Lundi 23 septembre 2024 — Trou de La Ferrière — Fournes-Cabardès

Lundi 23 septembre 2024 

Spéléo, topo, désob’

Trou de La Ferrière — Fournes-Cabardès (11)

ITP / Spéléo Corbières Minervois / GPS : Jean-Noël D.

Gruissan Prospection Spéléo : Jean-Marie B.

TPST : deux heures

Chantier interdit au public

Pas assez nombreux pour travailler au Pémol nous en profitons pour revenir à La Ferrière avec un double objectif : faire la topo et mettre en place des barres métalliques pour tenir des blocs au dessus du passage donnant sur une éventuelle suite… Très heureux car la topo me manquait. Beaucoup de désob’ dans le coin mais sans nécessité de topo jusqu’à ce jour. Et puis pas de matos, heureusement Jean-Marie est équipé, Disto, clino et carnet.

On ne sera que deux, cela suffit pour ce trou un peu rastèg. Rdv à 9 heures au parking, le beau temps est de la partie. JM ne sait pas trop quoi penser de ce trou. Quand le ruisseau coule – ce qui est assez rare -, une bonne partie du flot doit disparaitre dans le conduit. Les dernières désob’ ont permis de déboucher dans une salle avec un soutirage, mais plusieurs boyaux en partent également…

Où est la suite ? Au fond de la faille (où Sylvain avait failli finir enterré) ? Ou sur un diverticule supérieur (où Anthony avait déstabilisé toute une paroi « trémiesque ») ? Nulle part on ne retrouve de débris végétaux, signe du passage de l’eau. Et aucun courant d’air utile.

C’est parti, topographier est un vrai plaisir : le boyau est sec, pas une trace de boue ! Je dépasse mon point atteint lors des dernières désob’, cela devient quand même assez rastèg, un petit ressaut d’un mètre et il faut passer allongé à l’égyptienne puis ça remonte. JM est dans la salle, deux mètres plus loin mais un méchant becquet, un bombement de la paroi, me bloque le thorax ! Je vais quand même pas renoncer. Et JM n’a pas de pailles… En forçant et en passant légèrement plus haut l’accouchement a pu se faire.

Et voilà la salle, une vraie salle – environ 2,5 m de plafond, 3 m de large et une longueur de 5 m. Un énorme bloc issu du plafond en occupe la moitié. En remontant au fond il y a le boyau « trémiesque »… À droite départ d’un diverticule très étroit que JM tient à topographier, ça continue mais le plafond est une trémie qui ne tient que par quelques cailloux. JM avait d’ailleurs apporté quelques barres pour l’étayer. Il passe, je suis (juste la tête et bien à plat ventre) – pas évident la topo…

—  « Retourne toi et regarde au dessus » (les blocs collés (?) au plafond)

—  « Même pas, je préfère ne pas les voir»

Et je ressors aussitôt. Pourtant c’est bien au fond de ce diverticule que JM voyait le plus de chance de trouver une continuation. On mettra les barres après la topo.

Poursuite des mesures vers l’extrémité nord-est, au dessus de l’éboulis ; un des points les plus hauts de la cavité). On observe quelques branchettes ignorées les fois précédentes. Mais plus intéressant : un bidon complètement déchiré par la crue qui l’amené de l extérieur. Il y a bien de l’eau qui est passée là récemment. Mais par où est elle partie ?

Dernier point, au plus bas, au fond de la faille. JM descend et essaie quand même de voir plus loin, la tête en bas, posée sur le casque : l’autre paroi de la faille est bien visible (1 m de large). Le bas est comblé de terre et de blocs bien coincés.

Mais un petit détail attire son attention : on dirait une feuille cartonnée coincée entre deux blocs. Il gratouille comme il peut (à la verticale et tête en bas) pour dégager des petites mottes de terre. Ce n’est pas une feuille cartonnée mais métallique. Elle finit par céder. La « feuille » (un panneau métallique en réalité) a été pliée en deux et coincée par la violence du courant.

On le tient notre indice. Elle est là la suite. La terre au fond de la faille date de la dernière crue (2019 ?) et pour plier ainsi le panneau le courant devait être conséquent. Ce n’est pas un simple soutirage ! Du coup on ne met pas les barres censées protéger le chantier du diverticule. Mais comme on n’a pas les outils pour creuser, donc retour vers la sortie.

L’étroiture est toujours là mais en plan incliné descendant ça passe comme une fleur… enfin la sortie reste encore assez physique.

Sortie au soleil et on se retrouve vers 13 heures autour d’un bon rouge corse, un Colombu ramené de mon dernier séjour. Avec une forte envie de revenir rapidement pour une désob’ tout ce qu’il y a de plus classique : terre, blocs, parois de la faille…

JMB/JND

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