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Samedi 22 juin 2024 – Rivière d’Aldène – Cesseras (34)

Samedi 22 juin 2024

Spéléo, visite

Grotte d’Aldène ou de la Coquille, la Rivière, Cesseras (34)

Participants

ITP et Spéléo Corbières Minervois : Jean-Noël D.

Spéléo Corbières Minervois : Christian A. (Kinou), Christophe B. (Stoche), Laurence et Michel G.

Spéléo Club de l’Aude : Steve N.et sa fille Eleanor de 12 ans

Encadrants, Ass. Minervoise d’Exploration Spéléo : Jean-Michel L., Luc R.

TPST : sept heures

Le 15 avril dernier, nous avions eu le bonheur de visiter la célèbre Galerie des Pas située au niveau II de la Grotte d’Aldène, encadré par Philippe Galand. Une balade de quatre heures. La cavité compte en fait quatre étages dont le quatrième est au niveau de la rivière, la Cesse souterraine. Que nous avions déjà visitée le 8 octobre 2023 via le Réseau André.

Ce quatrième niveau est situé une centaine de mètres plus bas que la Galerie des Pas. La visite ne peut se faire que deux fois par an, encadré par un membre de l’AME. Le jour tant attendu est arrivé. Rendez-vous à 9 heures sur le plateau de Fauzan. Nous serons sept spéléos de l’Aude. Mais il y a foule… Deux autres groupes vont visiter la Galerie des Pas sous la conduite de… Philippe Galand, seul autorisé à pilotes ces excursions ! Là aussi nombre de visites réglementées, quelques sorties par an.

Habillage, papotages, nous partirons en premier,  Jean-Michel et Luc de l’AME seront nos guides. Arrivés à la porte cadenassée de la grande grille d’entrée, on est bloqués ! Des vandales ont limé les boulons qui permettent de débloquer la serrure. La chose est coutumière dans la région, petite guerre avec des spéléos ou des grimpeurs ou autres… qui n’acceptent pas ces fermetures. Finalement au bout de vingt minutes, nos bricoleurs débloquent la porte.

Progression dans le métro d’entrée et nous voilà à la deuxième porte qui donne sur la faille aux échelles. Là pas de soucis, la palanquée progresse. Mais c’est un peu étroit – bien qu’élargi – et le kit de survie… est bien gênant. Nous voilà au niveau II et au carrefour avec la Galerie des Pas. On continue jusqu’au mur des griffures de hyènes où nous nous étions arrêtés la dernière fois. Après un méandre parcouru à quatre pattes cela s’élargit, grande salle, la Porte de Mycènes.

La suite est – comme l’a dit Christophe – plus intime… Très long tronçon où les chaos alternent avec les passages étroits, le tout avec des sols souvent très glissants. Une trémie de plus de 500 m avec un beau laminoir d’une dizaine de mètres. Pas trop rastègs mais il faut sacrément se contorsionner. Chapeau aux premiers explorateurs qui ont su trouver la suite.

La progression est un peu lente pour moi, j’évite de prendre trop de risques avec mon instabilité de mon tendon d’Achille, mais mon ange gardien Luc sera très prévenant et l’équipe saura attendre. On atteint un lit de ruisseau caillouteux à sec et on entend enfin la rivière. Et quel plaisir de patauger dans l’eau dans de magnifiques conduits taraudés par la flotte. Toute l’ambiance des rivières souterraines et là. Mais pas de tout repos, blocs à escalader, passage par un réseau fossile.

Et nous voilà en fin au terme de la sortie, le Lac – presque à sec. Énorme galerie sableuse où on s’installe pour le pique-nique. Plus de trois heures pour y arriver. La jonction avec le Réseau André situé en amont, a pu se faire mais est extrêmement dangereuse, des trémies instables se déplacent avec les crues de la Cesse. Très déconseillée par nos encadrants mais certains continuent à le faire (suite à la fermeture de la cavité – mais la Galerie des Pas est elle-même bien fermée).

Quarante minutes plus tard, c’est le chemin du retour et là début de crampes sur les adducteurs – manque d’entraînement ou d’hydratation ? – le fait est que la progression sera encore plus précautionneuse. Pas question de glisser, un secours à ce niveau est difficilement envisageable et mettrait certainement plusieurs jours… Et puis voir le responsable du Pôle Santé Secours de la FFS se faire secourir par Jean-Michel Salmon –vice-président du SSF et CTDS de l’Hérault, ce ne serait pas très glorieux.

Donc on serre les dents, l’équipe attend – merci à Laurence d’avoir pris mon kit – et finalement le chaos se passera sans trop de mal. Voilà la Porte de Mycènes, puis la faille remontante et la sortie.

Belle course de 4 km aller-retour et six heures de crapahut.

Et le niveau III ? en fait il est accessible par une remontée dans la rivière au niveau IV.

JND

Lundi 15 avril 2024 – Grotte d’Aldène – Cesseras (34)

Lundi 15 avril 2024

Spéléo, visite

Grotte d’Aldène ou de la Coquille, Cesseras (34)

Participants :

DRAC : Philippe G.

Société Cévenole de Spéléologie et de Préhistoire SCSP : Jean-Pierre B.

ITP et Spéléo Corbières Minervois : Jean-Noël D.

Spéléo Corbières Minervois : Christian A. (Kinou), Dominique B. Véronique M.

Invité FFME : Gérard

TPST : quatre heures

Philippe, que la quasi-totalité des topis connaissent – et pour celles et ceux qui ne le connaitraient pas il était un des experts de la grotte de Lanincu à Lano -, est le « gardien » de la grotte d’Aldène située dans l’Hérault près de Minerve dans la vallée de la Cesse et connue pour sa galerie remplie d’empreintes de pas du Néolithique. La cavité est fermée au public et il faut passer, soit par la mairie de Minerve, soit par l’Association d’Aldène, soit par Philippe pour pouvoir la visiter.

La cavité se développe sur trois niveaux sur le bord droit de la Cesse. Le niveau 1 accessible par un gigantesque porche d’entrée a fait l’objet d’une exploitation de soi-disant phosphates au 19e siècle, en fait il y avait pas mal de guano. Malheureusement cette exploitation a détruit de nombreux vestiges préhistoriques. Il reste cependant une galerie comportant quelques peintures pariétales (que nous n’avons pas visitée). Ce niveau est également l’habitat de nombreuses colonies de chauves-souris et présente de nombreux artefacts de biocorrosion. Début 20e siècle, une désobstruction a permis d’accéder au niveau 2 situé une trentaine de mètres plus bas par une faille très étroite qui heureusement a fait l’objet d’élargissement et d’équipements. Le niveau 3 est celui qui donne accès à la rivière souterraine de La Cesse, prolongement du Réseau André visité le 8 octobre 2023 et que nous irons visiter en juin prochain.

Après avoir rencontré Philippe lors de l’AG du CDS 11, on a pu organiser cette visite avec 6 personnes maximum. Cela fonctionne par cooptation.

On retrouve donc Philippe à 9 heures au parking de Fauzan en bordure du canyon de la Cesse. Un sentier taillé dans le roc calcaire et équipé de mains courantes permet d’accéder au sentier longeant la falaise. Le spectacle sur les gorges est magnifique.

Philippe nous explique la formation de la vallée de la Cesse et de ses cavités et détaille les conditions de visite de la cavité. Éclairage aux Leds cela va de soi, combinaisons propres c’est prévu, pas de photos ! (ce que j’ai ajouté a été trouvé sur le net, la biblio est riche), ne pas sortir de sentiers balisés. Oui chef !

Pour entrer, une serrure inviolable, une grille digne d’une enceinte de prison. La galerie du niveau 1 est vraiment conforme à l’appellation « métro », plus de 20 à 30 m de large et haute de 15 à 20 m ! Nous voilà devant la lucarne d’accès au réseau inférieur, là aussi porte blindée avec serrure ad hoc. La descente se fait par échelles et barreaux scellés entrecoupés de quelques plateformes. Pas d’étroitures alors qu’au début des explos d’après Philippe, certains passage nécessitaient au moins 25 mn d’effort. Et il était plus mince à l’époque.

Nous voilà dans les galeries du niveau 2, moins spacieuses – 2 à 4 m de large et plafond à 2,50 m en moyenne. Galeries de surcreusement. On parcourt quelques centaines de mètres et on arrive à un carrefour. À gauche débute la fameuse Galerie des Pas, découverte en 1948 par l’abbé Cathala, en face la galerie menant au niveau 3. Avant d’arriver aux Pas, Philippe nous montre sur les parois les différents mouchages de torches. Longue explication sur le travail des archéos qui ont réussi à déduire la longueur, le nombre et la nature des tiges qui ont été enflammées (très certainement du genévrier). Déductions également sur le sens de parcours, la taille des porteurs, leur progression… impressionnant ! Et à un niveau de la galerie plus rien, ils en ont déduit que le groupe avait fait demi-tour, peut-être à court d’éclairage. Remarquable aussi les coprolithes de hyènes, leurs ossements et leurs bauges. Une bauge avec l’empreinte du squelette de hyène avec la trace d’un pas. Quand les humains sont passés les hyènes avaient déjà disparu.

Voilà la Galerie des Pas, pour la visite la progression se fait sur une plateforme métallique fixée en paroi. Auparavant il faut bien s’essuyer les chaussures, éteindre son éclairage et les pas se devinent grâce à l’éclairage frisant de la torche de Philippe. 400 empreintes de pas de 26 individus (hommes, femmes et enfants) du mésolithique (-8 000 ans) et la façon dont ils se sont déplacés dans la galerie…

On écoute en silence les explications détaillées sur la caractéristique de ces pas. Là un jeune adolescent qui a sauté par-dessus un bloc, là une femme qui portait son enfant, là quelqu’un qui a glissé. Beaucoup de ces détails ont été obtenus grâce aux apports conjugués des techniques scientifiques actuelles (scanner 3D, laser, photogrammétrie, prélèvement, moulages…) et aux observations de trois pisteurs namibiens invités à analyser ces traces en fonction de leur connaissance du terrain.

La galerie continue ensuite jusqu’à un lac et à une zone d’effondrement qui était l’entrée naturelle et qui a du se fermer peu de temps après le passage de ces humains. On retient que c’est une tribu d’environ 26 individus qui aurait fait un seul aller et retour dans la galerie. Par curiosité, pour la recherche d’eau ?

On revient sur nos pas pour reprendre la galerie menant au niveau 3 jusqu’aux griffades et bauges d’ours et de hyènes. Un toboggan argileux recouvert de griffures de hyènes et au fond d’un boyau borgne un peu rastèg, une énorme bauge d’ours avec des griffures, on peut se demander comment il est arrivé là. Retour en bas du toboggan où nous attendait Véronique, peu tentée par le boyau, on laisse l’accès à la rivière à gauche et c’est le retour.

Remontée sans difficultés des échelles, et on retrouve le soleil un peu venté et la matinée se terminera autour d’un spuntinu, malheureusement sans Philippe qui a du nous quitter.

Une belle aventure archéo/spéléo.

La biblio sur Aldène ne manque pas, entre autres :

https://www.lrmh.fr/Default/doc/SYRACUSE/94178/cesseras-herault-grotte-d-aldene-etude-paleoanthropologique-des-empreintes-de-pieds-humains-de-la-ga?_lg=fr-FR

JND

 

Dimanche 8 octobre 2023 – Réseau André – Cesseras (34)

Dimanche 8 octobre 2023
Spéléo, visite
Réseau André, Cesseras (34)

Participants
ITP, Spéléo Corbières Minervois : Jean-Noël D.
Gruissan Prospection Spéléo :Sylvain D., Jean-Philippe B., Émile, Tom, Anthony
Spéléo Corbières Minervois : Michel G., Olivia

TPST : six heures

Fin en beauté de cette semaine de spéléo. Sylvain, président du GPS, lance une invitation à visiter le Réseau André, lit de la Cesse souterraine. Certains connaissent peut-être la Grotte d’Aldène, renommée pour ses empreintes de pas préhistoriques, où Philippe Galant – archéologue bien connu des topis – a emmené des pisteurs éthiopiens qui ont réussi à partir de ces traces, à déterminer le nombre et le sexe des humains à leur origine. La Grotte d’Aldène se trouve dans les gorges de la Cesse – un magnifique canyon – en amont de la ville de Minerve. La zone étant exclusivement calcaire (calcaires à alvéolines [Éocène, Yprésien]), la majeure partie de l’année la Cesse est à sec, la rivière circulant plusieurs mètres en dessous. Elle est accessible par la Grotte d’Aldène – fermée pour préserver les vestiges préhistoriques (ouverte cependant pour deux visites par an organisées par le club local et la mairie) – et le Réseau André.

Nous sommes finalement huit au rendez-vous, de clubs différents, à se retrouver chez Jean-Philippe, le régional de l’étape, au Château de Fauzan. Sylvain est directeur de coopérative viticole, Jean-Philippe propriétaire du Château de Fauzan – un très bon cru du Minervois – et Étienne œnologue, mais peu de bouchons vont sauter…

On laisse les véhicules au bout d’un chemin de terre au milieu des vignes à environ 1,5 km au nord du hameau de Fauzan (Cesseras). Vue splendide sur les falaises du canyon. Après quelques hésitations Jean-Philippe retrouvera le sentier direct de descente, pas évident à trouver. Un bon dénivelé de 200 m plus loin nous voilà dans le lit à sec de la Cesse que l’on suit sur quelques centaines de mètres vers l’aval.

L’entrée se trouve sur la droite en hauteur au pied de la falaise et au milieu de la végétation ; heureusement Sylvain a une bonne mémoire. Entrée étroite agrémentée de désescalade facilitée par la pose de barreaux. Le baudrier est recommandé mais pas indispensable, surtout que les cordes ne sont pas fixées en bas et sans nœud à leur extrémité…

Une vingtaine de mètres plus bas vient la zone de ramping, un bon laminoir de 50-80 cm de large mais parfois à peine 35 cm de haut (le casque passe !). Et sur presque une centaine de mètres. Heureusement presque entièrement sec à l’exception d’une dernière flaque. On m’en avait parlé comme particulièrement humide…

Puis une phase à quatre pattes et on peut enfin se relever dans la première galerie sèche. Le réseau devient énorme, galeries de métro de 10 m par 5, rectiligne sur plus de 700 m ! Au bout c’est la rivière, la Cesse est là. Un fleuve tranquille, quelques centimètres de profondeur.

On décide d’aller explorer l’aval. Plusieurs chaos de blocs entrecoupent la rivière, qui se poursuit un bon moment dans de grands volumes, parfois au milieu de magnifiques coulées de calcites, et jusqu’à s’échapper par une petite faille impénétrable. Les trémies ne sont pas évidentes à franchir et je décide à un moment de faire une pause ne prenant pas le risque de glisser à cause de mon tendon d’Achille.

La galerie se poursuit néanmoins, parfois remontante. Après plusieurs rétrécissements, d’autres feront demi-tour pour me récupérer. Pendant ce temps les deux jeunes furets, accompagnés d’Anthony et avides d’exploration poursuivent un moment encore. Finalement tout le monde se retrouve au sec au carrefour pour le casse croûte.

Après le déjeuner, visite de l’amont, très aquatique. J’hésite un peu car il faut se jeter à l’eau, au moins jusqu’aux coucouillettes… Puis je me lance. À une première intersection, hésitation pour trouver la suite, cela devient un peu labyrinthique. Je retrouve Michel et Olivia qui ont fait demi-tour tandis que les autres se sont engagés dans un long passage surbaissé parcouru par la totalité du courant. Ensuite, la galerie retrouve des proportions confortables.

On se décide à rentrer en visitant une grande galerie sèche annexe. Le retour par le laminoir parait bien plus rapide. L’étroiture de sortie n’est pas évidente à négocier. Mais le soleil est là. On mettra une bonne demi-heure à retrouver le sentier de la falaise au milieu de la végétation – bien repérer les marques rouges sur les troncs.

Une bonne heure plus tard le reste de l’équipe arrive. Jean-Philippe avait prévu une dégustation à la cave du Château mais il est un peu tard.

S. D., JND

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