Mardi 22 juillet 2025
Spéléo, désob’
Le Trou du Moulin — Bouisse (11)
Participants
ITP / Spéléo Corbières Minervois : Jean-Noël D.
Spéléo Corbières Minervois : Christophe B. (Stoche), Jean-Michel E.
Spéléo Club de l’Aude : Henri (Riton)
TPST : huit heures, quatre heures pour JN
Épisode 4
Une sortie qui a bien failli ne pas avoir lieu. Prévue avec mon ami André qui s’est désisté la veille. Il ne s’était pas remis d’une grosse sortie de plus de dix heures au fond du Gouffre de Cabresprine, pour une désob’ dans un affluent de la rivière, désob’ située à plus de trois heures de crapahutage… Six heures d’aller et retour et trois heures de désob’ ! J’avais décliné heureusement.
Finalement je me suis décidé à rejoindre seul les copains à Bouisse mais uniquement pour la matinée, l’après-midi c’était l’arrivée du TDF au Mont Ventoux. En fait Bouisse n’est pas trop éloigné, à peine 50 km mais quasiment que des virages… comme dans la Corse profonde.
9 h 30, habillage au frais près du lavoir, à peine 18° C. Ce sera un interclub à majorité SCM. Marche d’approche de 50 m ! Le trou souffle toujours. Jean-Michel et Riton partent devant, je reste derrière Stoche pour finaliser l’élargissement des étroitures car c’est devenu plus humain mais ça peut s’améliorer.Franchissement du premier méandre sans difficulté, j’arrive en haut de la diaclase où je m’étais arrêté la dernière fois. Stoche élargit une peu le fond qui donne sur la chatière difficilement franchissable pour les premiers visiteurs. Vu d’en haut, en se laissant glisser cela devrait bien se passer, la question est « Le retour » ? On verra…
Puis la chatière sans problème et on débouche dans la galerie principale, bien plus spacieuse.Mais la progression n’est pas simple car c’est en fait une grosse trémie où il faut se faufiler entre les blocs. De quoi dérouiller les articulations.Devant ils ont recalibré plusieurs passages, étayé un bloc craignos par un pied droit et sont partis pour un gros travail au fond.On a la grande chance d’avoir ici de multiples poches de stockage.
Devant un nouveau méandre, resserré en son milieu par un becquet que Stoche peine un peu à passer. À sa sortie c’est un peu étroit et il se lance dans le descellement de plusieurs blocs fragilisés par les pailles de Jean-Michel. Pas la place pour deux et le becquet ne me tente pas, j’attends sagement. Devant la suite est bouchée par une dalle effondrée, elle-même précédée sur la gauche par deux gros blocs empilés instables. Ils s’occupent d’abord des deux blocs, la dalle ce sera pour la prochaine sortie. Il est temps de sortir car fort heureusement les estomacs crient famine, il est 13 heures. Retour de l’équipe vers la surface.Finalement çà frotte mais tout se passe sans grande difficulté, le plaisir des étroitures est revenu.
Sortie sous le soleil et les frondaisons pour un casse-croûte avec un petit rosé. Une heure trente de route pour le retour avant l’ascension du Mont Ventoux.
Mes compagnons sont repartis au turbin. Au total six salves de « parlementations » par Jean-Michel. Calibrage de confort et deux salves au fond où l’arrivée de l’air est repérée sous une alcôve déjà connue et dans le sol. Haut d’une petite verticale, qui à l’époque canalisait les écoulements. Un empilement menaçant semble avoir résisté à la dernière salve…
LA grosse question sans réponse pour l’instant : est-ce là le terminus de Daniel M. (absent ce jour) dans les années quatre-vingt-dix ? En tout cas ça ressemble fort à sa description, donc pour le prochain coup tous les espoirs sont permis…
La prochaine sortie nécessitera au moins quatre participants pour l’évacuation. Ça commence à sentir bon, même si l’accès au fond demandera encore bon nombre de calibrages. Pour nos os de dinosaures, et surtout le transport de kits. On va rapidement savoir si le trou va tenir ses promesses car il a du potentiel et il est bien placé. On n’est à -25 m et la résurgence est 200 m plus bas !