Mercredi 6 et jeudi 7 août 2025 – Canyon du Tignosu, Zicavu

Mercredi 6 et jeudi 7 août 2025
Canyon, interclub
Tignosu, Zicavu

Participants
ITP : Michaël D., Jean-Luc S.
CC : Alexandre C., Jean-Marcel V.

TPEC : 32 heures

Alex de Corse Canyon propose depuis longtemps une sortie sur le plus long canyon de Corse (le seul qui se fasse normalement sur 2 jours). Organisation au dernier moment avec les disponibilités des participants et une fenêtre météo propice entre les orages de fin juillet et ceux de la mi-août. Le 4 août il est décidé un rendez-vous le 6 août à 4h à Aléria.

Transporté très gentiment par Bernard, le beau-père de Micca, le groupe mixte composé de 2 « topi » et de 2 « corse canyon » se retrouve au plateau du Coscione à 6h30 : départ pour un peu moins de 2 h de marche d’approche.

A 8h30, au bord d’une paisible rivière, l’équipe s’élance à 9h.

A peine une dizaine de mètres plus loin se présente le premier encaissement. On enchaine alors une C26, C50, C11 … rien que cette première partie constitue déjà un canyon complet !, avec ces magnifiques cascades et ses passages piégeux. Sur une petite cascade, Micca et Jean-Luc se font tous les deux piéger par une cascade « vide » qui les retourne et leur fait boire la tasse ! Obligés de continuer les quelques mètres de rappel à l’envers pour se sortir de la cascade ! Petite frayeur !
Puis on débouche sur une partie un « peu longue » de marche en rivière et on retombe après une bonne vingtaine de minutes sur un nouvel encaissement tout aussi magnifique. Sur une des plus grandes cascades, le départ se fait sur un amarrage naturel, un gros pin surplombant la chute d’eau. Alex note que la grosse racine apparente au départ permet de limiter naturellement les frottements puis il descend. Alors qu’on remonte la corde pour ajuster la longueur on voit que celle-ci a totalement perdu sa gaine sur une vingtaine de centimètres. Un débrayable aurait été nécessaire et il est mis de suite en place. On finira le canyon avec cette corde abimée, d’autant plus qu’elle recevra plus tard quelques égratignures.
Ensuite un passage dangereux est réalisé sur une cascade qui tombe dans un avaloir. La cascade est facile à reconnaitre, il y a un arbre en travers avec une déviation « inaccessible » !!! Les 3 premiers descendent avec beaucoup de précaution car il faut passer à l’extérieur de la cascade. Alex qui passe en dernier aperçoit soudain qu’il y a un autre amarrage un peu plus haut sur la gauche qui fait éviter la cascade.
Notre descente continue toute la journée jusqu’à un saut de 10 mètres. Une cinquantaine de mètres après une cascade sur la gauche d’un affluent marque le coin bivouac situé sur la rive opposé.

Arrivés au bivouac à 18h30 après 10 heures de descente. Première inquiétude : est-ce que les sacs étanches ont tenu ou il faudra dormir dans le froid ?? Au final, à part quelques traces d’humidité, tout le monde se retrouve avec son matériel sec !!
Après un petit feu d’agrément et un repas chaud grâce au réchaud de Micca et à la nourriture lyophilisée de Jean-Marcel, on installe chacun son campement et à 20h30 tout le monde est déjà couché !

Deuxième jour :

« Bonne » nuit pour tout le monde bien que le sol soit dur et une température plutôt clémente avec un léger vent qui a séché toutes nos affaires étendues sur la corde installée par Micca.

Départ aux alentours de 8h00 pour finir le canyon toujours aussi beau. Un peu des difficultés sur la dernière partie pour trouver les amarrages car on se trouve sur une partie interdite par arrêté communal et que certains amarrages ont peut-être disparu !! Les amarrages naturels font très bien l’affaire.

Une dernière pause à midi et on atteint la passerelle qui traverse la rivière vers 15h30. De là démarre le sentier de retour. Celui-ci débute par une montée pas très nette pour rejoindre après une piste forestière.

Une bonne heure de marche après, avec des sacs très lourds, surtout pour ceux qui portent les cordes et Bernard vient nous récupérer.

JLS

No Images found.

Mardi 29 juillet – Trou du Moulin – Bouisse(11)

Mardi 29 juillet 2025
Spéléo, désob’
Le Trou du Moulin – Bouisse (11)

Participants
ITP / Spéléo Corbières Minervois : Jean-Noël D.
Gruissan Prospection Spéléo : André M.
Spéléo Corbières Minervois : Jean-Michel E.
Spéléo Club de l’Aude : Daniel C., Henri (Riton), Laurent H.
Autonome : Daniel M. (Masdan)

 TPST : six heures

Épisode 5
André a récupéré de sa grosse sortie à Cabrespine, le Tour de France est terminé, on est prêts pour une journée complète de spéléo. Toujours une bonne heure et demi de route sinueuse ; sur le plateau de Bouisse la canicule est terminée, un petit vent frisquet et un 18° C nous accueillent. On sera quatre à partir au front de désob’. JM et Riton en première ligne et derrière en soutien André et JN.

Pendant que l’on prépare le matos, dehors les deux Daniel font les porteurs d’eau pour amener plusieurs centaines de litres à l’entrée du trou afin de simuler une mini-crue pour voir où part l’actif au fond…

10 heures, la palanquée s’enfonce sous terre. Je ferme la marche, piano, piano. Passage de la faille verticale puis de la chatière et j’entends André me demander de remonter – étant le dernier – ils ont oublié la gamate avec le second perfo ! Ben faut-y-aller ! c’est le passage le plus ch… de la cavité et en plus redescendre avec une gamate qui a tendance à s’accrocher c’est un peu galère. Me voilà enfin derrière l’équipe du front de taille, une bonne demi-heure plus tard. La matinée est consacrée au déblaiement consécutif à l’énorme caresse finale de la séance précédente. Installation en haut d’un ressaut de 3 m et à quatre nous réussissons à caser tous les blocs et gravats après les avoir réduits à la masse de 10 kg descendue exprès.

De « furieuses parlementations » suivent, le boyau semble partir dans deux directions, une horizontale avec un semblant d’écho derrière les blocs et une verticale par un mince pertuis. Mais l’heure du repas a sonné, il est midi et demi. Pour la sortie je pars en premier de cordée, encouragé par André qui me recommande de bien prendre mon temps, pas de pression, solidarité spéléo oblige.

Dehors le temps est plus clément, JME nous installe un barbecue de campagne amovible dans un creux à l’abri pour une belle poêlée de merguez. Le rosé est encore frais. Et pour finir un fiadone maison qui n’a pas fait long feu… Avec de la brousse saison oblige. Les deux Daniel ont bien rigolé avec leur tentative de crue mais sans aucun résultat. On ne verra pas la moindre goutte d’eau arriver depuis la surface après le déversement du stock d’eau des Daniel…

14 heures, retour au turbin. Toujours dans le même ordre. Avec André notre mission est de reprendre méthodiquement tous les passages encore serrés sur le parcours jusqu’au fond actuel (environ 80 m de progression) afin de les rendre plus confort. Au moins six parlementations seront nécessaires et il reste encore du boulot.

Laurent nous a rejoint, nous double et file rejoindre JME et Riton pour aller gratter au fond. Ils descendent un petit ressaut et avancent de quelques mètres. La suite sera finalement dans le pertuis vertical. Un gros bloc en travers du passage est pulvérisé. Il ne reste plus qu’un pilier fortement fissuré et comprimé par une énorme dalle de 3 m de long sur 1 de large et autant en hauteur, laquelle soutient plusieurs blocs plus modestes. Après quelques habiles passes au fleuret de mineur JME parvient à tout effondrer. Vers 16 heures, un ressaut de 3 m s’ouvre, et cette fois c’est du neuf… Bon courant d’air, des vides partout, suite visible sur 5 ou 6 m droit devant, et jusqu’à 10 m à droite à travers un laminoir étroit mais on voit assez loin. Le courant d’air est bien présent.

On est clairement dans le passage de l’eau en hiver, tout est propre, décapé et anguleux. On laisse tout ça reposer jusqu’à la prochaine séance… on pourra peut-être passer au-dessus de l’ancien plafond…

Le retour se fera tranquille avec le soutien moral et un peu physique d’André pour le passage de la faille verticale. Un peu cassé j’aurais du mal à trouver les prises, heureusement qu’il y avait des mains secourables derrière. Et en plus il fallait remonter tous les kits de désobs et la masse de 10 kg. Il m’aura fallu deux bons jours pour récupérer.

JND/JME/Riton

Mardi 22 juillet 2025 — Le Trou du Moulin — Bouisse (11)

Mardi 22 juillet 2025
Spéléo, désob’
Le Trou du Moulin — Bouisse (11)

Participants
ITP / Spéléo Corbières Minervois : Jean-Noël D.
Spéléo Corbières Minervois : Christophe B. (Stoche), Jean-Michel E.
Spéléo Club de l’Aude : Henri (Riton)

TPST : huit heures, quatre heures pour JN
Épisode 4
Une sortie qui a bien failli ne pas avoir lieu. Prévue avec mon ami André qui s’est désisté la veille. Il ne s’était pas remis d’une grosse sortie de plus de dix heures au fond du Gouffre de Cabresprine, pour une désob’ dans un affluent de la rivière, désob’ située à plus de trois heures de crapahutage… Six heures d’aller et retour et trois heures de désob’ ! J’avais décliné heureusement.

Finalement je me suis décidé à rejoindre seul les copains à Bouisse mais uniquement pour la matinée, l’après-midi c’était l’arrivée du TDF au Mont Ventoux. En fait Bouisse n’est pas trop éloigné, à peine 50 km mais quasiment que des virages… comme dans la Corse profonde.

9 h 30, habillage au frais près du lavoir, à peine 18° C. Ce sera un interclub à majorité SCM. Marche d’approche de 50 m ! Le trou souffle toujours. Jean-Michel et Riton partent devant, je reste derrière Stoche pour finaliser l’élargissement des étroitures car c’est devenu plus humain mais ça peut s’améliorer.Franchissement du premier méandre sans difficulté, j’arrive en haut de la diaclase où je m’étais arrêté la dernière fois. Stoche élargit une peu le fond qui donne sur la chatière difficilement franchissable pour les premiers visiteurs. Vu d’en haut, en se laissant glisser cela devrait bien se passer, la question est « Le retour » ? On verra…

Puis la chatière sans problème et on débouche dans la galerie principale, bien plus spacieuse.Mais la progression n’est pas simple car c’est en fait une grosse trémie où il faut se faufiler entre les blocs. De quoi dérouiller les articulations.Devant ils ont recalibré plusieurs passages, étayé un bloc craignos par un pied droit et sont partis pour un gros travail au fond.On a la grande chance d’avoir ici de multiples poches de stockage.

Devant un nouveau méandre, resserré en son milieu par un becquet que Stoche peine un peu à passer. À sa sortie c’est un peu étroit et il se lance dans le descellement de plusieurs blocs fragilisés par les pailles de Jean-Michel. Pas la place pour deux et le becquet ne me tente pas, j’attends sagement. Devant la suite est bouchée par une dalle effondrée, elle-même précédée sur la gauche par deux gros blocs empilés instables. Ils s’occupent d’abord des deux blocs, la dalle ce sera pour la prochaine sortie. Il est temps de sortir car fort heureusement les estomacs crient famine, il est 13 heures. Retour de l’équipe vers la surface.Finalement çà frotte mais tout se passe sans grande difficulté, le plaisir des étroitures est revenu.

Sortie sous le soleil et les frondaisons pour un casse-croûte avec un petit rosé. Une heure trente de route pour le retour avant l’ascension du Mont Ventoux.

Mes compagnons sont repartis au turbin. Au total six salves de « parlementations » par Jean-Michel. Calibrage de confort et deux salves au fond où l’arrivée de l’air est repérée sous une alcôve déjà connue et dans le sol. Haut d’une petite verticale, qui à l’époque canalisait les écoulements. Un empilement menaçant semble avoir résisté à la dernière salve…

LA grosse question sans réponse pour l’instant : est-ce là le terminus de Daniel M. (absent ce jour) dans les années quatre-vingt-dix ? En tout cas ça ressemble fort à sa description, donc pour le prochain coup tous les espoirs sont permis…

La prochaine sortie nécessitera au moins quatre participants pour l’évacuation. Ça commence à sentir bon, même si l’accès au fond demandera encore bon nombre de calibrages. Pour nos os de dinosaures, et surtout le transport de kits. On va rapidement savoir si le trou va tenir ses promesses car il a du potentiel et il est bien placé. On n’est à -25 m et la résurgence est 200 m plus bas !

JND/Christophe B./Riton

Lundi 14 au vendredi 18 juillet 2025 – Canyon, Hautes-Alpes

Semaine du Lundi 14 Juillet au Vendredi 18 Juillet 2025
Canyon, perfectionnement
Hautes-Alpes

Participants : 
ITP : Antoine B., Adriana D.C., Antonio E.G., Benoit R.
CDSC 13 : Jimmy P. (mardi et mercredi)

Contexte :
Antonio passant son stage d’initiateur canyon du 6 au 12 Juillet, il se trouvait que j’avais prévu mes vacances la semaine d’après chez mon père dans les Hautes-Alpes, Antonio m’avait demandé 15 jours avant son départ si je souhaitais faire du canyon avec lui en Isère avec Adriana (qui l’a rejoint après) à la suite de son stage d’initiateur.

Je lui ai de suite proposé de venir dans les Hautes-Alpes, région ayant de plus beau canyon et où sont concentrés les plus gros canyons de France (à l’exception de La Réunion) : Oules de Freissinières, Torrent Chichin, Canyon du Ga, Canyon de la Meije et Oules du Diable ayant tous une cotation supérieure à V5 A4 IV.

Antonio accepta volontiers, nous demandons rapidement à quelques membres pratiquant le plus de canyon au regard des débits d’eau important dans la région et habitués aux eaux froides, seul Antoine est dispo.

Ainsi un groupe se constitue, Antoine, Antonio, Adriana et moi-même, de mon côté j’avais déjà dressé la liste des canyons praticables en cette période, sur DC la couleur est annoncé, une bonne partie des canyons sont reportés 4 gouttes sur 6 (soit Gros Débits) à quelques jours avant notre arrivée, avec Antonio on s’est fait un complément selon ses préférences, mais globalement nous avons fait les canyons que j’avais proposé.

Ainsi 7 canyons sont prévus :
Jour 1 : Amblard (V4 A2 III) et Val Estrèche (V3 A2 II) à la base un autre canyon était prévu mais nous avons choisi ces deux-là au dernier moment (sans regret)
Jour 2 : Le Sauze (V4 A2 IV) et la Blache (V4 A3 II) – peut-être même a4 avec la partie aval
Jour 3 : Pra Reboul (V5 A4 IV)
Jour 4 : Eychauda (V4 A4 II)
Jour 5 : Réallon (V4 A3 III)

Les canyons majeurs mentionnés plus haut sont pas praticables à la lecture des premiers report (ou praticables mais demandant une haute technicité de gestion des cordes et nage en eau-vive obligatoire), mais il semble qu’à la rédaction de CR (2 Août 2025) il semblerait que les débits ont beaucoup diminué

Pour la logistique, j’ai transporté l’ensemble du matériel et les affaires de voyage d’Antoine et d’Adriana avec mon 4×4 car eux, prennent l’avion le dimanche 13 direction Lyon où Antonio va les récupérer avant de filer tout de suite après direction Embrun.

En ce qui concerne le logement, Embrun étant une ville assez touristique, il n’y avait plus de quoi loger, l’alternative était de dormir chez mon père et ma belle-mère, chose qu’ils ont accepté, d’autant plus qu’on a l’espace pour dormir à 4 et de quoi étendre nos affaires canyons pour qu’ils soient sec le lendemain.

Nous n’avons pas choisi d’autre lieux pour le logement, car l’ensemble des canyons se situe au plus loin à 1h de route, Embrun étant vraiment à l’épicentre pour accéder à un très large panel de canyon.

Lundi :
La veille au soir, Antonio me demanda quel canyon nous allons faire, j’avais dans un premier temps pensé à Combe Brunel non loin d’Embrun à 30 min de route, un canyon ayant 45 min d’approche, 2h30 de descente puis 10 min de sortie. Ce canyon je l’avais mis en liste étant donné de la probable fatigue de hier avec leur 3h de route dont une bonne partie route de montagne et l’idée était de se mettre aussi en jambe

Mais Antonio regardant tous les canyons ayant une note à plus de 2,5/4 sur Descente Canyon, une bonne partie étaient situé dans la vallée du Valgaudemar, ces canyons se situent à 1h10 de route donc jouable pour nous.

J’ai proposé Amblard, canyon que je devais faire l’an dernier avec un guide, Antonio étant chaud pour faire un deuxième canyon dans la journée, une rapide recherche nous permet de trouver un canyon juste à côté d’Amblard, à savoir Val Estrèche, pas besoin de prendre de véhicule ou de changer de parking, ce canyon emprunte le même chemin qu’Amblard, juste que le sentier menant à Val Estrèche part à l’opposé d’Amblard.

On regarde les temps d’approche et de descente des deux canyons, et c’est partie nous choisissons ces deux canyons à faire pour aujourd’hui.

AMBLARD : V4 A2 III
Levé à 6h30 pour partir au moins avant 8h car 1h10 de route nous attends, nous arrivons au parking du départ aux alentours de 9h30, on se change, on prépare le matériel et direction Amblard. Pendant la route, Antoine et Adriana se sont occupés de faire les repérages des marches d’approches pour les deux canyons du jour.

Nous arrivons au départ du canyon après 40min de marche d’approche dans une ambiance alpine, au fond nous voyons le torrent « la Crupillouse » alimentant le canyon Amblard, l’eau n’est pas trop froide, pas chaude non plus à ma grande surprise, d’autant plus qu’il est alimenté par un lac d’altitude à 2600m.

Au regard de la cotation du canyon, il n’y a pas de partie aquatique (pas de nage) on sera juste arrosé par les cascades, en parlant d’eux, le canyon commence par une cascade de 25m environ qu’Antonio équipe, Antoine descendra en premier ainsi que moi et Adriana et pour clôturer Antonio, s’en suit d’un plan incliné menant à une succession de deux rappels, la première une quinzaine de mètres et la seconde tout autant il me semble. Ce passage enchaîné donnera pour ma part la plus belle photo canyon que nous avons pris lors de ce séjour.

Ensuite, vient un rappel d’une C20 dont le départ se fait sous un bloc rocheux dont on a pris le temps de prendre encore quelques photos. Un autre rappel d’une quinzaine de mètres lui aussi nous mène vers la cascade finale de 55 mètres.

Antonio descendra en premier et moi en second, la cascade frotte particulièrement il est nécessaire de débrayer, me concernant j’essaye d’éviter l’actif, mais en haut j’entends Antoine me dire de me mettre dans l’axe de la corde, j’essaye donc de passer dans l’actif et bon dieu que ça tape !!! j’arrive tant bien que mal à m’en sortir et à me mettre dans l’axe pour sortir de l’actif de l’autre côté, j’en ressors légèrement assommé mais j’arrive à rester lucide quant à la suite de la descente, c’est une fois en bas qu’on se rend compte qu’il y avait une descente évidente à prendre sans avoir à traverser l’actif, mais ni Antonio et moi nous le savons et encore moins les autres à l’exception d’Antoine qui a su prendre comme il fallait « l’expérience on vous dit !! ».

On prend le temps de se poser un peu, prendre des photos, de débattre avec Antonio sur le débrayable du bas. Nous pensions que le canyon finissait sur la C55 mais non, il nous reste encore une petite marche à faire pour terminer le canyon, le reste est sans trop d’intérêt, une C8 sur AN, de la marche en bloc (très cours 2min haha) rappel final de 5-6mètres qui doit se faire en toboggan je pense.

On remarquera la sortie du canyon en RD avec un cairn, on se déséquipe à minima et rejoignons le véhicule à 20min de marche retour. Au total la descente aura duré 4h (2h30 donné) on aura pris notre temps.

VAL ESTRECHE : V3 A2 II
Si vous pensiez qu’on en a fini pour cette journée et bien pas du tout !! il est 15h lorsqu’on arrive au véhicule d’Antonio, on a le temps de se préparer à manger, se ressourcer et de repartir pour le canyon suivant : Val Estrèche.

Le sentier de départ est le même que celui d’Amblard, mais l’approche semblait longggg surtout après manger sans avoir pris le temps de digérer, ce n’est pas facile, le sentier est propre, nous sommes un peu montés trop haut, Antoine et Antonio de peu se font sauter dessus par un chien berger d’Anatolie assez véhément, heureusement, il était attaché, en effet nous sommes rentrés dans un enclos à mouton où pour le moment on a vu plus les chiens que les moutons… mais bref passons.

Nous redescendons vers la rivière, ce n’était pas vraiment là le départ du canyon. On débutera par une marche en bloc tout ce que j’adore !! le trio était loin devant pendant que moi je trainais… on remarquera 20min plus bas le vrai départ du canyon qui était en RG, bizarre ce n’était pas marqué sur le topo mais bon…,

Le canyon commence par un beau rappel de 20mètres, ah oui j’ai oublié un détail, l’eau était plus froide qu’à Amblard mais tant qu’on bougeait ça allait. Ensuite un peu de marche en bloc pour arriver à une C8 encaissée qui mène dans une goulotte et vers deux C6, la dernière C6 tomba dans une vasque faisant office de marmite avec le débit de l’eau, qu’on peut éviter bien sûr. Mais pour l’exercice Antoine nous dit qu’il n’y a pas de risque, c’est encore plus confirmer car on a pied finalement, c’est ainsi qu’on s’amusa donc à se faire « lessiver » dans cette petite marmite. Puis pour terminer ce canyon un petit C3 et une marche en bloc final de 5min pour trouver la sortie du canyon où on se trouva un peu dans les hautes herbes.

Pour finir cette journée, on aura fait 9h de canyon (marche approche/sortie inclus), nous partons vers 19h pour arriver à 20h chez mon père.

Journée intense, il y avait de l’eau, de beaux paysages, tout le monde était content et je leur ai annoncé que le plus beau est à venir.

Mardi :
Nuit courte mais levé à 6h30 également car nous avons 1h de route pour aller dans la vallée de l’Ubaye, autre rivière connue par les pratiquants de kayak, de rafting, d’hydrospeed.

Encore une journée qui va être soutenue, en effet nous avons décidé aussi de faire un enchaînement, à savoir, le ravin de Sauze et ravin de la Blache, il s’agit du même torrent.

Le Sauze est moins connu que la Blache mais les pratiquants assidus de canyons font souvent l’enchainement, les pro eux font uniquement la Blache et uniquement la partie Amont car moins aquatique que la partie aval.

Nous arrivons au parking vers 8h30, nous voyons déjà une petite équipe de 3 personnes se préparer et dans la dizaine de minutes qui suit un pro avec une dizaine de personnes.

Dans cette journée nous serons accompagnés par Jimmy, pompier militaire de Marseille notamment au GRIMP, il a passé son stage d’initiateur avec Antonio, il était chaud de faire le Sauze qu’il n’a jamais fait, en revanche, il a fait au moins quatre fois la Blache, nous partons donc sereinement.

RAVIN DU SAUZE : V4 A2 IV
Nous débutons par une bonne heure d’approche jusqu’au départ du canyon qui commence d’entrée par une C55, bien que nous puissions le commencer plus haut mais c’est se rallonger de 2h le parcours. Le canyon est gravé dans du calcaire super pour l’adhérence des chaussures, il n’y avait aucune raison de glisser. L’ensemble des relais n’évitent pas les frottements et ça peut parpiner par endroits donc vigilance.

Il est presque impossible de se rappeler l’enchaînement de ce canyon tellement les rappels sont nombreux, je pense qu’on en a fait au moins une vingtaine mais les plus importants sont la C55, fractionné au tiers de la distance que Jimmy a équipé et Antoine assurant d’en bas, il y a quelques plans inclinés à passer pour ensuite enchaîner sur une C20, C25, C20, une cascade avec une déviation à franchir et ensuite un enchaînement de petits rappels.

Autant sur les grands rappels nous posons systématiquement un débrayable autant sur les autres et pour accélérer la descente, rappel sur corde doublée.

Le cadre du canyon est magnifique mixé entre encaissement, calcaire et bloc rocheux, au fur et à mesure de notre descente la roche change, nous passons d’un état calcaire à du schiste à notre arrivé à la Blache et c’est dans ce contexte que nous nous approchons du second canyon. Nous rencontrons déjà quelques touristes faisant trempette au départ de la Blache, nous de notre côté, nous mangeons un morceau avant de poursuivre, de mémoire il est 14h, nous avons donc mis 4-5h pour faire le canyon de la Sauze.

RAVIN LA BLACHE : V4 A3 II
Après notre pause déjeuner au bord de la rivière, nous reprenons le chemin vers la Blache, pas de marche d’approche, il suffit de continuer dans la rivière.

Ce canyon est beaucoup plus esthétique que le précédent cependant moins technique, d’où le nombre affolant de pro faisant ce canyon, on a compté au moins 3 groupes de 10 personnes, voici l’équivalent Bavella dans l’Ubaye mais à raison, le canyon est très beau et très arrosé.

Le premier rappel en S nous mène dans le canyon et s’en suit d’un peu de marche en bloc et nous mène vers le second rappel où les groupes s’amassent, on arrivera à se frayer un passage entre les groupes pour continuer et se trouver vers la jonction entre le ravin de la Blache et les cascades de Costeplane qui s’étalent sur une bonne longueur donnant l’impression d’être envahi par l’eau de tous les côtés et surtout alimentant en eau la partie aval du canyon qui risque de nous annoncer la couleur pour la suite.

Au premier obstacle une petite cascade d’une dizaine de mètre à franchir, les guides ont laissé seulement la partie arrosée de vide, parfait, nous on veut être arrosé !! l’avantage des canyons ultra fréquenté c’est qu’il y a de l’équipement de partout et nous avons le choix où se placer, en l’occurrence ce rappel dispo est parfait pour nous.

Lors de ma descente Antoine fera une petite moquerie on me disant comment je descendais avant en mentionnant les touristes qui descendaient en moulinette. Roo Antoine tu exagères haha !!

S’en suit d’un second rappel avant d’arriver à une autre beauté du canyon le plus gros de la jonction avec Costeplane, là aussi ça vomit de l’eau de partout, Jimmy équipe la ligne et nous descendons tous, encore de mémoire un ou deux rappels avant d’arriver à la partie aval du canyon.

Nous nous arrêtons 5min aux véhicules pour déposer quelques affaires inutiles pour la suite, car la partie aval est plus aquatique et sportive et comme les voitures sont sur le chemin autant faire une pierre deux coups.

La partie aval, commence par un saut dans une vasque qui semble marmiter et dont il faut sauter au bon endroit car c’est un peu engravé trop loin ce sont les genoux dans le menton.

Pour ma part je shunte et descends vers la MC amenant vers la C15 arrosé et encaissé, Jimmy et Antoine vont équiper, je vois en RG un autre relais qui semble éviter l’actif, mais on prendra l’option passage dans l’actif, d’autant plus que Jimmy nous rassurant bien comme il faut : « Il faudra faire gaffe en bas il y a un rappel de courant assez fort et on peut se retrouver piégé comme dans une lessiveuse » … le ton est donné.

Et pour moins rassurer, le groupe de 3 personnes que nous avons rencontré le matin nous ont averti du danger en bas, bref on verra !! je ne vous explique pas mon état et celui d’Adriana haha !!

Arrivé en bas dans une étroiture je vois effectivement ce gros bain moussant, ça brasse, en face Jimmy me faisant signe et m’indique comment aborder l’obstacle, il suffit juste de s’éjecter en prenant appui avec ces pieds contre le rebord, en faisant la planche pour avoir plus de portance et en longeant la paroi, je m’éjecte, plus de peur que de mal, je passe tranquille, Adriana de même et ensuite Antoine.

Antonio est parti équiper le second obstacle arrosé, là aussi, il y avait moyen de shunter, mais non Jimmy est passé dans pire que ça, bon.. ça devrait le faire, il descend donc en premier, Antoine en second en rentant bien comme il faut dans l’actif, vient mon tour, je descends sans trop réfléchir, ça pousse énormément !! et la vasque intermédiaire est profonde, étant tendu sur la corde j’avais un peu de mal à bouger d’autant plus que je me prenais la cascade sur la tête, je me retrouve temporairement sous l’eau mais j’arrive à m’extraire, arrivé en bas de l’obstacle je me retrouve là aussi sonné comme pour Amblard, Adriana passa aussi tranquillement ainsi qu’Antonio à la fin.

Et pour terminer ce canyon, la fameuse C25 et sa fosse aux lions en bas, on dira que c’est la récompense finale après ces deux cascades sportives et effectivement arrivé en bas de la C25 un brouhaha monstrueux, de la brume et un déplacement d’air assez important imposée par la cascade, il y a une petite traversée à faire pour débuter la sortie du canyon en mode Via-Ferrata

C’est ainsi que vers 17h nous finissons les deux canyons, le final de la Blache nous donne la couleur pour le canyon du lendemain Pra Reboul.

Vers 18h30, nous arrivons à Embrun et pour changer nous allons manger au restaurant avec Jimmy d’autant plus qu’il est aussi avec nous pour le canyon de demain, qu’il n’a pas fait aussi

Vers 23h nous nous quittons et nous nous donnons rendez-vous à 9h à Saint-Crépin à 30min d’Embrun pour ce 5ème canyon.

Mercredi :
Levé un peu plus tard car étant pas loin du point de rendez-vous, nous prenons notre traditionnel petit déjeuné à la maison, nous quittons Embrun aux alentours de 8h20 direction Saint-Crépin.

Pra Reboul est peut-être le plus gros canyon que nous allons faire dans la semaine, le débit d’eau étant conséquent.

Antoine et Adriana toujours là pour faire les repérages de la marche d’approche. Comme Jimmy est venu avec son véhicule, on profitera pour faire la navette, économisant notre énergie, il faut à peu près 20min de voiture pour arriver au parking du départ du canyon et 10min d’approche max.

PRA REBOUL : V5 A4 IV
Le canyon débute au niveau d’un pont et d’une bouche de sortie d’eau régulé par une mini centrale électrique plus haut captant l’eau et la rejetant dans le torrent. Nous nous équipons à ce niveau, Jimmy testera pour la première fois une combinaison étanche en prévision d’un éventuel froid dans le canyon, effectivement, ce canyon prend le soleil qu’à partir de 12/13h, l’eau semble froide mais pas trop, ça reste acceptable.

Nous débutons ce canyon par de la marche en bloc d’une vingtaine de minutes avant d’arriver au premier grand rappel une C35, il y a deux manières de l’aborder soit hors actif soit dans l’actif et devinez quelle option nous avons pris ? l’actif !!! bien sur

Jimmy ayant apporté sa corde perso qui mesure 70 mètres (une 8.5mm, ça file !!), nous l’utiliserons pour débrayer tout le monde à la descente, il y aura juste un raboutage à faire pour l’à rappeler d’en bas en se mettant hors eau ne sachant pas si en bas de la cascade c’est profond ou s’il y a des mouvements d’eau.

Antoine descend en premier, suivi d’Adriana et moi, et bon dieu que ça pousse, il faut avoir le pied solide et il aussi difficile de progresser avec le poids de la corde dans le descendeur, arrivé en bord de cascade je vois la verticale et ça à l’air de brasser en bas et les ¾ de la descente se font dans l’actif, il est difficile de poser ses pieds, en cause, la force de l’eau mais surtout à la surface qui est glissante, cela n’aide pas.

En ce qui me concerne je ne cherche pas à m’épuiser en essayant de me stabiliser, je me laisse glisser en latéral par la cascade, je demande à Antoine si on a pied à la vasque que je sache si je dois sauter ou pas pour éviter un éventuel rappel de courant, on a pied visiblement.

Premier obstacle et ça donne déjà le ton du canyon, Antonio descend et ensuite Jimmy que nous l’assurons en faisant un débrayable du bas. Jimmy essaye de rappeler sa corde mais visiblement il n’y arrive pas… il tire avec Antonio idem ça ne vient pas, j’arrive aussi, nous somme trois à tirer et ça ne vient toujours pas.

Nous avons essayé tous les axes pour tirer mais rien à faire, la corde semble être coincé, en RG il semble avoir une échappatoire que Jimmy prend pour remonter et voir ce qu’il coince en haut. Quelques minutes après, il nous siffle pour indiquer qu’il est prêt à descendre. C’est qu’une fois en bas que nous avons fait la plus belle des boutades de la semaine, on s’est trompé de brin de corde pour tirer….. rien n’était coincé en haut haha, on avait pensé à toute les hypothèses sauf à ça !!

Bref cela nous a retardé d’une demi-heure, mais toujours la pêche pour continuer ce canyon !! la suite nous mène vers la C14, mais avant un plan incliné doit être traversé en rappel, ça pousse aussi !!! le relai de la C14 est super haut, au moins à hauteur de bras, selon les reports sur descente canyon le coin s’est creusé avec le temps et avec les débits conséquents du canyon, je pense qu’à terme ce coin doit être rééquipé, je n’ai pas vue Antoine ni Antonio pour savoir comment ils ont réussi à atteindre le relais, en tout cas il faut à l’aise avec ses pieds.

La C14 tombe dans une vasque où un mouvement d’eau pousse vers sous un bloc rocheux et menant directement vers la seconde cascade. Ne sachant pas non plus si on a pied, l’idée de basculer en RD en sautant par-dessus la cascade pour éviter le remouds en bas, l’appui n’est pas des plus simple avec ce débit mais sans difficulté, il suffit juste d’effectuer un mouvement pendulaire.

Vient la C12 où l’amarrage se situe derrière le bloc rocheux, une petite déviation permet d’éviter l’actif, une dégaine ainsi qu’un mousqueton seront trouvé sur cet amarrage par Jimmy, chose qu’Antoine lui en ferra cadeau à la fin, sous les yeux étonnés de Jimmy se disant, comment il a fait pour récupérer ce matériel sans se prendre la sauce avec la cascade !!

Ensuite autre enchaînement, une C18 qui tabasse bien lui aussi, Jimmy équipe la ligne, je descends en premier, ça glisse, ça tape, on se laisse entraîner dans la descente tout en maitrisant la trajectoire, la vasque n’est pas profonde, tout le monde s’est pris la sauce sur la tête (Antonio et Adriana se feront une très petite frayeur en passant sous la veine d’eau de la cascade) à l’exception d’Antoine qui nous fait une démonstration encore une fois, descente propre sans glissade, sans chute

Plus que deux descentes à réaliser dans ce canyon, un plan incliné délicat de 15 mètres menant vers un syphon où un gros bloc rocheux s’est installé, une déviation a été installé en fixe à mi-parcours et permet d’accéder à un relais presque suspendu.

Mais mon dieu, pour y accéder c’est délicat !! je ne sais pas comment Antoine et Jimmy on fait, mais pour ma part je glisse et tombe dans le trou avant d’arriver à la dev (le boulet) pris un peu de panique et de colère, j’appelle Antoine qui arriva à tendre la corde de rappel pour que j’accède à la déviation, mais à ce moment c’est un peu la fête à n’importe quoi !! je me longe dans la dev et qui prend la corde en ciseau, je défais mon descendeur ??? (hein ?? pourquoi ??) ma tête a complètement beugué en prenant la dev pour un fractionné même Antoine s’est demandé ce que j’étais en train de faire, une « Albertade » dans le jargon Topi et clairement une mise en danger.

Arrivé au relai je reprends mes esprits et j’enchaîne avec le dernier rappel de 13 mètres où Jimmy m’attend ainsi que le reste du groupe.
La sortie du canyon se trouve en RG à la suite de la C13, pour une marche retour de 10 min menant au parking où nous avons laissé notre première voiture le matin.

Nous nous changeons, puis nous attendons Antonio et Jimmy qui sont allés chercher la voiture plus haut laissée au parking du départ du canyon. Pendant l’attente, on fait le tri des photos, on discute et 40 min après Antonio et Jimmy arrive, on installe la table à piquenique on mange et nous partons vers 16h.

Jimmy de son côté rentrera à Marseille content d’avoir partagé ces canyons avec nous, il devrait passer en Corse avec le CDSC 13 au printemps, on le verra peut-être au local.

En ce qui nous concerne, nous avons du temps à tuer, je leur propose de faire un peu du tourisme dans un coin nommé « la fontaine pétrifiante » formation géologique où la roche se calcifie en extérieur avec le contact de l’eau, nous faisons également un saut vers la Durance et sa vague du Rabioux dont de nombreux pratiquant de kayak et d’hydrospeed s’en donnent à cœur joie, nous en profitons pour prendre un verre dans le coin.

Vers 19h30, nous prenons la direction du jardin à mon père pour y montrer sa Ford Mustang, véhicule préféré d’Antoine et dans la foulée réparation du coffre du véhicule d’Antonio qui été désespéré depuis un certain temps avec son coffre défectueux.

Nous nous couchons un peu tard et nous nous préparons mentalement pour le prochain canyon « Eychauda ».

Jeudi :
Levé vers 7h et départ vers 8h30, 1h de route nous attends pour accéder au canyon, direction le massif des écrins. Comme à notre méthode qui est maintenant rôdé, Antoine et Adriana regardent le sentier le plus accessible pour accéder au canyon, sachant que nous ne faisons pas de navette, d’après les reports sur descente canyon c’est kif-kif en termes de temps.

Nous nous arrêtons donc sur le parking au niveau de la centrale électrique à Les Claux, le massif du Mont Pelvoux et ses 3900 mètres d’altitude en fond de paysage marquant le début des sommets emblématiques du coin.

EYCHAUDA : V4 A4 II
Nous prenons donc un sentier qui mène d’habitude aux Via-Ferrata du coin, mais peu après nous bifurquons vers un autre sentier menant vers le barrage situé en amont sur le torrent de l’Eychauda, une piste tracée semble mener vers ce barrage (peut être un sentier 4×4 EDF), Antoine regarde Iphégénie et nous faisons donc une traversée en mode sanglier vers le torrent où nous arrivons à 20 mètres au départ du canyon en RD alors que le sentier et son arrivée sont en RG, on a été bons !!

On s’équipe et puis départ du canyon aux alentours de 10h30, là aussi un canyon où il y a de l’eau, un petit peu de marche en bloc (5min) avant d’arriver à un premier rappel de 5 mètres qu’Antonio équipe, Antoine et Adriana descendent en premier pour aller équiper le second obstacle la « Cascade Blanche » formant comme un voile, très jolie par ailleurs.

A partir d’ici les choses commencent à devenir sérieuse, un rappel de 14m où le torrent se rétrécie dans une succession de vasque surcreusée, rétrécissement = force de l’eau augmentée

Antoine descend en premier pour s’assurer que tout va bien, il est passé et il a l’air d’avoir pied, Adriana s’élance, lors de sa descente et pour une raison aléatoire le fil de son sifflet qui s’est coincé dans le descendeur au moment où elle est dans de l’actif !! ni-une ni-deux Antoine sortira le couteau pour couper le fil, libérant Adriana qui s’est retrouvée coincé.

Dans le même moment moi et Antonio nous étions en train de déséquiper la main courante, je me prépare à descendre, j’évite tant bien que mal le départ de la cascade en passant par-dessous, mais après… pas le choix faut aller dans l’actif et ça été violent !! je me laisse porter par l’eau en me retrouvant propulser vers le bas de la cascade et la GoPro inclinée en avant par la force de l’eau (Même à La Blache ou Pra Reboul ça n’est pas arrivé).

En bas de la cascade un bruit assourdissant, on peine à s’entendre et surtout un froid !! en effet la cascade créée un courant d’air et l’eau froide (environ 12 degrés) n’aidait pas non plus, nous attendons qu’Antonio descende pour qu’on puisse continuer dans ce serpent creusé par l’eau, la seconde petite vasque semble impressionnante de haut, ça bouillonne, on se dit il y a pas pied il y a du mouvement, en fait, pas du tout, la sortie de cette seconde vasque se fait en toboggan, il faut juste ne pas avoir les jambes tendues.

Nous sommes sorties de cette première difficulté, ensuite, le reste s’enchaîne sans accroc, plus bas dans le parcours une main courante est installée pour shunter un siphon qui n’est pas spécialement visible (il y a 3 ans un jeune s’est fait happer à l’intérieur).

Encore une succession de petits rappels qui nous mène vers un enchaînement final de 3 cascades (pour une hauteur moyenne de 12mètres chacune), la première n’est pas évidente quand on ne connait pas car on ne voit pas d’en haut comment s’est foutu en bas, Antoine descend en premie, une fois en bas on voit assez rapidement que la corde passe de RG à RD, on en déduit qu’il faut passer RD, ce que fait Adriana et moi.

C’est beau, il y a de l’eau en bas d’une vasque où il y a pied, mais peut être un peu moins au milieu, mais ça à l’air de brasser pas mal, finalement, on se rend compte qu’on peut atterrir derrière la cascade et nager hors mouvement d’eau, mais encore une fois fallait-il le savoir.

La seconde cascade de cette enchaînement présente les mêmes caractéristiques à la différence qu’on voit au loin où l’eau atterrit et par conséquent éviter les mouvements d’eau.

Et la dernière cascade finale où en RG sa coule bien, l’idée est de basculer sur la RD afin d’emprunter une sorte de goulotte, il suffit de sauter en pendulaire de RG vers RD et de se laisser glisser jusqu’à la vasque, celle-ci est profonde, un bloc suspendu surplombe la vasque pour y faire des sauts si on le désir, il y a un très léger contre-courant à ce niveau à la nage qui n’est pas visible en surface.

Pour terminer ce canyon il reste deux rappels sans grand intérêt et nous arrivons au sentier de retour du canyon, nous l’avons fini vers 16h, on a vraiment pris notre temps car il est donné pour 4h de descente.

Nous mangeons au parking où nous avons laissé la voiture, des tables de piquenique sont présentes pour remplir nos estomacs et puis retour sur Embrun.

Étant l’avant dernier canyon, nous avons préparé le matériel qui seront mis dans la camionnette de mon père le lendemain pour les transférer dans le véhicule d’Antonio.

Vendredi :
Levé tôt aussi afin d’être à Réallon avant 9h grand maximum car il faut prévoir la route de retour pour le groupe à savoir au moins 4h pour rejoindre Toulon (en se laissant une marge au cas où il y aurait un imprévu)

Mais aussi un départ matinal car il fallait charger le matériel dans la camionnette, sur ce coup, nous sommes parties avec deux véhicules, Antonio et Adriana d’un côté et Antoine et moi de l’autre.

Arrivée sur Réallon aux alentours de 8h.

REALLON : V4 A3 III
Départ du parking aux alentours de 8h30 pour 45min de marche en montagne dans un joli parcours verdoyant.

Nous arrivons au départ du canyon dans un environnement mixé entre de l’herbe verte en hauteur et dans le cours d’eau à un état très minérale jonché de gravât de roche et de bloc de partout et le canyon est à l’ombre.

On se dit qu’on va avoir froid avec l’eau, mais finalement c’est le canyon ayant le moins d’eau sur les six autres que nous avons fait, pas grave, on le fait quand même.
Le canyon commence direct par un rappel de 25m et nous dépose tout de suite dans l’encaissement du canyon, en effet, il a la particularité d’être encaissé où part moment on a l’impression de traverser un long couloir de roche.

Mais cette C25 nous mène aussi à une cascade de 55m fractionnée à 12m pour éviter les frottements, au début de cette C55 et pour éviter les frottements, un relai sur broche est mis plus bas en place mais celle-ci est écrasé on ne sait pas trop si c’est à cause de l’eau ou dû à un éboulement de roche, le relai semble solide d’apparence, tant pis on équipera sur ces points.

C’est sans encombre que nous arrivons tous en bas de la C55 et débutons notre progression dans l’encaissement de ce canyon jonché de petits rappels et désescalades, il y a des tons de couleurs différents donné par la roche, c’est magnifiquement sculpté, l’encaissement nous mène vers une C25 en goulotte, le cours d’eau semble se rétrécir et d’apparence calme, cette veine d’eau pousse un peu, mais rassurez-vous pas autant qu’à Eychauda ou Pra Reboul, au pied de la cascade on a pied l’eau arrivant à hauteur de cheville.

S’en suit encore de la désescalade et nous arrivons au final du canyon, une C35 nous donnant la vue sur des sommets de montagne en face (les Aiguilles de Chabrières).
Pendant que Adriana équipe, Antoine purge le départ de la cascade, car il y avait pas mal de pierres aux alentours, il s’agissait d’être prudent.

Antonio descend en premier, il passe tranquille, on débraye (beaucoup), vient ensuite mon tour, puis Adriana et Antoine pour clôturer.

Finalement, ce parcours canyon a été rapide, nous l’avons effectué en 2h, nous arrivons à 12h aux véhicules, pile dans les temps pour se changer, manger et effectuer les derniers rangements pour qu’Antonio, Adriana et Antoine partent sereinement vers Toulon pour prendre le bateau à 18h.

Nous nous quittons vers 13h.
De mon côté il me reste 1 semaine pour profiter, avec du repos, de mes alpes natales.

Conclusion :
Les canyons se sont conclus dans des conditions à mon sens parfaites, la météo était au rendez-vous malgré des prévisions qui disaient le contraire (la montagne quoi !!), mais en Corse nous sommes habitués à des erreurs de météo :mrgreen:

La petite équipe constituée était très satisfait des canyons parcours, on dira que notre seul regret c’est de ne pas avoir fait les canyons majeurs du département (Ga, Chichin, Oules de Freissinières) les conditions n’étant pas réuni. Cela étant, à la rédaction de ce CR, les reports sur Descente Canyon laisse présager que ces canyons sont praticables ce début Août, alors qui sait pour une prochaine fois 😉

Mais au moins les canyons parcourus nous donnent déjà l’impression de ce que c’est d’aller se mesurer aux monstres du département.

Concernant les cordes, nous avons amené beaucoup de corde (3×60 + 2×40 + corde de 110m d’Antoine + corde de 70m d’Antonio) et la corde de Jimmy de 70m. Nous avons utilisé que les cordes du club finalement + celle de Jimmy. Malgré le nombre incalculable de frottement à gérer (les pires à mon sens était à Pra Reboul et le Sauze, la roche était tranchante par endroit), la gestion a été parfaite aucune corde tonché après ces 7 canyons !! des pros.

 

Vendredi 11 juillet 2025 – Trou du Pujol (nom temporaire) — Caunes Minervois(11)

Vendredi 11 juillet 2025
Spéléo, désob’
Trou du Pujol (nom temporaire) — Caunes Minervois (11)

Participants
ITP / Spéléo Corbières Minervois / GPS : Jean-Noël D.
Gruissan Prospection Spéléo : Jean-Marie B., André M.
Spéléo Corbières Minervois : Aude V.
Gent canine : Bosco

 TPST : huit heures

Découragement et espérances

Retour au Pujol où Jean-Marie et André avaient continué leur désob’, deux visites depuis le 13 mai dernier. Le courant d’air est prometteur et il y a toujours du noir devant… On se retrouve à Villeneuve pour un petit café. Le trio sera étoffé de Aude, la quarantaine, une pointure spéléo du SCM, habituée à la désob’.

Il fait déjà bien chaud au parking le long de la piste. Et là on ouvre la rubrique « oubli ». Jean-Marie a oublié les chaussettes, Jean Noël les chaussures, et André… le matos de désob. Heureusement il y avait une corde dans le kit… Pour moi ce sera plutôt inconfortable, descente précautionneuse en sandalettes dans le bartas et je ne pense pas descendre bien profond, pas envie de prendre un caillou sur l’orteil. Je resterai donc en surface en compagnie de Bosco qui a trouvé sa place à l’ombre.

Pour commencer nous sortons une demi-douzaine de gamates (estimation André, en réalité 28 gamates) des deux diverticules supérieurs. Puis André se met à son mécano (ferrailles et pieds-droits) pour obturer le trou du fond du diverticule n°3. On pourra y stocker des blocs et ainsi passer sous une néo trémie ; ça nous manquait. Le front est repris et les deux diverticules supérieurs sont à nouveau pleins.

Pour être plus efficace je descends de quelques mètres dans le toboggan d’entrée assez large mais plutôt bas de plafond. Bosco ronchonne un peu de me voir disparaitre sous terre – le ressaut d’entrée fait quand même 2 m. Puis quelques minutes plus tard je me sens poussé par une grosse masse blanche, il est descendu et essaie de me dépasser… S’il coince ça va être coton ! Mais le retour se passera sans difficulté et une fois que je suis ressorti du trou, il y replonge derrière Aude. La remontée des gamates ne le gênera pas. Il faut dire que la température est bien plus fraîche à l’intérieur.

Fin de l’évacuation avant de sortir manger, mais amis craignent que la motivation soit moins présente après le repas. Moi qui pensais qu’on allait s’installer à la cabane des chasseurs comme les fois précédentes, que nenni ! ils restent sur place et se contenteront d’un sandwich. Devant partir vers 14 heures – le Tour de France arrive à Mûr de Bretagne – je ne me sens pas de remonter chercher la glacière et de redescendre – toujours en sandalette -, ils se passeront du rosé frais.

Bosco semble assez heureux de retrouver le frais de la climatisation de la voiture. La spéléo laisse des traces, il est bien coloré par l’argile du trou. Je serai à l’heure pour la sieste TDF.

JND

Pour la suite, place à Jean-Marie :

« Repas rapide et retour au front. Cette fois je suis devant. Les blocs soudés par la terre sèche touchent la paroi et quelques trous centimétriques aspirent l’air… Je dis à André : « Je crois que c’est la dernière fois que je reviens ici. »

Aude en relais remplit les gamates 13 ce coup-ci).et André en haut remplit les diverticules. André avait utilisé la méthode brutale : trous dans la voûte et boum boum. Moi c’est plutôt le style José Bové : démontage soigneux. Les blocs sonnent clair, quelques coups de massettes légers et ils se détachent de leur gangue de terre sèche qui part aussitôt en poussière. Peu à peu, les espaces naissent entre les blocs, la poussière file vers le bas. Une niche apparait sous la voûte et en dessous les vides sont aussi volumineux que les pleins. Le courant d’air s’affole dans le trou ainsi élargi, sans aucune irrégularité malgré les bourrasques en surface. C’est sûr, on a passé un verrou. Le problème va être l’évacuation des déblais si une poche n’apparaît pas rapidement. Il faut être quatre pour vider les diverticules du fait des angulations du conduit d’entrée.

Avant de repartir j’élargis la partie verticale et je l’agrémente d’étriers métalliques pour passer le sablier sans s’épuiser

Merci à Aude, sans elle on n’aurait pas fait grand-chose.

À suivre »

JND/JMB