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Dimanche 16 octobre 2022 – Grotte de Santa Catalina, Sisco

Stage photo

Grotte de Santa Catalina, Sisco

Participants

  • ITP : Wanda C., Albert D., Amal D., Jean-Noël D., Henri-Pierre F., Éric G., Marie Pierre R.
  • Formateurs : Philippe C., Annie G.

TPST : 6h00

Photos

Pour cette 2ème sortie du stage photo était prévue initialement la grotte de Butrone, mais le chemin d’accès n’ayant pas été débroussaillé depuis longtemps, le choix s’est porté sur Santa Catalina.

On avait peaufiné l’organisation :

1/ Coté nourriture sous l’égide d’Anto, Odette et Amal avaient préparé des repas somptueux.

2/ La photo nécessite des modèles. Le régime spéléo qui consiste à s’enquiller sortie après sortie force cochonnailles, saucissonnades, grillades, fromages à pâtes molles, dures, pressées ou fraiches, gâteaux et barres de chocolat arrosés d’alcool de tout degré et de toute couleur ne favorise pas le maintien d’une taille XXS au fil du temps. De plus, vue la moyenne d’âge des spéléo, Philippe sait bien qu’il ne va pas toujours trouver dans les clubs les modèles idéales. Aussi voyage-t-il avec son propre modèle, Annie. Toute fine et toute mince, le modèle spéléo idéal. Ça tombe bien c’est sa compagne. En plus elle est prof d’anglais, ce qui aide bien dans les expéditions internationales quand tu n’as plus Google traduction parce que ton portable ne passe plus.

Philippe ne pouvait pas savoir qu’en Corse la sélection darwinienne fait qu’en raison de l’exiguïté des cavités, les tailles au-delà du M ont abandonné la spéléo depuis longtemps ou sont restées au fond dans une étroiture. Aussi avons-nous amené également nos modèles idéales : Wanda, Amal et Marie Pierre qu’il fallait également former pour l’après stage.

3/ Coté sécurité on était bien organisé : la protection divine d’abord, essentielle dans ce genre d’expédition.

Santa Catherine, patronne des marins, des philosophes, des jeunes filles et des guérisseurs ne nous sera pas d’une grande utilité sauf à la rigueur pour Wanda, HP et Jean-Noël qui sont médecins mais pas vraiment guérisseurs. Les jeunes filles, on en voit bien passer lors des initiations mais elles ne s’inscrivent jamais au club. Santa Catalina, des photographes et des spéléologues elle n’en a rien à carrer, il ne fallait pas compter sur elle.

La patronne des photographes c’est Sainte Véronique, Santa Veronica en Corse (nom d’origine hybride, mi-latine, mi-grecque : vera icona = véritable image). Elle aurait accompagné Jésus lors de son chemin de croix et essuyé son visage couvert de sueur et de sang avec un linge recueillant ainsi l’image de la « Sainte Face ». Malheureusement, on n’a pas en Corse de grotte nommée Santa Veronica. On avait bien une Véronique au club, qui aurait aussi pu servir de modèle, mais elle est partie du côté des Corbières gouter d’autres cépages que le niellucciu ou le syrah.

Les historiens de la photographie font souvent référence à des mythes antiques. Narcisse qui succombe au reflet de sa propre image. Actéon, chasseur et voyeur qui se cache dans les roseaux pour épier Diane prenant son bain. Persée qui brandit sa gorgone pétrifiante devant l’adversaire. Là on a : Albert qui perd ses clefs et son téléphone partout où il passe et pétrifie tout interlocuteur qui lui parle de Paul Giacobbi et de Josiane Lips. Albert/Persée (clefs) sera donc notre Saint Patron.

La moitié de L’ASV est là : Wanda, Amal, Jean-Noël et HP. En cas d’accident, ça devrait aller pour les premiers secours.

J’avais quand même un doute sur le choix de la grotte. Jusque-là on n’y avait amené surtout des scientifiques : Élisabeth et Mado, animatrices de la Commission Régionale du Patrimoine Géologique de Corse ; Josiane et Bernard Lips pour le stage entomo ; Marco Isaia professeur à l’université de Turin, spécialiste des araignées Troglohyphantes. Ça avait l’air de leur avoir plu.

Mais Philippe et Annie qui ont photographié certaines des plus belles cavités du monde sur tous les continents, des mines de sel en Iran, des tunnels de lave à la Réunion ou à Hawaï, sont avant tout des artistes. Quel intérêt pour eux Santa Catalina ?

Certes la photographie fait appel à de nombreuses notions d’optique : les ISO, l’ouverture, les histogrammes, les diaphragmes, la température des couleurs… Mais enfin ce qui motivent les artistes c’est la recherche de la beauté. Le plissement des cipolins, les cloportes bleus, les myriapodes, les chauves-souris échangistes, la caverne sombre et boueuse jonchée de guano et de fientes de pigeon ne m’avaient jamais paru particulièrement beaux.

Ce en quoi je me trompais. Les flashs allaient révéler un monde nouveau de toute beauté.

Rendez-vous à donc à 9 heures au pied de la statue. Petit rappel historique (cf. en annexe) puis l’on descend vers le porche d’entrée.

Premier sujet de photographie l’entrée de la grotte. Premier problème : le contraste entre la noirceur de l’entrée et la clarté des parois. Le soleil faisant son apparition le contraste devient impossible à surmonter. Il faudrait revenir en fin d’après-midi.

On pénètre dans la grotte et l’on se pose un deuxième objectif : photographier la sortie. Problème inverse. La mer est mal définie. On peut utiliser le mode braketing qui permet de faire plusieurs photos avec des réglages différents et combiner les images pour que toutes les zones soient correctement exposées. Si ça n’est pas suffisant on peut faire des collages sous Photoshop des différentes parties du cliché.

3ème sujet : Photo artistique : Annie perchée sur un ressaut. Choisir éclairage principal. Jouer avec les ISO, l’ouverture : choisir le couple idéal. Cadrage. Positionnement des éclairages, contrejour, flashs latéraux, homme lampadaire. Éclairage des zones d’intérêt. Utilisation du snoot. Choisir la vitesse. Analyse de l’histogramme. La grotte illuminée par les flashs prend des allures mystérieuses. Le « tape cul » qui crée un halo de lumière nous fait croire un moment à la résurrection de la Sainte.

4ème sujet : une « mâchoire de requin » au-dessus d’un auvent. Il faut éclairer les plis de la mâchoire sans sur ou sous-exposer, régler la puissance des flashs par tâtonnement. Pas évident.

5ème sujet : de nouveau Annie 

Mais le temps passe. Après la traditionnelle photo de sortie de grotte vers 16h, nous filons chez Jeannot nous désaltérer et rentrons au club nous sustenter avec les restes du repas pantagruélique préparé la veille par Amal. Puis débriefing. Philippe commente avec bienveillance nos photos. Certaines sont magnifiques. Chaque appareil nécessite des réglages qui lui sont propres.

Le repas du soir, préparé par Odette nous attend : soupe corse, migliaccioli et frappes. Alexia et sa Maman, Noël et Anto nous ont rejoints.

Fin d’une journée extrêmement sympathique et instructive et repos avant le lendemain : direction la grotte de Brando.

N.B. : Petit rappel historico-religieux :

Vierge et martyre, Ste Catherine fut rouée et décapitée par l’Empereur Maximin qu’elle refusa d’épouser pour demeurer chaste et se consacrer à Dieu (d’où la statue en amont de la route).

Une mystérieuse légende s’attache au manoir : en 1255 ou 1325, selon les sources, un navire transportant un reliquaire attaché à la basilique Sainte Catherine d’Alexandrie, d’Égypte en Avignon où s’est installée la Papauté, est pris dans une violente tempête au large de Sisco. Face au péril, les passagers implorent Dieu, lui promettant de déposer le reliquaire dans le premier lieu chrétien rencontré en échange de leurs vies sauves et sont exaucés. Ils peuvent aborder dans une crique devant la grotte. Mais une fois leur navire réparé, ils repartent vers Avignon. Une nouvelle tempête se lève au cours de laquelle le navire sombre. Le reliquaire peut toutefois être sauvé et est déposé dans une petite chapelle datant du 12è siècle, édifiée elle-même sur un sanctuaire du 2ème ou 3ème siècle et sise sur un promontoire au-dessus de la grotte. Dans le second quart du 15ème siècle, des religieux viennent s’installer à côté de la chapelle devenue lieu de pèlerinage, puis construisent un hôpital pour héberger les infirmes qui affluaient chaque jour espérant un miracle comme il s’en produisait journellement selon la tradition.

Les pèlerins descendaient en procession dans une crypte de la chapelle par un escalier aménagé près du chœur ; ils empruntaient un étroit couloir, passaient devant un petit autel et remontaient par l’autre côté. Ce dispositif, réalisé au 15ème siècle, était peut-être une copie du Saint Sépulcre de Jérusalem.

Une source miraculeuse à côté de laquelle pousse des papyrus était réputée guérir les ophtalmies, tout comme sa source jumelle qui coule près d’Alexandrie, sur le lieu où fut édifiée la Basilique de Sainte Catherine d’Alexandrie, dont l’édifice recouvrait un ancien temple dédié à la déesse Isis.

Au 16ème siècle les reliques furent mises à l’abri des rapines barbaresques à l’église Saint Martin de Sisco devenue plus sûre et dominante. Elles sont visibles dans une armoire de la sacristie. Transportées dans des petits coffrets en ivoire « elles comprennent un morceau de la baguette que portait Moïse pendant sa traversée du désert, un peu de manne tombée dans le désert, un peu du limon ayant servi à façonner Adam ; les bourses de la Sainte Vierge, de Sainte Marie-Madeleine, de Sainte Catherine ; quelques brins de fil filé par la Vierge, quelques gouttes de son lait, un fragment du bois de la Sainte Croix, un poil du manteau de Jean Baptiste… ». Les reliques ont été authentifiées par l’évêque de Mariana au 18è siècle !

Enfin un souterrain relierait le manoir à la mer. L’existence de ce passage serait une quasi-certitude mais on a perdu la trace de son entrée et de sa sortie. La légende veut qu’il débouche dans le tombolo de Sainte Catherine. Pourtant les nombreuses visites des topis dans la grotte n’ont jamais pu le retrouver.

La crique est encombrée d’énormes blocs rocheux rendant tout accostage par la mer impossible. Ils ont dévalé là lors de la construction de la route impériale vers 1840 ou plus tard lors de son élargissement, on voit les traces de barre à mine. Le chemin de Sisco à Bastia passait auparavant par le manoir.

Il n’y a pas de preuves de l’existence de Sainte Catherine. Peut-être a-t-elle été créée au Moyen Âge par récupération du personnage d’Hypatie, en inversant le rôle des chrétiens et des païens.

Hypatie, mathématicienne et philosophe enseignait la philosophie et l’astronomie et dirigeait l’école néoplatonicienne d’Alexandrie. Non chrétienne, mais tolérante vis-à-vis des premiers chrétiens, elle est assassinée en 415 par des moines chrétiens qui l’accuse d’entretenir des dissensions entre l’évêque d’Alexandrie et le préfet d’Égypte. Symbole féministe de sagesse, d’intelligence et de tolérance son histoire est d’une brulante actualité. Les salles supérieures de Santa Catalina portent son nom.

Curieusement, cette grotte, qui porte le nom d’une sainte, suppliciée et décapitée pour préserver une virginité consacrée à Jésus, est le siège d’ébats souterrains humains et chiroptères multiples. Elle est un site de regroupement automnal de minioptères de Schreiber qui s’accouplent par centaines la nuit dans la deuxième partie de la grotte. Ébats aussi humains comme en témoignent certaines dénominations : La salle des ébats dite aussi Albertlieberspielzimmer, le boyau de la P.. PHP

Dimanche 5 décembre 2021 – Spéléo, entomo – Grotte de Butrone, Sisco

Dimanche 5 décembre 2021

Spéléo, entomo

Grotte de Butrone, Sisco

Participants

  • ITP : Wanda C., Jean-Noël D., Henri-Pierre F.

TPST : 2h00

Photos

Le trio entomo poursuit sa période de chasse, la saison est favorable. Une invitation avait été lancée pour celles et ceux qui ne connaitraient pas encore Butrone mais sans succès, nous nous sommes retrouvés à trois au café Chez Jeannot à Erbalunga (avec le soutien de Véronique).

Trois incertitudes au bon déroulement de notre battue entomo :

Allait-on tomber dans un essaim de rhinolophes ? Michèle, la présidente du GCC (et topinette également) nous avait rappelé que Butrone était en période sensible pour les chauves souris (de septembre à mai). Cela est bien connu, depuis 1992 que nous visitons la cavité, une quinzaine de visites ont eu lieu durant cette période avec une présence constante de petits rhinolophes en hibernation dans le couloir d’entrée (de 6 à 56 avec une moyenne à 15). Nous nous ferons les plus discrets possibles.

Allait-on tomber sur une battue (au sanglier…) ? Malgré un appel à un chasseur du coin (mais pas de la bonne équipe) impossible de savoir si la battue allait se tenir. On verra… La tempête annoncée devrait les faire renoncer.

Allait-on tomber sur un mur de ronces ? La dernière visite remonte au 30 août 2020 et il avait fallu jouer du sécateur. On s’équipera…

La tempête est bien au rendez-vous, un vent à décorner les bœufs. Aléa surprise, la piste est défoncée ! A mi-chemin après l’enclos, la Pajero d’Henri-Pierre refuse de monter une marche glissante avec une belle ornière à gauche. Au bout de cinq tentatives on se décide à ramasser le maximum de branches mortes pour combler les trous et cela finit par passer (cela aurait été mieux avec le bloqueur de différentiel). Derrière le Disco, peut-être un peu plus puissant passera sans problème. Ensuite nouvelles ornières et de la boue, on passe en crabe ! Ouf nous voilà au parking. Pas de battue. Vite un coup d’œil au départ du sentier, il semble visible.

Équipement rapide au milieu de rafales gelées. On attaque le sentier, JN en tête avec machette et sécateur. Derrière on élargit. Deux passages où il a fallu jouer au sanglier et ramper sous les frondaisons des ronces et des fougères mais au bout trente minutes nous sommes à la bergerie. Il est 11 heures. Dès le premier ressaut, des traces de guano où se repaissent quelques myriapodes – des Lithobies -, cela commence bien.

Confirmation de la première crainte, vingt-et-un Petits rhinolophes dorment tranquillement au plafond. On passe en catimini. Pas de souci, au retour ils seront toujours vingt-et-un. On se met en chasse dans le Réseau Fossile. Les Troglohyphantes sont présentes, repérables par leur toiles horizontales. Mais toujours aussi difficiles à photographier et à aspirer. Heureusement Wanda et Henri-Pierre ont affiné leur technique de prise et on ramènera plusieurs exemplaires (on espère des mâles). De beaux isopodes roses dans le boyau supérieur. Pas de coléos.

Wanda et HP partent à la pêche des Eukoenenia dans la Salle du Poulain. Récolte fructueuse, plusieurs exemplaires photographiés et attrapés au pinceau. On file ensuite vers le Réseau Actif. La rivière a un faible débit. Absence de Niphargus dans les gours, par contre encore de belles prises de Troglohyphantes, Marco va être heureux. On en restera là, le boyau d’accès à la rivière principale est bien trempé et on n’a jamais fait de trouvailles entomo intéressantes dans cette partie. Quelques prises au retour, Diplopodes Callipus, araignées.

13 heures nous voilà sortis. La tempête sévit toujours, le retour sera plus rapide, ce n’est pas un boulevard mais cela devrait rester praticable quelques mois. Le piquenique est annulé, on se rhabille vite fait car le vent est glacial.

La descente de la piste se fait à vitesse très réduite, ça chasse, HP ira goûter au grillage, JN y laissera des cabochons de clignotants.

Comme a dit HP, sortie mémorable à Butrone mais pour la prochaine sortie il faudra prévoir une révision de la piste et un bon démaquisage avant le printemps.

JND

Samedi 30 octobre 2021 – Spéléo, entomologie – Grotte de Santa Catalina, Sisco

Samedi 30 octobre 2021

Spéléo, entomologie

Grotte de Santa Catalina, Sisco

Participants

  • ITP : Pierre-Yves D., Jean-Noël D., Henri-Pierre F., Véronique M.
  • GCC : Thomas A., Kate D.
  • Gente canine : Nala

TPST : 1h30

Photos

Poursuite des chasses entomos, trouver une cavité au potentiel intéressant pas trop loin de Bastia. Santa Catalina, qui avait permis la découverte de nombreuses espèces d’araignées et d’isopodes, est retenue. Mais le site est sensible pour les chiroptères, car lieu de transit de minioptères. Il est vrai que cela nous a malheureusement un peu échappé dans notre choix. La cavité en 25 ans a été visitée 34 fois et pour le tiers de ces visites 12 fois en période sensible, notamment deux exercices secours. Quasiment aucun compte rendu ne rapporte la présence de chiros. Mais la prudence s’impose.

Une solution de compromis est trouvée, Kate du GCC nous contacte car elle envisageait un inventaire des chiros éventuellement présents. L’organisation habituelle est mise en place, Kate entrera la première et nous donnera le feu vert pour la visite.

Rendez-vous au pied de la statue pour 13 h 30. On croise deux randonneurs qui partent visiter la cavité avec des frontales… On verra ensuite qu’ils n’ont pas abordé la seconde partie de la cavité. Kate et Thomas filent vers le haut de la grotte et nous commençons nos recherches à mi-pente, la partie basse est riche en araignées mais toutes troglophiles et trogloxènes connues. Isopodes, opilion, une minuscule araignée, un diploure sont ramassés. Scorpion et autres araignées sont photographiées. Regroupement dans la Salle des Ébats. Un myriapode nous échappe, la zone est toujours assez pauvre.

On retrouve Kate et Thomas dans la seconde partie, pour apprendre qu’une cinquantaine de minioptères de Schreibers (Miniopterus schreibersii) volètent au fond de la galerie. On s’arrêtera donc avant la descente. De quoi prospecter dans les blocs avec des sites un peu humides et présence de guano. Quelques belles Meta bourneti, dont une qui couve son cocon. Un diploure et quelques isopodes. Ainsi qu’un beau coléoptère, un Laemostenus carinatus.

Il faudra revenir courant décembre (feu vert du GCC) pour explorer les sites de guano en fin de grotte.

Une bonne bière au bar Chez Jeannot pour finir la sortie.

JN

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Ça faisait plus d’un an qu’on n’était plus venu à Santa Catalina. 1 an ? ça compte, à nos âges, la mémoire n’est plus ce qu’elle était. Véronique hésitait ; la grotte, avant ou après Sisco ? Jean-Noël avait pourtant bien précisé dans le message sur WhatsApp : rendez-vous au pied de la statue. Mais on avait oublié le message. Au GCC ils sont malins ; ils ont des moyens mnémotechniques en rapport avec leur prénom. Dans le secteur de Sisco, Kate va à Santa Catalina, Michelle à la grotte San Mighele, Jean-Yves gravite autour du col San Giovanni, les failles de Vadaccia, Lainosa etc… Comme ça ils ne peuvent pas se tromper.

On se retrouve donc à 13h30 au pied du Casale de Santa Catalina ; Sainte Catherine, Kate en Anglais. Kate est donc là, accompagnée de Tom. Nala qui est née en Irlande est contente de la retrouver ; elle parle sa langue natale, ça lui rappelle son enfance ; elle lui fait la fête.

Kate nous indique que la cavité est un gite de regroupement automnal de minioptères de Schreibers qui viennent s’y accoupler. Les males s’accouplent avec plusieurs femelles et inversement. La fécondation est différée pour éviter les naissances en hiver et a lieu au printemps. L’hiver, les chauves-souris hibernent cause absence d’insectes, au printemps c’est la gestation, en été les nurseries. Heureusement que les gites sont différents, avec des exigences de température différentes, sinon on ne pourrait plus rentrer dans les grottes !!

Kate et Tom viennent donc compter les minioptères ; Véro, JN, Pierre-Yves et HP chasser les troglobêtes.

Un couple arrive et nous précède dans la grotte. Eux semblent plutôt chasser le guilledou. La salle des ébats, l’Albertlieberspielzimmer, accueillerait-t-elle d’autres amours que spéléologiques ? Paradoxe, cette grotte, qui porte le nom d’une sainte ayant subi le supplice de la roue et été décapitée pour préserver une virginité consacrée à Jésus, est le siège d’ébats souterrains humains et chiroptères multiples. Il est vrai que Dieu aime bien les Cènes à plusieurs.

Il y a donc affluence aujourd’hui. Heureusement les CS sont essentiellement dans la deuxième partie de la cavité, et elles arrivent en principe 1 ou 2 heures après le coucher du soleil.

HP s’attarde dans la première montée de la galerie ; nombreux porcello bleu clair, araignées. Le couple ressort, riant aux éclats, peut être déçu de ne pas être seul ?

Kate et Tom découvrent après la salle verte, une cinquantaine de minioptères et de petits rhinos. On les laissera tranquille et on se contentera donc de chercher nos bébêtes avant cette salle. HP prélève dans la salle des ébats quelques petits isopodes blancs. JN trouve un beau coléoptère noir.

On sort vers 15h30. On devise devant la statue du promontoire. Composée de 2 personnages l’empereur Maxence ? et la sainte en tunique qui tient l’épée de sa décapitation ? (si quelqu’un a des info sur cette statue qu’il veuille bien les envoyer sur le WhatsApp spéléo).

Il n’y a pas de preuves de l’existence de Sainte Catherine. Peut-être a-t-elle été créée au moyen âge par récupération du personnage d’Hypatie, en inversant le rôle des chrétiens et des païens.

Hypatie, mathématicienne et philosophe enseignait la philosophie et l’astronomie et dirigeait l’école néoplatonicienne d’Alexandrie. Non chrétienne, mais tolérante vis-à-vis des premiers chrétiens, elle est assassinée en 415 par des moines chrétiens qui l’accuse d’entretenir des dissensions entre l’évêque d’Alexandrie et le préfet d’Égypte. Symbole féministe de sagesse, d’intelligence et de tolérance son histoire est d’une brulante actualité. Peut-être pourrait-on donner son nom à une des salles supérieures de la Grotte ?

Bilan : on est sûr que Santa Catalina est toujours une zone de transit de minioptères ce qui n’était pas évident lors de nos dernières visites. Toujours beaucoup d’isopodes et d’araignées. Il faudra revenir après le transit. Il faut arrêter de ne prendre que des photos de troglobébêtes, les lecteurs du blog vont croire qu’on est un club d’insectes.

PHP