Mercredi 12
janvier 2000
Initiation cascade de
glace dans la Restonica
Roger et Sylvie D., Josée,
François, Isabelle P., Dumé D.
Et
pourtant tout avait bien commencé ! briefing et café
chez les Defendini, circulation fluide jusqu’à
Corte. Après le petit arrêt croissant, pain au
chocolat, etc. nous prenons la route de la Resto (nica).
Celle-ci est praticable et tout va pour le mieux.
Quand tout à coup Ho ! grande stupeur ! un
éboulement juste à la sortie du pont de Frasseto
obstrue la route et empêche toute circulation. En
effet la tempête d’avant Noël a déraciné un énorme
pin. Celui-ci dans sa chute a entrainé quelques
blocs de granite. La chaussée est barrée par la
motte racinaire et les cailloux.
Nous sommes encore loin de
Grotelle. Que faire ? Hé bien nous allons remplacer
au pied levé les engins de l’équipement. Armés d’un
pied-de-biche, d’une mini-pelle et de nos piolets,
nous nous attaquons à un chantier de galérien avec
nos petits bras musclés. César, un retraité qui
habite juste au-dessus de l’éboulement nous prêtera
un cordage avec lequel nous tirerons les blocs sur
le bord grâce à la Volvo° de François. Après un peu
plus d’une heure d’efforts nous parvenons à ouvrir
un passage et reprenons la route pour être à nouveau
arrêtés après le pont de Timozzo, là nous allons
nous transformer en bûcherons et couper un autre pin
de diamètre bien plus petit à l’aide d’une
mini-scie, ce qui va nous demander encore une
demi-heure de labeur. Nous reprenons la route pour
la troisième fois, ceci après avoir chaîné.
Il
est presque midi quand nous arrivons au « radier ».
Nous croisons trois gendarmes du PGHM qui
redescendent de Grotelle (ils ont laissé leur
voiture au pont de Frasseto) nous papotons de tout
et de rien et bien sûr beaucoup de montagne. Nous
leur demandons si les cascades se sont formées. Les
dalles du ruisseau qui descend au radier semblent
bien glacées et vu l’horaire nous décidons de faire
celle-ci. Nous chaussons les crampons et après dix
minutes nous atteignons le pied des dalles. Par
endroits l’épaisseur de glace n’est pas trop
importante et laisse entrevoir de l’eau qui s’écoule
entre celle-ci et la roche. Quelques zones sont
beaucoup plus épaisses et dures. Nous installons un
premier atelier d’une douzaine de mètres pour nous
initier aux techniques du planter du piolet et
crampons.
Tour à tour nous grimpons
et descendons en moulinette. Ce sont d’autres
sensations que nous ressentons, il faut bien faire
confiance aux lames des piolets et aux pointes avant
des crampons. Puis petit à petit nous nous habituons
à ce nouveau milieu beau et froid. Vers 13 heures
François et Josée redescendent sur Bastia. Roger,
Sylvie, Isabelle et Dumè continuent leur initiation.
Une seconde voie de 15 à 20 m, un peu plus raide
sera équipée, toujours en moulinette. L’adrénaline
est au rendez-vous, mais les judicieux conseils de
Roger permettent de la surmonter (quoique !). En
redescendant à la voiture nous recroisons nos trois
gars du PGHM qui viennent essayer du matériel tout
neuf (surtout les crampons Grivel qui ressemblent à
des bêtes d’attaque), puis ce sera le retour à la
case départ.
Dumè
Samedi 29
janvier 2000
Spéléo,
prospection, Cast.12, le troufaille — Oletta —
Jean-Noël, Jean-Claude, Philippe et Alice et Rita (…)
Décidément le
site de San Fiurenzu nous attire. Il faut avouer qu’on y a trouvé plusieurs
cavités et si nous avons un peu de chance, pourquoi pas un nouveau trou ?
Jean-Noël,
Jean-Claude, Philippe et sa fille Alice (et la chienne Rita) seront de la
partie. Nous sommes motivés cette fois par une photo aérienne que François
Fontaine a réussi à obtenir sur le site. Le document date de 90, juste après un
incendie qui avait ravagé le secteur. Une aubaine donc pour apercevoir les
accidents du terrain et notamment une ligne de faille orientée quasiment
sud /nord qui apparaît bien tracée. Seulement le maquis avait largement repoussé
depuis et seuls quelques affleurements calcaires nous donnaient une vague
indication quant à la direction générale de la faille.
N’écoutant que
notre courage, nous nous immergeons dans la végétation, boussole et photo en
main à partir de la piste qui mène au paghjaghju sur le plateau.
Heureusement les ruminants du quartier avaient tracé quelques sentes
approximatives qui nous ont permis d’avancer sans trop de difficultés en
direction nord. Après quasiment deux heures de bataille, nous explorons un
massif très épineux en contrebas d’un petit ressaut de calcaire. Nous le
longeons quelques mètres avec une difficulté croissante qui nous oblige à faire
demi-tour. C’est en revenant vers le massif épineux qu’à son pied s’ouvre un
petit trou à peine visible tapissé de mousse.
Jean-Claude
commence à dégager l’entrée tandis que Philippe dégage les lieux à coup de
machette avec Jean-Noël. Jean-Claude parvient à s’engager et fait passer les
pierres qui deux mètres plus bas l’empêchent de progresser vers une faille. La
progression continue laborieusement jusqu’à un départ vertical évalué à 7-8 m.
Un travail de désobstruction est nécessaire pour le franchir et il n’est pas
loin de 13 h 30 et les motivations s’émoussent tandis que la faim grandit
inversement proportionnellement. Nous décidons de rejoindre la voiture au trou
du pylône ce qui n’est pas une mince affaire dans ce maquis. Après avoir dressé
plusieurs cairns pour bien marquer l’endroit et effectué les relevés d’azimuts,
nous retournons dare dare en direction du casse-croûte. La coutume est
scrupuleusement respectée avec figatellu et deux bouteilles pour trois.
Une fois bien
requinqués et un tantinet ondulants, Jean-Claude et Philippe décident de
redescendre à pied vers Cast.3 puis vers l’Aliso en direction du chicot de
calcaire planté dans la colline et qui laissait apercevoir deux trous en parois.
Jean-Noël devait faire la jonction par le bas en redescendant en voiture avec
Alice. L’exploration du flanc de la colline ne donne rien ainsi d’ailleurs que
les deux trous repérés dans le chicot qui n’étaient que de vulgaires caries.
Nous sommes dissuadés par des salves de chasseurs de poursuivre nos recherches
et rentrons au local.
Encore un trou à
Castiglione ! Et si on leur donnait un nom chrétien pour une fois et non un
numéro de matricule ? Pourquoi pas le trou-faille car pour une troufaille
c’était une troufaille ? !
Philippe S.
Montagne - Ascu
et la Tasinette -
Participants de samedi :
Nathalie, Roger et Sylvie, Dume, Soazig,
Francis, lsabelle, Hubert, Lydie et Jean-Baptiste, Cézaire
et sa femme, Stéphane, et Dominique
Participants de dimanche :
les mêmes que samedi plus José, Jean-Noël, Gaston,
Olivier (le postier de Paris)
Samedi matin Nathalie, Soazig, et Francis armés de
beaucoup de courage veulent voir des mouflons. Qu’à cela ne tienne, la vallée de
la Tasinette est l’endroit idéal pour les observer à cette époque-ci
Dans l’après-midi de samedi le rendez-vous des
autres participants est fixé au refuge d’Ascu et chez Hubert. Dume arrivera vers
13 h, puis ce sera le tour de Roger, Sylvie, Stéphane, lsabelle et Dominique
(des amis profs). Le temps est très doux, mais le vent souffle sur les crêtes et
la neige soufflée offre de magnifiques panaches virevoltants sur les sommets. Il
n’y a pas beaucoup de monde à la station mis à part quelques personnes possédant
des chalets à Ascu. Cézaire, un des pionniers des lieux nous invitera pour
manger la pulenda et le figatellu le soir. La nuit est là et
toujours pas de nouvelles de nos trois chasseurs de mouflons. Nous décidons
d’aller à leur rencontre quand tout à coup, sur le pas de porte de chez Hubert,
les voici qui arrivent. Ouf ! tout le monde est soulagé et après un bon thé et
un compte rendu verbal, puis avec quelques chaises sous les bras nous nous
rendons chez Cézaire.
L’apéro est là et nous attend les bras ouverts.
Dans la cuisine tout est prêt, nous devons cependant récupérer une grosse
gamelle au refuge pour la pulenda. Pendant que certains sirotent le
muscat, d’autres s’activent sur la pulenda. Cependant une question
cruciale se pose : quel est le dosage d’eau pour 2 kg de farine ; 2 l, 3 l, 4 l,
qui dit mieux ? Dominique tient fermement la gamelle, Cézaire le tamis, Francis
touille et retouille, puis Stéphane deviendra l’homme polyvalent tandis que
Cézaire s’occupera de la grillade. La pulenda est toujours liquide, on
ajoute un peu plus de farine et on continue. Sur la table, Cézaire dépose les
premiers morceaux de figatellu. Hum ! écoutez comme ça sent bon !
N’oublions pas les talents de sommelier de Roger qui s’occupe de surveiller les
niveaux de nos verres. Les touilleurs redemandent encore de la farine, on en
rajoute. Un peu plus tard la pulenda est encore liquide, encore un peu de
farine… Bref, ce sera au total quelque 4 kg de farine qui auront été
nécessaires. Cézaire est catastrophé, c’est la première fois que cela lui
arrive ! d’habitude sa pulenda est toujours réussie du premier coup et
cuite à point. C’est sûr que cela n’est pas évident d’en faire pour quatorze
personnes. Le principal, c’est que nous ayons passé une bonne soirée, un peu
arrosée (surtout sur la fin, avec l’acquavita sortie de derrière les
fagots par Cézaire)
Le lendemain, le réveil sera un peu dur pour
certains. Le temps est aussi doux que la veille, le vent souffle encore et nous
sommes persuadés qu’il va persister. Vers 9 h arrivent Olivier, Jean-Noël,
Gaston et José. Le temps passe et nous ne sommes toujours pas décidés sur la
sortie que nous allons faire. Roger règle les crampons et raquettes pour Gaston
et José, car pour eux c’est une première initiation. Francis décide de monter à
la Bocca Rossa, Olivier l’accompagnera. Il est 10 h, le soleil brille fort et le
vent commence à faiblir quand Roger, Stéphane, Jean-Noël, Gaston, José et Dume
quittent la station en suivant le télésiège. Quand on n’a jamais pratiqué, ce
n’est pas évident de marcher avec des raquettes, il faut prendre le coup, penser
à marcher un petit peu en canard. Pour Gaston cela se passe assez bien, quant à
José c’est un peu plus long, mais ça vient. Dur ! dur ! de monter le grand mur.
Nous atteignons enfin le premier replat. Il fait très beau, le vent est
drôlement tombé; une petite pause nous fera le plus grand bien. Roger qui le
matin de bonne heure a déjà fait ce trajet préfère s’économiser et avant sa
redescente sur la station nous suggère d’essayer d’arriver à la Bocca
Strancciacone.
Nous reprenons notre itinéraire et atteignons
enfin le bout du télésiège (nous venons de faire 1 850 m, pas mal du tout pour
un début). Une bonne halte est nécessaire. Devant nous s’étale la vallée d’Ascu
et les bâtiments de la station sont tous petits. Malgré les guiboles qui tirent,
José apprécie ce magnifique paysage. Nous allons tenter d’arriver tout de même à
la Bocca Strancciacone. Nous sommes bientôt rejoints par un groupe de
l’association « Objectif Nature » qui a également organisé une promenade en
raquettes. Dans ce groupe nous croiserons une « vieille » connaissance. La pente
devient un peu plus raide et les raquettes ripent sur la neige par endroits
glacée, il faut faire davantage attention aux glissades. Nous ne sommes plus
très loin de notre objectif, le dévers devient plus important, et pour ne pas
prendre de risques nous préférons cramponner. Ce sera également l’occasion pour
Gaston et José de faire leur initiation avec ses drôles de pantoufles.
Nous atteignons enfin la Bocca Strancciacone, le
vent est nul. Tout le monde en profite pour se dorer la pilule en avalant un bon
casse-croûte arrosé soit de bière, soit d’un bon beaujolpif. Le panorama est
splendide, le soleil est chaud, la crème de protection fait son apparition et
même les téléphones portables viennent rompre cette sérénité, ha la la ! Il est
14 h quand nous entamons la redescente. Nous expliquons à José la façon de se
placer face à la pente et de penser à talonner et débotter de temps en temps. Au
fur et à mesure il prend confiance au matériel et fait de gros progrès. De
retour au télésiège nous refaisons une pause pour récupérer un peu. Le retour se
fera par le même itinéraire qu’à l’aller. Roger et Cézaire viennent à notre
rencontre pour encourager José qui pris de crampes et courbatures a du mal à
poser une jambe devant l’autre. Mais devant un « bonté » concocté par la famille
Périgot la fatigue s’estompera. Francis et Olivier viennent également de
redescendre et nous font part de leur périple. Puis vers 17 h, en voiture
Simone…
Dimanche 13
février 2000
Montagne- Du Méli Mélu au Capitellu -
Pascale, Michèle, José, Roger et Sylvie, Dume, Jean-Noël, Karine, Gaston, Stéphane, Patricia
Savez-vous qu’une grande partie des français
attend impatiemment qu’arrive le dimanche ? Pour quelle raison ? Hé bien tout
simplement pour pouvoir faire la grasse matinée, se lever tard, vaquer à
d’autres occupations, etc. et surtout pour oublier l’infernal bruit strident du
réveille-matin qui vous tire sournoisement du lit.
Par contre pour quelques individus quelque peu
farfelus c’est pratiquement l’inverse. En effet cette minorité programme
l’alarme aux environs de 5 h/ 5 h 1/2; ça se voit qu’ils ne foutent rien de
toute la semaine diraient certains (es) (Hum ! bref !).
Donc pour en revenir à nos moutons le rendez-vous
pour notre promenade dominicale est fixé à 6 h 30 à la Renardière de Furiani.
Certains d’entre nous seront à l’heure, d’autres légèrement en retard, et il y
en aura même qui oublieront leurs godasses. Le départ quant à lui se fera vers
8 h après les réglages des crampons, raquettes et préparation des baudriers,
sangles et tutti conti. La route remontant la vallée de la Restonica n’a
rien à envier à certaines des Alpes. Elle serpente tout d’abord sur la rive
gauche puis sur la droite, elle grimpe à travers de magnifiques forêts de pins
parfois séculaires, et qui espérons-le de tout cœur ne seront jamais victimes du
feu. Nous arrivons sur le parking des Grotelle et les voitures qui y sont garées
peuvent se compter sur les doigts des deux mains. L’atmosphère est quelque peu
frisquette et le vent nul. En arrière plan de l’ancienne vallée glaciaire, le
massif du Lombarduccio, éclairé par un soleil printanier et une lumière
scintillante, se dresse majestueux.
Après quelques pas sur le sentier nos corps se
réchauffent ; au cours de la montée certains d’entre nous vont tomber la veste,
la polaire…, et même qu’une représentante de la gente féminine, telle une belle
plante, s’effeuillera petit à petit au cours de la montée (joli spectacle). La
neige a beaucoup fondu, et celle qui reste est assez dure et souvent glacée, ce
qui transforme certains passages en patinoire, (demandez donc à Dume ou plutôt à
son bas du dos). Après le plateau aux aulnes la pente devient plus raide. Pour
éviter au maximum les passages enneigés, nous grimperons entre des blocs et
dalles complètement dépourvus de toute matière blanche. Le premier passage des
chaînes est toujours là et au grand étonnement de certains, nous constatons
l’aménagement réalisé avec des marches et plates-formes métalliques (c’est un
peu dommage). Le second passage équipé doit être également franchi avec beaucoup
de précautions.
Enfin nous atteignons le déversoir du Mélo après
une heure et quart de marche et contemplons le superbe paysage qui nous entoure.
Bien que fissuré, le lac est bien gelé et avec prudence nous nous y engageons
dessus pour le traverser. Il fait très beau, l’ensoleillement des falaises et la
réverbération de la neige mettent en évidence le relief et accentuent les
couleurs. Des nuages d’altitude très filamenteux décorent un magnifique ciel
(évidemment de couleur bleu ciel). Nous faisons une petite halte sur la terrasse
de la cabane du gardien du Parc.
Il est déjà 11 h, nous formons deux groupes.
Roger, José et Pascale monteront par la voie normale. Jean-Noël, Gaston,
Michèle, Stéphane et Dume passeront par un couloir. Sylvie et Karine préfèrent
rester au Melu pour se promener et profiter du dieu Râ. Patricia fera cavalière
seule et nous rejoindra plus tard sur le lac supérieur. Le point de ralliement
est fixé au centre du Capitellu. Roger montera tranquillement, et dans le but
d’initier José et Pascale à des pentes un peu plus raides, ils se feront plaisir
dans un mini couloir. Le second groupe trouvera sur le parcours une neige qui
commence transformer sous le soleil, ensuite Dume fera la trace. Dans la partie
terminale la neige devient plus dure et glacée par endroits. À son tour Michèle,
telle une gazelle, montera en tête et sortira le couloir. Les vingt derniers
mètres seront les plus raides et techniques. En effet d’une part la pente est
assez forte et d’autre part ce sont 3 à 4 cm de neige soufflée qui recouvrent
une sous-couche glacée très dure émettant par endroits des sons pas trop
catholiques. Gaston sera encadré par Jean-Noël, Stéphane et Dume. À plusieurs
reprises nous lui recommandons de bien cramponner et de bien planter le piolet,
et surtout d’être toujours sur deux points d’ancrage. Très bon élève Gaston
assimilera très vite les conseils et peu de temps après nous arrivons au-dessus
du Capitellu.
La pose photo est de circonstance. Nous profitons
du supermégafabuleuxmagnifco-splendide panorama qui s’offre à nos yeux et
ce dans un rayon de 360°. Nous avalons une gorgée d’eau avant de
descendre sur le lac. L’équipe du vénérable guide aux cheveux blancs arrive à
son tour. Sur une sympathique pente s’y prêtant parfaitement nous révisons la
technique d’arrêt à l’aide du piolet en cas de glissade (en montée ou descente).
[Le Capitellu est un endroit vraiment fantastique,
voire mystérieux. Tel une pierre précieuse, il est enchâssé dans un écrin quasi
minéral, et où que l’on regarde, la Montagne est là au-dessus de nos têtes comme
si elle voulait nous rappeler que l’homme doit rester humble et respectueux
envers elle].
Nous traversons également le lac, et dire qu’il y
a 2 000 ans, dans un autre lieu un certain barbu avait réussi le même exploit ;
à cette époque on en avait fait tout un foin alors que pour nous ce sera tout
juste mentionné dans ce compte rendu… enfin. Le retour au Melu où nous attendent
Sylvie et Karine se fera par la voie normale, au passage petit exercice pour
s’exercer à la descente de pentes en marche arrière. Vers 13 h, nous nous
retrouvons assis autour d’une table décemment garnie (vin, charcuterie, magret
de canard séché, formage, dessert…, la Totale !) et commentons notre
petite virée.
Il est 14 h quand nous entamons la descente. Le
soleil a déjà passé la crête et nous marchons sur une neige qui s’est durcie.
Quelques passages délicats demanderont des talents d’équilibristes mais tout le
monde passera sans trop de problème. De retour au parking nous échangeons nos
grosses grolles contre des pantoufles et nous essuierons les visages emplis de
transpiration avec des « calinettes » (dixit José). Une petite mousse
chez les Defendini nous remettra de nos émotions, etc., etc.
Spéléo,
exploration — Aven d’UDRIC (Bosnie-Herzégovine) —
Noël
et Sébastien, Philippe
En compagnie de
Sébastien et de Philippe je suis parti vérifier du matériel incendie sur le site
de UDRIC.
C’est sur ce
plateau calcaire, à 841 m. d’altitude que l’armée de l’air française a implanté
un radar nécessaire au guidage des avions en approche du terrain de MOSTAR. Tout
au long du trajet la route serpente à travers le lapiaz et l’on peut apercevoir
de nombreuses dolines. Mes deux collègues, surpris par mes nombreux arrêts, ont
eu quelques inquiétudes à mon sujet en me voyant gambader sur les rochers,
fureter un peu partout, soulever des cailloux. C’est après le repas de midi
(grillades, pinard et oranges givrées) que le personnel du site nous a fait
découvrir l’entrée de l’aven.
Le démon de la spéléo s’est réveillé, et bravant
les interdits, avec comme seul éclairage une frontale et deux lampes de poche,
je suis parti en exploration, suivi de près par Philippe et Sébastien pour qui
c’était le baptême. Nous avons estimé quelques mesures afin de rédiger ce compte
rendu d’exploration.
La cavité est
humide et ne présente pas de difficultés. À la base du puits d’entrée, on trouve
une petite salle suivie d’un passage bas qui, par une étroiture, mène dans la
très jolie salle n°2 (10x5 m). Celle-ci est ornée de
nombreuses concrétions, notamment de belles et grandes draperies. Dans le large
méandre qui suit, on trouve un petit bassin qui abrite de nombreux vers blancs.
Après une chatière barrée par une stalactite, on accède en désescalade sur un
siphon boueux, terminus de la cavité. La profondeur est estimée à - 30 mètres et
le développement à 70 mètres environ
Faune rencontrée :
Des dolichopodes et des vers blancs
Spéléo, recherche
de disparu — vallée de Siscu —
Jean-Noël, François F,
Philippe
Les vétérans de
la spéléo sont toujours verts… ils se sont enfilé quatre trous dans la journée…
Vendredi soir
19 h, préparation du matériel montagne pour aller accompagner Dume, Michèle et
Isabelle en randonnée dans la vallée d’Ascu, avec comme projet le col de la
Muvrella, le temps s’est sacrément radouci, la neige ne sera pas terrible, en
restera-t-il encore ? De toute façon, il n’y a aucun projet spéléo à l’horizon,
le noyau dur de la spéléo corse s’est réduit à un pépin, alors en avant vers les
cimes dégarnies. 20 h, coup de téléphone de Philippe :
— « J’ai une
proposition de sortie pour demain, que fais-tu ? »
— « C’est que je
me suis engagé envers Dume, raconte toujours. »
— « Voilà,
j’ai été contacté par un lieutenant de gendarmerie qui nous demande de
participer à la recherche d’un homme disparu depuis huit jours, il faudrait
fouiller toutes les cavités de la vallée de Siscu. Cet homme de quarante ans
environ, a quitté son domicile samedi dernier avec un sac à dos et un fusil à
canon scié en proclamant qu’on ne le reverrait plus et qu’on ne serait pas près
de le retrouver. Auparavant il aurait fait des démarches de legs envers son
fils. Problème de couple, problèmes de santé, il serait fortement dépressif et
le pire est à craindre. Après avoir battu le maquis avec tous les habitants de
son village d’origine, Cruscianu, les gendarmes sont un peu désemparés. Entre
temps, la famille a consulté deux voyantes, qui ont parlé de noir et d’eau. La
famille a envisagé qu’il se trouverait dans une grotte et en ont parlé aux
gendarmes. Ceux-ci ont appelé les pompiers qui les ont renvoyés vers les spéléos !
Première retombée de la création de l’équipe secours. François sera peut-être
partant s’il trouve une baby sitter, alors si cela te dit. »
Après un moment
d’hésitation, le temps de prévenir Dume, je rappelle Philippe pour lui confirmer
ma participation. Nous serons trois, avec Philippe et François, rendez-vous est
pris pour le lendemain matin 8 h à la gendarmerie d’Erbalunga.
Après être passé
au local prendre une nouille de 40 m, quelques spits et des amarrages, direction
Erbalunga. Accueil très sympathique du lieutenant et des gendarmes de la
brigade. Briefing autour d’un café. La moitié de l’équipe nous abandonne
subitement, après que l’on ait entendu un grand crissement de pneus, un
garçonnet du village s’est fait renverser par un 4x4 (il sera évacué par la
suite sur Nice, pour un traumatisme du foie, la journée commençait sous de
drôles d’auspices). Accompagné par un gendarme en 4x4, on se dirige vers le
hameau de Cruscianu pour récupérer deux habitants qui connaissent bien la
vallée.
Premier objectif,
la grotte de Butrone. Itinéraire habituel par le camp de l’Aérospatiale puis,
miracle, la barrière qui ferme la piste s’ouvre et les 4x4 commencent à grimper.
On dépasse bientôt le départ du sentier qui mène à la grotte et l’on s’arrête
sur le plateau bien au-dessus de la grotte. En fait, on redescendra ensuite vers
le sentier habituel, en dix minutes nous sommes à l’entrée. Dès le premier
boyau, un des chasseurs nous rassure — « Il ne doit pas être là, il n’y a pas
d’odeur ! » —, dur mais c’est la réalité, un mort de huit jours, cela se
repère à la narine… Exploration à fond de Butrone, avec François on file
jusqu’au trou de serrure mais aucune trace. Retour par le laminoir pour ne rien
laisser échapper puis on rentre aux voitures. De là, une équipe, un gendarme et
un chasseur, part vers une bergerie isolée et l’équipe de spéléos accompagnée de
Titi file vers le col St Jean, pour aller explorer des failles situées sur un
plateau plus haut au pied de Cima E Felice. François connaissait l’endroit car
il y avait eu un projet d’exploitation de lauzes mais il n’était pas descendu au
fond des failles.
Piste St Jean,
vers Olcani, on stationne au col près de la chapelle et de là on se dirige vers
le nord en suivant un sentier balisé en orange (on coupera en courbe de niveau
vers la droite). En vingt minutes on atteint ce plateau zébré de failles de
plusieurs dizaines de mètres de long et de 2 à 3 m de large. Au premier abord
cela semble profond de 10 à 15 m et à pic. On commence à sortir les cordes et la
trousse à spit, mais pendant ce temps Philippe trouvera un passage en
désescalade dans les blocs, une grosse fougère est un peu écrasée — y a-t-il eu
passage récent ? —, le fond est constitué d’une énorme trémie un peu instable à
travers laquelle on peut s’insinuer sur quelques mètres mais il ne faut pas
éternuer. On explore tous les départs mais pas de trace de passage… Retour en
surface où on visitera toutes les failles du plateau, enfin toutes celles qui
offrent une possibilité de descente car elles ne manquent pas. Quelques
squelettes de chèvre, mais il faut de rendre à l’évidence, on ne trouvera rien
ici.
13 h, il faut
rejoindre le village de Cruscianu. On retrouve le gendarme et le chasseur sur la
place du village en compagnie de tous les habitants. Après avoir rapporté le
bilan de nos explorations chacun y va de son hypothèse sur le départ du disparu.
Toutes les cavités connues de la vallée ont été explorées, on songe à Santa
Catalina — elle a été visitée par les pompiers la veille, mais ont-ils pensé à
la salle supérieure et sont-ils allés au fond ? — et à la vallée de
Pietracorbara où se trouve la grotte de Cortè — grotte connue dans le Rémy, mais
dont on a perdu la trace… Des gens du village contacte Georges Damianos,
accompagnateur de montagne, qui est sensé la connaître. Il arrivera dans un
quart d’heure pour nous y emmener.
On nous conseille
de prendre le temps de nous restaurer, ce que nous acceptons bien volontiers et
on s’installe autour du 4x4 pour découper la pizza achetée le matin. Dix minutes
s’écoulent et on nous invite à prendre un verre dans la maison d’à côté. Nous
sommes dans le laboratoire de l’ancien boucher du village, Nonce, qui sort les
bouteilles de son vin maison, un vin blanc un peu vert, légèrement pétillant, un
délice. Une, deux bouteilles, saucisson, pain, fromage, l’appétit et la soif
viennent en mangeant et en buvant… Au bout d’une heure Georges arrive, une autre
bouteille… Il est temps de partir vers Pietracorbara. L’itinéraire démarre du
cimetière de l’église St Clément à Oreta, travers la rivière et se dirige plein
sud. Au bout d’une demi-heure de marche facile on atteint l’entrée, porche de
2x3 m, descente terreuse et on débouche dans une salle de 2 à 3 m de plafond,
circulaire avec un prolongement vers la droite sur 5 à 6 m. Un boyau de 30 cm de
haut et 50 cm de large s’enfonce sur une dizaine de mètres et la suite est
barrée par un bloc de cipolin qu’il est possible de débiter. Jean-Noël et
François échouent dans leurs tentatives pour forcer le passage, on reviendra
avec les outils et il faudra faire une topo précise. Retour aux voitures, il est
bientôt 16 h 30.
Il ne reste plus
que Santa Catalina. Surprise, en arrivant au pied de la salle sup’, il n’y a
plus de corde, non ! les kmers-chiroptères ne sont pas passés là, enfin qui
sait ? la corde est là mais pendouille sur un petit mètre toujours amarrée à ses
spits. A-t-elle été coupée par quelqu’un qui serait ensuite resté dans la salle
sup’ ? Il faut en avoir le cœur net. Pendant que François, assisté de Philippe,
tente l’escalade en libre, Jean-Noël et Georges vont explorer le fond, mais
aucunes traces. Après avoir sécrété beaucoup d’adrénaline, aidé par des bouts de
sangle glanés chez les copains, François réussit à atteindre le bout de la corde
et de là à se hisser dans le réseau sup’. Il est vite exploré, il n’y a rien.
Qui a pu couper cette nouille ? La descente sera un peu moins périlleuse, car il
a pu rattraper un peu de mou pour s’assurer. Entre temps, le gendarme et l’autre
chasseur nous ont rejoints, ils étaient partis explorer des abris sous roche
au-dessus du village. Il est 18 h 30, il faut se rendre à l’évidence, nos
recherches resteront infructueuses. On repasse à la gendarmerie d’Erbalunga pour
un dernier briefing et il est temps de passer à la douche.
Bien que nos
explorations soient restées vaines, nous avons tenté le maximum pour essayer
d’apporter une réponse à l’angoisse des gens de ce village. Ce fut surtout une
occasion de nouer de bons contacts avec les gendarmes et de faire connaître
l’existence de l’équipe secours.
Jean-Noël
Samedi 1er
avril 2000
Spéléo,
prospection, la grotte de la Belette — Loretto di Casinca —
Dume, Jean-Noël, François F,
Philippe
Des amis de
Philippe se sont souvenus que quand ils allaient chasser du côté de Loretto di
Casinca, il y a une dizaine d’années, ils avaient remarqué un petit trou qui
soufflait très fort de l’air chaud (pas de fantasmes, coquins que vous êtes…),
mais ils n’avaient jamais osé y entrer. Un des deux étant en plus féru
d’archéologie, il aimerait bien savoir s’il n’y aurait pas quelques morceaux de
céramique.
Rendez-vous à
13 h 15 au local, préparer le matériel de désob — il paraît que c’est très
étroit —, une nouille de 20 m — « c’est peut-être juste » dit Philippe, et hop
on rajoute une 15 m. Un café et direction le carrefour de Ceppe et on a
rendez-vous avec les chasseurs. Surprise, François a pu se libérer et il sera de
la partie. Un petit quart d’heure après les indics sont là, briefing et
direction Loretto di Casinca, via Penta di Casinca et Silvareccio. Une route à
droite avant ce dernier village et on stoppe sur un grand terre-plein dénudé.
Habillage et on se dirige plein nord vers une butte constituée d’un amas de
rochers recouvert d’une forêt assez dense de chênes verts. On la contourne par
la gauche et derrière en redescendant légèrement on tombe sur le trou qui
souffle.
Belle entrée de
80x80 cm, pas de désob à faire, un bon souffle d’air chaud, Dume s’enfile avec
la lampe, cela semble continuer sur la droite au bout de 2 m. François, qui est
équipé, file en première, suivi de Philippe et d’un autre Philippe, chasseur de
son état. Pendant ce temps Dume va explorer les environs et trouvera un autre
départ apparemment muré, on le garde pour plus tard. François a passé une
première étroiture et est bloqué en haut d’un ressaut de 4 m environ. Jean-Noël
qui s’est équipé entre temps et a rejoint Philippe pour lui tenir compagnie,
ressort pour récupérer massette et burin. François s’active dans une position
inconfortable — en fait nous sommes dans une grosse trémie, un amas de blocs qui
semblent bien se tenir mais il faut mieux éviter tout éternuement et tout pêt
intempestif, en tout cas mieux vaut être prudent dans ses évolutions —, quand
tout à coup le bloc sur lequel il s’échinait se déplace et part se coincer dans
l’étroiture, c’est fichu, ça queute ! « Heureusement que je n’avais pas
réussi à passer — nous dit François — car le retour aurait duré plusieurs
jours, pour désober… » Développement estimé à 10 m, aucun espoir. On
ressort, nos amis chasseurs sont un peu déçus, ils auraient bien espéré que nous
pourrions rejoindre Loretto qui se trouve à 2 km à vol d’oiseau et où,
paraît-il, se trouvent des caves à fromages qui soufflent… Il reste le départ de
Dume, où après vingt minutes à faire rouler des pierres, François arrive à se
faufiler, cela continue sur 5-6 m sous un gros rocher et fini !
Nos indics ont
pris le chemin du retour, on les retrouve au parking et direction Bastia en
passant par Loretto et Vescovato, jolie balade. 18 h retour au local.
Spéléo,
prospection, Carrière de Mausoleu — Brandu —
François
F, Philippe
Nous disposions d’un court après midi en ce dimanche désœuvré et
nous décidons avec François d’explorer une cavité que j’avais repérée dans la
paroi de l’ancienne carrière de Mausoleu sur la commune de Brandu.
Nous tentons tout
d’abord un repérage plus précis en remontant au pied du front de taille.
Malheureusement, nous manquons de recul pour apercevoir l’entrée qui est située
juste sous la corniche de la falaise. Nous finissons par la repérer et convenons
qu’il est plus facile de l’aborder par le sommet de la falaise.
Nous reprenons la
voiture et arrivons à la chapelle sous la carrière de Pozzu. Nous longeons le
bord de la falaise dans le maquis en descendant jusqu’à un arbuste qui nous
semblait être celui que nous avions pris comme repère depuis le bas. Nous
installons un rappel et François descend sans rencontrer l’ouverture attendue.
Nous continuons de parcourir le bord du front de taille toujours en descendant
lorsque nous découvrons un autre arbuste en paroi qui semble être cette fois le
bon. Nous avisons un passage un peu plus bas qui donne sur une corniche
suspendue en pleine paroi et qui conduit à l’entrée recherchée. Des blocs
extrêmement instables, fragmentés par les tirs de mines, rendent la progression
pour le moins délicate. François s’engage dans l’étroiture d’entrée et descend
sur 10 m environ dans une faille étroite qui pourrait communiquer avec le
système de failles des grottes de Brando. Nous avons perdu beaucoup de temps et
il se fait tard ; nous projetons de revenir en repérant cette fois parfaitement
l’aplomb de l’entrée qui se situe à hauteur du troisième talweg en descendant
depuis la chapelle. C’est par ce talweg que l’on atteint sur la gauche la
corniche qui conduit au trou.
La jonction avec
les grottes permettrait du coup de multiplier au moins par deux la profondeur
actuellement connue.
À suivre…
Spéléo, visite,
contact média — Mine de Méria —
François
F, Philippe et l’équipe de FR3
À la demande de
Pierre-Jean Luccioni, rédacteur en chef-adjoint de FR3, nous avons assuré
l’encadrement et la logistique d’une petite partie du tournage d’un reportage de
52 mn sur les mines de Corse.
Ce 18 avril 2000,
nous nous retrouvons avec François Fontaine vers 8 h devant les établissements
principaux de la mine d’antimoine de Meria, sur la route de Pastine dans le Cap.
Le maire de la commune était présent ainsi qu’Alain Gauthier, géologue bien
connu pour ses travaux et publications sur la Corse.
Sur nos conseils,
tout le monde était équipé de grenouillères de pêcheur, tandis nous avions opté
pour la combinaison néoprène. Armés de faucilles, nous taillons un chemin parmi
le mur de ronces qui obturait l’ouverture de la mine, qui manifestement, n’avait
pas reçu de visiteurs depuis plusieurs années. L’entrée enfin atteinte, une
mauvaise surprise nous attendait.
La galerie était
noyée et seul 50 cm restaient sous la voûte. En piochant, nous faisons sauter le
bouchon de glaise et ainsi baisser rapidement le niveau jusqu’à nous permettre
d’entrer à quatre pattes. Nous faisons passer tout le matériel de tournage et
nous nous enfonçons dans la galerie avec de l’eau jusqu’à la ceinture.
Heureusement, après 50 m, nous retrouvons la terre ferme et déjà des
choux-fleurs de calcite, des perles des cavernes ainsi que trois petits
rhinolophes qui hibernent encore.
Un peu plus tard
sur notre gauche s’ouvre une cheminée remontante en plan incliné qui ruisselle
sur les cascades de calcite. Nous poursuivons notre progression illustrée des
commentaires avisés d’Alain Gauthier qui fait de louables efforts de pédagogie
pour la caméra. Il nous montre un mince filon d’antimoine qui affleure sur la
paroi.
Pour avoir déjà
fait cette rencontre un peu plus de dix ans auparavant, je n’ai pas été surpris
lorsque nous avons croisé 6 à 8 surmulots extrêmement agiles qui courraient sur
les parois quasi verticales. Certains tombaient parfois et nageaient alors
remarquablement bien. On se demande encore comment ils ont pu s’adapter, vivant
dans l’obscurité la plus totale. Une autre surprise nous attendait.
Alain en rêvait
secrètement et il était tout heureux de nous montrer une sorte de banquise de
calcite sur une dizaine de mètres de galerie. Elle flottait à la surface sous
forme de délicats napperons translucides qui finissaient par couler lorsque la
cristallisation était devenue trop importante. Le fond en était d’ailleurs
tapissé. Nous continuons notre exploration pour rencontrer un peu plus loin un
plancher de calcite qui avait cristallisé dans toute la gamme des marrons en
vagues bariolées se recouvrant les unes les autres. Ca ressemblait exactement à
des nappes de chocolat chaud étalées sur le marbre d’un pâtissier, chocolat
noir, au lait, blanc. Un vrai régal… pour les yeux !
Nous atteignons
enfin l’extrémité de cette galerie longue de 430 m, cette partie était noyée
ainsi que failli l’être François qui était tombé dans un puits évalué à 30 m de
profondeur d’après les plans de la mine. Il en a été quitte pour un bain forcé
tout à fait inattendu dans une eau boueuse qui avait masqué le danger. Le fond
de la galerie était maçonné avec des voûtes et des cheminées d’évacuation. C’est
là qu’était disposée la chaudière dont il restait des éléments. Le fond de cette
mine nous est apparu comme la partie la plus dangereuse, à cause du puits bien
sûr, mais aussi à cause des murs et des voûtes affaissées qui menacent de
s’effondrer à tout moment. Par contre, de magnifiques bouquets d’aragonite d’un
blanc immaculé tapissaient par endroits les parois du tunnel.
Après quelques
plans et commentaires enregistrés, nous décidons de rejoindre la sortie. La boue
couleur rouille avait hélas recouvert toutes les merveilles que nous avions
filmées à l’aller. Nous croisons un escargot qui avait dû tomber du puits
d’aération et qui recherchait désespérément une laitue.
Enfin la sortie
de toute l’équipe et un casse-croûte bienvenu sur le coup des 13 h.
Alain expliquait
devant la caméra que cette mine, dont nous avions exploré le travers banc Orenga
de Gaffory, avait cessé son activité vers 1912. Les minces tubes de stalactites
donnaient ainsi une idée de la vitesse de cristallisation, les plus longs
atteignant 15 cm, et les cristaux d’aragonite 2 cm au maximum.
Pierre-Jean
Luccioni nous confirmait en nous quittant avoir confié à Mlle Leccia le tournage
de trois sujets sur la spéléo en Corse que nous avions proposé (l’un général, un
autre sur le spéléo-secours et un dernier sur la paléontologie).
Voilà une mine
que nous allons nous faire un plaisir d’exploiter !
Philippe S.
Spéléo, exercice
secours — Ghisoni —
Michèle
(la victime), Roger, Dume, Jean-Noël, François
F, Olivier, Pierre, Francis, Jean-Claude, Philippe
Spéléo, explo,
première - Bastia, Ville di Pietrabugno
Jean-Noël, Pierre, Jean-Claude, Alain
Citernes et
autres Balivernes
(aucun
rapport mais ça rime)
Bastia, le 8
février 2001
En début d’année
2000 (il vaut mieux faire le compte rendu le lendemain que dix mois après pour
se rappeler les dates exactes). En fin d’après midi les participants à une
exploration de divers trous plus ou moins naturels dans les quartiers nord de
Bastia, voire dans le centre ville se regroupent, Alain, Jean-Noël, Pierre et
Jean-Claude.
Au-dessus de
Ville de Petrabugno en bordure de la route des corniches une faille est explorée
sur 5 à 6 mètres, cette dernière se prolonge par une étroiture où seul
les p’tits cailloux vont se perdre. Cette petite mise en jambes se poursuit par
une balade champêtre dans les environs au cas ou d’autres fissures viendraient à
nous… néant
L’exploration
suivante nous amène dans Bastia, à proximité du carrefour à la passerelle de
pierre, boulevard Benoîte Danesi. Il s’offre à notre regard attendri la trappe
d’accès d’une ancienne citerne servant probablement à l’arrosage de quelques
jardins aujourd’hui disparus.
Cette dernière
d’une vingtaine de 20 m3 offre un spectacle particulier, en effet les
arbres environnant ont tissé des draperies de racines qui plongent lugubrement
dans la mare d’eau cloaque où baignent nos pieds. Le tableau est complété par un
tas de détritus et de seringues « droguantes » usagées au-dessous de l’entrée.
La suite de ce
beau programme se poursuit dans le Fangu vers l’ancienne carrière et en
contre-bas du chemin d’accès.
Au milieu d’une
forêt de bambous, une prise d’eau maçonnée avec une trappe s’ouvre sur une
galerie humide, avec 50 cm d’eau, dans laquelle des algues glissent et
s’entourent sur les jambes de l’explorateur malvenu.
Le développement
de cette galerie se poursuit sur une trentaine de mètres pour finir en cul de
sac. Les pieds dans les algues, la tête là aussi dans des racines d’arbres
l’ambiance est assez frissonnante avec en prime un gros rat aux yeux rouges,
luisants dans la pénombre et qui guette la moindre défaillance… Indiana Jones a
du passer par là !
La nuit conduit
les explorateurs de citernes à raconter leurs balivernes tranquillement chez
eux. Une deuxième campagne des citernes en folies sera organisée… À suivre
Deux jours après
en dessous de Cardo, Pierre, Jean-Claude et Alain explorent une source dans le
creux d’un arbre. Le site est assez magique et l’entrée du trou spectaculaire,
un œil sombre dans un tronc de bois. Le développement est de 1,50 m et il est
rempli d’un nuage d’insectes de type gros cousin du moustique... dommage !
Alain
Lundi 1er mai 2000
Montagne, L’escalade du
Ciaccianu — Massif de Bavella —
Roger et Sylvie D.,
Dominique D., Isabelle P., Olivier, Stéphane,
Philippe (S. ?)
Le
premier mai 2000, il était convenu de se retrouver
au col de Bavella vers 10 heures. Le but choisi
était le piton central du triptyque L’Aracale, U
Ciaccianu et A Caletta, pointe de granit de 1 280 m
de haut, dont il fallait gravir l’ultime hectomètre
classé moyen par son inventeur J.-P. Quilichi.
Le groupe était composé de
Olivier et Isabelle partis se faire une séance
photos au Trou de la Bombe en attendant l’heure du
rendez-vous... Roger qui entamait une partie de
cache-cache avec les deux premiers... Sylvie fidèle
au poste.... L’éphémère Stéphane qui blessé au doigt
lors de l’ouverture de la barrière de la piste
d’accès déclarera forfait... et le narrateur
Philippe, randonneur détourné à l’insu de son plein
gré.
Après les derniers
préparatifs et réglages et une chute de nourrisson
de la camionnette familiale dans le caniveau plus
tard, nous voici à midi au pied de la paroi,
l’estomac dans les talons. Femu u spuntinucciu é
dopu ci viaghjemu. Sylvie se prépare une après
midi d’attente en « mot croisant » à l’ombre de
notre calvaire.
La trière est mise en
place et la séance peut commencer, Moteur ! ! ! !
En premier de cordée en
ouverture de cette partition granitique Rogerssss,
tout en prises sûres, il s’élance pour disparaître
très vite derrière un surplomb et dominer la
situation. Le maestro a donné le LA, à nous de
réciter nos gammes, sans faire de fausses notes, en
harmonie du corps, de l’esprit et du minéral, Amen !
En second, Isabelle qui,
dans un bel enchaînement sans trop d’hésitation,
rejoint son protecteur. Elle a suivi les indications
du Très Haut pour franchir cette longueur
annonciatrice des difficultés à venir. Vient ensuite
le néophyte de l’équipée, entamant son chemin de
croix chargé cum’e u sumeru, avec
l’appréhension et l’application bienveillante du
débutant. En clôture, Olivier, arpète talentueux,
qui se charge des dégaines et surtout de vérifier
que les inutiles soient correctement assurés. Ayant
un phénotype accort, il reprend le flambeau pour la
longueur suivante, sous la vigilance soutenue du
triérarque qui indique les points à équiper, ici une
dégaine, là une échelle de nylon.
Au suivant ! Isabelle dans
un style qui s’affirme domine la faille et se joue
de prises microscopiques.
Au suivant ! Philippe, en
munificence, s’agrippe, tire, pousse tel un forcené.
Au suivant ! Oh pardon...
Un ange passe.
Pour la suite, et en
comparaison des pièges précédents, une grimpette
aérienne nous réunit sur un replat abritant quelques
pins saxicoles. La vue sur les aiguilles de Bavella
est imprenable et vertigineuse, on souffle. Une
séance photo s’impose. Olivier nous ayant dévoilé le
topo du parcours, nous les disciples sommes affolés
de prendre connaissance autant des difficultés
passées que de celles à venir. Qu’à cela ne tienne,
il reprend sa course arachnéenne, ne laissant qu’une
trace immatérielle de son passage dans notre
imaginaire.
Obéissant aux ordres du
chef de cordée, Isabelle se noue au fil d’Ariane
suivi de Philippe. Les attend, un
passage délicat qui impose
un arrêt périlleux aux psittacidés qui le
franchiront non sans mal. Philippe sera aidé par
Isabelle, vachée à unu tafunu, pour
s’extraire hargneusement de ce piège aux camées
lacertiliens.
Après cette variante due à
l’esprit d’improvisation d’Olivier, le cairn
sommital est atteint avec facilité par
d’inoffensives verticales, le démiurge s’offrant des
suspenseurs pour franchir l’ultime rocher. Un rappel
d’académicien et nous atteignons le libage au
crépuscule. Et pour ne pas déroger à la coutume des
agapes, la journée se clôture en communiant sous la
sainte montagne, avec le pain, le vin, la
cochonnaille et autre liqueur miraculeuse, Roger
lançant dans une historique paraphrase :
« Du haut de ce col, vous
pourrez dire désormais “J’en ai bavé là” ».
Philippe
VTT — Les
Agriates —
Michèle, Dume, Jean-Noël, Jean-Claude, Gaston
Spéléo, camp —
Plateaux de Sitia, Crête—
Jean-Noël, François F, Francis
Spéléo,
prospection, désob’, première, explo — Morosaglia —
Michèle, Dume, Jean-Claude, Noël
La découverte des
trous du Bulbe et de Cassiopée
Spéléo, explo,
topo — Morosaglia —
Dume, Olivier, Jean-Claude, Jean-Noël, Noël
Jeudi 1er
au dimanche 4 juin 2000
Spéléo, Camp
d’exploration Ghisoni
Michèle,
Nathalie, Dume, Jean-Claude, Francis, Noël, Philippe, Jean-Louis
Pour la première
fois, un camp d’exploration a été organisé sur le massif de Ghisoni sur une
durée de quatre jours.
Objectifs :
prospecter la partie nord du massif, continuer la désob de Ghisoni 2 et 3 et
prospecter le massif voisin de Punta Cutina.
Jeudi 1er juin :
Michèle, Dume, Jean-Louis, Noël, Jean-Claude plus tout le matos et le
ravitaillement pour quatre jours. Véhicule disponible : le Lada. Jean-Claude
montera donc seul avec son engin rempli à ras bord et le reste de l’équipe
montera à pied.
En fin de matinée tout est installé et après un repas improvisé,
nous partons prospecter le massif, sans Noël qui commencera la construction du
muret qui supportera l’évier que nous avons l’intention d’installer à gauche de
la porte d’entrée de la cabane. Equipés du matériel standard du prospecteur
(gants, lampe frontale et pied de biche), nous parcourons en éventail toute la
zone. Quelques départs sont découverts et repérés à l’aide de rubalise mais
globalement, rien de vraiment intéressant. Nous revenons par la crête (pas le
pays !) et nous attardons à désober un trou situé sur la crête et découvert par
J-C. en mars 96 (la première qualité d’un spéléo, c’est la patience). Quelques
gros blocs sont enlevés, les cailloux tombent toujours sur quelques mètres mais
la suite se révèle trop dangereuse en raison de l’instabilité des blocs
entassés.
La soirée se
passe comme d’habitude : apéro, manger, boire, manger, boire …
Vendredi 2 juin : nous partons tous les quatre prospecter la Punta
Cutina. Le maître d’œuvre, maître d’ouvrage, architecte, tailleur de pierre,
terrassier, maçon, manœuvre, alias Noël reste à la cabane pour finir le
mur. De la piste, nous montons jusqu’à la crête de Cavallini que nous suivons
direction sud-ouest, puis nous prenons la crête pratiquement pleine est qui va
de la Punta Kyrie-Eleison à la Punta Cutina. Belle balade sous les pins
lariccios. Nous trouvons bien le massif calcaire espéré et après un bon
pique-nique, nous passons l’après midi à prospecter. Prospection assez difficile
en raison de la pente importante de ce karst. Malheureusement, la collecte est
mince. Un départ trouvé par Dume, faille étroite sur environ 4 ou 5 m puis
fissure impénétrable avec un petit courant d’air. Un autre par J-C. en bas de la
zone calcaire où l’on pénètre sur 5 ou 6 m en désescaladant des blocs et qui
semble du à un décollement d’une petite falaise.
Le retour s’effectue en descendant directement de la cote 1 282
jusqu’à la cabane.
L’entreprise
« Noël and lui tout seul » a fini le mur, l’évier est posé et l’eau
coule… de source. La nouvelle source est « arrosée » comme il se doit par un
apéritif bien arrosé !
Noël nous quitte,
appelé par le devoir mais avec le sentiment du devoir accompli.
La soirée se
passe comme d’habitude…
Samedi 3 juin : journée grands travaux. Nous poursuivons la désob
de Ghisoni 2 (trouvé par J-C. le 30 mars 1996). Le trou est vertical et fait
environ 8 m de profondeur. Une chaîne humaine est mise en place : un au fond qui
remplit les seaux, un sous le passage étroit pour les guider, un à la sortie
pour les hisser et les vider. Pendant ce temps, Michèle la Belle fera de
l’aquarelle sous son ombrelle ( ?!?). Quelques dizaines de seaux sont ainsi
extraits en se relayant aux différents postes mais pas de traces de suite
potentielle.
Après le
pique-nique, nous décidons de nous occuper de Ghisoni 3 (trouvé par Dume le
19 avril 1997). Sub-horizontale lors des premières séances de désob, ce trou est
devenu pratiquement vertical au fil des mètres cube de cailloux et de terre
enlevés. La descente se fait en désescalade sur 5 m et nous passons le reste de
la journée à remonter quelques tonnes de « marchandise » avec comme récompense
le dégagement d’un nouveau départ où les cailloux ricochent sur plusieurs
mètres. Mais comme celui-ci se trouve au fond de l’entonnoir formé par le trou
et que le risque est important de se prendre des parpaings sur la tronche, la
décision est prise d’attendre la prochaine visite pour dégager le passage.
Retour à la
cabane où nous attendent Nathalie, Francis et Philippe.
La soirée ne se
passe pas comme d’habitude puisque nous avons droit à la préparation « live »
d’une vraie polenta corse et Philippe, si « english » d’habitude, retrouve ses
racines et nous montre à quel point il sait manier le bâton !
Dimanche 4 juin : classique, nous faisons le trou. Jean-Louis, qui
n’avait pas fait de spéléo depuis longtemps, retrouve peu à peu sa technique et
se permet même d’en déséquiper une partie.
Conclusions : ce mini camp, qui a quand même été le plus long
séjour passé sur le massif de Ghisoni, a permis de consacrer trois jours à la
prospection et à la désobstruction en levant le voile sur le potentiel karstique
de la Punta Cuntina (même s’il n’a rien révélé de probant pour l’instant) et
d’approfondir encore un peu Ghisoni 2 et 3.
Samedi 2 et dimanche 3 septembre
2000
Désobstruction Ghisoni 2 et 3
(suite)
Michèle C, Karine G, Jean-Michel G, Fred S, Dumé
D, Jean-Claude L.
Samedi 2 septembre 2000.
Comme
décidé lors du camp d’exploration du 1er au 4 juin dernier, nous
remontons sur le massif de Ghisoni pour continuer la désobstruction de Ghisoni
3.
Michèle, Karine, dont c’est la première visite,
Fred, qui ne connaissait pas la cabane et qui inaugure pour l’occasion son Patrol beau comme un camion, Jean-Michel, Dùme et Jean-Claude seront les acteurs
de cet épisode. La matinée est bien entamée lorsque nous arrivons à la cabane.
Nous ne monterons au trou qu’après un repas en plein air pris devant la cabane,
en nous serrant autour de la petite table ronde (si quelqu’un se sent une âme de
menuisier…)
Une
chaîne humaine est encore une fois installée. Dùme et J-C au fond pour remplir
les seaux, J-M en relais sous l’entrée et Fred à la réception et à l’éjection.
Encore une fois des dizaines de seaux sont extraits du fond en se relayant aux
différents postes et la plate-forme devant le trou s’agrandit peu à peu. En
début de soirée, J-C tente une pénétration dans la petite faille qui s’ouvre au
fond. Après 3m de descente râpeuse, J-C arrive sur le sol et se rend vite compte
que l’aventure s’arrêtera là. En effet, après le ressaut de 3m la faille se
poursuit encore sur 3m horizontalement et se resserre en cône. Au fond, après
l’enlèvement de quelques blocs, une simple fissure continue la faille, les
cailloux tombent encore sur quelques mètres en ricochets rapides, signe que la
fissure reste très étroite jusqu’au bout. La poursuite de la désobstruction
demanderait des moyens que malheureusement nous ne possédons pas. Un peu
dépités, nous redescendons vers la cabane noyer notre déception. Quelques
bouteilles de Ricard seront ainsi vidées pour l’apéro. (rassurez-vous, de
simples mignonnettes !)
Dimanche 3 septembre 2000.
Oubliant
la déception de la veille, nos espoirs se portent maintenant sur Ghisoni 2. Nous
passons ainsi la matinée à remonter moult seaux de cailloux et de terre. Puis le
fond se durcit et une dalle plate apparaît. Après quelques coups de massette,
nous nous rendons compte qu’il s’agit d’un plancher stalagmitique de 10 cm
d’épaisseur. Mauvais pronostic car un plancher stalagmitique se forme par la
précipitation et l’accumulation d’une fine croûte de calcite à la surface d’une
flaque d’eau. Qui dit flaque d’eau, dit absence d’écoulement, donc pas de suite
vu la petite dimension du fond du trou (1,50m x 0,80m). Après le plancher
stalagmitique une couche d’argile, puis la roche mère qui met un terme à nos
espoirs.
La vie d’un spéléo est ainsi faite, joies
immenses quand il découvre de nouvelles cavités mais aussi de grandes
déceptions. Ce week-end était un
week-end sans. En redescendant nous discutons déjà de nos prochaines
prospections (Penti, Oletta, Saint-Florent), et déjà nous jubilons
intérieurement en imaginant nos futures découvertes.
Spéléo, explo,
désob, topo Castiglioni 14 – Oletta –
Dume, Jean-Noël,
Olivier, Laurent, Jean-Claude
La crête de Castiglioni a brûlé, on
vient d’apprendre cette triste nouvelle, par Michelle Salotti, juste avant la
soirée de la falaise en fête. Dix ans sans un feu c’était déjà un miracle. Mais
tout malheur peut avoir un versant positif, à la suite de l’incendie, en se
baladant sur le plateau lunaire, Christophe Salotti est tombé sur un aven de 6 m
de diamètre, énorme bouche qui avait échappé à notre prospection du début de
l’année, elle devait être bien enfouie sous les bosquets d’arbousiers.
La vision du site de Castiglioni est
bien triste, il reste un peu de verdure sous le pylône et le feu s’est arrêté
aux portes de Cast.3, mais l’olivier qui devait nous faire de l’ombre à la
sortie de Cast.1 a brûlé, les alentours de Cast.2 sont lunaires. On repère
rapidement la bouche de 6 m, équipement sur des chicots brûlés, le volume
promet, un passage bas à droite, une petite salle et un départ en faille étroite
où l’on installe une corde par sécurité mais cela se fait en désescalade. Cinq
mètres plus bas, cela s’élargit, une trémie et cela semble fini. Jean-Noël
remonte pour finir la topo, mais Jean-Claude furète comme à son habitude. La
terre s’échappe entre des cailloux, il creuse et cela sonne le creux. Aidé de
Jean-Noël, le passage est élargit et après désescalade d’un plan incliné de 6 m,
le fond est atteint, une trémie interdit tout espoir. Grillade puis poursuite de
l’explo du plateau lunaire. En contrebas de Cast.14, un boyau horizontal d’une
dizaine de mètres est exploré par Jean-Claude mais sans suite. Retour par Cast.2
où en bordure de champ, un conduit de 8 m de profondeur aboutissant dans une
trémie poussiéreuse, est visité par Jean-Claude. Vu l’entourage de pierres
plates, il devait être connu.
Samedi 18 novembre 2000
Spéléo, explo,
topo Trou du Calvaire – Oletta –
Jean-Noël, Jean-Claude
Un samedi
tranquille, rien au programme, temps incertain pour la montagne ; Jean-Claude et
Jean-Noël décident d’aller explorer cette cavité reconnue quelques jours plus
tôt par Jean-Claude sur des indications locales. Sur la D82, en venant d’Olmeta
di Tuda, avant d’arriver au hameau de E Casette, prendre à gauche dans un
virage, un chemin de terre qui mène à un réservoir ; s’arrêter au bout de 100 m,
descendre à droite dans le maquis dense, au milieu des arbousiers sur une
vingtaine de mètres, la cavité s’ouvre au pied d’un petit édifice en ruine
(calvaire ?). Cavité connue et visitée, une flèche noire, peinte est retrouvée à
l’entrée.
Descente dans une faille de 1 m de
large et inclinée à 60°, par un éboulis terreux assez raide. Après s’être
faufilé au milieu de gros blocs, désescalade d’un ressaut de 2 m, on débouche
dans un volume dont le plancher est constitué d’une trémie de gros blocs. À son
extrémité nord, croisement d’une faille étroite où suinte un filet d’eau. Une
lucarne permet de visualiser un volume situé en dessous, on y accède par un
passage entre les blocs de la trémie qui nous ramène sous la faille d’entrée.
Volume plus important, une « salle » avec de nombreux blocs. On retrouve une
arrivée d’eau sur la droite en paroi. Le fond de la cavité est atteint en
désescaladant une petite faille perpendiculaire obstruée par une trémie.
Samedi 25 novembre 2000
Spéléo, Falaise
du Perf – Bastia –
Jean-François, Jean-Noël, Jean-Claude, Francis
Dume et Francis l’avaient repérée
quelques mois auparavant lors d’une prospection et elle nous tentait bien. De
belles verticales de 18 m, à dix minutes de Bastia, des voies d’initiation de
5 m, un coin barbecue, une exposition plein est, avec le soleil le matin et en
plus un trou à désober ! On s’en est donné à cœur joie, grande verticale,
installation d’une vire et il reste encore de quoi faire !
Samedi 9 et dimanche
10 décembre 2000
Spéléo, explo, topo, vidéo, archéo
-
Puits Saint Barthélémy, Bonifacio
ITP :
Stéphanie B., Jean-Luc B., Jean-Claude L., Pierre L., Francis M., Noël R., Philippe S., Alain T.
Autres : Jean-Luc L. (cameraman) avec son plongeur ange-gardien, le preneur de son et l’éclairagiste et enfin l’aspirant François J., notre guide dépêché par le Général de V. de B. (s’il vous plait !)
Dimanche :
les mêmes sans Jean-Luc B., l’équipe FR3 et Noël R.
mais avec Jean-Philippe S., Pierre-Jean M. et
Florence
Photos
Dès 9 h, nous retrouvons l’aspirant François J. à l’entrée de la caserne Montlaur, complètement désaffectée depuis 1989. Le général, qui avait fait connaître son désir d’être présent, avait été appelé sur le continent. La porte de la tour donnant accès au puits St Barthélemy nous est ouverte et, dans l’instant, je reviens dix-sept ans en arrière. Rien n’avait changé. Nous avions en effet déjà plongé le siphon de ce lac souterrain fin novembre 1983 avec deux pompiers de Bastia, Pascal S. et Michel A., accompagnés de Gérard B., photographe (cf. coupure de presse du 08 décembre 1983, Nice-Matin). Cela avait été pour moi l’occasion d’un baptême d’autant plus mémorable que je n’avais jamais plongé auparavant. De plus, ce lac est le seul qui se prête à la plongée en Corse. Un site unique ! L’occasion était trop tentante d’équiper ce puits de 60 m plein pot et Jean-Claude et Pierre s’y attellent immédiatement avec enthousiasme. Pour ma part, j’essaie d’obtenir des renseignements de François et de l’adjoint au maire venu nous rejoindre.
Dès 1668, un projet de forage avait été envisagé mais repoussé par les confrères de St Barthélemy, petite chapelle (transformée depuis par l’armée en salle de spectacle) à côté du puits actuel. Ils craignaient en effet un effondrement de leur oratoire jugé trop proche du forage. Le projet ressurgit en 1837 mais ne prend corps que vingt ans plus tard, le 3 novembre 1857, date à laquelle est donné le premier coup de pioche par le Génie de l’Armée. Le forage de la partie centrale du puits durera six mois. L’escalier qui entoure le puits central ne sera terminé qu’en 1860 (ou 1864) avec des volées de marches interrompues tous les neuf mètres par un palier. L’intérêt du forage résidait évidemment dans la possibilité de tirer désormais l’eau de la nappe souterraine par un système de pompage actionné par une éolienne placée au sommet de la tour entourant le puits.
C’est à l’occasion d’un précédent tournage sur le Spéléo Secours en Corse que nous avions proposé à FR3 ce sujet qui les avait vivement intéressés. Voilà donc notre équipe de vidéastes qui débarque avec armes et bagages vers 10 h et qui commence à tourner quelques scènes de l’équipement du puits.
Nous commençons à être terriblement impatients de descendre et envoyons Jean-Claude en tête, récompense méritée après son excellent équipement (un ancrage sur une lucarne plus trois spits
dans le mur avec répartiteur plus une déviation sur
le tuyau de pompage du puits). Ce puits est
constitué d’un cylindre parfait de 3 m de diamètre
autour duquel serpente hélicoïdalement un escalier
également creusé à même la roche. Cet escalier est
bordé d’une rampe laissant entrevoir le puits par
des ouvertures bordées par les piliers. Le calcaire
gréseux étant sans doute trop tendre pour supporter
une usure importante au niveau des marches, on avait
recouvertes celles-ci d’un parement de cipolin (peut-être même de la « pierre de Brando »). Escalier compris, le diamètre est alors de 6 m.
Jean-Claude qui avait « atterri » dans 40 cm d’eau, commence à récupérer les bouteilles de plongée descendues à la moulinette. En
guest star, Noël est choisi suite à un casting serré pour être immortalisé sur la pellicule lors de sa descente. Une fois au fond, le lac est visible en son entier, orienté vers l’intérieur des terres. A l’opposé, une ouverture sur la mer est condamnée par une grille que François a libéré de son cadenas. Francis et Alain, nos plongeurs « maison », se préparent et posent le fil d’Ariane. Jean-Luc L. et son coéquipier plongent à leur tour et filment les scènes du siphon.
En réalité, le niveau de l’eau était de 50 cm inférieur à celui que j’avais constaté à pareille époque en 1983 et donc, en fait de siphon, il y avait une simple voûte mouillante avec 5 cm d’espace sous plafond. Comme on s’y attendait, les fines particules blanches de calcaire en dépôt sur le fond se sont soulevées instantanément lors du passage des plongeurs. La visibilité en était réduite à une soupe laiteuse interdisant rapidement toute prise de vue supplémentaire (le lendemain, rien ne s’était décanté, plusieurs jours semblant nécessaires). A 14 h, nous décidons de remonter déjeuner, l’équipe de FR3 devant rentrer sur Bastia dans l’après-midi. Dès 16 h 30, nous étions à nouveau à pied d’œuvre pour remonter les bouteilles et le matériel de l’équipe de tournage.
Profitant de la dernière heure de clarté, avec Alain, Stéphanie et Jean-Luc, nous décidons d’explorer le puits qui m’avait été signalé par Laurence L. dans le cimetière de Bonifacio au sud-ouest, près de l’église St François. En effet, d’après ses recherches (elle travaille depuis des années sur les jardins de Corse), ce puits devait être ancien et alimenter le jardin du couvent, maintenant transformé en cimetière. L’adjoint au maire nous avait autorisé à y plonger, précisant que ce puits n’était jamais à sec. Nous avions de suite imaginé une possible jonction avec le réseau du puits St Barthélemy, ce qui était très excitant. Alain, équipé de sa combinaison de plongeur en eaux troubles, sa petite bouteille de 6 l, le casque ornementé de deux appendices lumineux, bardé de son baudrier spéléo, planté là au beau milieu de ces tombes, donnait une dimension incroyablement surréaliste à la scène. Le jour déclinait en pénombre relayé par la pleine lune qui pointait tandis que des chants religieux étaient soudainement entonnés dans l’église St François toute proche. La scène était tellement insolite que nous touchions alors au grandiose, au farfelu, à l’iconoclaste. Bref, un grand moment de téléportation dans la sixième dimension.
Le puits ne donnant que sur une citerne, nous sommes vite revenus sur terre ! Elle est orientée nord-sud sur 5 m de large et 10 de long environ avec une voûte dont les cintres sont disposés sur les parois nord et sud. Elle fait approximativement 4 m de hauteur dont 3 m d’eau. Elle est alimentée par les eaux pluviales canalisées par deux tuyaux dont l’arrivée est inclinée de haut en bas et situés aux deux extrémités de la paroi ouest. En fait, on peut imaginer qu’il n’était jamais à sec car la quantité d’eau stockée là suffisait amplement à arroser les rares fleurs et massifs du cimetière.
Alaindiana Jones allait cependant découvrir des inscriptions « gothiques » qui ont immédiatement ravivé notre intérêt qui avait tout de même fléchi quelque peu. Ces inscriptions sur quatre lignes étaient peintes en noir sur la partie émergée de la paroi sud (donc vers St François) sous le cintre de la voûte. Nous prenons note, lettre par lettre, des indications de notre Champollion amphibie qui, comme nous, n’y comprenait rien. Pierre-Jean, à qui nous avons parlé de ces inscriptions le lendemain, devait nous apprendre qu’il connaissait du temps de son service militaire en 1985, un bâtiment de la caserne qui abritait à l’intérieur sur un mur une inscription gravée avec une calligraphie semblable. Nous avons retrouvé le bâtiment mais François n’en avait hélas pas les clés (contacté, il va essayer de retrouver les clés et prendre une photo).
Nous avons par la suite réussi à déchiffrer cette mystérieuse inscription. D’après l’historienne Mme M.-M. que nous avons consultée, elle serait rédigée en bonifacien et non pas en génois ou en latin :
H MCCCLXXXXVIII
ARRIGHO DA PISA FE
CE QESTA CISTER
NA DE U MESE DI VII
GUIO
Ce qui se traduit ainsi : « 1398 Arrigho da Pisa qui a fait cette citerne le 7 du mois de juin ».
Nos recherches nous ont conduit à retrouver un ouvrage sur Bonifacio, «
Les monuments et œuvres d’art de la Corse Bonifacio », édité en 1981 par les
Cahiers Corsica de la FAGEC. Dans ce document, il semblerait que la dernière fois qu’il ait été fait mention de cette inscription reviendrait à un certain Pietro della Rocca en 1717 qui cite d’anciens historiens de l’ordre franciscain la décrivant sur la margelle du puits (mais il précise qu’il l’aurait vue lui-même). Il y était mentionné l’auteur de la citerne, Abrigho de Pistoia. Extrêmement troublante cette information ! Depuis, plus personne n’a retrouvé cette inscription. Le seul recoupement qui peut être fait avec ce que nous savons aujourd’hui, est que l’inscription est bien liée à la présence de la citerne de St François et que le nom du réalisateur est curieusement semblable à celui que nous avons vu. Il n’est pas impossible que Rocca n’ait fait que reprendre une chronique ancienne et n’ait, en fait, jamais vu réellement cette inscription. Il y a là une énigme que nous tenterons de résoudre en poursuivant nos recherches… A la nuit, nous décidons de plier bagages et de nous retrouver autour d’une bière pour des commentaires à chaud sur cette journée pas comme les autres. Alain et Stéphanie avaient déniché une petite villa de vacances prêtée par des amis ou nous avons passé confortablement la nuit. Royal !
Le lendemain, nous avions donné rendez-vous à François vers 9 h. Jean-Philippe accompagné de Florence et de Pierre-Jean nous ont rejoints pour une plongée tandis que Alain et Jean-Claude font les relevés topographiques en bouteille (une première pour nous !). Nous sommes surpris par la longueur du plan d’eau qui avoisine les 60 m. La température de l’eau est de 15 °. Dans la salle après le siphon, Jean-Claude aperçoit de manière fugace une sorte de crustacé de 5 mm environ qui se glisse prestement dans une micro-faille sur la droite. Impossible de vérifier. Si une forme de vie s’est développée ici, on peut aussi imaginer qu’elle a peut-être évoluée de façon endémique. Cela sera à vérifier impérativement lors d’une prochaine plongée. Nous repartons topographier en direction de l’ouverture de la grotte qui s’ouvre au-dessus de la mer et en profitons pour suivre la corniche taillée dans l’épaisseur de la falaise jusqu’au pied des fameux escaliers du Roi d’Aragon (taillés en une seule nuit d’après la légende).
En fait, beaucoup plus prosaïquement, on peut aisément imaginer que cet ouvrage a été réalisé tout simplement pour accéder à cette nappe d’eau douce, compte tenu notamment des nombreux sièges subis par la ville au cours de son histoire. Les nombreuses citernes que comptent encore la ville devaient alors rapidement s’épuiser, la fontaine hors des remparts de la cité qui alimentait la population n’étant plus accessible.
Nous décidons de remonter tout le matériel et de déjeuner. L’après-midi est consacré à la visite du domaine militaire, notamment la Ste Barbe à l’est et l’immense terrasse dallée qui devait recueillir les eaux de pluie pour les citernes (terrasse située derrière la caserne génoise). François nous fait visiter l’ancien réfectoire-cuisines tapissé d’étonnantes fresques peintes par les différents régiments qui séjournaient sur une période d’un mois et qui laissaient ainsi un témoignage de leur passage comme le voulait la coutume. Une dernière escapade dans le puits du cimetière pour permettre à Alain de prendre une série de photos des « hiéroglyphes » et nous quittons Bonifacio et ses mystères, provision de « pain des morts » faite dans une boulangerie.
Nous voilà avec des brassées de souvenirs d’un week-end original, insolite, enrichissant et donc absolument passionnant !
Samedi 16 décembre 2000
Spéléo, explo,
topo, Grotte de Tofu – San Gavinu D’Ampugnani –
Dume, Pascal,
Jean-Noël, Olivier, Jean-Claude, Michäel, Sylvie, Sébastien, Noël
Ah, on en rêvait de la grotte de Tofu
et de ses secrets, elle avait fait l’objet de nombreuses discussions le jeudi
soir. Alors quand on a su que notre ancien compagnon de route, notre vieux pote
âgé, Roger, avait pu en explorer les moindres recoins en compagnie d’un habitant
du village, on piaffait d’impatience. Une galerie d’au moins 150 m de long…
Alors dès qu’un samedi s’est libéré, on a filé jusqu’à San Gavinu d’Ampugnani.
Pas moins de trois voitures et dix personnes pour partir à sa recherche, car il
fallait la retrouver, notre vieux pote étant indisponible ce jour là… On savait
qu’il fallait partir du hameau de Casanova, remonter la rivière, car l’ancien
chemin était impraticable, et qu’ensuite on tombait dessus. Avant de rejoindre
Folelli où Noël nous attendait avec deux jeunes militaires de la base, en quête
d’aventures, nous recherchons un croissant (sans beurre) pour pouvoir se battre
contre les monceaux de ronces qui vont sûrement nous barrer la route. On ne le
trouvera qu’à Folelli. Direction le hameau de Casanova, avant San Gavinu et là
nous tombons sur quelques anciens qui discutaient au soleil. Grâce à la maîtrise
de la langue vernaculaire de notre ami Noël, nous obtenons de précieuses
indications sur le chemin à prendre pour atteindre cette grotte apparemment bien
connue des anciens du hameau. Descente au hameau de Penta alle Travu, on
traverse une propriété et on descend par un bon sentier dans un premier vallon,
puis on remonte et là il faut rejoindre le second vallon, celui de la rivière.
Deux groupes se forment ; un se lance à travers les ronces, à la suite de Dume
qui use du croissant comme un valeureux pourfendeur d’infidèles, l’autre coupant
à travers la châtaigneraie. Bien leur en a pris, car si les premiers ont trouvé
la rivière après quelques égratignures, les autres tomberont sur le chemin qui
les amènera directement à la grotte ! On tombe d’abord sur des escarpements de
calcaire au pied desquels s’ouvrent de petites cavités guère pénétrables et puis
au bout d’une centaine de mètres, une vraie grotte. Un porche de 4 m de large
par 3 m de haut, un bassin de rétention à l’entrée, pour canaliser une
résurgence, qui s’ouvre en bas d’une grosse coulée de calcite. Les calebondes
frétillent, l’excitation nous gagne. La résurgence est un petit filet d’eau qui
jaillit au milieu de coulées de calcite blanche. La cavité s’élargit et au bout
de quelques mètres, on escalade un ressaut de 1 m, un plan incliné en calcite
marron, et puis c’est le fond de la cavité ! Deux renfoncements sur quelques
dizaines de centimètres, quelques concrétions le développement est d’au moins
10 m… Séance photos puis on part en exploration aux alentours. Une cavité de
quelques mètres développée aux dépens d’une faille, est découverte et explorée
trente mètres à gauche. Noël fouille différents amas ronciers mais rien de plus.
Retour à l’entrée de la grotte, grillade du figatellu et retour par le bon
sentier de la châtaigneraie. Satisfaits, on repart avec une topo supplémentaire,
ce n’est pas la grande cavité attendue, mais ne soyons pas trop gourmands.
Puisque Roger a dit qu’elle faisait 150 m de long, elle doit bien exister cette
grotte mythique ? ? ? Le soir, les archives du club, informatisées par François,
révèleront que cette grotte de Tufo avait été explorée et topographiée le 1er décembre
1991, par J-Pierre Vergnon, Philippe Bonnet et… Jean-Yves Courtois. Mais nos
anciens n’en avaient plus le souvenir !
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