avait anticipé et proposé au CA une périodicité de 5 ans. Malgré ses infarctus sur le court, la Fédération de Tennis n’exige plus de certificat pour la licence…
Plusieurs thèmes ont été abordés :
Étude sur la leptospirose.
Article sur le stress.
Conduite à tenir face à une crise d’angoisse sous terre (ça arrive pour les initiés et parfois     certains anciens) avec un exposé d’une psychologue.
Gestion de pathologies chroniques par les spéléos (diabète, pathologies cardiovasculaires, troubles articulaires…)
Création du portail Retex (retour d’expérience) comme il en existe en milieu professionnel ou dans certaines disciplines sportives (montagne…) ou nous pourrons déclarer anonymement les incidents qui auraient pu dégénérer en accident. Pour analyser des facteurs revenant les plus fréquemment et orienter la prévention. Avec la participation du SSF et des écoles (ESF, EFC et EFPS).

Hé oui, la Comed travaille !

Entre toutes ces cogitations, voilà la sortie spéléo : on en avait parlé l’an dernier, et depuis quelques semaines le sujet devenait une actualité brûlante. Nos deux guides locaux avaient prévu le Trou des Vents d’Anges, un moins 300 ! Mais avec deux objectifs 120 et 240 m. Certains s’étaient plongés dans le net et se posait la question de savoir si la cavité était à notre niveau à tous ? L’an passé, Trabuc et son Trou du Vent avait obligé certain(e)s à se surpasser mais c’était de l’horizontale – ça remontait même.
C’était une bonne question, qui a entrainé pas mal d’échanges avec nos deux guides, Dominique et Jean-Marie, car, si la CoMed compte quelques bouffeurs de cordes, perfos et autres gamates, nous avons aussi notre stock de Tamalous… Gentils et courageux, mais Tamalous quand même… !
« La marche d’approche c’est long ? On va se mouiller dans le trou ? C’est étroit ? Y a des puits ? Et y sont grands ? Et ça va durer longtemps ? Et on peut faire autre chose plus simple ? Et si y pleut ? »
Nos deux guides ont essayé de répondre avec grande empathie à toutes ces questions, mais au bout d’un moment, fatigués, pour couper court à toute réclamation, nous annoncent « C’est de la marche… ! ! ».
Ah çà, ils nous auront bien eu avec « C’est de la marche » ! Ou alors ils ont une drôle de conception de la marche, disons très pré-évolutionniste… !
Alors, jetant par-dessus bord les angoisses et les insomnies, nous voilà partis pour cette cavité au nom si charmant. D’ailleurs nous traversons une campagne vallonnée, sous un ciel gris, parsemée de vignes aux magnifiques couleurs automnales qui éclaboussent et illuminent le paysage comme un tableau impressionniste. Oui, bon, j’m’enflamme, d’accord, j’me calme. [C’est du Jean-Pierre, romantique dans l’âme].
Allez trêve de rêveries, parking, combinaison, baudrier, lampe, bottes et c’est parti.
On traverse le talweg au milieu des arbustes qui piquent et griffent, puis montée en face dans la forêt sentant bon les champignons, pour atteindre au bout d’une vingtaine de minutes, l’entrée de la cavité. Un panneau indicatif nous explique le trou, la porte est ouverte, va falloir s’y coller. Il est 10 heures trente.
À peine le temps de quelques secondes et l’équipe des Pêchus a déjà disparu dans le noir sans qu’on s’en aperçoive… Bigre, un maléfice les aurait-il enlevés ? Bon, comme on ne croit pas aux maléfices, on va y aller aussi, courage les Dinosaures (les Tamalous)… Eh oui, les Pêchus sont déjà dedans, les Dinosaures sont encore dehors.
Nous voilà rentrés dans les premiers boyaux, c’est pas bien large effectivement, c’est tortueux, faut se remuer, se contorsionner dans une trémie chaotique descendante, mais ouf !, pas d’étroitures. Un P5 un peu tordu et ça continue sur le même schéma jusqu’à une grande salle ébouleuse, la Salle du CPE (rappelez-vous De Villepin). C’est vraiment du grand ! De gigantesques blocs sont tombés du plafond, des massifs de stalactites sont inclinés à 45°, ça a du barder sérieusement dans le secteur. Un très grand plan de faille explique cela, une zone de broyage titanesque. Le sol schisteux part en morceaux après la salle, et c’est reparti dans le sportif. On rencontre les premières concrétions. Quelques remontées équipées en vire, nouvelle trémie, conduits plus étroits et une salle avec un replat sableux. Les parois sont ornées de nombreuses excentriques, les flashs crépitent. Dominique nous informe que c’est le lieu du bivouac, on est à moins 113 m, on laisse nos kits.
Quelques courageux poursuivent la galerie descendante qui se rétrécit en boyau bas de plafond, jusqu’à un joli petit canyon à l’aspect familier de classique, où se présente le premier petit puits, juste avant l’actif. Un beau mickey et on voit l’eau couler au fond. On est à moins 120 m. C’est très tentant de mettre le descendeur et en avant ! Mais la majorité de notre équipe de Dinosaures nous attend là-haut avec les casse-croûtes, on se résout à remonter pour prendre notre collation devant un plafond d’excentriques avant d’entamer la remontée.
On est des Tamalous, donc remontée tranquillou qui paraitra bien plus courte que la descente. La sortie du P5 n’est pas évidente, un peu en dévers.

Retour à l’air libre, il est 14 heures trente, heureux de retrouver un temps sec et ensoleillé. Tellement contents d’avoir fait cette sortie, que certains, sans doute masochistes, vont visiter le Mikado, petite cavité voisine sur le chemin du retour. Nouveau couloir descendant étroit, puis salles sèches concrétionnées. C’était histoire d’avoir un petit bonus…
Et voilà pour les Dinosaures. Pendant ce temps là, Bilbo et Gollum…, euh non on se trompe de groupe…, les Pêchus ont été beaucoup plus loin, quasiment au fond à -250. Mais laissons-leur la parole…

Pêchus c’est relatif, disons plus confiants dans nos possibilités. Ceci dit le trou est très facile, un peu de marche souterraine sans obstacle majeur dans la première partie, puis un actif plus vertical, très sec pour la saison. Le seul vrai puits de la cavité (P15) ne présente pas de problème et le passage étroit des « Bains douche » se passe sans se mouiller. La douche habituellement difficile à éviter n’est plus qu’un goutte-à-goutte dérisoire. Nous laissons les baudriers au bas de la dernière corde. Collation rapide et nous partons vers le réseau concrétionné pour le plus grand plaisir des photographes. Arrivés à la Salle du Sable nous avons assez d’énergie pour continuer jusqu’à la Salle des Tuniques Bleues : immense effondrement de blocs de nature géologique différente du reste de la cavité.

Retour sans incident. Claire et Brigitte qui sont reparties avant le reste du groupe ont, elles, visité le haut de la Salle du CPE. Bien involontairement ; elles ont raté un fluo-light indiquant un virage à droite et sont parties tout droit jusqu’en haut de la trémie ! Nous les retrouvons dans le bois en dessous de l’entrée de la cavité. Elles nous attendent de peur de se perdre dans la garrigue.

En attendant les Pêchus, les Dinosaures patienteront aux véhicules en papotant, le froid commence à tomber et pour se réchauffer, Dominique emmène voir l’équipe à la cascade qui abonde l’actif à l’amont mais tout est sec. Ensuite ne voyant rien venir, on file à Castanviels, à deux bornes par la piste, chez un copain spéléo du Spéléo Corbières Minervois, agriculteur et apiculteur, d’où l’on repartira avec provision de miel de montagne, bio et made in France !
Retour aux véhicules, les Pêchus sont sortis entre temps et ont repris la route du retour, on se retrouvera à Villeneuve-Minervois en bas de la piste. Premiers échanges de photos qui font saliver les Dinosaures. Après le canyon c’est vraiment du très, très beau et pas trop difficile. Grandes coulées blanches, excentriques superbes, baguettes de gours…
On réserve pour une prochaine sortie.

JP B., JM B., JND

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