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Jeudi 9 octobre 2025 – Prospection, à la recherche des mines des Corbières – Talairan (11)

Jeudi 9 octobre 2025
Spéléo, prospection, à la recherche des mines des Corbières
Plateau de Lacamp, Talairan (11)

Participants
ITP / Spéléo Corbières Minervois / GPS : Jean-Noël D.
Spéléo Corbières Minervois : Christian A., Christophe B.
Gente canine : Bosco, Ourane, Patie

TPESurface : cinq heures

Pour rappel, la région de Talairan, située 40 km au sud-ouest de Narbonne est une région minière. On y trouve des poches de minerais riches en fer (45-50 %) à carbonates (sidérose) oxydes et hydroxydes de fer (hématite) avec un peu de manganèse (5 %), au sein d’un massif paléozoïque de calcaires dolomitiques dévoniens. Des extractions ont eu lieu aux époques gallo-romaines et médiévales et une concession de 155 ha a été ouverte en 1832 jusqu’en 1852 avec quelques tentatives de reprises entre 1871 et 1875 puis début du xxe s. Les restes des vestiges miniers sont très éparpillés, ce sont des fosses de taille variable, de quelques mètres à quelques dizaines de mètres semi-circulaires ou allongées, de profondeur généralement de 2 à 5 m. Elles se situent au sein d’une végétation arbustive, chênes verts et buis, extrêmement dense.

En 1997, le BRGM avait été chargé d’inventorier ces restes miniers et de déterminer ceux qui pouvaient présenter un risque pour le public. Ce Plateau de Lacamp situé au sud de Talairan est en effet un site de randonnée, de parcours de VTT géré par le Conseil général de l’Aude. Des travaux de mise hors risque ont été entrepris : obturation des puits et foudroyage des galeries.

Le Conseil général désireux de connaitre l’évolution de ces travaux ainsi que de l’éventuelle apparition de nouveaux risques, avait saisi le CDS 11 – connu pour son expertise en milieu souterrain – pour une évaluation des cavités potentiellement accessibles et leur topographie si cela était possible. La somme allouée est de 3 000 €.

Première sortie sur le terrain le samedi 15 juin 2024, suivie de deux autres auxquelles je n’avais pu participer. Entretemps les techniques de repérages cartographiques se sont améliorées et le Lidar devient performant. L’objectif de la journée est de prospecter la zone la plus au sud de la concession pour inventorier d’éventuels départs de mines oubliés. Le Lidar avait permis de repérer une vingtaine d’aléas de rupture de pente et légère dépression dans une zone boisée assez pentue.

Une heure de route avec le Disco, Bosco sera de la partie, il retrouvera ses copines Ourane et Patie. Sur place vers 10 heures, SMS des copains qui auront une demie heure de retard. Je file au chalet sur le plateau. Un peu d’attente et ils arrivent. Direction la zone sud, quelques kilomètres de piste. Équipement baroudeurs des savanes et c’est parti.

Christophe ayant toutes les coordonnées GPS des aléas Lidar, les directions sont faciles à trouver mais la progression dans cette zone parfois touffue, heureusement sans ronces ni salsepareilles, n’est pas toujours évidente. Beaucoup d’arbustes avec des branchages ramifiés. Première découverte, ce n’est pas une mine mais un replat de quelques mètres de diamètre avec une terre noirâtre. C’est une charbonnière, la zone est connue pour avoir abrité ce type d’exploitation au Moyen Âge. Photos, pointage confirmé. On poursuit notre quête. Au total ce seront 15 charbonnières de repérées, aucune entrée de mine. Le CG va être content, pas de travaux à entreprendre.

Retour aux véhicules pour un spuntinu bien mérité, arrosé cette fois par la Cuvée Alexandra des 40 ans, encore très appréciée. Les conversations vont bon train sur le chaos politique en cours, heureusement on est tous du même bord !

Retour vers le chalet pour une nouvelle zone à prospecter, encore des charbonnières. Puis arrêt au Trou de l’Aigue (eau en occitan), mine connue et mise en sécurité : filets grillagés sur les entrées supérieures et obturation par du béton de la galerie de 75 m acheminant les déblais d’extraction vers la halde.

Arrêt au chalet pour un bilan de la journée, une nouvelle sortie est à prévoir, peut-être la semaine prochaine et on envisage un inventaire biospéléo de quelques mines.

Au retour, arrêt à l’Évent Saint Rome, résurgence des infiltrations d’eau du Plateau de Lacamp. Exploré par le SCM dans les années 2000, entrée supérieure shuntée par un tunnel creusé dans la roche et donnant dans une petite salle. Le cours de l’eau a pu être remonté sur 200 m, avec trois siphons. Les deux premiers franchissables en étiage bas et le dernier toujours en eau. Échec des tentatives de pompage, progression impossible du plongeur du club, au moins 30 m de long avec à peine 30 cm sous plafond. L’explo a été abandonnée. Dommage car à la vue de la tranchée en contrebas du tunnel on devine que les crues doivent être impressionnantes.

Retour au bercail.

JND