Vendredi 5 au
Dimanche 7 février 1999
Montagne —
Refuge de Tighiettu
Hé oui, quand les
Topi se déplacent en Montagne, ils y mettent le paquet la preuve : Alain,
Roger, Catherine des Topi, Dume, Jean-Michel,
Franck, Pascal, Pierre, Angélo, Véronique,
Sophie, Isabelle, Thierry, Cyril, Cathy d’Ajaccio, Fred et Philippe, Jean-Pierre et encore le
record n’est pas battu…
Première fournée :
Notre binôme de choc Pascal et Franck s’est dévoué pour monter le vendredi 5 au
refuge. Leur mission : exterminer certaines bestioles non identifiées qui quinze
jours auparavant ont dévoré la peau d’un groupe de randonneurs. Arrivés dans la
matinée, ils ont bien préparé leur coup : la mise en action de trois bombes
d’insecticide spécial dégageant une immense fumée. Celle-ci a obligé notre duo à
sortir prématurément du refuge et à aller se faire une super rando. De retour au
refuge dans le courant de l’après-midi tout semblait être rentré dans l’ordre et
apparemment il n’y avait plus de bébêtes ; la nuit fut bonne et paisible.
Deuxième fournée :
Cathy (d’Ajaccio), Pierre, Roger, Isabelle, Angélo et Jean-Michel monteront le
samedi matin et après leur installation se feront également une balade jusque
sous le col de Bocca Minuta.
Troisième fournée :
Le rendez-vous pour le reste du groupe est prévu à 14 h à la
station-service d’Albertacce. Tout le monde est là, cependant Jean-Pierre,
Philippe et Dume participant à l’AG de la LISC à Corte n’auront que vingt
minutes de retard et rattraperont les reste des participants au bout de la piste
qui part de Calasima. Celle-ci est praticable, ce qui permet de gagner
pratiquement deux heures de marche. La neige tombée la semaine dernière a
beaucoup fondue. Le sentier menant aux bergeries de Ballone (1 423 m) n’est que
partiellement enneigé. Arrivés aux bergeries nous rejoignons le GR.20. À partir
de là, l’épaisseur de neige est un peu plus importante. Cependant la marche est
aisée, et le passage dans les rochers avant d’atteindre le refuge est bien
dégagé et ne présente pas de grosse difficulté.
À l’intérieur
du bâtiment il y a bien du monde, en plus des Topi un groupe de quinze
montagnards, participant à un stage ARVA, va également passer la nuit.. Une fois
que tout le monde est installé, c’est l’heure de taper le carton et l’apéro.
Une, puis deux bouteilles vont être descendues, sans oublier les figatellu,
olives et amuse-gueule qui feront le bonheur de nombreux estomacs. Jean-Michel
et Isabelle se transforment en de très bons cordons bleus. Mais tout ce monde va
impliquer qu’il y ait plusieurs services et comme les Topi sont galants nous
laissons manger nos amis montagnards en premier. Les pâtes au fromage sont
fortement appréciées (bravo aux cuistots) et seront sollicitées au moins deux
fois par convive. Rebelote : une, puis deux, puis trois, etc. bouteilles de
vins, sorties de l’on ne sait où, envahissent peu à peu la table sous les
discrets regards des montagnards qui doivent penser que les Topi sont des
soiffards.
Après le café,
le thé, le digeo, nous papotons de rien et de tout, et surtout de… montagne
(évidemment)… Ha oui, la nuit est superbement étoilée et vaut vraiment le
déplacement et le coup d’œil. Un peu plus tard certains signes, annonçant que le
marchand de sable va passer, font leur apparition. Petit à petit nous regagnons
nos couchettes, tandis que “ la partie de carte ” est reprise pour certains. La
nuit perturbée par quelques sporadiques ronflements est relativement calme. Il
est 7 h 30 quand commencent à s’agiter quelques individus, cela veut dire qu’il
faut se lever (Jean-Pierre a décrété qu’il ferait un peu de grasse matinée).
Après le petit déj’ nous allons former deux groupes. Le premier sous la houlette
de Franck va monter sur la crête de Tighiettu. C’est un itinéraire repéré la
veille par Franck et Pascal. Le second conduit par Pascal va faire une partie
initiation et ensuite essaieront de rejoindre le premier groupe. Jean-Pierre et
Roger vont faire cavaliers seuls aux alentours du refuge.
La suite est
restée dans la tête des participants, que de beaux souvenirs… mais le narrateur
a petit trou de mémoire, combien de bouteilles, déjà la veille au soir ?…
Spéléo,
Castiglione 5, équipement, explo — Oletta —
Dume, Jean-Noël, Jean-Claude
C’est sous un
soleil hivernal et une agréable journée que nous prîmes la route de Teghime pour
aller boire un petit café au Col d’Amphore. La descente du col sur Saint-Flo
demandant tout de même un peu de prudence. En effet le versant est se trouvant
en grande partie dans l’ombre, de nombreux virages sont verglacés. Le kawa avalé
nous nous dirigeons sur la piste de Castiglione. L’Aliso alimenté par la fonte
des neiges coule normalement. Notre but est de rééquiper et de sécuriser
quelques passages de Cast.5. Arrivés au trou du pylône nous nous équipons sous
une météo qui s’est légèrement dégradé et quelques flocons sporadiques font leur
apparition.
Après avoir
enlevé quelques cailloux, l’entrée de Cast.5 est beaucoup plus aisée, nous
plantons deux spits et installons une main courante pour descendre le premier
ressaut. À ce propos, nous inaugurons la nouvelle perceuse qui se comporte de
manière extra. Le premier plan incliné est rééquipé d’un amarrage et d’une dèv.
Une main
courante en fixe est installée au départ du passage dit « à l’égyptienne ». Elle
continue sur la vire au-dessus du P18 (faille très peu visitée) et permet
d’accéder au ressaut surplombant le dernier puits de 6 m menant à « la salle
blanche ». Le départ de celui-ci étant quelque peu étroit, nous agrandissons le
passage aux éclateurs de roche ce qui permettra à certains de pouvoir descendre
au cours des prochaines visites admirer quelques-unes une des plus belles
concrétions de Corse (connues jusqu’à ce jour). Au retour, explo d’un petit
réseau au-dessus du « croisement des failles ».
Il est 14 h 30
quand nous remontons et nous attablons une fois de plus autour du barbecue. En
rentrant nous rencontrons au col de Teghime, Thierry et Stéphanie qui ont fait
une sortie en raquette autour du Pino.
Spéléo, Aven
de Teghime, désob’, explo — Poggio d’Oletta —
Castiglione 4,
topo — Oletta —
Dume,
Jean-Noël
François F,
Jean-Claude, Philippe (le matin)
Le matin, on
entreprend la désob de l’aven de Teghime redécouvert (?) par Philippe. Aven
d’effondrement en crête, situé à droite de l’arrivée de la piste, ouverture de
2x2 m, plus ou moins obstruée par un gros rocher de cipolin encastré sur la
tranche. Quelques coups de massette et burin et il se délite, il servira à
monter un petit mur autour de l’aven. Fond à -2 m, cailloux et terre. Quelques
seaux plus tard, on entre dans une faille étroite avec quelques concrétions et
on devine un élargissement, direction plein sud, elle suit la ligne de crête, il
reste du travail. Abandon par départ de J-C. et F. Descente au départ de la
piste pour une bonne grillade, visite impromptue de Franck.
J-N. et Dume
filent ensuite vers St Florent. Objectif : topo de Cast.4 et remonter les outils
oubliés lors de la dernière visite (deux pointerolles le 25 janvier 97, il faut
se rappeler l’histoire du seau…). TPST de 15 à 18 h, la topo est finie, pas
d’espoir de suite, une belle faille dans le même axe E-O que Cast.1&3. Une
étroiture un peu râpeuse et un P6 un peu étroit à la remontée. Mais aucune trace
des pointerolles, emportées par les écoulements ?
Spéléo,
prospection, Falaises de Francardo – Omessa –
Dume, Jean-Noël, Jean-Claude,
Francis
Rendez-vous
10 h au Rex pour un bon café (la qualité s’améliore…), le temps est dégagé mais
la chaîne montagneuse est dans la purée de pois. Direction la route d’Aïti, on
gare les voitures en bordure du Golo au niveau du début de la zone de falaises.
On se sépare en deux équipes afin de couvrir le pied et les étages moyens.
Beaucoup de petits abris sous roches, quelques départs au pied mais qui sont
colmatés au bout de quelques dizaines de centimètres. Dans le cirque qui se
trouve dans la partie moyenne, un bel abri sous roche à mi-hauteur de paroi,
avec des vestiges de murs en pierre cimentées et des inscriptions de la moitié
du siècle.
Bilan… rien !
Il reste la zone qui s’étend jusqu’à la falaise d’escalade mais l’espoir est
bien mince. On redescend vers 14 h aux voitures pour une bonne grillade.
Spéléo,
visite, explo, gouffre d’Altiani - Piedicorte di Gaggio -
Christian,
Dume, François F, Jean-Claude, Noël, Stéphane
Spéléo,
topographie Cast.2, la grotte aux chauves-souris — Oletta —
Jean-Yves, Dume, Jean-Noël, Jean-Claude, Francis
Spéléo, désob’,
explo, topo… Cast.11&12 — Oletta —
Dume, Jean-Noël, Jean-Claude,
Francis
Cela promet,
deux trous qui soufflent… mais il y a du boulot. On reviendra la semaine
prochaine.
Spéléo, désob’,
explo, topo… Cast.11&12 — Oletta —
Dume,
Jean-Noël, Jean-Claude, Francis
Déception,
Cast.11 se termine en faille étroite vers -6 m et Cast.12, malgré un bon courant
d’air n’offre aucune suite, le courant d’air avait même disparu.
Spéléo, stage
secours
Dume,
Jean-Noël, Olivier, François F, Jean-Claude,
Jean-Baptiste, Francis, Philippe et Christian
Spéléo, stage
secours, le second jour, la révélation… le domaine A-R ! - Oletta
Jeudi, belle
journée à la falaise de Francardo. Après avoir fait et défait des dizaines de
fois répartiteurs, palans-bloqueurs et autres tyroliennes, nous filons vers
notre QG, l’hôtel de Saleccia, situé au départ de la piste du même nom. Mousses,
présentation des chambres … rien que des grands lits, il va falloir dormir avec
les copains, ça manque vraiment de gente féminine dans ce club spéléo ! Douches
et à table. Après une nuit tranquille, eh oui !, petit déjeuner sur la terrasse
et on prend la route vers Saint-Florent puis Oletta. C’est un convoi de six
véhicules qui se dirige vers Castiglione.
Arrivée à la
ferme, demi-tour dans le champ pour se présenter face à l’entrée, un portail
bringuebalant fait de piquets de châtaigniers et de fil de fer et tenu par un
crochet. Noël descend pour ouvrir à la caravane et là surprise… une chaîne et un
cadenas ! ! On interpelle l’ouvrier agricole qui travaillait dans le hangar à
côté et l’explication est claire : M. R. a fermé l’entrée. Seule solution
pour avoir la clé (sic) du mystère, aller voir M. R.
Tous les
castiglionistes connaissent ou ont entendu parler de M. R., il exploite les
terres de la famille Angeli, propriétaire des terrains où se trouvent les
cavités Cast.1 à 12 et où passe la piste qui y mène. Régulièrement nous
rencontrions M. R. père, un vieux petit monsieur à la casquette, très gentil
avec qui nous échangions quelques banalités sur le temps. Une fois, avec Dume,
nous croisâmes le fils, un grand gaillard en bleu, qui avait vivement approuvé
notre réalisation si contestée, la fermeture de l’entrée de Cast.1, il était
très satisfait de savoir que ses bêtes ne risquaient plus de tomber dans ces
gouffres. Pour nous la famille R. faisait dans l’élevage et nous étions
toujours très attentif à bien refermer les clôtures derrière nous à chaque
visite. Mais récemment l’entreprise Sysiphe était venu à Cast.3 pour réaliser
des travaux sur la zone de fouilles, d’où l’hypothèse logique — ils ont mal
fermé les clôtures, les vaches se sont sauvées et les R., par représailles ?,
ont barricadé l’entrée. Simple.
L’embouteillage devenant complet, car Michelle arrive avec les étudiantes, puis
les Ferrandi, et comme nous n’avons pas de solution de repli à proximité, il
faut aller voir à la ferme R. On désigne deux volontaires au hasard,
Jean-Noël qui a eu l’occasion de rencontrer le fils et Noël qui parle corse
(choix judicieux, bien qu’on ne lui ait peu laissé d’occasion de le montrer). La
ferme R. se trouve 1 km plus haut, on se gare à l’entrée, personne dans ce
qui semble être un bureau puis on se dirige vers un hangar d’où nous parvient un
bruit d’échappement, une étable peut-être, ils doivent traire les vaches. Rien
de cela, on découvre une cave viticole et des machines à embouteiller et à
encartonner, d’où les bruits d’échappements, et des centaines de cartons de vin.
Et au milieu, un grand gaillard en sweat rouge et en short, avec un petit
sourire en coin et qui semblait nous attendre, en tout cas pas du tout surpris
de nous voir. « Ah, les spéléos, depuis que vous venez à Castiglione, comment
se fait-il que vous ne vous soyez pas encore déplacé jusqu’à la cave R. ? »
— Et nous tout surpris — « La cave… mais nous pensions que vous ne
faisiez que de l’élevage » Et d’expliquer, les vaches, les veaux, les
chèvres, les clôtures, le hangar à foin, etc. Le gaillard a assez mal pris notre
ignorance et notre manque de curiosité. « Comment, vous ne connaissez pas le
meilleur vin de Patrimonio, le plus célèbre vin de Corse, un des plus renommés
dans le monde (sans exagération), l’A-R ! » Avec Noël, nous
nous sentions crouler sous notre ignorance, comment avions-nous pu vivre jusqu’à
ce jour sans savoir l’existence de l’A-R.
Et illico,
visite en détail de la cave, dernière technologie de macération en cuves inox,
filtrage sur membranes céramique, etc. Jean-Noël essaye de s’échapper en
proposant d’acheter un carton (il faudra s’y résigner mais bien plus tard…),
Noël tente de rendre le climat chaleureux en lançant quelques phrases en corse
mais M. R. n’a qu’un seul but, que les spéléos retiennent bien qu’il est
viticulteur-œnologue (c’est sa femme) et non éleveur de vaches (en fait
accessoirement, personne n’a parlé de prime…). On revient au début de la visite,
au milieu des cartons et on pense que c’est la fin, au fait toujours pas de
dégustation. Mais il faut aller au bureau qui est un vrai
capharnaüm, des
étagères où sont exposés tous les produits A-R et franchement c’est
impressionnant, il faut reconnaître une imagination exubérante et un art de la
commercialisation. Des bouteilles de différentes formes, des étiquettes
retraçant tous les derniers évènements culturels régionaux, musique, peinture,
cinéma. Puis on a droit aux publications R., l’histoire du vignoble R.,
les bienfaits du vin R. en médecine (sic), les affiches relatant le
soutien aux manifestations culturelles, etc. Déjà plus d’une heure que nous
sommes partis et aucun moyen de |’arrêter, un moulin à paroles au regard fuyant,
une logorrhée interminable. Enfin, il sort une petite clé d’un tiroir mais ce
n’est toujours pas le moment de conclure, malgré les propositions insistantes de
Jean-Noël d’acquérir un carton de ce nectar des dieux et Noël qui tente toujours
de lui faire comprendre que le moment est venu de se dire Adobe. La clé dans la
main, M. R. repart vers la cave, suivi de nos deux compères. Il lui faudra au
moins un quart d’heure pour faire comprendre à son ouvrier qu’il faut nous
préparer un carton de six bouteilles, panachage de différentes années, dont la
célèbre Cuvée des Seigneurs, ah bon vous ne connaissez pas !, avec en
prime, gracieusement, un muscat et un rosé, la Perle de chez R. Le carnet de
chèques est vite sorti, on signe et on s’apprête à prendre congé… mais non, il
faut retourner au bureau, on dépose le vin dans la voiture et c’est reparti pour
un quart d’heure de palabres, on a oublié le sujet… Saoulé de paroles et non de
vin — car à part quelques effluves dans la cave, on n’a toujours pas goûté à
l’ambroisie —, on réussit à s’échapper en promettant bien de… revenir et de
s’arrêter au magasin de Saint-Florent et de participer à la prochaine exposition
des artistes peintres sponsorisée par A-R, tout, on a tout promis… On a
la clé !
On est de
retour auprès de nos petits camarades au bout d’une heure et demie — peu
inquiets du temps qui passait car pour eux c’était plutôt bon signe —, mais on a
du mal à leur raconter le lavage de cerveau. Ouf la clé est la bonne et on
commence à se diriger vers le gué, mais une 4L descend de la ferme, non ! c’est
notre logorrhéique, « Michelle à toi de jouer, la directrice des fouilles,
c’est toi, nous on ne peut plus. » Et toute l’équipe spéléo de se sauver
vers Cast.1 dans un nuage de poussière. C’est déjà midi, l’heure du pique-nique
et surtout le moment tellement attendu d’ouvrir ces bouteilles d’A-R
« …le meilleur vin de Patrimonio, le plus célèbre vin de Corse, un des plus
renommés dans le monde… » Par respect pour la passion que M. R. a mis
dans la promotion de son vin, je tairai toutes les maximes un peu désobligeantes
que certains membres de l’équipe ont émises, mais la chronique est libre et
chacun peut relater ses sensations gustatives. Bilan, la bouteille de muscat,
celle de rosé et deux de rouge, certains ont préféré finir dans la civière.
Trois semaines
plus tard, Jean-Yves nous informe que le cadenas a été changé mais on peut
passer en dessous la chaîne. Huit jours plus tard, c’est à Michelle de nous
informer que la chaîne est tendue, on ne passe plus…
À suivre…
Montagne —
Monte Cintu —
Alain, Roger
et Sylvie, Dume, Jean-Michel, Laurent,
Francis, Hervé, Stéphane, Cathy
Le premier
rendez-vous est fixé chez Roger qui avec sa légendaire gentillesse nous offre le
kawa, puis un deuxième ramassage permet de récupérer Hervé et nous voici
repartis (avec une demi-heure de retard sur l’horaire prévu ; heureusement le
téléphone portable est là pour prévenir Francis de notre retard, lequel avertira
à son tour Cathy) en direction de Francardo où nous attendent Francis et Cathy).
Après un transfert de personnel et de sac à dos nous roulons vers la Scala Santa
Regina et après Calacuccia, nous prenons direction Lozzi. Nous franchissons le
village et prenons une piste sur laquelle nous allons grimper interminablement
pendant 45 mn en jonglant entre les ornières, bosses, cailloux etc. Heureusement
que nos gentilles tires se comportent très bien, frottant tout de même de temps
en temps avec les échappements et les bavettes. Nous atteignons enfin le parking
terminal aux bergeries de Petra Pinzuta (1 561 m) qui sont transformées en
buvette…
La météo est
des nôtres, le ciel est parfaitement dégagé et un léger vent lèche nos
gambettes. Tels des sherpas du dimanche, nous prenons la direction du refuge de
l’Ercu et après une petite montée dans une végétation basse nous traversons un
petit plateau sur lequel le PNRC a installé quelques beaux panneaux éducatifs
sur la faune et la flore du secteur. Nous traversons un bosquet d’aulnes
odorants qui pour la circonstance étaient plus qu’odorants (en effet une odeur
pestilentielle provenant d’une charogne stagnait), encore 10 mn de marche et
nous franchissons le ruisseau d’Ercu alimenté directement par le lac du Cintu.
Et quelques mètres plus loin sur la rive gauche nous attend le refuge de l’Ercu
(1 667 m). Cela fait environ 50 mn que nous avons quitté les voitures et il est
18 h.
Nous posons
les sacs et procédons à la corvée de ramassage de bois. L’allumage du poêle
n’est pas évident, je vous dis pas la fumée, mais après une heure de galère, il
fonctionne de première. Puis assis sur une magnifique pelouse d’où nous avons
une vue imprenable sur le massif du Cintu, nous sirotons le casa et la
charcuterie de Mazamet ramenée par Francis. À ce moment précis Stéphane, qui ne
pouvant se libérer en début d’après-midi nous rejoint. Jean-Michel se dévoue
encore une fois pour la cuisine (pâtes et sauce tomate). Le repas aux
chandelles, le vin (cinq bouteilles) les pâtes et les petites histoires en fin
de repas génèrent une super ambiance dans le refuge surchauffé. Vers 22 h nous
adoptons la position allongée. La nuit sera bonne pour tout le monde, certains
n’auront pas besoin de somnifère, le jaja ayant fait de l’effet ? Il y aura
quelques petits ronflements, et de nombreuses ouvertures de gourdes, il fait une
chaleur chaude dans le dortoir et cela malgré une fenêtre ouverte.
Dimanche
Bip, Bip, Bip,
il est 5 h, le refuge s’éveille. L’eau chauffe dans la marmite, certains boivent
du café, d’autres se font encore des pâtes, puis tout le monde se prépare à
affronter les 1 050 m de dénivelé. Dehors le jour est pratiquement levé, le
refuge est encore à l’ombre alors que le soleil illumine les crêtes déchiquetées
de toute la chaîne montagneuse qui domine le refuge. Sylvie ne tentera pas
l’ascension et essaiera tout de même de monter au lac et de nous y attendre. Le
top départ et donné à 6 h 10 et notre colonne s’élève tout doucement dans la
pente pierreuse et ébouleuse par endroits. La montée étant assez raide nous
formerons deux groupes. Après une heure trente de marche, la première équipe
atteint un petit col à partir duquel le paysage va complètement changer ; en
effet les passages pierreux laissent la place à une zone constituée de barres
rocheuses qui se franchissent sans problème, mais où il faut faire attention où
l’on pose les pieds. Le deuxième groupe à vingt minutes aura l’heureuse surprise
de faire la rencontre de deux mouflons. Le vent canalisé par les parois s’est
renforcé et refroidi les membres d’Hervé, Alain, Francis et Dume. Tous les
quatre se sont adossé à un gros bloc qui les abrite du zef en attendant le reste
de la troupe.
Un peu plus
tard, tout le monde s’est regroupé. Après une pause compensatrice, nous
reprenons la marche à travers de magnifiques dalles et quelques névés en cours
de fonte. La dernière partie ne présente pas de difficulté majeure, seuls
quelques ressauts demandent un peu plus d’attention. De concert, mais pas trop
discrets, nous laissons la primeur du sommet à notre guide. Le vent est moins
fort et il fait toujours aussi beau. Le sommet arrondi est formé par un amas de
gros bloc, les falaises de la face nord dominent la vallée d’Ascu. Du Toit de la
Corse nous pouvons effectuer un magnifique 360° et contemplons un méga panorama
qui ne peut être décrit ici, tellement il y a de choses à voir. Le second sommet
de l’île se trouve environ à 250 m au Nord/Ouest et seulement 50 m plus bas : il
s’agit du Ciuntrone (2 656 m).
Après la
séance photo nous redescendons légèrement et rattrapons l’itinéraire venant d’Ascu.
Nous passons en contrebas de la crête, toujours entre des blocs et dalles. Nous
remontons sur la pointe des éboulis (2 607 m) et entamons la descente ver le lac
du Cintu. Nous casserons la croûte à l’abri d’un gros pavas. La descente dans
les éboulis n’est pas très aisée, les cailloux roulent sous les pieds et il faut
faire preuve d’équilibre pour ne pas tomber. Cependant certains passages
pourront se faire en « godille ». Nous arrivons au lac (2 289 m), celui-ci est
en train de dégeler, il reste encore pas mal de glace flottante. L’endroit est
magnifique, le couloir de Bocca Crucetta Suttana est encore bien enneigé ainsi
qu’une grande partie du cirque formé par la Punta Crucetta et le Capu Falu.
Après un
petite pause nous nous remettons en route et redescendons vers le refuge de l’Ercu
que nous atteindrons deux heures plus tard. Nous retrouvons Sylvie qui a fait
l’aller-retour au lac. Elle nous prépare avec amour quelque boissons chaudes. Du
refuge nous referons le chemin inverse de la veille avec la traditionnelle halte
« houblon » à Calacuccia. Tout le monde a passé un très bon week-end ! (on
reviendra !)
Montagne —
Massif de Bavella —
Roger et Sylvie, Dume, Féli, Antoine et Vincent, Stéphane, (Et) (Ma)
(Nu) (Elle)*
Brouillard !
Vous avez dit Brouillard ? Tiens comme c’est bizarre !
La journée de
samedi s’annonçant relativement belle nous prenons la route du Sud. Sylvie et
Stéphane nous rejoindront dans la soirée à l’auberge du col. Dans la voiture de
Dume, ça papote de tout et de rien ; en fait beaucoup de tout et peu de rien.
Après deux heures trente de route, nous quittons celle-ci et nous engageons sur
la piste DFCI ; bigre ! la barrière est fermée et nous empêche de passer. Si
nous partons de là avec les sacs, il nous faudra marcher une demi-heure de plus.
Après réflexion et bricolage nous arrivons à dévisser le boulon-verrou et
continuons. Nous laissons les véhicules au départ du GR et grimpons sur un
sentier cairné qui s’élève vers la Punta Ciacciane.
Après 25 mn
nous atteignons le pied de la paroi, il est un peu plus de 11 h du mat. Roger
avait pensé à faire deux cordées, mais après réflexion nous n’en formerons
qu’une seule (mais de 6). Jusqu’à présent il faisait beau, mais voilà que le
brouillard s’installe sur les crêtes. Celui-ci par intermittence se dégage,
revient, se dégage, revient encore, bref, et il est quelque peu frisquet. Roger
nous suggère la chose suivant : il ouvrira la voie et sera assuré et assisté par
Manu, la famille Poli suivra et Dume déséquipera et fermera la marche.
Tel un vieux
mouflon qui a subi une cure de rajeunissement, Roger escalade la première
longueur. Pendant ce temps Féli descend aux voitures récupérer des affaires
chaudes, mais en remontant, elle ratera le sentier et continuera sur le GR, ce
qui engendre une recherche à la voix qui va durer une bonne demi-heure. Nous
avons pensé pendant un moment qu’il faudra appeler Jacques Pradel et la
rechercher dans l’émission Perdue de vue. Repassons aux choses
sérieuses ; Manu a rejoint Roger, puis Féli et ses enfants monteront. Dume
dépitonnera l’équipement. Manu se fera la deuxième longueur prééquipée par
Roger ; la sortie de celle-ci n’est pas très évidente du fait qu’il faut aller
chercher les prises assez haut, (heureusement que c’est un plaisir de grimper
dans ce granit, les prises étant franches), les dégaines sont tout de même les
bienvenues pour s’aider un poil. Nous atteignons le relais, mangeons une barre
énergétique (ouais le repas de midi sera light), et buvons un coup (d’eau…). La
troisième longueur se monte dans la faille, la sortie de celle-ci est très
aérienne surtout que dessous il y a du gaz ! putain c’est impressionnant ! dira
Dume qui n’a pas grimpé des grandes verticales comme celle-là. Dans la quatrième
un court passage mais très exposé nécessite un relais intermédiaire pour pouvoir
faire passer tout le monde en sécurité. Le brouillard léger est toujours
présent, quelques trouées sporadiques permettent de voir un peu autour de nous.
La cinquième longueur ne sera qu’une simple formalité. Nous arrivons dans les
blocs sommitaux et après une courte escalade et un ressaut nous arrivons sur un
rappel d’une dizaine de mètres qui permet de rattraper les crêtes et
l’itinéraire de retour. Roger se souvient qu’il y a un grand rappel qui évite le
détour, mais ne le retrouve pas. Il descendra donc sur le premier rappel, et
apparemment on doit pouvoir continuer à descendre, c’est ce qu’il fait. Quant
tout à coup Féli retrouve le « bon » rappel à une quinzaine de mètres. Manu qui
va suivre Roger lui dira, mais apparemment cela ne pose pas de problème. Tout le
monde descend ! !
Nous reprenons
le chemin de retour et dix minutes plus tard nous retrouvons nos sacs et
regagnons les voitures et l’auberge — il est tout de même 20 h 30 — Sylvie et
Stéphane sont là et commençaient à se poser des questions. Il est vrai que notre
retard est surtout dû au nombre important de la cordée. Féli est ses enfants
doivent rentrer, et regrettent de ne pouvoir rester avec nous. Après une bonne
bière, une bonne douche, un bon apéro, nous nous attablons et mangeons les
délicieuses pâtes préparées avec amour par Manu. On sera sérieux et nous ne
boirons qu’une seule quille.
Le lendemain
sur le coup de 7 h pétantes nous nous levons, certains ayant le sommeil très
lourd il faut faire parler les coussins. Après un sympathique petit déjeuner,
Roger nous propose de faire le Trou de la Bombe et la Punta Velaco. Comme il y a
longtemps qu’il n’y a pas eu de brouillard — n’est-ce pas ? — notre promenade se
fera dans une forêt corse transformée pour la circonstance en forêt landaise.
Ingrédients : des arbres, des fougères, un sentier large, et de la brume ! Après
une heure de marche dans une ambiance assez particulière et qui pourrait devenir
quelque peu angoissante nous atteignons enfin le Trou de la blonde. Heu pardon,
le trou de la Bombe. Malgré l’absence de visibilité et la roche glissante nous
atteignons le bas de cette belle et curieuse arche qui traverse l’arête faîtière
pour dominer les plein gaz (dont nous ne verrons juste qu’une infime partie) de
la face ouest laquelle surplombe le ravin d’Aracale. Le brouillard semblant
persister nous décidons de rentrer au gîte et de laisser la Punta Velaco pour
une autre fois. Il est 11 h quand nous quittons Bavella avec un petit peu
d’amertume et retour à la case départ. Un bon petit pique nique sur la terrasse
ensoleillée chez les Defendini nous remontera le moral.
Qu’est-ce
qu’on en a Bavé là ! ! ! (dixit Roger)
* Pour
l’explication de cette charade demandez à Roger
Canyon —
Olcani
Jean-Noël, Jean-Claude,
Philippe
Montagne —
Massif de A Muvrella / Asco
Roger, Dume, Laurent, Feli, Jean-Louis
Pour ne pas
changer les bonnes habitudes, le premier rendez-vous est fixé chez Roger. Comme
à l’accoutumée, le quart d’heure corse (petit retard) est pris, et nous
retrouvons à Ponte Leccia Jean-Louis de Calvi (non ce n’est pas son nom, il
vient de Calvi ). Bien que la route qui monte à Asco et à l’ancienne station de
ski soit très sinueuse, elle reste cependant agréable, et les passages en forêt
sont relaxants. Sur le parking, il y a déjà quelques voitures (l’endroit est
très fréquenté, et de nombreuses personnes viennent y faire leur promenade
dominicale). Au-dessus de nos têtes le ciel est bien dégagé, seuls quelques
nuages d’altitude se promènent.
Il est 10 h
quand nous commençons la montée des 500 m de dénivelé. La première partie en
lacets sous les pins larricio est très agréable . Bien que le soleil chauffe
déjà, nous crapahutons dans une zone ombragée. Après 35-40 mn, nous atteignons
un très joli coin où nous ferons notre première halte. Depuis une petite vire
contournant un gros bloc nous avons une vue splendide sur le plateau de Stagnu
et la vallée en aval de la station. Le sentier continue dans un couloir entre le
pied des falaises et la rive droite du ruisseau temporaire de Stagnu. À partir
de là, la seule végétation que nous rencontrerons se limitera aux aulnes,
genévriers et herbes basses. Un peu plus tard, nous traversons le cours d’eau
pratiquement asséché et gravissons quelques belles dalles, pour nous retrouver
sur une petite plate-forme sur laquelle nous ferons notre deuxième pause. Nous
croisons des randonneurs qui redescendent, et d’autres qui montent. Le chemin
devient un peu plus raide. Il faut passer quelques ressauts et belles marches.
L’itinéraire en S permet de gagner du dénivelé rapidement. Heureusement que nos
sacs sont légers, et malgré leur faible poids nous soufflons et transgouttons à
grosses pires. La petite brise qui descend depuis la crête est la bienvenue.
Encore quelques efforts et nous arrivons enfin à la bocca di Stagnu (1 985 m)
dominant les installations de la station, il est 11 h 45.
Quelques
randonneurs abrités du petit zef cassent la croûte, nous en ferons de même. Nous
profitons du magnifique panorama qui s’offre à nos yeux. Il subsiste encore de
nombreux névés au-dessus de 2 000 m. Le couloir et la bocca Pampanosa sont
enneigés. Après notre petit gueuleton, nous décidons de suivre le GR jusqu’à un
petit col qui domine d’environ 100 m le lac de A Muvrella (1 860 m). De la même
nous avons vue sur la baie de Calvi enveloppée par la brume de chaleur. Nous
rencontrons deux marcheurs qui voudraient bien arriver jusqu’au refuge de
Tighiettu, mais après discussion et conseils de notre vénérable Roger, ils
descendront jusqu’au refuge d’Asco et feront Tighiettu le lendemain.
La descente se
fera par le même itinéraire, au passage nous arriverons jusqu’au chalet pour
dire bonjour à Hubert et sa famille. Sur la terrasse ombragée de l’hôtel, nous
dégustons avec un plaisir incontournable notre habituelle cervoise avant de
retrouver la civilisation.
Canyon — La
Ruda
Jean-Noël, Jean-Claude
Pas de
navette, on a laissé la voiture au pont et en une heure et demie environ, on a
retrouvé le chemin qui descend au départ du canyon. Suivre l’ancien sentier qui
passe sur le vieux pont et avant d’atteindre le village de Coscia, au niveau
d’un petit col, couper à droite, on rejoint le sentier qui sort de Coscia. De la
belle eau, une cascade arrosée.
Mardi 13 juillet 1999
À la recherche
de la grotte de Butrone — Siscu —
Roger, Antoine,
Vincent et Féli
Montagne—
Tafunatu di I Palieri
Claudine, Roger
et Sylvie, Jean-Noël, Jean-Michel, Francis
Spéléo,
prospection, collines de Castiglione – Oletta –
Dume, Jean-Noël
Depuis
longtemps, on nous avait signalé qu’il y avait un trou au-dessus du camping
La Pinède de St Florent, sur les collines de Castiglione et Dume avait
repéré un effondrement à flanc de colline. La zone ayant brûlé, il y a quelques
années, la prospection serait assez facilitée.
Départ vers
8 h 30, par crainte du soleil, mais des nuages bourgeonnants et baladeurs seront
les bienvenus. On stationne 500 m avant l’entrée du camping, puis on prend la
piste de droite qui le contourne et au bout de 100 m on se dirige vers
l’effondrement en suivant des sentiers de chasseurs. En fait l’effondrement
semble être une ancienne carrière d’extraction de cipolin. Aucun départ au
niveau des bords. On poursuit vers le sommet de Cima di u Buttogio (206 m), en
se séparant et en explorant les moindres petits décrochements de niveau. On est
bien dans du calcaire, du cipolin ? Mais aucun départ, ni effondrement. Une
tranchée de 10 m de long, 1 m de large et 60 cm de profondeur qui ne semble pas
naturelle mais cela ne ressemble pas à une doline.
Au sommet, une
aire dégagée pour le pacage des animaux, la prospection est facile, le maquis
ras. On décide de piquer vers la zone de Castiglione pour explorer les bords de
la colline un peu plus abrupts, on voit le pagliaghju qui domine Cast.2. Mais le
terrain change, le maquis n’a pas brûlé, plus question de ratisser large, on se
contente de suivre le sentier. Du pagliaghju, on retrouve la piste qui descend
vers le pylône de notre zone spéléologique. On part à gauche vers les bords.
Mais la progression est … épineuse. Tout à coup, un cri… « Jean-Noël ! je me
suis blessé », la voix semble forte, la blessure ne doit pas être trop
sérieuse et j’entends Dume qui se débat dans les arbousiers et les
salsepareilles pour revenir vers le pagliaghju. Il arrive avec le bras droit en
sang, il a glissé et une branche effilée s’est fichée au niveau du pli du coude
à deux doigts de la veine, de l’artère et j’en passe… La peau est bien décollée
et le sang coule. Mais pas de trousse à pharmacie, alors technique de survie…
nettoyage à l’eau, compresses au papier hygiénique, pansement compressif avec le
short de Dume, le tout ligaturé par un bout de ficelle… et on redescend par la
piste, pas question de retour par le maquis. L’homme est solide et à part
quelques nausées lors de « l’intervention », il tiendra le choc.
Au
passage, on vérifie qu’il n’y a pas de clous sur la piste qui monte au pylône,
puis avant de traverser l’Aliso, on tourne à gauche vers le camping. Pour
information, impossible de passer par-là pour accéder à Castiglione, car la
piste est interrompue, même en 4x4 impossible et en arrivant au camping, on
découvre qu’elle est fermée par un cadenas — M. Rossi a bien fait les choses.
Retour à
Bastia, à 13 h 30 Dume se faisait suturer à la clinique Maymard par le Dr Filippi
et le lendemain il crapahutait sur la Via Ferrata d’Asco.
Dimanche 1er
août 1999
Montagne — Via
Ferrata d’Asco
Dume, Jean-Noël, Marjorie,
Noël
Spéléo,
prospection, Carrière de Caporalino, bocca a U Tribbiu — Omessa —
Dume, Philippe, Alain T
La journée
était idéale pour aller à la plage, plus de 30°C et beau ciel bleu… Ainsi nous
avons décidé d’aller en prospection spéléo et pour être sûr de ne pas avoir
froid nous sommes partis (Philippe, Dume et Alain) à 10 h pour Caporalino et ses
massifs de calcaires.
La chasse au
trésor a bien sûr commencé par la lecture de la carte et l’analyse des indices
communiqués par les locaux. L’œil aiguisé par les jumelles nous effectuons une
première observation du site de la carrière de Caporalino, en effet, au-dessus
du front de taille, il existerait une grotte.
L’observation
ne donne rien et en position de tirailleur sénégalais (demandez à Dume les
détails techniques) nous gravissons les premiers contreforts de la falaise,
c’est bien évidemment le moment de la journée le plus chaud…
La progression
s’effectue sur un terrain accidenté nous explorons chaque faille profonde et
verdoyante en suivant les conseils de Philippe (grand spécialiste de
l’étroiture). Au bout de trois quarts d’heure les Sénégalais se demandent ce
qu’ils font là au lieu de boire un pastis à l’ombre d’un platane face à la mer.
Soudain un
cri, c’est celui de Philippe face à l’étroiture tant désirée qu’il vient de
découvrir, elle se situe juste au-dessus du front de taille, nous étions montés
beaucoup trop haut(*) !
Alain le
rejoint les casques sont fixés, les sacs déposés à l’entrée et Dume est perdu,
il gambade de rochers en rochers un peu plus bas.
Dedans : II
fait bien sûr sombre comme dans le … du … d’un tirailleur sénégalais, mais quel
plaisir de se retrouver au frais.
Tout de suite
on est dans l’ambiance, hauteur de plafond 1,30 m, souple sur les genoux, souple
sur les genoux… l’entrée s’ouvre sur une petite salle et sur la gauche démarre
un boyau (normal pour le … du … d’un tirailleur sénégalais). La progression dans
ce dernier s’effectue avec un plafond de 100 voire 50 cm, souple sur les coudes,
souple sur les coudes…
Nous arrivons
ensuite dans une autre petite salle où l’on découvre un thermomètre suspendu
(ils sont chauds ces tirailleurs sénégalais !), études en cours de la
température de la cavité ?
Au-dessous de
cette salle une étroiture, comme Philippe les aime, démarre. Alain s’y engage
tête baissée tout comme son pantalon quelques secondes plus tard, en effet un
passage est particulièrement étroit et il se retrouve en slip de l’autre côté,
Philippe est en hyper ventilation tellement il rigole. Alain lui, dans le
passage étroit a eu peur qu’un tirailleur sénégalais ne profite de son pantalon
baissé. Bref, cette cavité se termine là après une progression d’une vingtaine
de mètres.
À la Sortie
Philippe et Alain, couvert de terre, partent à la recherche de Dume qui gambade
toujours de rochers en rochers plus bas.
Encore une
histoire de trou : Philippe toujours pas rassasié fait une nouvelle découverte
derrière des buissons, une autre petite cavité.
Le sol de
cette dernière comporte des éclats de poteries, certains sont prélevés
méticuleusement pour une datation ultérieure (elle fût sérieuse cette phrase
non ?). Alain se lance dans les travaux publics et commence une tranchée, Dume
et Philippe dans leur grande sagesse calment son ardeur.
Après avoir
exploré des porches et les pieds de petites falaises, d’un commun accord on
décide de mettre un terme à l’exploration du site pour aller se restaurer.
Lors de la
descente Philippe et Dume explorent dans la carrière une faille où ils ont voulu
attraper des chouettes qui n’ont pas voulu se laisser faire, effarouchées
(beuh ! ?).
Le site est
photographié, les accès repérés pour une topo et des explorations ultérieures.
Après une
petite collation et un petit trajet en voiture nous partons à la recherche des
deux mamelons blancs (c’est plus sensuel que de dire « petits rochers
blanchâtres ») qui marquent l’entrée à 500 m à droite au sommet du col de Bocca
a U Tribbiu, d’une grotte.
Ben ! à 500 m
à droite, y a rien, à 1 000 non plus et 2 000 encore moins… Dessus, dessous,
par-devant, par-derrière , sur le côté, par en-haut, par en-bas, par là, par ici
, par endroits et par ailleurs nous ne trouvons rien et encore rien. Ce fût une
belle balade romantique en position du tirailleur sénégalais dans le maquis sous
le regard attendri de vaches qui n’avait jamais vu de sénégalais tirailleurs
dans leur champ.
Cette belle
journée de plage s’achève, elle a été bien remplie et n’a pas été infructueuse.
P.S. :
les Sénégalais du club des Topi m’excuseront et les tirailleurs aussi.
(*) Grotte de
Rumendella indiquée par Thomas Baraccioli
Alain
Spéléo,
visite, initiation au monde souterrain, Grotte de Carpinetto — Lano —
Roger, Jean-Noël, Feli et Moun, Gilles, tribu
(Noël, Rose-Marie et Christelle), tribu (Marc, Patricia,
Adeline et Nadège)
Voyage au
centre de la terre… (si, si, j’vous assure ! ! )
La situation
Une équipe de
vacanciers insouciants accompagnés par trois maîtres en spéléologie qui se
proposent de leur faire découvrir une des plus belles grottes de corse : Lanu.
Le départ
Après un
champêtre buffet pris à faible distance d’un agréable parking, nous nous sommes
équipés (casques, lampes, combinaisons ou ce qui pouvait y faire vaguement
penser), aucun autre matériel n’est requis pour ce type d’aventure.
L’approche est
brève (c’est pas spéléo/rando) et nous sommes bientôt au bord du gouffre…,
disons du trou… Les lampes s’allument et nous commençons notre lente progression
dans les entrailles de la terre (musique wagnérienne).
La lente progression
Pour les
néophytes que nous sommes, cette cavité n’est pas sans ressemblance avec celle
de Brandu. Des stala(c)(g)s (tites et mites), le tout de couleur rouge (non, je
plaisante, c’est du calcaire et c’est blanc…, c’était pour savoir lesquels
d’entre vous suivaient encore…, bien reprenons).
D’après les
indigènes, il y coulerait, l’hiver une rivière… d’où l’humidité, pensons-nous…
sagaces que nous sommes. Nous sommes donc une dizaine à déambuler dans ce
labyrinthe où se coupent toutes nos routes. Il est assez difficile de s’y
repérer malgré le singulier des salles.
Le laminoir…
grand secret autour de ce passage, on aurait du se douter de quelque chose quand
le professeur Roger nous dit l’air absent « J’l’ai déjà fait l’an dernier,
j’vous donne ma part… ». J’vous vois venir, vous voudriez bien savoir vous
aussi… et ben tant pis pour vous, même sous la torture, je ne dévoilerai rien… à
vous d’aller y jouer….
L’action
Soudain, un
cri… « Professeur, nous arrivons en territoire des Boulou-Boulous, mangeurs
de chèvres, les porteurs menacent de nous quitter en emportant une partie du
matériel »… difficile d’expliquer à ces bougres qu’il ne s’agit là que de
squelettes de chèvres tombées par inadvertance (ou abus de boisson anisée…).
Une curieuse
pilosité attire la convoitise du Docteur Noël, « Ce ne sont que les petites
racines des arbres » tente de lui expliquer un de ses nombreux amis,
« …laisse les tranquille »
Alors que nous
nous livrons à une lutte féroce contre les éléments déchaînés (étroitesse des
passages, humidité, boue pas vraiment thermale, gouffres), Jean-Noël, en pleine
méditation, semble savourer ces moments par une longue pause horizontale. Les
spéléologues sont décidément de curieux individus…
Épilogue
La cérémonie
pris fin, selon le culte établi, devant l’autel du « Carré d’as », établissement
bien connu des aventuriers.
Remerciements
Ont participé
à cette aventure, par ordre d’entrée sur scène :
Jean-Noël dit
« le penseur », Roger dit « Salut les filles ! ! », Noël dit « Allez les p’tits
gars, on fonce ! ! », Moune dite « la bougonne », les cinq invités de Noël, et
moi-même (par respect pour mes camarades, je ne ferai pas état ici de mes
différents surnoms… on dira alors dite « la discrète »).
Féli
Escalade Tour
Sénèque — Luri —
Roger et Sylvie, Dume, Jean-Noël, Jean-Michel, Karine
Samedi 4 septembre 1999
Spéléo,
aménagement, visite, topo, Cast.1&5— Oletta—
Dume,
Jean-Noël, Jean-Claude, Jean-Michel
Ancrage du
rocher en haut du deuxième puits de Cast.1. par J-C. et Dume. Projet de le
bloquer par quatre grosses tiges filetées scellées dans la paroi. Mais les accus
lâchent au bout du troisième trou et il faudra sceller les tiges à la résine.
Pendant ce temps J-N. et J-M. font la traversée de Cast.1. J-M. équipera la
totalité.
Après le
repas, hic…, topo du petit réseau de Cast.5 au-dessus du croisement des failles.
Il s’agit d’un haut de faille à moitié comblé par des effondrements et qui
revient vers l’entrée, en fait le haut de la faille principale. Un petit conduit
abrite une vingtaine de grosses chauves-souris.
Bonne
nouvelle, les relations sont renouées avec M. Rossi, la chaîne n’est pas fermée
et il n’a pas manifesté d’opposition à notre passage et on n’a pas crevé…
Jean-Noël
C’est sous une
pluie battante et mouillante que nous embarquons le matos dans le Disco de
Jean-Noël. Le col de Teghime est partiellement embrumé, et l’arrivée au Col
d’Amphore dégagée. Café habituel et achat d’un poulet rôti qui n’a rien à voir
avec ceux élevés aux hormones (dixit le traiteur). Ayant quelques
craintes pour traverser les propriétés de M. Rossi, nous décidons de le
rencontrer. Il n’est pas à son stand de vente de San Fiurenzu, et nous décidons
d’aller le voir à sa cave. Là, les mains dans la graisse — c’est l’ouverture de
la vendange et il est en train de réviser un tracteur avec un ami —, il nous
reçoit très courtoisement et n’oppose aucune réticence à notre passage Ouf !
Quel soulagement !
Nous ne serons
pas les seuls à emprunter la piste, les chasseurs et leur 4x4 sont là également.
Il est 10 h 30 et le temps est doux, va bene ! Nous allons former deux groupes :
Jean-Michel va équiper le trou sous les conseils de Jean-Noël. Jean-Claude et
Dume vont s’attaquer à la consolidation d’une dalle en travers de la faille au
départ du P11 ; quatre trous de 16 mm et 12 cm de profond vont être percés pour
recevoir des boulons galvanisés. Ceux-ci seront scellés au cours d’une prochaine
sortie. Après avoir terminé le forage, parfois dans une position
contorsionniste, Jean-Claude et Dume remontent. Peu de temps après Jean-Michel
qui s’est bien débrouillé et Jean-Noël les rejoignent.
Séance
mastico-œnologique pour passer le temps. Jean-Michel attendu pour l’après-midi
nous quitte. Tandis que Jean-Noël prépare le matériel topo, Jean-Claude et Dume
vont déséquiper : record battu un peu moins de une demi-heure et beaucoup de
transpiration. Dans Cast.5, c’est toujours aussi large, nous allons topographier
un réseau remontant dont Jean-Claude avait fait la visite au cours d’une
précédente sortie : à noter la présence d’une vingtaine de chauve-souris.
Montagne —
Histoire de galérer un petit peu : Lac de Lavigliolu, crête et Punta Artica, lac
de Ninu, chemin de Ronde et enfin les voitures.—
Alain, Dume, Laurent,
Karine
Bastia ==>
Calacuccia avec halte café, piste forestière jusqu’au terminus. Après avoir
monté les trente mètres qui nous séparent du chemin de ronde et rattrapé
celui-ci, nous marchons en direction de l’est. Nous franchissons le ruisseau qui
descend des bergeries de Capanelle et prenons le sentier qui monte en direction
des dites bergeries. À 1 480 m, le sentier passe sous la ligne électrique et au
pied d’un pylône (c’est un bon moyen de repère). Vingt minutes plus tard nous
atteignons les bergeries de Capanelle. Celles-ci sont les mieux conservées de la
forêt de Val du Niellu. Une des bâtisses a conservé en intégrité son toit en
scandule (tuiles en bois) Après une pause rafraîchissante nous grimpons sur la
crête en rive gauche. Celle-ci permet d’accéder dans le vallon de Lavigliolu. Un
sentier cairné permet d’atteindre le lac blotti dans un petit creux (1 834 m) Le
plan d’eau est pratiquement circulaire ( trente mètres de diamètre) Il est
ceinturé en sa rive droite par des escarpements rocheux, et en sa rive gauche
par des aulnes et quelques pelouses. C’est là que nous allons casser la croûte
en essayant d’appâter les éventuels habitants du lac. Après nos agapes nous
décidons de continuer et d’atteindre la crête. Dans la description du topo
guide, il est écrit que l’on peut gagner celle-ci par le sud en cherchant son
chemin en rive gauche du lac. Dume ouvre la marche et bifurque peut-être un peu
trop tôt à gauche, ce qui oblige tout le monde à faire un peu de varappe. Après
avoir atteint un replat nous revenons vers le lit du ruisseau qui alimente le
lac. Encore quelques passages un peu acrobatiques pour retrouver une zone plus
facile, où avec un flair incroyable Alain trouve un court passage (pas plus de
quinze mètres) à travers les aulnes. Cinq minutes plus tard nous atteignons la
crête (à 2 100 m).
De notre
position on aperçoit très bien le lac, le refuge de Manganu, et toute la chaîne
montagneuse qui domine celui-ci. Nous décidons de monter jusqu’à la Punta Artica.
Nous marchons à vue vers le sommet, la dernière partie doit se faire en passant
à travers des blocs qui semblent avoir été posés là par des farceurs, « Mais que
fait donc la DDE ! » Nous aurons quand même le plaisir et l’avantage et le
bonheur et les yeux écarquillés, etc. d’assister à l’envol (environ à quinze
mètres) d’un magnifique gypaète barbu (comme Alain).
Depuis le
sommet de la Punta, le panorama est splendide, la lumière est parfaite, cela
valait le détour. En effectuant un « 360° » on aperçoit tellement de choses
qu’on ne peut les énumérer ici, et chose étrange pratiquement tous les sommets
sont partiellement embrumés excepté la Punta Artica (bravo Alain !). Comme Coco
ne connaît pas le lac de Ninu en été nous décidons de redescendre par celui-ci.
De retour à notre point de jonction avec la crête nous descendons en direction
du GR, puis les pozzines et le lac de Ninu. Carine commence à en avoir plein les
pattes. Au Bocca Stazzona nous allons former deux groupes : Alain et Carine
descendront doucement. Coco et Dume vont accélérer le pas et aller récupérer la
voiture.
Spéléo,
aménagement, visite, Cast.1 et 5— Oletta —
Dume, Jean-Noël, François F, Jean-Claude
Achèvement de
l’ancrage du rocher par J-C. et Dume. François visitera la salle de la chèvre et
ira vérifier que l’on a pas oublié de plaquettes lors du déséquipement de
l’exercice secours. Pendant ce temps, J-N. décapera la trappe d’entrée, puis une
couche de stop-rouille puis une belle couche de peinture vert-balise… pas de
panique, il ne s’agit que de l’intérieur, la plaque extérieure est restée en
gris ! Projet de tenter une désob au-niveau des départs en bas du premier puits,
le P6 d’entrée, ce n’est que de la terre et des cailloux et la faille semble
large, mais il y a du volume.
Après le
repas, hic…, visite de Cast.5, François ne connaissait pas du tout et Dume
n’était jamais descendu au fond du P22 en faille étroite. Il aurait pu vivre
sans… Il n’y a vraiment aucun intérêt à y aller sauf à vouloir tester ses
capacités psychologiques à passer des étroitures verticales, disons bon pour
spéléos confirmés, ceux qui en veulent…
Puis visite à
la salle blanche en passant par la voie lactée. Par manque de temps, on laissera
le P13 de côté, on reviendra.
Jean-Noël
Les principaux
objectifs de la journée étant de finir la consolidation de la dalle (voir sortie
du 4 septembre dernier) et de passer un coup d’antirouille et de peinture sur la
trappe d’entrée.
Tralalala,
charger le matos ; Tralalalala, café au Col d’Amphore ; Tralalalalala, arrivée
au trou du Pylône. Malgré le petit vent soufflant en rafale, le soleil titille
notre peau d’ange. Nous allons former deux binômes : Jean-Noël et François vont
dévoiler leur talent d’artiste peintre décorato-décapeuro-déconnateur.
Jean-Claude et Dume tels des chirurgiens armés de perceuses, marteau et « touti
conti » vont procéder au scellement des boulons de consolidation. Après avoir
fini leur chef-d’œuvre, les rois du pinceau s’octroient un moment de farniente,
puis François descendra pour se faire la Salle de la chèvre en solo.
Toujours sous
un soleil estival et un vent pratiquement nul, nous allons Tralalala, casser la
croûte ; Tralalala, nous rincer le gosier ; Tralalala et déguster un bon petit
camembert à la braise Hum ! j’vous dis que ça. Sans faire la sieste et pour
digérer, direction Cast.5. François ne connaît pas ce trou, et ce sera
l’occasion pour tout le monde d’en faire la visite quasi-complète. Sortie vers
16 h 30 puis Tralalala retour, bière au Col d’Amphore, déchargement du matos et
douche décrassante.
Dume
Montagne — La
brèche Félix et le Capu Larghiu (pour les plus courageux, quoique ! —
Alain,
Roger, Sylvie et Ange, Dume, Jean-Noël, Laurent, Féli, Catherine, Nathalie, Christelle (d’Aïacciu)
« Roger !
j’arriverais avant toi à la brèche Félix »
qu’avait dit
Alain !
« Alors là tu
vois ça m’étonnerait » qu’avait répondu Roger !
Nos trois
ajacciennes ont commencé leur périple samedi en se tapant la Punte Licciola
(2 235 m). Roger et Sylvie sont montés également au refuge de Tighjettu samedi
et tous les cinq ont passé une très bonne et agréable soirée et nuit aux frais
de la Princesse si, si, (Demandez à Roger). Ange et Alain sont partis dimanche à
5 h du mat’ pour passer par Ascu. Féli, Jean-Noël, Laurent et Dume quant à eux,
ils ont calculé leur coup pour arriver au refuge vers 8 h 45 après une
halte-café aux bergeries de Ballone. Roger a prévu de commencer l’ascension vers
9 h. Nous avons même le temps de reprendre une deuxième collation et tout cela
en chaussettes s’il vous plait ! Sylvie ne tentera pas la montée et se promènera
aux alentours du refuge.
Il est 9 h 05
quand nous quittons celui-ci en quête de nouvelles aventures. Nous remontons la
rive droite du ravin de Valle di Stagni en suivant un sentier, puis des dalles
cairnées. À l’altitude 1 950 m nous débouchons sur petit replat recouvert
d’aulnes. De là direction au nord, nous gravissons encore quelques dalles et
arrivons au pied d’un gigantesque éboulis qui descend de la Bocca Pampanosa.
Nous appuyons à droite pour atteindre le pied de la face sud du Capu Larghia,
quand tout à coup nous distinguons deux silhouettes gesticulant sur la Brèche
Félix et qui nous lancent quelques appels auxquels nous répondons (il est 11 h).
« C’est pas possible ! - s’écrit Roger -
ça peut pas être eux, ou alors ils ont couru comme des fous, et puis mon
c....... de fils il en est bien capable ! »
Nous arrivons
à la verticale de la brèche et remontons un large couloir qui descend
directement de celle-ci. Ce passage est constitué de belles dalles offrant de
hautes marches qu’il faut parfaitement enjamber. Certains passages un peu
aériens demandent un peu plus d’attention et quelques petits pas d’escalade.
Nous atteignons enfin la Brèche Félix (2 450 m) à midi moins cinq pétantes.
Point d’Ange et d’Alain, mais quand nous arrivons sur l’arête qui domine le
versant nord nous retrouvons les sacs des deux A. Apparemment ils sont sur le
sommet, encore quelques appels et les voilà qui redescendent. C’est le moment
des retrouvailles, des congratulations et des émotions : en demandant à Alain où
se trouve le passage pour accéder au sommet, il nous répond :
« C’est pas
compliqué, y a qu’à suivre la trace marron que j’ai laissée tout le long... ! »
La température s’est légèrement abaissée et nos corps emplis de
transpiration demandent un peu de polaire. Accroupis de façon à n’exposer que le
minimum à la légère et frisquette bise dans la brèche nous remplissons nos
estomacs. Sans trop tarder, il faut prendre une décision quant à la suite du
programme. Alain et Ange vont redescendre sur Ascu. Ange nous signale que le
mauvais temps risque d’arriver assez vite en raison des nuages qui s’accrochent
sur le relief. Nous sommes tout de même tentés pour faire le sommet, mais il
faudrait speeder en raison de la météo et il y a quelques passages aériens à
bien négocier. La sagesse de Roger préconise de redescendre et de ne prendre
aucun risque (il faut tenir compte du temps de retour et de la fatigue) ; sage
décision.
À une centaine
de mètres en contrebas de la brèche, nous prenons un couloir descendant
est/ouest qui débouche sur celui de la Bocca Pampanosa. Après deux heures et
quelques pauses de plus nous retrouvons le refuge et Sylvie, qui nous a aperçu
et entendu depuis le replat des aulnes. Après un petit café, thé et quelques
papotages avec les gardiens du lieu nous redescendons vers les bergeries de
Ballone (arrêt bibine) et les bagnoles. Encore une heure et demie de goudron
pour arriver à la maison (poils au menton).
Samedi 18 septembre
1999
Spéléo, stage
initiation, falaise de Francardu — Omessa —
Encadrants :
Dume, Jean-Noël, François, Olivier, Jean-Claude, Francis,
Philippe
Initiés :
Nos amis couvreurs de l’équipe d’Antoine
Montagne –
Refuge de Ciuttolu i Mori et Capu Tafunatu –
Alain BATTINI,
Roger DEFENDINI, Dume DESCALZO, Catherine DERNIS, Karine GUICHENEY-VINCIGUERRA,
Francis MARAVAL, Isabelle PANIER et Laurent
Chronologie
d’une sortie méli-mélo
- Alain
travaille (ah ces fonctionnaires ! en effet depuis qu’il est passé aux 35 H,
Alain est obligé de bosser un samedi sur deux pour atteindre le quota ! !),
- Francis et
Dume sont à Francardu et font partie de l’encadrement de la journée d’initiation
réservée aux couvreurs (d’ailleurs, ils nous ont parlé de toi),
- Laurent et
Catherine participent à l’AG du club Aquaviva qui se déroule également à
Francardu,
- Le vénérable
Roger et la ravissante Isabelle vont passer pour dire bonjour aux falaisiens et
puis tel un jeune couple ils monteront au refuge,
- Carine
récupère Alain et direction le Fer-à-Cheval,
- Laurent et
Catherine rejoignent Francis et Dume et tous les quatre se dirigent à leur tour
vers le Fer-à -Cheval qu’il atteindront à 16 h 30. Le temps de s’équiper et ils
attaquent la montée à 17 h 05. Francis ouvre la marche et petit à petit accélère
le pas. Notre seule crainte est de prendre la pluie, mais la météo est clémente
et malgré un ciel nuageux et brumeux il ne pleuvra pas, ouf ! L’allure est
soutenue et rapidement nous atteignons le Plan de la Croix 1 544 m). Le GR
traverse le Golu et passe sur sa rive droite. Nous remontons le fond de la
vallée dans une ambiance très particulière (lumière, couleur, humidité, brume)
qui semble nous avoir projetés dans une région himalayenne. Nous apercevons le
refuge qui semble tout proche, et pourtant encore loin.
Nous arrivons
aux bergeries de Tula et décidons de quitter le GR pour monter par l’ancien
sentier en rive gauche. Tout à coup à environ 200 m devant nous, nous apercevons
deux personnes qui montent tranquillement par le chemin de la rive droite. Nous
voyant approcher, elles accélèrent le pas, nous en ferons de même et petit à
petit nous revenons à leur niveau. Apparemment ne voulant pas céder du terrain
le mec allonge la foulée et laisse en arrière son compagnon de voyage (comme
dirait Roger, quelle mentalité ! ! !) Cela devient un vrai challenge pour
arriver les premiers. Nous ne sommes plus très loin du refuge, Catherine un pas
après l’autre monte tout doux à son allure, nous sommes un peu en avance et la
prévenons que pour éviter de nous refroidir, nous montons jusqu’au refuge quelle
atteindra cinq minutes après nous. Il est 19 h 10 quand nous arrivons sur la
terrasse du refuge (1 991 m). Nos concurrents nous ont devancés de quelques
mètres, et devinez la surprise quand nous voyons qu’il s’agit d’Alain et
Carine ! « Ah les cons ! on s’est tiré la bourre pour rien ! Il me semblait
bien avoir reconnu le short d’Alain, mais je pensais qu’il serait monté en début
d’après-midi » dira Dume.
Roger et
Isabelle sont arrivés vers 15 h 30, ils nous ont réservé les places et nous
concoctent une boisson chaude. Nous essuyons et rafraîchissons nos corps avec
des lingettes parfumées pour bébé gracieusement offertes par Catherine. Puis
l’heure du repas approchant, et surtout celle de l’apéro, nous nous attablons.
C’est sous les regards quelque peu étonnés de certains gééristes que nous
ouvrons une première bouteille de jaja pour accompagner les toasts préparés avec
amour par Francis, Isabelle, Catherine et Carine. La première quille ne fait pas
long feu et une seconde est aussitôt débouchée toujours sous les yeux médusés
des spectateurs. Pendant ce temps l’eau des pâtes frisonne. C’est Catherine et
Dume qui auront la délicate tache d’essorage des « pasta al dente ». Un couple
fort sympathique (surtout elle) s’installe à la table voisine, et devant
l’abondance des pâtes nous leur proposons d’en prendre. Quelques petites
histoires fort mignonnettes agrémentent notre repas. Il est presque 22 h quand
nous allons nous coucher. La nuit a été presque bonne, mis à part quelques
petits ronflements et bruits suspects entrecoupant nos sommes.
Nous avalons
le petit déj et vers 8 h 30 nous quittons le refuge vers le Capu Tafunatu.
Catherine qui est venue pour se reposer se propose de surveiller les sacs et
d’aboyer au cas ou. Le temps est presque beau, mais le plafond diminue
rapidement et lorsque nous arrivons au col des Maures (2 155 m) un vent glacial
accompagné de nappes de brouillard nous enveloppe. Malgré ces conditions nous
décidons de continuer, et nous nous élevons dans les premiers gradins qui sont
protégés d’Eole. La couche de brouillard n’est pas trop épaisse et c’est par
alternance que nous découvrons la vallée. Pour l’instant tout va bien, Roger
ouvre la marche sitôt suivi d’Isabelle très attentive aux instructions du vieux
loup de mer (sic). Francis - le sherpa à la corde - suit au cas il y
aurait un problème, Dume naviguera ensuite entre Alain et la fin du groupe.
Voilà que nous arrivons à la vire, là notre guide nous prodigue les derniers
conseils et nous voici embarqués sur cette corniche aérienne entre ciel et
terre. Alain est un petit peu sujet au vertige et au passage le plus étroit
devra se concentrer au maximum. Puis les choses se passeront plutôt bien et nous
atteignons le trou. Celui-ci est également très venté. Petite pose photo et
boisson. Roger avait prévu de grimper par la brèche des paras, mais les
conditions météo ne le permettent pas, donc nous ferons la voie normale. Nous
reprenons une deuxième vire qui est moins expo. En traversant un pierrier en
petite foulée Roger nous dit « Je l’ai fait en courant » et Alain qui
rajoute « Moi je l’ai fait avec la courante », ce qui déclenche une
séance de zygomatiques déchaînés. Après une courte vire nous atteignons le pied
de la cheminée terminale, celle-ci fait 12 m. Roger monte en libre suivi par
Alain qui pour se remettre des émotions de tout à l’heure fera de même. Dume
suivra le duo, Francis et Laurent s’occuperont d’attacher les deux membres
féminins de l’expédition. Roger et Alain se feront à nouveau en libre le bloc
sommital. Nous sommes dans la mélasse et il faut penser à redescendre, encore
une photo souvenir avant le rappel.
Le retour se
fera par le même itinéraire, ce coup-ci avec un peu moins d’appréhension dans
les passages délicats. Petite et bonne bouffe au refuge en compagnie de la
dernière quille de rouge pour accompagner un très bon fromage corse. Nous
retrouvons notre charmante Ampari (souvenez-vous, la voisine d’hier soir) qui
cassera la croûte avec nous et nous dira au-revoir. La descente jusqu’aux
voitures se fera sans problème. On va encore se répéter pour signaler qu’à
chaque retour les voitures calent à la station-bar de Calacuccia pour faire le
plein des participants. Et voilà un très bon week-end qui s’achève.
Samedi 25 et Dimanche
26 septembre 1999
Dume,
François F, Jean-Claude, Philippe
Samedi 2 et Dimanche 3
octobre 1999
Encadrants :
pour Samedi —Roger, Dume, Jean-Noël, François F, Olivier, Laurent, Jean-Claude,
Francis, Philippe— pour Dimanche, les mêmes excepté François
Initiés :
Marie-Hélène, Karine,
Jean-Luc, Christelle, Tony, William…
Samedi c’était
bien ! Dimanche j’ai fait une bonne sieste après un beau « compte » de fée de
Francis.
Karine
Dimanche 10 octobre
1999
Spéléo,
exercice secours, gouffre I Luminelli — Merusaglia—
Dume,
Jean-Noël, François F, Olivier, Jean-Luc,
Jean-Claude, Francis, Philippe
Samedi 16 octobre 1999
Dume,
Jean-Noël, Francis
Pendant que
Jean-Noël gratouille sous terre, Francis et Dume se chatouillent suspendus au
pylône…
Samedi 23 et Dimanche
24 octobre 1999
Spéléo, explo,
perfectionnement, gouffre Sébastien Risterucci— Ghisoni—
Dume
(cuisiniste, initiateur, caviste), Jean-Noël (pilote, cuisiniste,
bûcheron, entretien de surface), Jean-Luc (aide-plombier, plongeur),
Jean-Claude (pilote, cuisiniste, initiateur), Eric (pilote,
sherpa, plombier), Noël (cuisiniste, élagueur, initiateur), Philippe
(pilote, initiateur, plongeur), Tony (aide-plombier, plongeur,
« écheveau »)
Nous partîmes
à six et par un petit renfort
Nous nous
trouvâmes à huit à bon port.
Samedi 23
Après quelques
minutes de route sous la pluie (minute paesane), on galère sur la piste. On doit
descende une ou deux fois pour aides la deuche qui parviendra au bout de la
piste — impressionnante ! Noël arrange la piste — ôte les cailloux, élague les
ronces—, la pluie nous accompagne. Chargés, nous partons pour la cabane,
l’approche — touret en mains — est pénible (n’est-ce pas Noël). Remise en eau du
lavabo, tendre 200 m de corde puis attacher à celle-ci, à 1,50 m du sol, le
tuyau. Toujours sous la pluie. Hier, Noël et Eric ont livré quatre caisses de
munitions (vides !) grand format et deux petites avec couvercles, et voici une
« Mobalpa type Canada rustique », montée en un tour de main par nos cuisinistes
expérimentés.
17 h 45, les
renforts arrivent, nous aident à finir l’eau courante (sous l’eau). Puis vint
l’heure de l’apéro, du repas, d’un verre de vin, et d’un autre verre, puis
encore un (pauvre bouteille) enfin inutile d’en rajouter (cf. autres
comptes rendus)
Dimanche 24
Réveil à
7 h 30 pétantes (c’est le cas de le dire…). Nettoyage du tour de la cabane,
ranger les troncs débités la veille pour servir à la fabrication du futur auvent
destiné à la plonge. Noël et Dume partent équiper le trou après un copieux petit
dèj’. Puis après le nettoyage, vers 10 h 30 - 11 h, un petit verre, un peu de
bouffe, un verre pour la route (décidemment), nous voilà partis. Belle plongée,
surtout pour Tony et moi qui découvrirons ce trou. La salle du musée résume
parfaitement les aspirations des topis (les 3B…). Descendre aussi bas est très
agréable (je parle de spéléo, pas des 3B évidemment). La remontée m’a parue
moins pénible qu’envisagée. Sauf pour Noël qui pestera après un « crowl »
(sic) et un kit, et Tony qui après avoir déséquiper (moi j’y ai échappé)
ressemblait à une pelote de laine à la sortie (cf. rôle des
participants).
En conclusion,
une très agréable fin de semaine, humide certes mais pas seulement de
l’extérieur, nous avons bien mangé, bien dormi, bien bu, bien mangé, etc., etc.
Jean-Luc
Samedi 30 octobre 1999
Spéléo,
débroussaillage chemin d’accès grotte de Butrone — Siscu —
Exploration du
« Trou du Couvent »— Cagnanu —
Jean-Noël, Jean-Claude puis Roger
et Féli dans l’après-midi
Dimanche 6 novembre
1999
Spéléo, désob’,
première ! Cast.12bis — Oletta —
Jean-Noël,
Jean-Claude, Francis, Tony
Spéléo,
découverte du milieu souterrain, grotte de Butrone — Sisco —
Roger, Jean-Noël, Dume, François F et ses enfants,
Francis, Noël,
Les initiés :
enfants F, Eric, Nathalie, Soizic et les 14
garçons et filles (ados), l’aumônier de la BA 126 et leurs accompagnateurs
Depuis
longtemps ils en rêvaient de la spéléo et de ses secrets
Le rendez-vous
est fixé à 9 h 30 à la marine de Siscu. À cinq minutes près, tout le monde est à
l’heure. De là notre petit convoi se dirige vers le village de vacances de
Sud-Aviation où nous laisserons les voitures et nous équiperons. Pour nous
mettre en jambes nous allons nous taper une petite marche d’approche de vingt
minutes de piste et dix de sentier relativement débroussaillé dans un maquis
très arroseur avant d’atteindre la grotte. Après une petite présentation de
l’éclairage acéto, Roger, François, Francis, Jean-Noël, Noël, Dume, Nathalie et
Soizic (dont c’est leur première sortie sous terre) partent avec le premier
groupe (les garçons).
Nous nous
enfonçons dans les entrailles de la Terre à la recherche de sensations. Parmi
les garçons certains n’ont pas froid aux yeux et n’hésitent pas à se faufiler
n’importe où. Il y en a quand même deux qui hésitent à passer une petite
étroitesse en baïonnette, ce qui nous oblige à les secouer (gentiment) un petit
peu. La petite grimpette assurée par une corde ne présente pas de difficulté et
tous peuvent admirer de belles concrétions dans la petite salle terminale du
réseau supérieur. Nous ferons également une petite visite de la salle inférieure
pour y observer les strates géologiques et divers remplissages. Puis nous nous
rendons dans le second réseau de la cavité ; petite séance de souplesse, ramping
coudes et genoux dans l’eau. Une grande coulée de calcite, les gours, les
concrétions et les chauves-souris attirent les regards et la curiosité des ados.
Le ruisseau supérieur disparaît à travers des blocs. Un passage un peu agadoux
permet de descendre dans le réseau inférieur où un deuxième ruisseau coule plus
fort. Une coulée de boue et de terre d’environ trois mètres semble barrer ce qui
pourrait être une continuation, tout à l’heure en revenant avec le second groupe
nous essaierons de l’escalader. Le ruisseau emprunte un méandre très arrosé et
il ne faut pas hésiter à passer dans l’eau pour arriver « au trou de serrure ».
Nous revenons
sur nos pas et remontons par la salle de la boue. Celle-ci est profonde et
presque liquide ce qui demande une grande attention pour ne pas y laisser les
baskets ! Nous regagnons le réseau du dessus et ressortons par le laminoir.
Dehors le temps est gris, mais nous serons accueillis par des gobelets de jaja,
ce qui nous fait énormément plaisir. Les garçons racontent à leur copines ce
qu’ils ont vu, ce qu’ils ont fait et se sentent forts et un peu machos, en
quelque sorte ils lancent un défi. Le bois est tellement humide que nous allons
mettre une bonne demi-heure pour allumer le feu et obtenir un peu de braise pour
griller les figatellu d’Alesani (hum ! ce fut un délice, merci Roger).
Allez hop !
faut y retourner. Le groupe de filles impatientes doit relever un certain
challenge. Toutes sans exception vont foncer, pour à leur tour admirer les
merveilles de la nature décrites par les mecs. Aucune étroiture, aucune
escalade, rien ne les arrêtera (elles semblent avoir plus de punch que les
garçons, challenge oblige !). Nous ferons le même circuit que le matin,
l’escalade de la coulée sera faite par Francis et Noël (..... ça queute !) La
salle de la boue va être le théâtre d’une des plus grande bataille spéléotesque.
En effet pendant dix minutes nous allons assister à un bombardement de boue
entre les initiées et les accompagnateurs qui va rendre méconnaissable les
combattants. Ce fut un quart d’heure de délire total, des pieds y laissèrent
leurs chaussures, des corps glissèrent et s’esclaffèrent sur le dos se
transformant en de véritables ventouses... Les visages changèrent de couleur, il
paraît que la boue ça fait du bien pour la peau ; il y en a qui en ont profité
pour un bon moment... quand la trêve fut signée nous ressortiment sous les
regards ébahis du reste du groupe. Retour aux voitures pour y laver le matos et
nos sales gueules. La nuit tombante nous prîmes congés de nos initiés qui sans
exception passèrent une très bonne journée, ne regrettant pas d’être venus,
d’ailleurs nous non plus.
Spéléo, explo,
désob, aménagement…, gouffre de Ghisoni — Ghisoni —
Dume,
Jean-Noël, Jean-Claude, Francis, Eric, Noël
Histoire d’eau
! ! ! ! !
Notre
objectif :
- Finir
l’installation de l’eau courante jusqu’à la cabane et aménagement des abords de
celle-ci,
-
Désobstruction de Ghisoni 2 et 3 et/ou rééquipement de certaines zones du
gouffre
Il est 11 h
quand nous arrivons aux ruines sans trop de problèmes, il pluviote, et au fur et
à mesure que les minutes avancent, la pluie s’intensifie. Par tradition, nous
prenons notre premier apéro et cassons la croûte tout en écoutant le vacarme de
l’eau tambourinant les tuiles du toit. La météo ne s’arrange pas, mais il faut
tout de même se décider à faire quelque chose. À 15 h 30 nous revenons aux
voitures et préparons le matériel d’équipement du trou. Comme dirait Noël :
« Il fait un temps à ne pas mettre un spéléo dehors ». Mais il en faudra
beaucoup plus pour décourager Jean-Claude qui partira le premier pour équiper.
Une heure plus tard Jean-Noël et Francis partiront à sa rencontre avec le reste
du matos. Noël et Eric ont prévu de bricoler à l’intérieur de la cabane, Dume
par très motivé par le mauvais temps se joindra à eux.
Le premier
trio va planter quelques spits pour éviter des frottements et confortabiliser
certains passages. Le second trio quant à lui va planter des pointes, des vis,
des clous pour rendre la cabane encore plus accueillante. Dehors il tombe des
cordes, bientôt il va tomber des amarres de bateau. Il est 21 h quand le premier
groupe revient quelque peu mouillé. Le feu crépitant dans la cheminée les
réchauffera ardemment. Au bout de quelques minutes le tour de l’âtre s’est
transformé en un véritable séchoir à linge. Pendant l’apéro du soir (hé oui il
faut ce qu’il faut !) Jean-Claude, Jean-Noël et Francis décrivent le nouvel
équipement. La grillade et la fondue « rustique » ainsi que diverses quilles de
rouge sont fortement appréciés. Il est minuit quand le sommeil se faisant
ressentir nous regagnons notre couche. Malheureusement la nuit ne va pas être de
tout repos. En effet une mini tempête de vent se déchaîne vers 3 h du mat’ et la
pluie redouble, retriple d’intensité pendant la nuit.
Au petit
matin, une légère, mais très légère accalmie nous redonne un peu d’espoir, hélas
les intempestives averses éparses réapparaissent. Tous les ruisseaux sont en
crue. Dume propose d’aller déséquiper, Francis viendra avec lui, Noël se tâte
car ses côtes le font souffrir (un petit souvenir du stage initiateur) Nous
arrivons tout de même à nous équiper entre deux averses, mais arrivés au bord de
l’aven nous sommes à moitié trempés, surtout Francis qui a renfilé sa combi
encore humide de la veille. Dès le premier puits l’eau suinte énormément, plus
on descend plus ça ruisselle ; il semblerait que se soit encore plus mouillé
qu’hier. Arrivés à la galerie du musée nous entendons un drôle de bruit
hydraulique. Par endroits les parois dégoulinent carrément et dès que nous
atteignons le départ du toboggan nous avons comme une drôle d’impression. Dume
descend le premier en utilisant le nouvel équipement réalisé par Jean-Claude.
Dès qu’il
arrive à la dèv’ du P16 un sourd bouillonnement et des bruits de cascatelles
l’interpellent. Un coup d’électrique vers le bas et qu’elle n’est pas la
surprise ! Le fond du puits est complètement noyé. À son tour Francis éclaire un
plan d’eau d’environ 3x1 m et dont la surface est vaguelée. Nous ignorons si
l’eau est en train de monter ou bien si celle-ci a atteint son niveau maxi et ne
pouvons définir son sens d’écoulement. Apparemment le trou s’est mis en charge
pendant la nuit. En effet la veille, Jean-Claude en équipant a jeté des cailloux
qui ont touché le fond « sec ».
Préférant ne
pas prendre trop de risques nous n’irons pas plus bas. D’après nos estimations
l’eau est montée entre trois et cinq mètres, peut-être d’avantage ! C’est la
première fois qu’on voit ça dans Ghisoni. Francis commence le déséquipement.
Tandis que nous remontons le P30 voici qu’arrive Noël au sommet de celui-ci, lui
aussi est surpris par la sonorisation produite par l’eau. De retour au musée
nous envoyons quelques parpaings dans le P51, ceux-ci atterrissent également
dans l’eau en produisant un plouf assourdissant. Noël déséquipera le reste,
« et même de la lucarne on entend le gargouillement de l’eau » ajoutera-t-il.
Le retour à la surface se fera sous des rafales de vent accompagnées d’ondées si
froides qu’elles nous glacent jusqu’aux os. Puis c’est le retour au pas
gymnastique jusqu’aux véhicules pour y déposer le matos et vite vite sous une
pluie battante direction notre logis pour faire par de nos aventures au reste de
l’équipe qui n’en revient pas de notre récit. Nous commenterons nos impressions
autour des figatellu et lentilles saucisses. Après un petit mot sur le cahier de
liaison nous regagnons les voitures et redescendons par la piste transformée par
endroits en un véritable ruisseau.
De retour au
local nous y déposons le matériel tel quel en espérant trouver un lavoir pour le
lendemain. Un coup de chance, il y en a justement un après le hameau de
Casavecchie. Donc dimanche, Jean-Claude, Jean-Noël, Dume et Laurent (coco) qui
traînait dans le Fango effectuent sous les yeux des pétanqueurs l’opération
« Nettoyage en eaux troubles ».
Il est vrai
que depuis quelque temps nous n’avons pas beaucoup de chance avec la météo quand
nous montons à Ghisoni : deux week-ends de neige, un de pluie et un de déluge.
Peut-être est-ce un signe et que la prochaine fois sous un soleil de plomb on ne
saura où donner de la tête, par ex : fond de Ghisoni, les deux trous à désober
et pourquoi pas de nouvelles trouvailles (on peut quand même rêver...).
Spéléo,
initiation— Francardu, San Fiurenzu, La Renardière…—
Nathalie, Jean-Yves, Roger, Catherine, Dume,
Jean-Noël, Laurent (Coco), Olivier, Anita, Jean-Luc, Jean-Claude, Francis, Eric, Thierry
et Damien, Sophie
Un petit air
frisquet (0°) enveloppe Francardu et sa falaise. Dans la petite salle du Rex Bar
spéléos et chasseurs s’agglutinent autour d’une petite flambée. Puis prenant
notre courage à deux mains nous montons en direction des falaises. La végétation
encore givrée témoigne d’une froide nuit. Le ciel est dégagé et la journée
s’annonce calme et ensoleillée. Nous allumons hâtivement un joli petit feu afin
de réchauffer l’atmosphère et les gens. Le programme de la journée est toujours
le même : présentation du matériel et mise en pratique de celui-ci sur les voies
d’initiation. Après une séance d’essais et de réglages des baudriers, toute
cette grouillante fourmilière s’active sur les différentes cordes qui décorent
la paroi. D’abord on descend, puis on remonte, puis on recommence jusqu’à ce que
ça rentre dans le crâne. Petit à petit le soleil éclaire la falaise et nos
ventres commencent à gargouiller ; (nous passerons sur les détails des agapes
que tout le monde commence à connaître maintenant).
L’après midi
agréablement douce connaît une frétillante animation ou se mélangent rires et
situations rocambolesques. En fin de soirée tout le monde se donne rendez-vous
pour le lendemain à San Fiurenzu.
Donc le
lendemain entre 10 h et 10 h et quart tout le monde se retrouve au Col
d’Amphore. La pluie jusqu’à présent reste en suspension dans l’air. Nous prenons
la direction du domaine Aliso Rossi et nous voici devant le gué ou plutôt devant
le fait accompli. L’Aliso en crue ne nous permet pas de traverser. Francis ayant
chaussé les cuissardes de sept lieues tente de sonder la profondeur et la force
du courant. Malgré toute sa bonne volonté, il ne peut atteindre le milieu de la
rivière car le courant le déséquilibre dès qu’il se retrouve sur un pied et de
plus l’eau atteint un certain point de son anatomie. Donc après concertation
nous décidons de faire demi-tour et d’essayer de contourner le gué en passant
par la piste depuis la route des Agriates. Entre temps la pluie s’est remise à
tomber avec force. Le départ de la piste semble praticable. Le Disco de
Jean-Noël passe en tête, suivi du C15 de Jean-Yves
et de la 306 de Francis. Mais au bout de 100 m le terrain est tellement gorgé
d’eau que d’énormes flaques boueuses ne peuvent être traversées que par les deux
premiers véhicules. Il faut se rendre à l’évidence : il est déjà 11 h 30, on va
galérer comme des bêtes et ce n’est pas sur qu’on puisse aller plus loin, de
plus il ne faudrait pas décevoir nos initiés. Donc la décision collégiale est
prise : nous annulons la sortie (cela n’arrive pas souvent).
En
redescendant sur San Fiurenzu, Jean-Noël a la bonne idée d’appeler Roger pour
lui dire que nous passons boire l’apéro. Roger et Sylvie nous attendent de pied
ferme sans savoir que nous allons nous pointer à une bonne douzaine chez eux. Et
voilà que l’équivalent d’une équipe de foot avec remplaçants et soigneurs
débarque chez les Defendini. Cela fait du bien de se retrouver au sec et au
chaud. La table du salon ressemble à un comptoir de bistrot où divers apéros
nous attendent les bras ouverts. Les amuse-gueule faits maison n’arrêtent pas de
faire la navette entre la cuisine et les babines des invités de dernière minute.
Bref, nous sommes reçus comme des pachas. Tout en nous délectant de ces bonnes
choses nous suivons les infos télévisées concernant le sauvetage des sept
spéléos de Gramat. Nous voulons prendre congé de nos hôtes, mais ceux-ci nous
proposent si gentiment de casser la croûte à la bonne franquette que nous ne
pouvons refuser. Le chou farci est excellant surtout accompagné d’un bon petit
rouge. Nous en sommes au fromage quand tout à coup un flash spécial en direct
nous informe que nos collègues du Lot sont retrouvés sains et saufs ; quelle
extraordinaire bonne nouvelle ! et surtout quel soulagement ; un dénouement
auquel nous levons symboliquement nos verres. Vers 15 h nous quittons nos amis.
Bilan de la
journée : malgré une météo exécrable, ce n’est pas si mal que ça la spéléo, on
mange, on boit... etc., etc. n’est-ce pas ?
Montagne, Via
Ferrata — Ascu —
Nathalie, Marie-Hélène, Dume, François F, Francis
Encore au
hasard le rendez-vous est fixé à 10 h au Carré d’As. Café et chocolat sont les
ingrédients de notre petite collation. Nous passons ensuite à la gare de Ponte
Leccia ou se trouve l’accueil de l’association In Terra Corsa pour y payer le
droit de péage (30 F) Puis direction la route d’Ascu et arrêt au niveau de la
passerelle. Nous nous équipons en essayant de ne rien oublier et nous engageons
sur la passerelle sur le coup de 11 h 1/4 . Francis n’a pas fait 5 m sur
celle-ci que sa jambe passe à travers une planche (heureusement pas de bobo), un
peu plus c’était le « bagno assegurato ». Il n’y a pas de vent, le ciel est
limpide, mais le sentier d’approche est à l’ombre et par endroits subsiste
encore du givre. Arrivés au départ de la Via Ferrata nous vérifions une dernière
fois notre matos et entamons la montée. Un câble plastifié et parfaitement ancré
rassure tout le monde. La progression se fait en s’aidant des prises naturelles,
de barreaux et marches scellés là où il faut et quand il faut. La première
longueur est à l’ombre, mais nous n’avons pas froid compte tenu du petit effort
physique que nous demandent certains passages.
Nous
atteignons une petite terrasse ensoleillée qui nous permet de faire une petite
pause et d’admirer le paysage. Le président des Topi en profite pour nous faire
un speech sur la sécurité et notamment sur l’utilisation des longes (n’est-ce
pas cher président ?). Nous reprenons notre progression dans un rocher
tafonatement sculpté par les caprices du temps. De nombreuses stations dont les
appellations attribuées en fonction de particularité ou originalité jalonnent le
parcours. Nous voici sur la passerelle (7 m) que nous franchissons allègrement
(photos à l’appui). Notre périple se poursuit sans encombre et voici que nous
arrivons au passage « l’Inclinatu ». Celui-ci porte bien son nom, en effet il
s’agit d’un léger dévers parfaitement équipé mais qui demande un peu d’équilibre
et de traction surtout pour passer les longes. Cette difficulté franchie nous
poursuivons notre itinéraire un peu moins raide jusqu’à un très beau passage
dénommé : « Strada di Tafoni » , c’est une très belle vire aérienne mais qui ne
présente pas de grande difficulté. Et voilà que les belles choses ont une fin ;
nous atteignons le sommet de notre voie ferrée. Toujours sous un soleil
printanier nous redescendons par un sentier escarpé et regagnons la voiture vers
13 h 15. Nous recherchons un emplacement pour casser la croûte. Nous ferons un
super pique nique sur l’herbe en compagnie de Duboeuf et de Monmassin avant de
regagner nos pénates.
Spéléo,
perfectionnement, réchappe, Francardu — Omessa —
Encadrants :
Dume, Jean-Noël, François F, Olivier, Jean-Claude, Francis
Elèves :
Jean-Luc, Tony, trois collègues du CAF
Le but de
cette journée étant de réviser les différentes techniques de réchappe en spéléo
et leur mise en application en milieu montagnard.
François et
Francis nos nouveaux CTD promus récemment et emplis des connaissances
nécessaires expliquent aux collègues du CAF les techniques de réchappe et
préconisent le minimum à avoir sur soi pour pouvoir palier au manque ou à la
perte de matériel. Jean-Luc assisté de Dume équipera sa première voie. Ce n’est
pas très évident au début, car il faut penser à : poser l’amarrage, se longer,
clé d’arrêt, boucle de corde, ganse, etc. Mais cela ira beaucoup mieux sur la
deuxième voie car les réflexes ressurgissent et les hésitations disparaissent,
bravo Jean-Luc. À son tour Tony équipera une voie ; tout comme Jean-Luc, les
premiers amarrages et fractios demandent beaucoup de réflexion, puis tout ira
mieux, c’est parfait Tony. Jean-Claude continuera l’équipement d’une nouvelle
voie sous le porche. Puis Jean-Luc pour continuer à se faire la main l’équipera
à son tour.
La fumée d’un
feu de bois récalcitrant nous fait comprendre qu’il est temps de faire la pause.
Les victuailles se dorent sur la grille et la valse des bouchons sauteurs
démarre. Le soleil inonde la falaise et tel des lézards nous nous attablons
autour du foyer. La reprise des activités comme à l’accoutumée est aussi dure.
Nous procédons à l’installation d’une tyrolienne sur laquelle certains d’entre
nous vont s’éclater comme des gamins à la foire du Trône. Sur le coup de 15 h,
Francis et Dume quittent la falaise pour retrouver à Francardu, Carine,
Isabelle, Cathy et Jean-Michel pour monter au refuge de Ciuttulu di i Mori, mais
ceci est une autre histoire...
Montagne –
Refuge de Ciuttulu i Mori et Paglia Orba –
Nathalie, Roger, Dume, Jean-Michel, Karine, Soizic, Francis, Isabelle, Cathy,
Sylvain, Catoch, Olivier (un grand gars de Paris), et avec l’aimable
participation de Philippe et Alain, deux randonneurs rencontrés au refuge.
Un premier
rendez-vous est fixé au Rex Bar.
C’est autour
du traditionnel kawa maison que se retrouvent spéléos et montagnards. Les uns
prennent le chemin des falaises pour y pratiquer les techniques de réchappe ;
les autres, c’est-à-dire, Roger, Sylvain, Nathalie, Soizic, Catoch et Olivier
celui du Fer-à-Cheval. Pour cette première escouade, voir les reporters Soizic
et Nathalie. Il est 15 h quand Francis et Dume redescendent des falaises pour
retrouver Cathy qui venant d’Aïacciu les attend à la petite chapelle de
Francardu. À 16 h tocantes arrivent Jean-Michel, Carine et Isabelle ; s’en
suivent embrassades et poignades de mains avant de partir pour le Fer-à-Cheval.
Après Calacuccia s’amorce un splendide coucher de soleil et la chaîne du Cintu
se détache sur un ciel bleu turquoise. Il est 17 h 30 quand nous commençons à
fouler la neige. La nuit est presque là et nous avançons avec des sacs hyper
lourds sur un sentier envahi par une semi-pénombre. La neige crisse sous nos
pieds. Il n’y a pas de vent, et seul le clapotis de l’eau du Golu résonne dans
un parfaite tranquillité. Jusqu’aux bergeries de Radule le sol n’est pas
uniformément recouvert de blanc. Après avoir franchi le Golu une première fois,
l’épaisseur augmente, et ce n’est qu’un peu avant la Croix que la couche
s’épaissit pour recouvrir d’un magnifique manteau le paysage. La nuit s’est bien
installée et la voûte céleste magnifiquement étoilée brille de mille feux. Nous
avançons à la lueur de nos frontales. Dans la pénombre, nous arrivons à
distinguer le massif du Tafunatu puis celui de la Paglia. Nous marchons dans les
traces laissées l’après-midi par nos collègues dans environ 15 cm de neige
fraîche. Nous traversons une seconde fois la rivière et remontons la vallée du
Golu.
Nous
apercevons une petite lueur signalant l’emplacement du refuge, puis la lumière
d’une torche qui nous fait signe à laquelle nous répondons par un pseudo morse.
Il est vrai que de monter par une telle nuit à la frontale, malgré les bretelles
qui tirent sur nos épaules, vaut bien le déplacement. Nous voici au niveau des
bergeries de Tula. Jean-Michel et Carine préfèrent suivre le GR, les autres
monteront par la rive droite du Golu. Il nous faudra presque une heure pour
franchir les 280 m de dénivelé entrecoupés de quelques replats. Enfin ! nous
atteignons le refuge à 20 h 45, et Roger est là sur la terrasse pour nous
accueillir. À l’intérieur ça sent bon le feu de bois. Le reste du groupe nous
ovationne et nous concocte boissons chaudes et jaja. Nous mettons nos affaires
mouillées à sécher et passons à l’apéro. L’eau des pâtes est déjà sur le gaz, en
attendant leur cuisson une bonne soussoupe au minestroni réchauffera nos
estomacs. Les figatellu grillés avec amour par Catoch et Sylvain régalent nos
papilles. En fin de repas notre maître spirituel nous sort une de ces
délicieuses liqueurs au kirsch que même un manchot s’en lécherait les doigts.
Bla bla bla et patati et patata et voilà qu’il est presque deux heures du mat’,
faudrait quand même penser à se coucher.
La nuit va
passer assez vite et vers 7 h du lendemain, le jour commence à poindre. Philippe
est déjà parti voir le lever du soleil, et à son retour nous fera part d’une
vision dont il a été victime ; il a vu « Le Rayon Vert ». La journée s’annonce
belle et très ensoleillée. Après un copieux petit déjeuner, nous cramponnons et
prenons la direction de la Paglia Orba, avec l’intention de la faire par un
itinéraire d’hiver. La montée vers les falaises se fera dans une neige vierge de
toutes traces et seules les nôtres viennent perturber la sérénité du lieu. Quand
nous atteignons le pied des barres rocheuses, Roger demande à Jean-Michel de
monter voir si le passage de la voie S-W est praticable. Dans une neige qui
commence à se transformer, Jean-Michel escalade un passage mixte et une fois
là-haut il nous signale que ce ne sera pas possible de passer pour tout le
monde. À travers ce dédale de blocs, la voix porte mal et Dume croit comprendre
que Jean-Mi fait le tour pour installer une corde.
Catoch qui n’a
pas de crampons est reliée par une sangle à Philippe qui l’assure pour qu’elle
puisse suivre en sécurité. Après ce passage tout le monde reprend la direction
du plateau sommital à partir duquel nous aurons une superbe et inoubliable vue
sur la Balagne avec en toile de fond, devinez quoi : hé oui, les Alpes
françaises et italiennes, génial ! Le sommet n’est pas complètement enneigé et
les quelques cailloux affleurant par-ci par-là sont les bienvenus pour se
reposer un petit peu. La météo est vraiment des nôtres, nous pouvons rester un
petit moment pour contempler un panorama tiré tout droit d’un livre de
géographie, on ne peut énumérer ici toutes les splendeurs que nous avons pu
observer. Après la pause réconfort et la pose photo nous devons penser à
redescendre. Le retour se fera par le même itinéraire. Nous devons faire deux
rappels pour redescendre la cheminée. Et c’est là que nous apprenons que
certains n’ont jamais fait de rappel, et... même de la montagne dans ces
conditions. Eh ! bien heureusement qu’il fait beau, ce qui permettra de faire
l’initiation du rappel in situ et tout se passera très bien. Jean-Michel assuré
par Dume et Francis déséquipera les installations. Le soleil décline sur
l’horizon, Jean-Mi, Soizic et Sylvain ne veulent pour rien au monde rater un si
beau spectacle et attendront le coucher. Le reste de la troupe redescend au
refuge, il est 16 h. Le temps de se restaurer, de boire un coup, de préparer les
sacs et de ranger notre gîte la nuit s’installe. Nous entamons notre descente
vers 17 h 30 et comme la veille rebelote pour une marche de nuit à la loupiote
qui n’a rien à envier à celle de la veille. Le retour aux véhicules se fait à
20 h, puis arrêt au Kré d’as pour arroser une très belle sortie et pour certains
lever le verre à ce qui s’appelle une Totale Complète (par exemple : première
sortie neige, première pose de crampons, premier rappel, première descente aux
flambeaux).
PS personnel:
Il est vrai que la sortie s’est très bien passée, heureusement la météo étant
des nôtres. Mais après réflexion était-ce bien raisonnable d’accepter que
quelqu’un monte sans crampons ? (Sans vouloir polémiquer)
Dume
Spéléo, désob’—
Trou de Penti —
Dume, Jean-Luc, Jean-Claude
Au début de
l’été, Jean-Claude et François suite à des indications des habitants de Penti
retrouvent une petite doline au-dessus du village. Ce jour-là Jean-Claude et
François ne font que reconnaître les lieux et se limitent à observer le départ
d’une faille au fond du creusement. Donc samedi, guidés par Jean-Claude, nous
gravissons un dénivelé d’environ 170 m en suivant un sentier à travers bois
avant de rattraper celui de la crête (compter environ vingt-cinq minutes de
marche). Depuis la dernière fois la végétation a beaucoup poussé et les ronces
envahissent le petit replat et l’intérieur de la micro doline. Nous passerons un
bon quart d’heure à démaquiser l’accès du trou. Une petite cuvette d’environ
1,50 m permet d’atteindre le haut d’un ressaut de 2 m. Une fois au pied de
celui-ci nous dégageons quelques blocs en équilibre et éclairons la faille
verticale. Le départ de celle-ci doit faire approximativement 1,50 m de haut et
30-35 cm de large. Mais la longueur estimée à 3 m se rétrécie à vue d’œil et
semble impénétrable. La faille s’ouvre dans une espèce de micaschiste calciteux
par endroits. Notre euphorie de la montée au cours de laquelle chacun d’entre
nous spéculait sur la profondeur s’estompe un petit peu. L’élargissement semble
pratiquement impossible sinon très long ; ce n’est pas aujourd’hui qu’on
passera ! Malgré l’étroitesse des lieux nous lançons quelques cailloux pour
sonder la faille. Ceux-ci ne vont pas très loin et s’arrêtent sur le fond
caillouteux. Par chance, un caillou semble prendre un autre chemin et sa chute
estimée à 4-5 m nous redonne du courage. Nous lançons encore quelques pierres
pour confirmer une continuation invisible pour le moment mais bien évidente. Les
seuls outils que nous ayons sous la main sont deux pieds de biche et une
massette. Malgré le travail de romain que cela représente nous nous attaquons à
la paroi. Par endroits celle-ci est très friable, mais les blocs de calcite sont
très récalcitrants. La position de travail n’est pas très confortable, mais tels
des bagnards qui tentent de creuser un tunnel pour s’évader nous frappons,
grattons, creusons, poussons la terre, etc.
Pendant que
Jean-Luc et Dume s’acharnent à élargir de quelques centimètres le passage,
Jean-Claude guidé par un infaillible flair trouve une autre entrée à environ une
quinzaine de mètres au-dessus et dans l’alignement de la doline. Ce deuxième
accès un peu plus large est lui aussi comblé par de gros blocs et de la terre ;
après évaluation nous reprenons la désob du premier trou. En fait, il semblerait
que la faille s’ouvre juste sur la ligne de crête et que cette formation soit
d’origine tectonique. Après un frugal pique-nique nous retournons à notre
labeur. Nous parvenons à élargir un tout petit peu le passage, mais butons sur
un irréductible bloc. Cette anguille de Jean-Claude se faufile les pieds en
avant et à tâtons parvient à pousser quelques cailloux qui descendent dans un
virtuel puits de 4-5 m. Nos poignets endoloris par les coups assénés sur la
roche ne sont plus opérationnels et devons stopper les travaux pour le moment.
Nous estimons
et évaluons qu’une journée supplémentaire est nécessaire et la barre à mine et
éclateurs de roche seront les bienvenus ainsi que les bonnes volontés. De retour
à la voiture nous aurons la visite de quelques personnes du village dont le
monsieur qui avait également indiqué le trou à Jean-Claude. Notre discussion
sera bénéfique puisque cette même personne connaît un autre trou et se propose
de nous y accompagner la prochaine fois. Nous enregistrons sa gentillesse et
proposons un éventuel retour sur Penti courant janvier 2000 (ou avant ou après)
Voilà !
Samedi 11 décembre
1999
Assemblée Générale du club
I Topi Pinnuti
Casa di a Natura de
Vizzavona
Samedi 11 décembre s’est tenue à la Casa di a Natura
de Vizzavona l’assemblée générale annuelle des clubs
spéléo-canyon de Haute-Corse dont l’association I
Topi Pinnuti (les chauves-souris) regroupe les
représentants bastiais.
Avec aujourd’hui une
soixantaine d’adhérents, l’association a vu, surtout
sur les deux dernières années, une progression
constante de ses effectifs. Côté canyon, avec plus
de 80 sorties club organisées en 1999, sans compter
les explorations et « premières », l’activité a
connu un dynamisme sans précédent. Le club compte
depuis cette année un nouveau moniteur fédéral, les
perspectives 2000 permettent d’envisager la
formation de plusieurs brevetés moniteurs afin de
poursuivre le développement de cette activité (pour
laquelle nous avions été à l’initiative dans le
département) dans le respect des règles de sécurité
mais aussi de l’environnement.
2000 verra la poursuite
des sorties en Corse et à l’extérieur de l’ile avec
l’organisation de « camps » sur le continent ou à
l’étranger. Pour les spéléos, un « chantier »
important, entamé depuis début 1998, est en passe
d’aboutir avec la restructuration d’une équipe
spéléo secours départementale. Rappelons que la FFS
(Fédération Français de Spéléologie) est la seule
fédération sportive à assurer la gestion de
l’intégralité de son activité jusqu’au sauvetage.
Le Spéléo Secours Français
(SSF) est une commission fédérale, il est
conventionné au plan national avec le ministère de
l’Intérieur. Il est composé exclusivement de spéléos
sauveteurs bénévoles formés aux techniques
spécifiques d’évacuation en cavités. L’actualité
récente (sauvetage dans le gouffre des Vitarelles -
Lot) a mis en évidence la technicité et la
compétence de ces sauveteurs.
Dans les départements
existent des structures du SSF elles mêmes
conventionnées avec les préfectures, elles assument
la gestion des secours en milieu souterrain. Nous
avions à cœur que le département de Haute-Corse, où
la spéléo est activement pratiquée, tant par nos
adhérents que par des spéléologues du continent, ne
soit pas absent de ce dispositif. 2000 verra donc la
remise en route du SSF-2B.
Avec un cadre initiateur
fédéral supplémentaire depuis cette année, l’accent
a été mis sur la formation spéléo, tant au niveau
des membres des clubs qui souhaitent améliorer leur
technique que de ceux que la découverte du milieu
souterrain intéresse.
Le club est également
ouvert à la pratique d’activités en liaison avec
d’autres structures associatives permettant
d’échanger nos savoir-faire, une sortie commune en
falaise a été ainsi organisée avec les membres du
Club Alpin Français en novembre 1999. Nous
poursuivrons dans cette voie pour 2000.
Depuis environ deux ans,
nous avons vu émerger, au sein de l’association, un
groupe très actif qui pratique la randonnée en
montagne, l’alpinisme et l’escalade, le club dispose
d’ailleurs, depuis peu de créneaux horaires pour
grimper au mur d’escalade installé dans la vallée du
Fango, nos adhérents peuvent s’y retrouver les lundi
et vendredi soir ainsi que les mercredi entre midi
et deux. En montagne, la convivialité, surtout le
soir, au refuge, est toujours au rendez-vous.
Le club continuera l’année
prochaine à assurer ses permanences hebdomadaires
tous les jeudi de 18 heures à 20 heures au local
situé place d’armes à Bastia (1 place Vincetti, face
à la citadelle).
Si nos activités vous
intéressent, vous pouvez nous y rendre visite le
jeudi, vous pouvez également nous joindre par
téléphone, au 04.95.32.68.16, aux mêmes horaires ou
nous laisser un message sur notre répondeur.
L’assemblée générale du
club a également désigné pour l’année à venir son
nouveau Comité Directeur qui comprend 7 membres,
lequel comité a élu en son sein son nouveau bureau
avec notamment :
Président (Jean-Claude La
Milza)
Vice-présidents : Pierre Lacombe pour la commission
Spéléo et Marie-Hélène Bernardini, pour la
commission Canyon
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