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Mercredi 22 octobre 2025 – Réseau de Balbonne – Caunes-Minervois (11)

Mercredi 22 octobre 2025
Spéléo, visite, équipement scientifique
Réseau de Balbonne (https://ffspeleo.fr/balbonne.html), Caunes-Minervois

Participants
ITP / SCM / GPS : Jean-Noël D.
Gruissan Prospection Spéléo : Jean-Marie et Pierre B., Claire .
Spéléo Corbières Minervois : Christophe B., Michel N.
InvitÉ(E)s : Chloé, XX

TPST : sept heures

Balbonne, un moins 207, est le joyau des cavités de la Montagne Noire. Entre sa découverte en 2017 et décembre 2021, plus de 50 sorties sont nécessaires pour agrandir les conduits jusqu’à une profondeur de 35 m. Le passage est alors possible et permet la découverte d’une cavité fantastique. Dans l’année 2022, près de 2 km de galeries sont explorés et la profondeur de 207 m atteinte. Les explorations sont toujours en cours.

Le CDS 11 a reçu il y a quelques mois une subvention du Fonds Vert – 67 000 € ! – permettant la protection et la mise en valeur de plusieurs cavités de la Montagne Noire, dont Balbonne. Les visites sont possibles mais en nombre limité, tant en fréquentation qu’en nombre de visiteurs, et encadrées par un membre du club découvreur, le SCM en l’occurrence.

Ce fut ma première sortie spéléo locale le 30 mars 2023, mais c’était une sortie désob’ et on s’était arrêté en haut du premier puits à la côte -30. Les sorties qui devaient suivre avaient été reportées car la cavité avait subi un pillage de concrétions. Depuis il y a double porte blindée, caméra de surveillance avec alarme.

Une « sortie senior… » était envisagée depuis plusieurs mois mais ces seniors retraités étant souvent débordés… elle était sans cesse reportée et tenait plutôt de l’Arlésienne. Profitant du projet d’installation de stations météo par Christophe j’ai sauté sur l’occasion pour lui proposer de l’accompagner, ce qui a fait le bonheur de Jean-Marie qui attendait ce moment depuis si longtemps (n’étant pas au SCM mais au GPS, il ne faisait pas partie des visiteurs prioritaires…). Il sera accompagné de Claire, sa compagne et membre de la CoMed et de leur fils Pierre.

Regroupement au parking du hameau de Castanviels, équipement et direction l’entrée qui se trouve à quelques centaines de mètres par un agréable sentier forestier longeant le ruisseau de Balbonne. La première équipe composée de Michel du SCM et de ses deux invitées partira devant. Notre palanquée se composera de Stoche que je suivrai, puis Pierre, Claire et Jean-Marie qui assurera les arrières.

Je ne me souvenais pas que la trémie d’entrée était aussi craignos, certes bien sécurisée mais parfois plus de pieds-droits que de cailloux qui pendouillent un peu partout attendant le moment propice pour se détacher. Succession de ressauts pas bien larges, bien équipés en barreaux, nous voilà rapidement à -35 dans la première salle du réseau, enfin un élargissement…

Voilà le premier puits d’une quinzaine de mètres. Puits en faille, qui a eu le bon goût – bien que pas très large – de laisser le passage sans avoir besoin d’être agrandie. Une dèv’, un fractio, un peu de plein pot et c’est le bas sur des blocs. Encore de la faille verticale sous un monceau de blocs retenus par des chaines… Poursuite en bas de faille en MC, vraiment pas large, je commence à m’inquiéter pour la remontée… il y a quand même de bonnes prises pour les pieds. Une dernière étroiture (passage bas en bombé). Et nous arrivons à -100 sur ce qui ressemble à une galerie.

Ce sera le premier endroit où Stoche a prévu de mettre en place une station météo. Assemblage de tubes PVC supportant un enregistreur des paramètres suivants : température, CO2, hygrométrie et pression atmosphérique, et ce toutes les heures. Autonomie de plusieurs mois de batterie, les valeurs seront relevées lors des prochaines visites.

Surprenant, on est à -100 et apparemment sans connexion proche avec la surface et il y a des griffures de loir sur la paroi… Cela ressemble fort aux griffures de Be Good.

Une vingtaine de minutes plus tard nous repartons, cela a permis de recharger nos batteries personnelles.

Sur la droite, un puits d’une soixantaine de mètres permet d’accéder au réseau inférieur qui descend à -207 et où les travaux de désob’ se poursuivent.

Nous continuerons tout droit où derrière un point bas la galerie s’élargitet offre un beau panneau d’aragonite. Pas mal, mais ce n’est que le début. La galerie se poursuit, terreuse. Plafond de schistouille marron, parois en plaquettes de solidité douteuse. Puis un passage à 90° en vire qualifiée de « péteuse »par Jean-Marie, c’est en effet un peu chaud, gros vide de 10-15 m sous les fesses il faut avoir confiance en la corde et dans les amarrages. Bravo aux équipeurs en première !

Un dernier ressaut et une nouvelle galerie beaucoup plus grande – au moins 30×20 m – mais toujours terreuse. Surprenant car on est en plein dans les schistes et certains endroits sont déjà tapissés d’aragonites. La suite descend en plan incliné, parfois toboggan, sur une centaine de mètres pour se terminer dans des petites salles boueuses, avec des traces de mise en charge. Rien de vraiment transcendant… Mais… on approche du Trésor de Balbonne : les deux galerie supérieures remplies d’aragonites : la Sapinière et la Galerie Olala.

Lors des explos l’accès s’est fait en escalade puis à la corde mais en vue des futures visites encadrées et des explos scientifiques programmées, des échelles en inox ont été installées. Ce ne fut d’ailleurs pas une mince affaire de les amener jusqu’ici en pièces détachées – quand on se souvient de la trémie d’entrée ! Point bas de la visite, environ -130 m.

Mais avant de grimper ces deux tirées de 2×10 m, il faut se désaper, enlever les combis et conserver ceinture ou baudard et longes. Mesure de protection vis-à-vis des trésors blancs qui nous attendent. La place n’est pas bien grande, une plate-forme en dalles de 2-3 m2, surtout qu’on croise la première équipe qui en revient.

Nous voilà dans ces galeries supérieures. La Sapinière en premier puis la Galerie Olala qui lui fait face. Parois et plafond de calcaires noirs, gris et schistes mêlés. Et ce concrétionnement ! ! Les sapinières, certes, infotographiables sans éclairage adéquat. Mais aussi tout le reste. Cristaux d’une incroyable finesse, baguettes ocres avec à leurs extrémités des explosions d’aragonite transparente, lustres… La progression est prudente, sentier marqué par la rubalise, pas question de s’étaler. Les yeux plein d’étoiles scintillantes il faut songer au retour. Difficile, on y resterait des heures.

Stoche installera sa seconde station au fond de Olala et on redescend. Le repas est pris en haut du plan incliné. Remontée tranquille, Jean-Marie prendra la tête de la palanquée, suivie de Claire que je ne lâcherai pas d’un pouce pour bénéficier de leurs conseils.

Vire et faille se passeront finalement sans difficultés mais les derniers trente mètres de la trémie d’entrée seront assez cassants. Certes les ressauts sont équipés de barreaux mais avec la fatigue, jambes et bras ont perdu un peu de force. La sortie au soleil sera bien agréable. Au total une heure de descente et deux heures de remontée.

Comme d’hab’, une fois sorti, on se dit qu’on ne ferait pas ça tous les dimanches, mais quand on revoit les photos on a envie d’y retourner… Il est certain que, connaissant la configuration des lieux et la meilleure façon de passer les quelques difficultés il y aura moins d’appréhension. Quelques crampes le soir et la journée qui a suivi a été vraiment très tranquille !

« Quand on plus de 60 ans et qu’on se réveille le matin dans avoir mal quelque part, c’est qu’on est mort ! »

Bernard Blier

Encore bravo aux désobeurs pour leur opiniâtreté ! ! Leurs compte rendus de sorties sont sur le site du SCM, onglet Balbonne (https ://exploscm.canalblog.com/main-tag/balbonne).

JND

Jeudi 9 octobre 2025 – Prospection, à la recherche des mines des Corbières – Talairan (11)

Jeudi 9 octobre 2025
Spéléo, prospection, à la recherche des mines des Corbières
Plateau de Lacamp, Talairan (11)

Participants
ITP / Spéléo Corbières Minervois / GPS : Jean-Noël D.
Spéléo Corbières Minervois : Christian A., Christophe B.
Gente canine : Bosco, Ourane, Patie

TPESurface : cinq heures

Pour rappel, la région de Talairan, située 40 km au sud-ouest de Narbonne est une région minière. On y trouve des poches de minerais riches en fer (45-50 %) à carbonates (sidérose) oxydes et hydroxydes de fer (hématite) avec un peu de manganèse (5 %), au sein d’un massif paléozoïque de calcaires dolomitiques dévoniens. Des extractions ont eu lieu aux époques gallo-romaines et médiévales et une concession de 155 ha a été ouverte en 1832 jusqu’en 1852 avec quelques tentatives de reprises entre 1871 et 1875 puis début du xxe s. Les restes des vestiges miniers sont très éparpillés, ce sont des fosses de taille variable, de quelques mètres à quelques dizaines de mètres semi-circulaires ou allongées, de profondeur généralement de 2 à 5 m. Elles se situent au sein d’une végétation arbustive, chênes verts et buis, extrêmement dense.

En 1997, le BRGM avait été chargé d’inventorier ces restes miniers et de déterminer ceux qui pouvaient présenter un risque pour le public. Ce Plateau de Lacamp situé au sud de Talairan est en effet un site de randonnée, de parcours de VTT géré par le Conseil général de l’Aude. Des travaux de mise hors risque ont été entrepris : obturation des puits et foudroyage des galeries.

Le Conseil général désireux de connaitre l’évolution de ces travaux ainsi que de l’éventuelle apparition de nouveaux risques, avait saisi le CDS 11 – connu pour son expertise en milieu souterrain – pour une évaluation des cavités potentiellement accessibles et leur topographie si cela était possible. La somme allouée est de 3 000 €.

Première sortie sur le terrain le samedi 15 juin 2024, suivie de deux autres auxquelles je n’avais pu participer. Entretemps les techniques de repérages cartographiques se sont améliorées et le Lidar devient performant. L’objectif de la journée est de prospecter la zone la plus au sud de la concession pour inventorier d’éventuels départs de mines oubliés. Le Lidar avait permis de repérer une vingtaine d’aléas de rupture de pente et légère dépression dans une zone boisée assez pentue.

Une heure de route avec le Disco, Bosco sera de la partie, il retrouvera ses copines Ourane et Patie. Sur place vers 10 heures, SMS des copains qui auront une demie heure de retard. Je file au chalet sur le plateau. Un peu d’attente et ils arrivent. Direction la zone sud, quelques kilomètres de piste. Équipement baroudeurs des savanes et c’est parti.

Christophe ayant toutes les coordonnées GPS des aléas Lidar, les directions sont faciles à trouver mais la progression dans cette zone parfois touffue, heureusement sans ronces ni salsepareilles, n’est pas toujours évidente. Beaucoup d’arbustes avec des branchages ramifiés. Première découverte, ce n’est pas une mine mais un replat de quelques mètres de diamètre avec une terre noirâtre. C’est une charbonnière, la zone est connue pour avoir abrité ce type d’exploitation au Moyen Âge. Photos, pointage confirmé. On poursuit notre quête. Au total ce seront 15 charbonnières de repérées, aucune entrée de mine. Le CG va être content, pas de travaux à entreprendre.

Retour aux véhicules pour un spuntinu bien mérité, arrosé cette fois par la Cuvée Alexandra des 40 ans, encore très appréciée. Les conversations vont bon train sur le chaos politique en cours, heureusement on est tous du même bord !

Retour vers le chalet pour une nouvelle zone à prospecter, encore des charbonnières. Puis arrêt au Trou de l’Aigue (eau en occitan), mine connue et mise en sécurité : filets grillagés sur les entrées supérieures et obturation par du béton de la galerie de 75 m acheminant les déblais d’extraction vers la halde.

Arrêt au chalet pour un bilan de la journée, une nouvelle sortie est à prévoir, peut-être la semaine prochaine et on envisage un inventaire biospéléo de quelques mines.

Au retour, arrêt à l’Évent Saint Rome, résurgence des infiltrations d’eau du Plateau de Lacamp. Exploré par le SCM dans les années 2000, entrée supérieure shuntée par un tunnel creusé dans la roche et donnant dans une petite salle. Le cours de l’eau a pu être remonté sur 200 m, avec trois siphons. Les deux premiers franchissables en étiage bas et le dernier toujours en eau. Échec des tentatives de pompage, progression impossible du plongeur du club, au moins 30 m de long avec à peine 30 cm sous plafond. L’explo a été abandonnée. Dommage car à la vue de la tranchée en contrebas du tunnel on devine que les crues doivent être impressionnantes.

Retour au bercail.

JND


Mardi 7 octobre 2025 – TDB de Pujol – Caunes-Minervois (11)

Mardi 7 octobre 2025
Spéléo, désob’
TDB du Pujol, Caunes-Minervois (11)

Participants
ITP / Spéléo Corbières Minervois / GPS : Jean-Noël D.
Gruissan Prospection Spéléo : Jean-Marie B., André M.

TPST : cinq heures

Jean-Marie est de retour de son séjour sous le soleil grec, voilà revenu le temps des désob’ ! Journée très ensoleillée et sans vent, difficile de résister à enfourcher le vélo pour une balade de 70 km dans le haut-minervois. Je rejoindrai mes compagnons pour le spuntinu de midi.

Sur place vers 13 h 30, aucun bruit (mais le fourgon était là ainsi que des kits au bord du trou donc ils creusent). Descente du premier ressaut et là je les entends remonter. Ils ont poursuivi l’extraction des blocs au fond du tunnel. Bien secs, faciles à dégager de leur gangue de poussière. Extraction facile mais stockage limité.  Sans montre ni téléphone ils n’avaient aucune idée de l’heure mais leurs estomacs leur rappellent la réalité physiologique et ils remontent. Casse-croûte léger avec un excellent petit breuvage corse, la cuvée Aliso-Rossi des 40 ans… Très appréciée.

Retour au turbin, et à trois, les gamates remontent à vive allure. JM sera au front de taille pour extraire les blocs, qui seront repris par André en bas du R3 puis tirés par JN depuis le haut. Mais la place de stockage n’est pas bien grande, un conduit borgne de 2 m et le R3 étroit présente plusieurs becquets qui gênent la remontée. N’empêche, quelques dizaines de gamates plus tard – quand on aime on ne compte plus… – le conduit est rempli à raz bord. Entretemps deux « parlementations » ont permis d’avancer d’un mètre, le courant d’air aspirant s’enfile nettement derrière un nouveau bloc. Le coude est bien dégagé. Seul bémol : JM prends une visée (116°) et si on continue comme ça, à l’horizontale, on ne va pas tarder à sortir sur le flanc de la montagne sous le grand pin ! Hypothèse très plausible car on devine de la terre et des racines au fond du tunnel… On le saura vite !

Pour éliminer la quantité de poussière impressionnante que dégage ce trou, une bonne bière à déguster à Villeneuve. Mais les bars étaient fermés (fin de saison précoce !), on se rabâtera vers l’épicerie qui offrait jusqu’à présent un petit coin snack en terrasse mais elle n’a plus le droit, le patron du bar l’a emmenée au tribunal pour concurrence déloyale. Clochemerle ! On dégustera nos bières sur les marches du monuments aux morts.

JND

Mercredi 1er octobre 2025 – Trou de la Marmite – Trassanel (11)

Mercredi 1er octobre 2025
Spéléo, fouilles archéozoologique
Trou de la Marmite, Trassanel (11)

Participants
ITP/Spéléo Corbières Minervois/GPS : Jean-Noël D.
Gruissan Prospection Spéléo : André M.
Spéléo Corbières Minervois : Jean-Michel E.
Autonome : Daniel M.
CNRS : Cédric B.

TPST : cinq heures

Jean-Marie est parti bronzer sous le soleil grec, pas de désob’ à l’horizon ! André me propose cependant de retourner au Pémol, je décline car Daniel recherche de la main d’œuvre pour aller épauler Cédric – un archéozoologue du CNRS – dans ses fouilles au fond du Trou de la Marmite sur Trassanel.

Connue de longue date par les bergers, la cavité avait servi de dépotoir et de charnier entrainant le comblement du puits d’entrée sur plus de 7 m de haut. Après de nombreuses séances de désob’ et de dynamitage, de 1972 à 1983, le fond est atteint à -37 m. Mais la progression est restée exigeante, nombreuses étroitures pour les très petits gabarits de l’époque. Daniel, qui avait participé aux travaux de désob’ de l’époque, est revenu sur son terrain de jeu et ayant pris de l’âge, de la raideur et un peu d’embonpoint, a décidé de mettre la cavité au gabarit « troisième âge avancé » car le fond de la cavité a révélé divers ossements : ours des cavernes, oiseaux, lion, lynx… Ce qui a motivé la venue de Cédric Beauval, chargé de recherche au CNRS.

Récupération d’André au passage et rdv à l’entrée de Trassanel avec les protagonistes de la journée. Dix minutes de piste carrossable, chargement des sacs et c’est parti pour une rando de 1,5 km au milieu de collines de calcaire. Montée tranquille jusqu’à un petit col puis descente en lacets de 100 m au fond d’un ravin et remontée en courbe de niveau. Les copains, tous anciens spéléos avec plus de 40 ans de prospection sur le massif, n’arrêtent pas de me dire « JN, regarde à gauche c’est le Trou X, regarde à droite c’est le trou Y, etc ». Castiglione à côté c’est peanuts, ici il y a plus de deux cent trous dans le coin et de beaux développements !

Arrivée à un replat, la cavité se trouve une trentaine de mètres à droite en contrebas du sentier mais auparavant André me propose d’aller voir l’entrée de la Grotte du Maquis, une soixantainede mètres plus loin. Haut lieu historique car c’est ici qu’en août 1944 que 47 résistants ont été faits prisonniers et fusillés par les allemands. Large porche donnant sur une galerie fossile de 60 m de long avec une autre sortie à son extrémité est. Au-dessus de l’entrée une plaque rappelle le sacrifice des jeunes résistants

Retour à l’entrée de la Marmite. Entrée circulaire de 1,2 m, s’ouvrant au ras du sol, c’est le sommet d’un R7 équipé d’une échelle métallique aux barreaux plutôt instables… Une chatière suivie d’un éboulis déclive amène dans un élargissement de la diaclase orientée nord/sud. Puis série de passages étroits descendants entrecoupés d’un R2,5 équipé de madrier avec barreaux métalliques. Petite salle, disons élargissement de la diaclase, on peut se relever. Cédric et Jean-Michel sont en train de gratouiller la paroi. Du remplissage au milieu duquel trône un élément de crâne d’ours et autres ossements. Notre chantier se situe plus bas.

Une dernière chatière descendante qui se passe comme une fleur mais je pressens déjà que la remontée va être coton…. Vers le nord, un plan incliné conduit au point bas à -37m. À l’opposé, un passage taillé dans un remplissage de graviers se poursuit par une galerie de 10 m surcreusée sur le côté gauche et aboutit sur une cheminée de 14 m remontant à -15 m. But de notre équipe : André évacuera la terre et le sable dans des sacs au point bas pour créer une niche car le plafond est riche en ossements. Daniel alimentera la gamate en sacs que je tirerai depuis le haut et que l’on reprendra ensuite avec Daniel pour les déverser dans la galerie supérieure… Les gamates se sont comptées en plusieurs dizaines…

14 heures, plusieurs estomacs crient famine. Il faut entamer la remontée, et ce qui était prévisible arriva, la dernière chatière franchie à la descente m’oppose une certaine résistance. Pas large, des becquets et peu de prises pour les pieds. Plusieurs tentatives sont nécessaires et enfin ça passe mais sorti de ce verrou je me sens haletant – dyspnéique comme l’on dit -, je cherche mon souffle et le cœur monte dans les tours. Calmos, je vais quand même pas faire un infarct’ ici ! Quelques minutes plus tard tout se calme, crise d’anxiété peut-être ? J’apprendrais plus tard que Daniel a ressenti la même oppression et qu’il y a certainement quelques pourcentages de CO2 au fond du trou. Gêne révélée par les efforts fournis pour passer la chatière !

La suite de la remontée ne sera pas de tout repos mais les étroitures se franchiront assez bien, le dernier R7 sera surtout pénible à cause des barreaux de l’échelle qui glissent… Sortie au soleil. On tire les sacs des copains avec les précieux ossements à l’intérieur et installation du pique-nique.

Bien sûr discussion passionnante sur l’origine de ces ossements, un géologue doit d’ailleurs venir le lendemain pour essayer d’éclaircir le problème. Au détour des échanges j’apprends que Cédric connait bien Mme Mourer-Chauviré, la spécialiste des oiseaux trouvés dans les fouilles de Cast.3. C’est maintenant une dame âgée, en retraite mais toujours passionnée par recherches et qui garde le contact avec les jeunes chercheurs.

Bien rassasiés mais peu abreuvés…, on prend le chemin du retour. Belle remontée de 100 m mais la pente n’est pas trop raide. Les fouilles vont encore se poursuivre jusqu’au 15 octobre, on essaiera de revenir.

https://youtu.be/2B1sTOYHuVw?si=P9oE6DLeA3Wc0uSs

JND

Mercredi 3 septembre 2025 – Grotte des Italiens et Trou des Fonctionnaires – Sallèles-Cabardès (11)

 

Mercredi 3 septembre 2025
Spéléo, prospection, redécouverte de cavités
Grotte des Italiens et Trou des Fonctionnaires, Sallèles-Cabardès (11)

Participants
ITP/Spéléo Corbières Minervois/GPS : Jean-Noël D.
Gruissan Prospection Spéléo : Jean-Marie B., Claire F., André M., Alain A.

TPST : une heures

Pas de désob’ pour cette sortie bien que Jean-Marie ait quand même emmené le matos adéquat au cas où… Objectif, retrouver des départs signalés par Alain A. de Trassanel. La zone ayant été largement prospectée par les anciens du SCA ce serait surprenant que ces départs leurs aient échappés. Ce sera une petite sortie, JM devant se libérer en début d’après-midi.

On se retrouve dans un premier temps chez Jean-Claude, prince consort de Mme la maire de Trassanel, qui habite juste sous la base spéléologique. Un petit café en attendant André qui entretemps est déjà arrivé chez Alain, la maison sous Jean-Claude, village de spéléos…

En parlant de village, Trassanel a une certaine similitude avec Lano : perdu au fond d’une route borgne à 450 m d’altitude, il abrite 33 habitants et Mme la maire et son conjoint nous accueillent toujours aussi sympathiquement que le maire de Lano. À noter également quelques cavités archéologiques dans les environs proches et une foison de cavités.

Regroupement chez Alain et direction à 5 (et trois voitures…) pour la zone à prospecter. Elle se trouve en fait au-dessus de la Grotte des Cazals, la cavité d’initiation visitée à plusieurs reprises. Le premier objectif est semble-t-il connu – au moins par André et bien sûr Alain (son beau-père participait à son explo dans les années soixante-dix avec des Italiens) – la Grotte des Italiens.

Du parking de la Grotte des Cazals, on rejoint un petit col et on poursuit en remontant l’arête en direction du Mont Cam. André retrouve facilement l’entrée qui s’ouvre une trentaine de mètres au-dessus du col. Pas de bartas, une végétation rase et des buis desséchés sur un lapiaz facile à parcourir. Belle entrée ogivale de 3×2 m. Une galerie descendante ébouleuse amène, après un ressaut de 1,5 m, à un rétrécissement (-6 m) suivi d’un R1,5 donnant dans une petite salle caillouteuse. La grotte était connue jusqu’à -6 m. En 1975, A. Bennes et des amis désobstruent la première chatière et dynamitent une lucarne découvrant ainsi la suite.

La lucarne débouche sur le côté d’une salle de bonnes dimensions (6 m x 6 m) par un R3 concrétionné que JM équipera d’une échelle. La lucarne est un peu rastèg mais à la descente pas de souci, on verra plus tard pour en sortir… La salle se prolonge par une galerie parallèle longue d’une dizaine de mètres au fond de laquelle se trouve le point bas à -15,5 m, au centre d’un plancher stalagmitique important. On est dans des beaux calcaires dolomitiques à patine blanche du Dévonien inférieur.

La visite est rapide mais André pense se souvenir qu’il existait un départ désobstrué donnant accès à une autre salle. On cherche… Rien au fond, seule possibilité une étroiture en partie obstruée par des cailloux issus de la désob’, en bas du ressaut. JM se met à gratter et arrive à s’enquiller, sur quelques mètres ; en effet il y a une petite alcôve où il peine à se retourner, pas vraiment une salle ! André suivra ainsi qu’Alain, je décline l’invitation. D’après la topo, les souvenirs d’André se rapportaient vraisemblablement plus à la lucarne dynamitée (sa visite datant de 45 ans en arrière…). Finalement la sortie se fera sans difficulté bien que les remontées d’échelle sur plan incliné ne soient pas de tout repos.

Nous voilà au soleil et direction une cavité située quelques dizaines de mètres au-dessus – le Trou des Fonctionnaires. L’entrée plus discrète – un puits avec une entrée de 1 m de diamètre – est reconnaissable au gros tas de gravats provenant de la désobstruction. Cavité bien connue entièrement vidée de son remplissage par une équipe de spéléos ayant du temps de disponible en semaine (des fonctionnaires…). Deux belles plaquettes inox où JM installe la corde de désob’ – largement dévolue à la réforme… – et disparait dans la verticale, suivi d’André. Pour moi le matos est resté à la voiture ? Alain et Claire (venue pour la rando) resteront également en surface.

Descente du puits d’entrée de 8 m jusqu’à un palier à partir duquel on peut explorer une petitegaleriehorizontale de 15 m. La descente continue jusqu’à -14,50 m, arrêt provisoire de ladésobstruction, le plafond rejoint le sol. La continuation de cette désobstruction pourrait amener dans la suite de la galerie de la Grotte des Cazals assez proche qui se situe à 440 m d’altitude, soit 20 m maximum en-dessous du fond des Fonctionnaires.

Le temps passe, bien que deux autres trous setrouvent proches, il est l’heure de retourner auxvoitures et direction Trassanel pour le casse-croûte. Installation sur la terrasse de Mme la maire où chacun sort ses victuailles, arrosées d’un roséde Castelmaure, resté bien frais. On refait lemonde spéléo et après un café offert par nos hôtes, retour aux pénates, il est 14 heures.

Bilan : pas dedécouvertes, mais une visite de deux classiques sympas comme il en existe des dizaines dans le coin.