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Dimanche 5 décembre 2021 – Spéléo, entomo – Grotte de Butrone, Sisco

Dimanche 5 décembre 2021

Spéléo, entomo

Grotte de Butrone, Sisco

Participants

  • ITP : Wanda C., Jean-Noël D., Henri-Pierre F.

TPST : 2h00

Photos

Le trio entomo poursuit sa période de chasse, la saison est favorable. Une invitation avait été lancée pour celles et ceux qui ne connaitraient pas encore Butrone mais sans succès, nous nous sommes retrouvés à trois au café Chez Jeannot à Erbalunga (avec le soutien de Véronique).

Trois incertitudes au bon déroulement de notre battue entomo :

Allait-on tomber dans un essaim de rhinolophes ? Michèle, la présidente du GCC (et topinette également) nous avait rappelé que Butrone était en période sensible pour les chauves souris (de septembre à mai). Cela est bien connu, depuis 1992 que nous visitons la cavité, une quinzaine de visites ont eu lieu durant cette période avec une présence constante de petits rhinolophes en hibernation dans le couloir d’entrée (de 6 à 56 avec une moyenne à 15). Nous nous ferons les plus discrets possibles.

Allait-on tomber sur une battue (au sanglier…) ? Malgré un appel à un chasseur du coin (mais pas de la bonne équipe) impossible de savoir si la battue allait se tenir. On verra… La tempête annoncée devrait les faire renoncer.

Allait-on tomber sur un mur de ronces ? La dernière visite remonte au 30 août 2020 et il avait fallu jouer du sécateur. On s’équipera…

La tempête est bien au rendez-vous, un vent à décorner les bœufs. Aléa surprise, la piste est défoncée ! A mi-chemin après l’enclos, la Pajero d’Henri-Pierre refuse de monter une marche glissante avec une belle ornière à gauche. Au bout de cinq tentatives on se décide à ramasser le maximum de branches mortes pour combler les trous et cela finit par passer (cela aurait été mieux avec le bloqueur de différentiel). Derrière le Disco, peut-être un peu plus puissant passera sans problème. Ensuite nouvelles ornières et de la boue, on passe en crabe ! Ouf nous voilà au parking. Pas de battue. Vite un coup d’œil au départ du sentier, il semble visible.

Équipement rapide au milieu de rafales gelées. On attaque le sentier, JN en tête avec machette et sécateur. Derrière on élargit. Deux passages où il a fallu jouer au sanglier et ramper sous les frondaisons des ronces et des fougères mais au bout trente minutes nous sommes à la bergerie. Il est 11 heures. Dès le premier ressaut, des traces de guano où se repaissent quelques myriapodes – des Lithobies -, cela commence bien.

Confirmation de la première crainte, vingt-et-un Petits rhinolophes dorment tranquillement au plafond. On passe en catimini. Pas de souci, au retour ils seront toujours vingt-et-un. On se met en chasse dans le Réseau Fossile. Les Troglohyphantes sont présentes, repérables par leur toiles horizontales. Mais toujours aussi difficiles à photographier et à aspirer. Heureusement Wanda et Henri-Pierre ont affiné leur technique de prise et on ramènera plusieurs exemplaires (on espère des mâles). De beaux isopodes roses dans le boyau supérieur. Pas de coléos.

Wanda et HP partent à la pêche des Eukoenenia dans la Salle du Poulain. Récolte fructueuse, plusieurs exemplaires photographiés et attrapés au pinceau. On file ensuite vers le Réseau Actif. La rivière a un faible débit. Absence de Niphargus dans les gours, par contre encore de belles prises de Troglohyphantes, Marco va être heureux. On en restera là, le boyau d’accès à la rivière principale est bien trempé et on n’a jamais fait de trouvailles entomo intéressantes dans cette partie. Quelques prises au retour, Diplopodes Callipus, araignées.

13 heures nous voilà sortis. La tempête sévit toujours, le retour sera plus rapide, ce n’est pas un boulevard mais cela devrait rester praticable quelques mois. Le piquenique est annulé, on se rhabille vite fait car le vent est glacial.

La descente de la piste se fait à vitesse très réduite, ça chasse, HP ira goûter au grillage, JN y laissera des cabochons de clignotants.

Comme a dit HP, sortie mémorable à Butrone mais pour la prochaine sortie il faudra prévoir une révision de la piste et un bon démaquisage avant le printemps.

JND

Dimanche 21 novembre 2021 – Spéléo, initiation-chiro-travaux – Cast 1 et 3, Oletta

Dimanche 21 novembre 2021

Spéléo, initiation-chiro-travaux

Cast 1 et 3, Oletta

Participants

  • ITP : Antoine B., Michèle C., Pierre-Yves D., Dominique D., Jean-Noël D., Michaël D., Henri-Pierre F., Jean-Claude L., Franck Z.
  • Initiés :  Muriel C., Audrey F., Raffaelle M., Lou V., Enzo et Matteo Z.
  • La toutounette and C° : Nala, Bosco

TPST Cast 3 (HP, JC et Michèle) : 2h30

TPST Cast 1 (tous sauf Dumè, JN et Matteo) : 4h00

Photos Cast 3

Photos Cast 1

Photos Cast Croute

Il était d’abord prévu une journée d’initiation spéléo « famille » à Cast 1, celle-ci aura finalement comporté plusieurs facettes. La cavité a été équipée la veille par Anto et Franck.

Le volet initiation tout d’abord avec une présentation des techniques spéléo au local sur la poutre dédiée, c’est Anto, Franck et Micca qui se chargent de cette tâche. Pendant ce temps, Michèle, Dumè et JC se rendent sur site, ils seront rejoints par HP et plus tard par JN et PY.

Dumè et JN se confient la tâche d’agrandir la plateforme pique-nique. Dumè a le projet d’agrandir le nombre de places assises afin de le rendre plus confortable, une grande table est en cours de fabrication … Il faut pour cela terrasser et aplanir le terrain. Au bout de quelques heures une plateforme d’une quinzaine de m² est réalisée, elle sera rapidement utilisée …

Pendant ce temps, Michèle, HP et JC se rendent à Cast 3 pour un contrôle chiro.

Compte-rendu de visite à CAST 3

« Et si on allait à Cast 3 ! ». C’est par cette proposition impromptue que s’est amorcée notre expédition. On a le temps, les initiés et les encadrants topi sont encore au local, se formant aux techniques spéléo. Impossible de résister à l’appel !

La lucarne de la salle à gauche de l’entrée laisse deviner un essaim serré de chiroptères. Nous nous approchons : des Rhinolophes Euryales, une dizaine, ventre à l’air, au sommeil peu profond. Leurs oreilles s’agitent, ils nous surveillent ! 18,5 degrés au thermomètre.

« Ce serait dommage de ne pas poursuivre ! On a le temps. », se répète-t-on. L’enthousiasme a gagné le trio, qui entame la descente. Jean-Claude et Michèle se faufilent dans une galerie, une impasse humide. Les parois ruissellent, les gours sont en eau. Un méandre de passages étroits, ressauts, puits dont les équipements sont en place. Un petit rhino malencontreusement endormi à l’entrée basse d’une galerie adjacente en bloque l’accès. Un autre, plus sportif, s’est suspendu à une corde d’amarrage. On arrive à la main courante de la faille, qu’on franchit en opposition, avec plus ou moins d’élégance, chacun son style. Henri-Pierre s’arrête parfois pour gratter la fine couche de terre, sans succès encore, mais inlassablement, il poursuit ses prospections entomologiques jusqu’au bas de la mezzanine. Un scorpion ? Michèle et Jean-Claude grimpent sur la plate-forme et bonne surprise ! deux groupes d’Euryales, 35 en tout, bien endormis ceux-là. Au thermomètre, il fait 14 degrés.

Nous prenons le chemin du retour : on descend ce qu’on avait monté à l’aller, on monte ce qu’on avait descendu. 45 Euryales et 6 petits Rhino en comptage.

PS : La cavité Cast 3 est répertoriée comme sensible du 15 avril au 15 novembre. Pendant cette période, les effectifs chiros y sont importants et la fréquentation régulière. Les effectifs sont moindres et la fréquentation en pointillé le reste de l’année.

PPS : Euryale : c’est le nom d’une des cruelles Gorgones. Épithète bien imméritée pour cette bestiole du genre Rhinolophus. Elle n’a ni la douceur et l’humilité du petit Rhino, l’Hipposideros (lui, il a droit à du grec), ni la noblesse et l’allure martiale du grand Rhino, le Ferrumequinum. On la dit injustement « d’allure avachie » : son ventre blanchâtre paraît bedonnant, ses ailes pendouillent, le fond des oreilles est rose, elle se contente parfois d’une seule patte pour se suspendre (ou se tenir debout, c’est une question d’angle de vue).

Nous nous en sortîmes indemnes, pétrifiés, certes, mais uniquement par la beauté des lieux, l’exercice sportif et la chaleur des salles du haut.

Michèle C.

PS Cast 3 :

Une étrange découverte dans la petite galerie annexe de la Mezzanine. D’une longueur totale de 174 mn, la « bestiole » est divisée en 3 parties :

Le corps de couleur bois fait 137 mm de long avec un diamètre maxi de 5 mm, il s’effile légèrement vers l’arrière.

La tête est de couleur argentée, elle fait 26 mm de long et de même diamètre que le corps. Elle est surmontée d’une « chevelure » de 11 mm de long.

Aucune patte et aucun orifice visible.

Cette description ne semble pas correspondre à un animal connu, mais la recherche continue …

Nota : quelques plaquettes rouillées subsistent en équipement fixe, il faudra les remplacer par des plaquettes inox.

Côté initiation, le sens de la visite a été inversée par rapport à l’habitude. Entrée par le puits artificiel et sortie par l’entrée du pylône, en passant par la salle et la vire de la Chèvre. L’arrivée en haut de la grande galerie par la cage à poule est bien plus impressionnante que dans l’autre sens. Il faudra d’ailleurs prévoir la réfection du grillage qui a subit quelques attaques lors de précédentes remontées.

La journée se termine par les traditionnelles agapes topinesques.

JCL

Samedi 20 novembre 2021 – Spéléo, débroussaillage accès cavité – Grotta di Ghjovani, Santa Maria di Lota

Samedi 20 novembre 2021

Spéléo, débroussaillage accès cavité

Grotta di Ghjovani, Santa Maria di Lota

Participants

  • ITP : Wanda C., Pierre-Yves D., Jean-Noël D., Henri-Pierre F., Véronique M.
  • Gente canine : Bosco, Nala

Photos

La LISC a signé une convention avec le BRGM dans laquelle elle s’est engagée à fournir divers renseignements (emplacement, topographie, volume, épaisseur du toit, origine géologique…) sur les cavités des communes du Grand Bastia concernées par le Plan de Prévention des Risques (PPR) de mouvements de terrain et d’effondrement liés à la présence de cavités souterraines naturelles. Le BRGM a demandé à être accompagné pour visiter certaines cavités particulièrement à risque notamment à cause de la présence d’habitation à proximité.

La grotte des Ghjovani est l’une d’entre elles. Elle s’ouvre au pied du front de taille d’une ancienne carrière calcaire de Miomo, en dessous de certaines villas de Partine.

La grotte a fait l’objet de 8 visites depuis sa première exploration par les topi en 1995, 1 seule après 2009. L’accès a toujours posé problème. Le passage par en bas depuis la D 31 traverse une propriété privée dont le propriétaire demande à être informé de notre venue. Le passage par en haut, par Partine, offre 2 possibilités : soit rejoindre après 30 mètres de marche le sommet du front de taille de la carrière et descendre les 10 mètres de verticale au moyen d’une corde. Cette voie nécessite cependant de s’amarrer dans un jardin privé clôturé et muré depuis notre dernière visite. Soit contourner les fronts de taille par l’Ouest et après 400 mètres aborder le bas de la carrière. Le BRGM ayant décliné toute remontée sur corde, nous devrons donc emprunter cette dernière. Notre sortie vise à retrouver le chemin et à le débroussailler.

Rendez-vous au parking de Miomo à 14 heures, puis direction Partine. En fait de grotte des jeunes, hormis Pierre-Yves, l’équipe n’est plus de première jeunesse, mais motivée.

Armés de faux, cisailles et sécateurs nous descendons un sentier vers le Sud. On hésite un peu. Je ne me souviens plus du tout du chemin bien qu’étant venu en 2017. On passe devant une plateforme en bois de chasseur construite dans un arbre et on rejoint… la propriété évoquée plus haut !! On est toutefois à une cinquantaine de mètres de la villa, probablement dans la limite du rayon de débroussaillage obligatoire mais sur une autre parcelle d’après Géoportail. On retrouve le chemin horizontal vers l’Est qui passe entre les carrières inférieures et supérieures de Miomo et aidé par le GPS, après avoir escaladé 2 petits murs et beaucoup débroussaillé ronces et salsepareilles on se retrouve devant l’entrée de la grotte. Celle-ci parait bien étroite, partagée par une concrétion verticale avec un petit ressaut derrière. Ça risque de rebuter ceux du BRGM, d’autant que l’étroiture de la bouteille qui suit n’est pas non plus bien large. On ne s’attarde pas à visiter la grotte ; il est plus de 16 heures ; il faut encore peaufiner le nettoyage du sentier et la nuit va bientôt tomber.

Finalement l’accès a été assez aisé. Beaucoup plus facile que lors de la dernière visite d’après le compte rendu de 2017. Il y a 400 mètres à parcourir en 20 minutes environ. La trace est enregistrée ; plus de problème pour les prochaines visites.

PHP

Jeudi 11 au dimanche 14 novembre 2021 – Spéléo, Journées CoMed, visite – Prades, réseau des Canalettes – Villefranche de Conflent ou Villafranca en catalan (66)

Jeudi 11 au dimanche 14 novembre 2021

Spéléo, Journées CoMed, visite

Prades, réseau des Canalettes – Villefranche de Conflent ou Villafranca en catalan (66)

Participants

  • ITP : Jean-Noël D.
  • Membres CoMed : 18 participants (médical et paramédical)

TPST : 7h00

Photos

Pour rappel, la CoMed est la Commission médicale de la FFS, seule commission obligatoire exigée par le ministère des Sports. Créée en 1979, ce sont environ 200 médecins, paramédicaux et correspondants qui reçoivent actuellement la feuille de liaison CoMed-Infos. Elle est composée de bénévoles, médecins et non médecins.

La réunion nationale se déroule chaque année dans une région spéléologique différente, cette année ce fut les Pyrénées-Orientales. Y participait donc Jean-Noël comme membre du Comité technique et représentant du CA de la FFS au titre de responsable du pôle Santé-Secours.

Dix-neuf participants, c’est un record pour nous.

Merci aux spéléos locaux qui nous ont accueilli, Jean-Louis Pérez, ancien président du CDS 66, qui nous a préparé une petite cérémonie avec la municipalité, le maire de Prades Yves Delcor (médecin retraité, qui a remplacé Jean Castex – cela vous dit quelque chose…) et les spéléos qui nous ont guidé dans les Grandes Canalettes, Michel Gomez et Lisa Davins.

La structure d’accueil – l’Alberg Pau Casals à Prades – est gérée par l’Universitat Catalana d’Estiu, ce qui explique que tout se passe ici en catalan ! Heureusement le personnel parle aussi le français… Il s’agit d’un magnifique palais moderniste construit en 1924. L’histoire et la présentation du centre sont sur le site en catalan http://www.alberg-canigo.cat/castell.html (onglet Installaciones).

Le compte rendu qui suit reprend le programme de ces rencontres médicales 2021, en insistant sur les points qui nous semblent importants pour notre communauté spéléo et canyon locale (le compte rendu in extenso sera consultable prochainement sur le site de la CoMed, http://comed.ffspeleo.fr/)

Pour résumer les sujets suivants ont été traités :

  • Recommandations aux infirmiers intervenant en secours sans la présence d’un médecin.
  • Travail sur le certificat médical pour la délivrance du Certificat de Préposé au Tir (CPT).
  • Alertes sanitaires. La CoMed a participé aux réflexions menées par la FFS concernant la Covid-19. Elle a également travaillé sur la leptospirose en canyon et sur le radon.
  • Le radon. L’exposition d’une personne en milieu souterrain dépend de trois facteurs :
    • le taux de radon dans la cavité ;
    • la durée d’exposition ;
    • le coefficient d’exposition, qui dépend lui-même du facteur d’équilibre.

Les personnes concernées sont en premier lieu les salariés des grottes aménagées pour le tourisme puis les professionnels du guidage. Les spéléos de loisir ne sont pas concernés par la règlementation, mais il va falloir rester vigilant car le risque cancérogène n’est pas négligeable.

  • REX (ou RETEX), retour d’expérience.
    • il s’agit d’une démarche fédérale, inter-commission avec les écoles fédérales (EFS, EFC, EFPS), le CA, la DTN et la CoMed ;
    • elle repose sur le volontariat et l’anonymisation du recueil des données ;
    • elle concerne les incidents et presque accidents (les vrais accidents étant exclus), sur le principe de la preuve par l’exemple (ce qui m’est arrivé arrivera à d’autres).

Le recueil des données sera basé sur le nouveau site internet fédéral. Il faut recueillir les faits objectifs, les résumer puis les analyser par un comité de lecture collégial.

  • Le facteur humain.
  • Leptospirose. L’étude faite en 2013, Leptospecan, en particulier lors du congrès de Millau (pour mémoire 497 prises de sang réalisées) n’avait jamais été publiée in extenso depuis. Le risque de leptospirose est réel, semblant augmenter récemment, peut-être avec le réchauffement climatique et la baisse des débits, attesté par plusieurs clusters en canyon (Ain, Isère, Ariège). Il reste cependant très limité pour l’instant au vu de la fréquentation des canyons. Le milieu canyoniste s’en préoccupe sérieusement et la CoMed est intervenue sur leur liste de diffusion.
  • Ophtalmologie. Avons-nous besoin d’un éclairage plus important en vieillissant ? En résumé, la réponse est bien positive, notre besoin de lumière augmente effectivement avec l’âge car chaque segment de la vision est concerné : myosis progressif, atteinte du cristallin, perte de fibres neuronales… Heureusement la plasticité cérébrale nous aide à limiter les dégâts et la nutrition peut nous aider également en consommant des omégas 3, de la carotte, de la myrtille, plus globalement de la vitamine A, du régime crétois.
  • Projets 2022
    • Le stress post-traumatique.
    • Les accidents de plongée.
    • Trousse secours canyon.

 

Vendredi 12 novembre, grâce aux collègues locaux du club spéléo de Villefranche-de-Conflent, Michel Gomez et Lisa Davins, nous avons pu visiter la grotte des Grandes Canalettes située sur leur commune, à quelques kilomètres de Prades.

L’entrée touristique étant fermée en hiver, nous pénétrons dans le réseau par un petit soupirail au dessus de la route, face aux fortifications. Suivent environ 150 m d’un réseau tortueux mais heureusement sans difficulté majeure, enchaînant boyaux, méandres, laminoir sableux, faufilements entre blocs, escalades et désescalades, jusqu’aux grandes galeries. À partir de là on se scindera en deux groupes, les sportifs d’un côté, les calmes de l’autre !

Salle du LionSalle du Serpent (étonnant serpent fossilisé), Galerie des AragonitesSalle de la Momie, Galerie des Macaronis et plein d’autres passages. Les concrétions sont partout, les galeries vastes où l’on suit par moments des actifs, anciens ou actuels. Un passage au pied de la partie terminale aménagée, où l’on croise un mannequin spéléo, un camp de base avec des lampes à carbure…, sans doute là au bénéfice de safaris souterrains.

Le groupe sportif aura fait une grande boucle dans le réseau, qui ne compte pas moins de 27 km, le groupe calme fera un aller-retour. La sortie nous fait reprendre le réseau tortueux de l’aller, qui nous semble désormais plus court…! Le soupirail de sortie et les quelques mètres qui le précèdent étant boueux et humides, nous ressortons minables alors que nous étions quasiment propres avant !

La sortie prendra la journée en nous laissant de très beaux souvenirs et plein de photos ! Un florilège est joint. Pour celles et ceux qui veulent découvrir l’intégrale de la sortie, un film a été monté (30 mn…) : https://youtu.be/-ffAYYA4Ce0.

JN et JP Buch

Samedi 30 octobre 2021 – Spéléo, entomologie – Grotte de Santa Catalina, Sisco

Samedi 30 octobre 2021

Spéléo, entomologie

Grotte de Santa Catalina, Sisco

Participants

  • ITP : Pierre-Yves D., Jean-Noël D., Henri-Pierre F., Véronique M.
  • GCC : Thomas A., Kate D.
  • Gente canine : Nala

TPST : 1h30

Photos

Poursuite des chasses entomos, trouver une cavité au potentiel intéressant pas trop loin de Bastia. Santa Catalina, qui avait permis la découverte de nombreuses espèces d’araignées et d’isopodes, est retenue. Mais le site est sensible pour les chiroptères, car lieu de transit de minioptères. Il est vrai que cela nous a malheureusement un peu échappé dans notre choix. La cavité en 25 ans a été visitée 34 fois et pour le tiers de ces visites 12 fois en période sensible, notamment deux exercices secours. Quasiment aucun compte rendu ne rapporte la présence de chiros. Mais la prudence s’impose.

Une solution de compromis est trouvée, Kate du GCC nous contacte car elle envisageait un inventaire des chiros éventuellement présents. L’organisation habituelle est mise en place, Kate entrera la première et nous donnera le feu vert pour la visite.

Rendez-vous au pied de la statue pour 13 h 30. On croise deux randonneurs qui partent visiter la cavité avec des frontales… On verra ensuite qu’ils n’ont pas abordé la seconde partie de la cavité. Kate et Thomas filent vers le haut de la grotte et nous commençons nos recherches à mi-pente, la partie basse est riche en araignées mais toutes troglophiles et trogloxènes connues. Isopodes, opilion, une minuscule araignée, un diploure sont ramassés. Scorpion et autres araignées sont photographiées. Regroupement dans la Salle des Ébats. Un myriapode nous échappe, la zone est toujours assez pauvre.

On retrouve Kate et Thomas dans la seconde partie, pour apprendre qu’une cinquantaine de minioptères de Schreibers (Miniopterus schreibersii) volètent au fond de la galerie. On s’arrêtera donc avant la descente. De quoi prospecter dans les blocs avec des sites un peu humides et présence de guano. Quelques belles Meta bourneti, dont une qui couve son cocon. Un diploure et quelques isopodes. Ainsi qu’un beau coléoptère, un Laemostenus carinatus.

Il faudra revenir courant décembre (feu vert du GCC) pour explorer les sites de guano en fin de grotte.

Une bonne bière au bar Chez Jeannot pour finir la sortie.

JN

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Ça faisait plus d’un an qu’on n’était plus venu à Santa Catalina. 1 an ? ça compte, à nos âges, la mémoire n’est plus ce qu’elle était. Véronique hésitait ; la grotte, avant ou après Sisco ? Jean-Noël avait pourtant bien précisé dans le message sur WhatsApp : rendez-vous au pied de la statue. Mais on avait oublié le message. Au GCC ils sont malins ; ils ont des moyens mnémotechniques en rapport avec leur prénom. Dans le secteur de Sisco, Kate va à Santa Catalina, Michelle à la grotte San Mighele, Jean-Yves gravite autour du col San Giovanni, les failles de Vadaccia, Lainosa etc… Comme ça ils ne peuvent pas se tromper.

On se retrouve donc à 13h30 au pied du Casale de Santa Catalina ; Sainte Catherine, Kate en Anglais. Kate est donc là, accompagnée de Tom. Nala qui est née en Irlande est contente de la retrouver ; elle parle sa langue natale, ça lui rappelle son enfance ; elle lui fait la fête.

Kate nous indique que la cavité est un gite de regroupement automnal de minioptères de Schreibers qui viennent s’y accoupler. Les males s’accouplent avec plusieurs femelles et inversement. La fécondation est différée pour éviter les naissances en hiver et a lieu au printemps. L’hiver, les chauves-souris hibernent cause absence d’insectes, au printemps c’est la gestation, en été les nurseries. Heureusement que les gites sont différents, avec des exigences de température différentes, sinon on ne pourrait plus rentrer dans les grottes !!

Kate et Tom viennent donc compter les minioptères ; Véro, JN, Pierre-Yves et HP chasser les troglobêtes.

Un couple arrive et nous précède dans la grotte. Eux semblent plutôt chasser le guilledou. La salle des ébats, l’Albertlieberspielzimmer, accueillerait-t-elle d’autres amours que spéléologiques ? Paradoxe, cette grotte, qui porte le nom d’une sainte ayant subi le supplice de la roue et été décapitée pour préserver une virginité consacrée à Jésus, est le siège d’ébats souterrains humains et chiroptères multiples. Il est vrai que Dieu aime bien les Cènes à plusieurs.

Il y a donc affluence aujourd’hui. Heureusement les CS sont essentiellement dans la deuxième partie de la cavité, et elles arrivent en principe 1 ou 2 heures après le coucher du soleil.

HP s’attarde dans la première montée de la galerie ; nombreux porcello bleu clair, araignées. Le couple ressort, riant aux éclats, peut être déçu de ne pas être seul ?

Kate et Tom découvrent après la salle verte, une cinquantaine de minioptères et de petits rhinos. On les laissera tranquille et on se contentera donc de chercher nos bébêtes avant cette salle. HP prélève dans la salle des ébats quelques petits isopodes blancs. JN trouve un beau coléoptère noir.

On sort vers 15h30. On devise devant la statue du promontoire. Composée de 2 personnages l’empereur Maxence ? et la sainte en tunique qui tient l’épée de sa décapitation ? (si quelqu’un a des info sur cette statue qu’il veuille bien les envoyer sur le WhatsApp spéléo).

Il n’y a pas de preuves de l’existence de Sainte Catherine. Peut-être a-t-elle été créée au moyen âge par récupération du personnage d’Hypatie, en inversant le rôle des chrétiens et des païens.

Hypatie, mathématicienne et philosophe enseignait la philosophie et l’astronomie et dirigeait l’école néoplatonicienne d’Alexandrie. Non chrétienne, mais tolérante vis-à-vis des premiers chrétiens, elle est assassinée en 415 par des moines chrétiens qui l’accuse d’entretenir des dissensions entre l’évêque d’Alexandrie et le préfet d’Égypte. Symbole féministe de sagesse, d’intelligence et de tolérance son histoire est d’une brulante actualité. Peut-être pourrait-on donner son nom à une des salles supérieures de la Grotte ?

Bilan : on est sûr que Santa Catalina est toujours une zone de transit de minioptères ce qui n’était pas évident lors de nos dernières visites. Toujours beaucoup d’isopodes et d’araignées. Il faudra revenir après le transit. Il faut arrêter de ne prendre que des photos de troglobébêtes, les lecteurs du blog vont croire qu’on est un club d’insectes.

PHP