Dimanche 8 octobre 2023
Spéléo, visite
Réseau André, Cesseras (34)
Participants
ITP, Spéléo Corbières Minervois : Jean-Noël D.
Gruissan Prospection Spéléo :Sylvain D., Jean-Philippe B., Émile, Tom, Anthony
Spéléo Corbières Minervois : Michel G., Olivia
TPST : six heures
Fin en beauté de cette semaine de spéléo. Sylvain, président du GPS, lance une invitation à visiter le Réseau André, lit de la Cesse souterraine. Certains connaissent peut-être la Grotte d’Aldène, renommée pour ses empreintes de pas préhistoriques, où Philippe Galant – archéologue bien connu des topis – a emmené des pisteurs éthiopiens qui ont réussi à partir de ces traces, à déterminer le nombre et le sexe des humains à leur origine. La Grotte d’Aldène se trouve dans les gorges de la Cesse – un magnifique canyon – en amont de la ville de Minerve. La zone étant exclusivement calcaire (calcaires à alvéolines [Éocène, Yprésien]), la majeure partie de l’année la Cesse est à sec, la rivière circulant plusieurs mètres en dessous. Elle est accessible par la Grotte d’Aldène – fermée pour préserver les vestiges préhistoriques (ouverte cependant pour deux visites par an organisées par le club local et la mairie) – et le Réseau André.
Nous sommes finalement huit au rendez-vous, de clubs différents, à se retrouver chez Jean-Philippe, le régional de l’étape, au Château de Fauzan. Sylvain est directeur de coopérative viticole, Jean-Philippe propriétaire du Château de Fauzan – un très bon cru du Minervois – et Étienne œnologue, mais peu de bouchons vont sauter…
On laisse les véhicules au bout d’un chemin de terre au milieu des vignes à environ 1,5 km au nord du hameau de Fauzan (Cesseras). Vue splendide sur les falaises du canyon. Après quelques hésitations Jean-Philippe retrouvera le sentier direct de descente, pas évident à trouver. Un bon dénivelé de 200 m plus loin nous voilà dans le lit à sec de la Cesse que l’on suit sur quelques centaines de mètres vers l’aval.
L’entrée se trouve sur la droite en hauteur au pied de la falaise et au milieu de la végétation ; heureusement Sylvain a une bonne mémoire. Entrée étroite agrémentée de désescalade facilitée par la pose de barreaux. Le baudrier est recommandé mais pas indispensable, surtout que les cordes ne sont pas fixées en bas et sans nœud à leur extrémité…
Une vingtaine de mètres plus bas vient la zone de ramping, un bon laminoir de 50-80 cm de large mais parfois à peine 35 cm de haut (le casque passe !). Et sur presque une centaine de mètres. Heureusement presque entièrement sec à l’exception d’une dernière flaque. On m’en avait parlé comme particulièrement humide…
Puis une phase à quatre pattes et on peut enfin se relever dans la première galerie sèche. Le réseau devient énorme, galeries de métro de 10 m par 5, rectiligne sur plus de 700 m ! Au bout c’est la rivière, la Cesse est là. Un fleuve tranquille, quelques centimètres de profondeur.
On décide d’aller explorer l’aval. Plusieurs chaos de blocs entrecoupent la rivière, qui se poursuit un bon moment dans de grands volumes, parfois au milieu de magnifiques coulées de calcites, et jusqu’à s’échapper par une petite faille impénétrable. Les trémies ne sont pas évidentes à franchir et je décide à un moment de faire une pause ne prenant pas le risque de glisser à cause de mon tendon d’Achille.
La galerie se poursuit néanmoins, parfois remontante. Après plusieurs rétrécissements, d’autres feront demi-tour pour me récupérer. Pendant ce temps les deux jeunes furets, accompagnés d’Anthony et avides d’exploration poursuivent un moment encore. Finalement tout le monde se retrouve au sec au carrefour pour le casse croûte.
Après le déjeuner, visite de l’amont, très aquatique. J’hésite un peu car il faut se jeter à l’eau, au moins jusqu’aux coucouillettes… Puis je me lance. À une première intersection, hésitation pour trouver la suite, cela devient un peu labyrinthique. Je retrouve Michel et Olivia qui ont fait demi-tour tandis que les autres se sont engagés dans un long passage surbaissé parcouru par la totalité du courant. Ensuite, la galerie retrouve des proportions confortables.
On se décide à rentrer en visitant une grande galerie sèche annexe. Le retour par le laminoir parait bien plus rapide. L’étroiture de sortie n’est pas évidente à négocier. Mais le soleil est là. On mettra une bonne demi-heure à retrouver le sentier de la falaise au milieu de la végétation – bien repérer les marques rouges sur les troncs.
Une bonne heure plus tard le reste de l’équipe arrive. Jean-Philippe avait prévu une dégustation à la cave du Château mais il est un peu tard.
S. D., JND